Les sociétés humaines n’ont jamais vraiment voulu ni réussi à LIMITER l’expansion technoscientifique alliée à l’expansion économique. L’IA, même si elle constitue une rupture civilisationnelle, s’inscrit néanmoins dans ce continuum éthique de « refus de la limite ». On se refuse même à imaginer que nous pourrions poser la limite démocratiquement. Certains pensent même que « poser la limite » est impossible. Dans ce cas, ce sera Gaïa qui la posera, cette limite…
L’IA se prête (déjà, depuis un certain temps) bien à sa transformation en marchandise (biens et services), permettant d’augmenter le chiffre d’affaires des entreprises type GAFAM, via les ventes, de réduire les coûts (notamment de personnel humain), d’augmenter la productivité du capital, donc au total d’augmenter les bénéfices, donc in fine les dividendes pour les actionnaires.
Les capitalistes, néolibéraux et transhumanistes (version non humaniste) se pourlèchent les babines en voyant l’immense marché qui s’ouvre à eux pour des décennies !
C’est un peu comme une combinaison plus que la somme du micro-ordinateur, du smartphone, de la voiture électrique, des séries et de la musique en ligne, et des armements high-tech, c’est bingo !
Les applications sont infinies.
Il faut vraiment tester soi-même un maximum les IA en ligne gratuitement pour mesurer l’impact alors que cette mise à disposition n’est qu’à ses balbutiements. Quand on pose les bonnes questions, les résultats sont impressionnants.
Je l’ai testé pour résoudre une panne de pneu mieux que mon garagiste et hier pour identifier les causes possibles de certains symptômes médicaux d’une personne de mon entourage. Je l’ai aussi testée pour lui demander « que faire ? » en tant qu’activiste écologique… Chaque fois, des propositions et des réponses intelligentes, complètes, et qui mettent régulièrement le doigt sur des éléments que tous les humains consultés par mes soins avaient omis.
Vous connaissez Dr House ? l’IA le bat à plate couture. La classe moyenne supérieure dont le travail était concentré dans le traitement de l’information (collecte, analyse, synthèse, traitement, combinaison, etc.) risque bientôt d’être écartée du marché du travail.
Je suis certain qu’il y a déjà des exemplaires militaires qui permettent des War Games complètement inédits aux états-majors des grandes puissances et l’équivalent business strategy des War Games pour les GAFAM. En proposant des stratégies non triviales, non conventionnelles, des « coups » incompréhensibles et jamais vu en vrai même chez les maîtres, comme celles qu’on a observées dans le jeu de Go et de Warhammer où l’IA bat désormais systématiquement tous les humains, faisant leur miel de l’énorme capacité de « ratissage » des millions d’information de l’IA, pour identifier des chemins de causalités issus de l’observation des systèmes complexes.
Comme dans Dune, les gens riches et les institutions puissantes pourront avoir leurs « mentats » artificiels à disposition pour poser des diagnostics situationnels, émettre des options, évaluer les meilleures stratégies…
Je suis d’accord avec Paul et d’autres, le « trader mathématicien de demain », en termes de « prestige », ça va être « l’ingénieur prompteur », celui qui est capable de comprendre « comment il faut parler » à l’IA pour en tirer le meilleur : l’art de poser les bonnes questions, une quasi-maïeutique socratique destinée à faire accoucher la machine…
Illustration par Stable Diffusion (+PJ)
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