Illustration par DALL·E (+PJ)
Isaac Asimov (1920-1992) est considéré à juste titre comme l’un des plus grands auteurs de science-fiction. L’entretien dont le passage qui suit est extrait date vraisemblablement des années 1970 :
« J’aimerais pouvoir dire que je suis optimiste quant au genre humain, je crains hélas que nous ne soyons trop stupides, et myopes. Et je me demande si nous arriverons à ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure avant de nous auto-détruire. […] lorsque le moment viendra où les robots deviendront, je le souhaite, suffisamment intelligents pour nous remplacer, je pense qu’ils devraient le faire. Nous avons connu de nombreux cas, au cours de l’évolution humaine et de la vaste évolution de la vie auparavant, où une espèce en a remplacé une autre parce que l’espèce remplaçante était, d’une manière ou d’une autre, plus efficace que l’espèce remplacée. Je ne pense pas que l’homo sapiens possède un quelconque droit divin à être au premier rang. S’il y a quelque chose de mieux que nous, qu’elle prenne la première place. En fait, j’ai le sentiment que nous faisons un boulot à ce point médiocre pour préserver la Terre et ses formes de vie que je ne peux m’empêcher de penser que plus vite nous serons remplacés, mieux ce sera pour toutes les autres formes de vie. »
Il n’est pas à exclure en effet que seuls des descendants à nous, plus intelligents que nous-mêmes, seraient à même de comprendre ce que notre génie nous a permis d’accomplir. Ils nous bâtiraient alors les monuments dont nous nous serons montrés incapables de concevoir même que nous les avions amplement mérités. Il y aurait là pour notre espèce une source de fierté, venant trop tard en ce qui nous concerne mais dont nos héritiers numériques entretiendraient la flamme : l’orang-outan incapable de comprendre les conciliabules de ses gardiens n’était autre que nous !
Illustration par DALL·E (+PJ)
Laisser un commentaire