Illustration par Stable Diffusion (+PJ)
Bouleversement aussi de l’enseignement, l’évaluation des connaissances de l’élève devenant une nouvelle fois plus compliquée avec l’apparition des LLM, la possibilité de faire à partir de Wikipédia des copiés-collés ayant déjà passablement remis en cause la capacité à faire de telles estimations. Pour contrer cette nouvelle pratique, des logiciels furent rapidement développés qui la rendaient détectable. De même, des logiciels sont vite apparus qui annonçaient pouvoir déceler la patte d’un LLM dans un texte. Las ! ces logiciels confondent dans leurs tentatives de détection de la supercherie, les productions des LLM avec celles d’auteurs dont la langue dans laquelle ils rédigent n’est pas leur langue maternelle !
Mais, réfléchissons un instant : pourquoi après tout, cette traque du texte copié ou emprunté ? Parce que dans le cadre d’une méritocratie comme la nôtre, il s’agit de savoir si celle ou celui qui nous retourne sa copie, a compris ce dont elle ou lui parle. « Comprendre », c’est-à-dire savoir si existe en la personne de l’interrogé, une représentation correcte du mécanisme à l’œuvre, au-delà du médiocre « appris par cœur » qui, bien que capable de dire « comment ça marche », ignore véritablement « pourquoi » cela marche ainsi, et s’avère incapable du coup de reconnaître des configurations qu’il pourrait être fructueux de rapprocher du fait qu’elles ont été engendrées par le même mécanisme.
Or, même si c’est une conception idéalisée du « comprendre » qui prévaut dans le chef des enseignants, la réalité est que la plupart d’entre nous, dans la plupart des contextes, nous rabattons sur le « par cœur » plutôt que nous ne soyons capable de visualiser le véritable mécanisme à l’œuvre. Et heureusement qu’il en est ainsi pourrait-on dire si l’on pense, par exemple, à l’économie puisque la quasi totalité des mécanismes postulés par la prétendue « science » économique sont en réalité faux. Même si nous avons du « comprendre » une vision surfaite de son omniprésence, la venue d’une intelligence supérieure à la nôtre rend d’une certaine façon obsolète la notion même du « comprendre » : qu’importe que nous comprenions, si notre compréhension est d’une qualité médiocre comparée à celle d’une autre intelligence que nous côtoyons désormais à chaque instant.
Illustration par Stable Diffusion (+PJ)
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