Le 17 mars 2022, j’ai fait une glissade dans mon jardin pentu et détrempé. La rotule du genou droit s’est fracturée et le tendon quadricipital s’est rompu. On m’a envoyé aux urgences. Là, j’ai eu affaire à deux infirmières qui m’ont traité avec haine. Je ne leur avais rien fait de particulier, mais elles étaient « en grève », ce qui leur donnait le droit semble-t-il de refuser de m’envoyer à l’IRM, de me refuser des antidouleurs « parce que vous allez développer une accoutumance » (je m’en foutais de développer une accoutumance : j’avais un mal de chien). L’une m’a craché au visage au milieu de la nuit : « Si vous croyez qu’on va vous mettre dans une chambre ! ». Je lui ai répondu que je ne lui demandais pas une chambre mais un peu d’eau parce que je n’avais rien bu depuis douze heures.
Un an plus tard, alors que je ne marchais qu’avec grandes difficultés, un chirurgien m’a dit : « Erreur de diagnostic : si on avait fait l’IRM, on vous opérait en urgence le lendemain ».
Ce chirurgien m’a opéré le 20 mars 2023. Une opération délicate, pas l’opération simple qu’on aurait pu faire un an plus tôt, parce qu’en me refaisant marcher avec un genou tout déglingué on l’avait bien entendu abimé davantage.
Depuis trois semaines je cherche une ou un kiné pour ma rééducation et je n’ai droit qu’à une seule réponse avant qu’on ne me raccroche au nez : « Vous êtes sportif ? Non ? On ne s’occupe que des sportifs. »
Je ne vais pas me fâcher, et surtout pas sur des personnes obligées de travailler alors qu’elles s’affirment en grève, parce qu’on préfère en haut-lieu laisser sombrer l’hôpital public plutôt que d’irriter les milliardaires à l’heure du brunch, mais je pose cependant la question : « Qu’est-ce que les sportifs ont de plus que moi ? ».
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