Une analogie (improbable !) de Macron avec Trump concerne la « méthodologie », plutôt que le contenu idéologique:
Les deux ont fait état dans leur phase ascendante, et avec une certaine conviction, de leur capacité de négociation hors des cadres sclérosés.
Pour Trump, comme souvent avec les proto-fascistes, on peut prendre au pied de la lettre ses livres sur l’art du deal. Je n’ose pas imaginer que ça contienne un savoir fondamentalement nouveau sur la chose, mais que le fait qu’il se permette un ton pas ampoulé (fâché presque facho), et qu’il sache émoustiller à souhait (« à point », limite « saignant ») son auditoire, cela a été perçu comme une capacité nouvelle par rapport aux rigidités des représentants usuels des deux partis, dont Mitt Romney, son antithèse, côté Républicains.
Pour Macron, c’est sur un autre plan : celui de l’avocat d’affaire, qui sait voir des gisements de « positivité » là où les politiciens sclérosés (de 2017) étaient dans l’incantation et la ritournelle (je force le trait, mais Hamon était dans l’incantation, et n’aurait pas eu assez de force politique pour faire plus qu’un programme Hollande 1 (gouvernement Ayrault), ce qui il est vrai à l’aune de 2023 n’aurait pas été si mal. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il était dans sa période cocardière, une autre incantation, cf. mes billets sur la difficulté pour la gauche de convaincre et justifier une théorie redistributrice, ici pour le Jean-Luc Mélenchon de 2017, la version « sauce France » de la redistribution).
La suite est aussi analogue dans les deux cas: la dérive vers l’abus de pouvoir :
Quand la magie performative a cessé d’opérer, Trump s’est dirigé vers des abus de pouvoir de plus en plus massifs, jusqu’à l’assaut du Capitole. Mais encore avait-il contre lui une petite moitié des représentants de la « Religion Féroce » : Wall Street et la silicon valley, ne lui restant acquis que la « Chamber of Commerce » (et son bras « énergie » = pétrole + gaz particulièrement développé dans les états du Sud des USA) .
De même, une fois la magie performative évaporée comme eau de superbassine, Macron fait donner les forces policières, à peu près autant qu’au moment des Gilets Jaunes, mais dans ce premier cas et 1er quinquinat, il s’agissait d’un mouvement vraiment assez peu classique, alors que dans le cas actuel du 2nd quinqinat (Mon p’tit quin quin ..tilius, ah Astérix), il faut donner la force contre le monde social, syndical, ce qu’il y a de plus proche d’un peuple uni modulo les fragmentations de la France de 2023.
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