Bernie Sanders et la taxe Sismondi

En 2012, dans l’une de mes chroniques du journal Le Monde (« La machine à concentrer la richesse »), je proposais sous le nom de « taxe Sismondi » ce que d’autres, et en particulier Benoît Hamon, appelleraient par la suite « taxe-robot » : que toute travailleuse ou tout travailleur remplacé par une machine (ou la communauté dans son ensemble bien sûr) bénéficie à vie d’une taxe perçue sur la valeur ajoutée produite par cette machine.

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16 réponses à “Bernie Sanders et la taxe Sismondi

  1. Avatar de Ovni de Mars
    Ovni de Mars

    Oui mais la décroissance devenant mécaniquement nécessaire, pas sûr qu’il faille baser l’économie et le social sur les machines et leurs gains de productivité. Ce qui est indispensable serait au contraire de se débarrasser des machines et de leurs délétères effets sur la nature et l’humanité.
    L’option « amish » est à privilégier si l’on veut sortir du travail capitaliste

  2. Avatar de Philippe Soubeyrand

    Bonsoir,

    Pour mémoire ; lors de la campagne américaine de 2015-2016 :

    https://www.mic.com/articles/119896/after-robots-take-our-jobs-basic-income-is-the-best-solution

    https://time.com/4194179/bernie-sanders-tax-plan/

    Rappelez moi s’il vous plaît, qui me disait que Sanders n’était pas le meilleur des candidats démocrates à l’époque ?

    Ah ! Oui ! C’est bien ça !

    Philippe

  3. Avatar de pierre guillemot
    pierre guillemot

    Remontons au temps de Jean de Sismondi (1773-1842). Au temps où il commençait son oeuvre, vers 1800, Joseph-Marie Jacquard (1752-1834) mettait en service la première machine-outil à commande numérique de l’histoire de l’industrie, le métier Jacquard, pour produire le brocart, l’étoffe à motifs tissés où c’est le passage des fils de trame de couleur qui forme le tissu (et non, comme la tapisserie et la broderie, en nouant les fils de couleur). Jusque là, le tisserand qui fait circuler les navettes des trames est assisté du tireur, qui actionne les lisses (heddle en anglais ; il y a des synonymes en français) qui tiennent les fils de chaîne pour les faire monter et descendre, en déterminant si le fil de trame que va passer le tisserand passera au-dessus (formant le motif) ou en dessous de l’étoffe. Le travail de tireur ne demandait ni force ni habileté, mais une attention surhumaine. S’il se trompait de lisse, ou comprenait mal l’ordre du tisserand, le motif était gâché et le tisserand devait péniblement défaire ce qui avait été fait. Pour voir à quoi ça ressemblait, regarder l’image d’un métier chinois contemporain (patrimoine immatériel de l’humanité) https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c6/%E5%8D%97%E4%BA%AC%E4%BA%91%E9%94%A6%E5%8D%9A%E7%89%A9%E9%A6%86.jpg . Le tireur est perché au dessus de la tête du tisserand.

    Où voulais-je en venir avec ce discours technologique ? La machine de Jacquard supprime le tireur en rendant ce qu’il faisait sûr et répétitif (et en reportant une partie de l’attention au tisserand, l’homme habile qui sait ce qu’il fait). Dans l’esprit de Sismondi, le tireur aura droit à une rente viagère versée par … (le tisserand qui le payait; mais traditionnellement c’était un membre de la famille ; le marchand qui fournissait le fil au tisserand et payait sa façon …) Et comment, alors, rémunérer le travail d’établissement des cartons perforés, ouvrage d’un professionnel qu’on peut supposer aussi rare et cher qu’un informaticien au temps des programmes en assembleur.

    Autre mutation de métier, plus ou moins contemporaine du métier Jacquard. Les scieurs de long travaillaient dans la forêt ou à la scierie à débiter en planches les troncs d’arbre (ensuite reconstitués en insérant des cales et longuement laissés au grand air pour sécher). Illustration https://en.wikipedia.org/wiki/Whipsaw Celui qui tire en haut devient bossu à force de se pencher et celui qui tire en bas devient aveugle à force de recevoir la sciure dans les yeux, car il faut regarder ce qu’on fait pour avoir des planches plates. Ils furent remplacés par la « multiple », une machine qui débite le tronc en un seul passage en faisant monter et descendre un faisceau de lames de scie convenablement espacées à travers le tronc d’arbre fixé sur un chariot à rails, actionnée par un moulin à eau. Il faut du temps, car les lames n’avancent pas plus vite que celle des scieurs de long ; (aujourd’hui la scie circulaire ou à ruban devant qui le tronc circule et qui laisse tomber une planche après l’autre va beaucoup plus vite, avec un gros moteur). Est-ce que le maître de la scierie doit à ses scieurs de long une rente viagère ? Mais alors comment financer le moulin à eau, la machine, et les salaires des pilotes de la machine (sachant que les autres travaux de manutention et de transport ne changent pas).

    Plus moderne : dans une vie antérieure, je fus « tourneur d’outillage » dans une usine d’équipements industriels lourds, à usiner à l’unité sur un tour construit avant ma naissance des pièces semi-finies qui deviendraient ensuite des axes ou des engrenages ; l’atelier réunissait des jeunes (dont moi) qui apprenaient le métier, et de vieux métallurgistes infiniment habiles qui l’enseignaient aux jeunes ; la production de pièces rentabilisait à peu près notre paie, mais le but était de former de jeunes professionnels à qui on pourrait confier ensuite des machines-outils à commande numérique (c’était le début) dont ils seraient capables de comprendre ce qu’elles font et en tirer le meilleur, et, pour les très bons, le pilotage des énormes machines sans automatismes qui taillaient des pièces géantes et uniques, par exemple des couronnes de four à ciment. Les vieux métallurgistes dont je parle plus haut avaient commencer à travailler avant les automatismes, sur des machines-outils qu’il fallait actionner avec attention, après avoir calculé les opérations et choisi les outils. Ont-ils droit à une rente viagère à mesure qu’ils sont remplacés par les machines à commande numérique ? Aussi bien, ces machines très coûteuses ne sont pas nées du désir d’économiser des salaires, mais de la rareté des professionnels expérimentés capable de produire sans se tromper (certes, les patrons ont apprécié de ne plus dépendre autant de ces aristocrates ouvriers, qu’il fallait entourer de considération, et souvent politisés).

    Tout cela pour dire que, certes, Sismondi est quelqu’un de très bien et ses intentions généreuses (j’ai lu quelque part qu’il avait noté que Jacquard lui-même regrettait son invention, qui avait chassé les tireurs vers des industries brutales comme le tissage industriel, où ils travaillaient dans des conditions bien pires ; rapporté sans garantie). Mais son montage n’est pas viable, du moins tel quel. Ce serai la garantie de la stagnation économique (ce à quoi étaient arrivés les pays étiquetés communistes ; si j’ai bien compris Bernard Friot, la garantie associée à la qualification professionnelle, qu’on peut voir comme une variante de Sismondi, aboutit à ce résultat qu’il juge plus souhaitable que le déchaînement capitaliste).
    Le substitut moderne devrait être une négociation à chaque introduction d’une technologie qui économise l’effort humain, pour partager le supplément de valeur ajoutée en diminution du temps de travail et salaires augmentés. On peut aussi discuter de la conservation des emplois dans une organisation « résiliente » qui diminue la pénibilité les jours ordinaires et maintient la capacité de l’entreprise à fonctionner quand les machines ont une absence. Mais les professionnels de l’organisation n’aiment pas avoir à discuter avec les gens du terrain.

    (j’avais aussi un développement sur le sort du préparateur de commande, passé de professionnel habile à composant de la machine logistique dont le symbole est devenu le casque sur les oreilles, mais il faut bien s’arrêter).

    1. Avatar de timiota
      timiota

      J’avais proposé dans mon billet de l’autre jour qu’en effet, l’invention « technologico-technologique », dont il est question ici (résultat connu, matière à former — fil, bois, métal, etc. –), n’était pas le bon endroit pour commencer (ou pour faire tout court) la taxe Sismondi.
      Cycles trop courts, points d’introduction des innovations trop inattendus, déplacement de la MO vers les hautes valeurs ajoutés de la maintenance robotique.

      Mais pour les machines de services à la personne, là c’est le contraire, car la personne, contrairement à la matière, apporte sa capacité de traitement de l’information avec elle, son savoir propre; En gros, remplacer des guichetiers par des automates distributeurs de X ou Y, ça oblige l’usager (i) à se faire à l’automate ; (ii) à renoncer à l’à-propos d’explorer la bonne alternative (« pour vos résa de trains plus de 3 mois à l’avance, regardez les horaires d’un week-end comparable de début de vacances, et vous aurez une idée des trajets et des prix »).

      Cette taxe doit en somme payer un soin qui manque, un soin dont on la relation usager/employé devient orpheline, et qu’on veut remplacer par un soin écosocial, tant qu’à faire.

  4. Avatar de Lagarde Georges
    Lagarde Georges

    J’ai toujours compris la taxe Sismondi comme une simplification inapplicable telle quelle de ce qu’il faudrait faire pour répondre au remplacement des salariés par des machines. Ce remplacement devrait d’ailleurs il me semble conduire à long terme à la disparition quasiment totale des salariés et autres personnes rémunérées en échange de leur travail même si c’est trop lointain et aléatoire pour s’en soucier maintenant.

    À l’inverse, en faisant disparaitre les économies de salaire dues à l’automatisation, la taxe Sismondi aurait pour effet de supprimer la principale raison d’éliminer le plus grand nombre possible de salariés, ce qui aurait l’avantage d’inverser les priorités (à condition qu’elle soit appliquée dans tous les pays en même temps.)

    Pour ce qui est des difficultés à concevoir une telle taxe, quelques exemples relatifs à un passé assez récent:
    – à combien de personnel de laboratoire correspondent les robots, qui font — rien qu’en France et chaque année — des millions d’analyses de sang ou d’urine fournissant chacunes plusieurs dizaines de paramètres ? (quand ces robots n’existaient pas on s’en passait dans presque tous les cas pour le choix des soins à effectuer – actuellement on fait les mêmes dosages pour tout le monde parce que c’est moins coûteux que de se restreindre à chaque fois celui ou ceux dont on a réellement besoin.)
    – à combien de personnel correspondraient les circuits informatiques servant de mémoire dans les ordinateurs s’ils étaient encore constitués de tores de ferrite dans lesquels il fallait, à l’aide d’une simple aiguille, qu’une personne extrêmement habile fasse passer plusieurs fils ? (les 8 Go de mémoire vive dont est (sur)équipée la tablette que j’utilise pour écrire ceci correspondent à 64 milliards de ces tores de ferrite — pour ce qui est des 128 Go de mémoire permanente je renonce à faire le calcul mais il faudrait probablement y consacrer toute une vie!)

    J’ai l’impression qu’on pourrait multiplier les exemples presque à l’infini, ce qui revient à dire que nous sommes collectivement complètement inconscients des invraisemblables changements d’échelle qu’ont déjà mis en place l’industrialisation puis l’automatisation et l’informatisation.

    Personnellement j’en suis arrivé à la conclusion que, les 1 pour-cent les plus riches n’ayant à la fin du processus plus besoin des 99 autres pour-cent, essayer de faire évoluer les règles actuelles pour les adapter à cette situation nouvelle n’a pas de sens (à moins qu’il s’agisse de démontrer que c’est des changement beaucoup plus radicaux qui seraient nécessaires.)

    J’exagère peut-être, mais je crains qu’on en soit resté à une vision des choses qui correspondrait plutôt à l’époque où Louis XIV et sa cour avaient besoin du travail de tout le reste du royaume pour bénéficier d’un niveau de vie digne de leur rang.

    1. Avatar de Ar c'hazh du
      Ar c’hazh du

      Suggestion :

      – Mesure de la variation du résultat / chiffre d’affaire (en euros constant) sur une ou plusieurs années,
      – Mesure de la variation du nombre d’employés sur la même période,
      – taxation sur le ratio pour alimentation directe des caisses sociales (chômage, sécu retraites).

    2. Avatar de timiota
      timiota

      La réponse est chez Bernie Sanders :
      La taxe doit être dosée « de sorte que » les riches en profitent moins que les pauvres, et cela ne retardera que marginalement le « progrès technique » (notion contestable, suivant qu’il est extractiviste ou pas pour faire très très court) :
      Car si un marché est solvable pour des cohortes de classes moyennes nombreuses et bien pourvues, il sera plus rapidement l’objet d’investissement qu’un marché peu solvable pour des pauvres, avec un autre marché plus solvable mais plus petit pour les riches (« distribution bimodale » en langage socio-statistique).
      Exemple : les écrans plats, produits de façon infiniment automatisée, et qui se vendent en masse à la classe moyenne. Ce qui est contestable pour ce type de produit, outre l’empreinte carbone absolue, serait possible les contenus qu’on peut faire passer sur lesdits écrans, et la sédentarité qu’ils engendrent mais c’est une autre histoire, qu’on peut — au moins à ce stade de la discussion « Sismondi » — séparer formellement.

      1. Avatar de Lagarde Georges
        Lagarde Georges

        Nous devrions refuser d’utiliser l’expression « progrès technique », entre autres raisons parce qu’une fois désignés comme progrès les changements en question, qui comportent en général des avantages pour certaines personnes et des inconvénients plus ou moins supportables ou catastrophiques pour d’autres, deviennent, une fois dissimulés sous cette appellation , beaucoup plus difficiles à remettre en question.

        Une des entourloupes habituelle est d’assimiler ce « progrès technique » (mis habituellement au singulier) aux progrès de la science : la communauté scientifique est organisée de manière à éliminer les erreurs et à revenir plus ou moins vite en arrière quand elle fait fausse route: le résultat est effectivement un progrès global des connaissances.

        En me faisant vacciner (re-vacciner, re-re-vacciner) contre le covid-19 j’avais la sensation de faire un pari mais je comprend très bien que beaucoup de personnes aient au contraire préféré faire le pari inverse. Même si je ne crois pas qu’on puisse lutter efficacement contre les erreurs du passé en se contentant de réactions épidermiques, je m’attend à ce que de plus en plus de gens se montrent systématiquement hostiles à un soit-disant progrès se réclamant de « la science » et se laissent entrainer par toutes sorte de prophètes qui ne manqueront pas d’apparaître ou sont déjà là.

        « On n’arrête pas le progrès » disait-on. Ça reste à voire, surtout si on persiste à appeler « progrès » des changements qui déclenchent des catastrophes.

  5. Avatar de Emmanuel
    Emmanuel

    Idée : à quand une agence des nations unies dédiée à la robotique (numériques) et à IA ? Sachant qu’un objectif principal de l’organisation est d’œuvrer pour la paix, et qu’on observe de plus en plus les deviances engendrées par le numérique en général, j’ai comme la conviction qu’un tel sujet devient urgent pour notre humanité aujourd’hui. D’ailleurs, prenons un sujet comme la taxe Sismondi, on ne voit pas trop comment une telle mesure pourrait être mise en œuvre par un pays isolement…..

  6. Avatar de Hadrien
    Hadrien

    Erreur. Il faut au contraire favoriser l’innovation. Taxons l’usage et la confiscation des ressources naturelles au lieu du travail ou du capital.

  7. Avatar de rainbow
    rainbow

    Vidéo indisponible au Canada. Faudra que je passe par un VPN !

  8. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Que ferait ou dirait-on pas avec pareil « taxe robot »….?

    « 35 % des ayants droit aux RSAs et 50 % des ayants droits au minimum vieillesse… sont en situation administrative dite de NON RECOURS (propos introductifs tenus en substance, ces jours ci, sur France inter)…

    Interprétation personnel : Un certain pantoufleur du verrou de verrou de Bercy, qui fit une carrière « fulgurante » entre service public du recouvrement des fraudes fiscales… et banques d’affaires privées… et sera surnommé, entre autre, « Jupiter », après avoir accédé à la responsabilité suprême, celle du poste de « monarque républicain »… osera qualifier ces situations administratives si dramatiques que même les institutions publiques cherchent à les neutraliser/dédramatiser ou « diaboliser »… lors de son mandat de premier conseiller de la présidence Hollandaise (il deviendra ministre de l’économie…) devant un parterre de hauts fonctionnaires de l’assistance sociale, des protections sociales… : « d’inégalités de destins »…

    Plus que les inégalités de destins, celles territoriales, scolaires… ne cessent d’exploser à raison des réformes structurelles néolibérales ayant attaqué des décennies durant, « l’État providence », ses services publics privatisés,/digitalisés/alignés au moins disant moral, social, fiscal, environnemental, la dérégulation de la spéculation qui pariant sur les stocks gérés en flux tendus des énergies (carburants, gaz, électricité…) des denrées alimentaires, des biens de premières nécessités sanitaires en cas de pandémies, crise sanitaire… en cas de conflits armés… et du fait des guerres commerciales, monétaires, de « civilisations » atteignant leurs apothéoses sur fond de dérèglement climatique, perte de la biodiversité, risques accrus de conflits nucléaires, militaires pour l’accès à l’eau derrière des sécheresses, canicules à répétions… provoquent inflations des dépenses contraintes, loyers, et pénuries…

    Ce « roi te touche dieu te guérit » – autre surnom « iconique/totémique » de la « représentativité factice » de la légitimité démocratique du pouvoir – promettant le « retour des jours heureux » à coup de « soins thaumaturgiques » a tenu par ailleurs un discours présidentiel (en off, il paraît) sur le « pognon de dingue mis dans les minimas sociaux, qui fait que les pauvres le restent et se déresponsabilisent »… arrivant à réconcilier – faire du « en même temps » quoi – ceux de la droite extrême sur « l’assistanat est un cancer de la société »… intimement liés à ceux de l’extrême droite et ses théories complotistes et conspirationnistes sur les « fraudes sociales » sapant de façon plus conséquente, nuisible le vivre ensemble, l’intérêt général, le bien commun, que les fraudes fiscales aux cotisations sociales patronales, à la TVA, sur l’IR, que la flat tax, « l’immorale optimisation fiscale », l’ISF… toutes impunies… avec ceux d’une « sociale démocratie » pour qui les « chômeurs-euses sont des fraudeurs-euses », et celles et ceux qui s’immolent par le feu devant un bureau de la CAF, en raison d’une radiation, d’une suspension de droit au RSA… mettent en péril la « sécurité » du personnel de la fonction publique de l’assistance sociale…

    Brandissant « la valeur travail » devant donner droit, dans la prochaine réforme structurelle des protections sociales, des « minimas sociaux » quoi (celles entre autres du droit d’accès aux RSAs, minimums vieillesses,, allocations familiales, prestations logements toutes dépenses sociales fusionnées, en contrepartie d’un « travail gratuit », de « bénévolat contraint » dans le public et/ou privé, de 20 heures par semaines) à une équivalence que l’extrême droite et droite extrême ne sont pas prêtes de renier, tant qu’elles les complaisent à à se satisfaire de la défiscalisation et désocialisation des caisses automatiques de supermarchés, des caissières et femmes de ménages, qu’elles prétendent défendre… des personnels des guichets de gare, des CAF, qu’elles préfèrent remplacer par des automates, des ouvriers-ères syndiqué.e.s… qu’elles substituent (depuis les décennies de délocalisation/restructuration…) par des robots industriels… et alors que l’abstention électorale, la défiance envers les politiques et médias mainstream… n’ont jamais été aussi importantes… la macronie et son jeu à sommes non nulles avec les extrêmes droites/droites extrêmes… avec les médias de masse… ne cherchent-ils à substituer des défaillances systémiques (sorte d’obsolescence programmée de la redistribution et du partage des richesses) avec des victimes de NON RECOURS des suites d’un manque « naturel » de couverture numérique et d’un manque non moins « normal » (nous ne sommes pas toutes et tous égaux, n’est-ce pas…?) d’éducation à ces nouvelles technologies… ?

    Pour autant… qu’elle est la part dans ces stats d’intros, des victimes dans le NON RECOURS… d’une irresponsabilité croissante… et in-assumée, du défaut institutionnel et médiatique d’information, du « ressenti » de ne pas paraître et/ou être un.e « assisté.e.s », un « cancer », etc. quand les plus ASSISTES SANS CONTREPARTIE, sont les propriétaires privés, d’actions, d’entreprises, de salaires variables, de retraites chapeaux/dorées, par capitalisation, de stocks-options, et de dividendes indécents… ? »

    1. Avatar de Juillot Pierre
      Juillot Pierre

      Petite correction de l’introduction : Il existe actuellement 50% de personnes en situation de NON RECOURS – de non redistribution et partage « systémique » des dépenses sociales donc, avec des ayants droits – aux pensions d’invalidités, d’incapacités, d’handicaps, et de minimum vieillesse.

      Dans un contexte de réforme structurelle du recul de l’âge de départ à la retraite, de plus 62 ans en moyenne, vers plus de 65 ans en moyenne dans les faits (par rapport aux « taux pleins », « nombre d’annuités suffisantes »…) cumulé à d’autres réformes structurelles de régressions sociales et sociétales en matière de droits du code du travail, d’accès au Conseil prud’homal, à l’inspection du travail, à la médecine du travail… comme je viens de l’entendre en substance sur Franceinfo, la réforme du recul de l’âge de départ… va confisquer les deux meilleurs années de retraites aux 85% des plus précaires, pauvres, discriminé.e.s de façon « systémique » en toute impunité (15% n’étant même plus en vie, à plus de 62 ans…) ayant la chance d’être encore en plus ou moins « bonne santé », à « l’âge limite »…. pour en faire les deux pires dernières années de travail et/ou d’activités précarisées.

      Rajoutez à cela les situations de NON RECOURS que cette gouvernance compte résoudre… sur fond de fusion/privatisation/digitalisation de la redistribution des « minimas sociaux »… répartie à la source… en conditionnant le partage des dépenses sociales attribuées à la baisse… alignées au moins disant moral, social… à un flicage « systémique » des ayants droits (présumés coupables de « fraudes sociales »), et une obligation d’effectuer un « travail gratuit », du « bénévolat contraint » 20 heures/semaines… comment des-lors les extrêmes droites et droites extrêmes locales, loin de défendre une « taxe robot » et/ou Sismondi… et d’apprécier et soutenir le syndicalisme salarier, les assocs et mouvements sociaux de protection des plus faibles… ayant jusque là eu la prérogative prioritaire de gérer la redistribution des dépenses sociales… au plus près du terrain… et leurs propos complotistes sur « l’assistanat… » ne peuvent pas s’engouffrer dans cette « idéologie » de la simplification/centralisation de la redistribution suivant une forte « préférence nationale » pour les « sources » (dont les synonymes comme origines, « souches » parlent à l’imaginaire collectif) les mieux « assimilées », « vertueuses », « exemplaires »…?

  9. Avatar de Christian Brasseur
    Christian Brasseur

    Si les produits phytosanitaires et autres pesticides sont innovants, étant de nature à tuer la biosphère et nous avec, il faut bien admettre que faire des généralités telle que favoriser toute innovation, n’est pas évident. Je vote donc pour la taxe Sismondi, rien que pour la survie de notre espèce. Et tant pis pour le grand capital qui n’a jamais bougé le petit doigt quant il s’est agi de taxer les travailleurs. En vue d’éviter la moindre ambiguité, ceci n’exlut pas l’impérieuse nécessité de protéger nos ressources naturelles 😉 bien au contraire.

  10. Avatar de Lagarde Georges
    Lagarde Georges

    MARGARET BRENNAN : Vous êtes… quand vous parlez des travailleurs américains, vous proposez une nouvelle agence au niveau du cabinet pour se concentrer sur l’avenir du travail et des travailleurs. Vous parlez de taxer les robots qui pourraient remplacer les humains. N’est-ce pas le ministère du Travail qui est censé faire ces choses ?

    SEN. SANDERS : Eh bien, en théorie, mais je ne pense pas que nous en fassions assez. Écoutez, c’est un problème énorme. Il y a une révolution en cours avec l’intelligence artificielle et la robotique. D’accord ? Des millions de travailleurs vont perdre leur emploi. Qui prend ces décisions, Margaret ? Vous entendez ce débat au Congrès ? Je n’en entends pas parler. D’accord, alors les types qui sont à la tête, souvent des types, de grandes sociétés multinationales disent, « Ecoutez, on peut faire ça, on peut se débarrasser de toutes ces personnes ici, on peut faire encore plus d’argent. » Nous parlons donc d’un moment de transformation dans le monde entier et aux États-Unis. Je veux que les travailleurs soient impliqués. Et si nous trouvons la technologie – je ne suis pas contre la technologie, s’il y a une technologie qui peut faire – augmenter la productivité des travailleurs, qui en profite ? Juste le propriétaire de l’entreprise ? Ou est-ce le travailleur qui en bénéficie ? Donc si nous pouvons réduire la semaine de travail, est-ce une mauvaise chose ? C’est une bonne chose. Mais je ne veux pas que les personnes au sommet soient les seuls bénéficiaires de cette révolution technologique.

    MARGARET BRENNAN : Donc vous êtes d’accord avec Bill Gates pour taxer les robots ?

    SEN. SANDERS : C’est une façon de le faire. Oui, absolument.

    MARGARET BRENNAN : C’est un milliardaire que vous aimez bien.

    SEN. SANDERS : J’ai parlé à Bill à plusieurs reprises. Oui.

    MARGARET BRENNAN : Mais, eh bien, je suis intéressée par ce concept et par certaines des autres choses que vous exposez ici, notamment…

    SEN. SANDERS : Il ne s’agit pas seulement de taxer les robots. C’est toute cette question de la transformation économique. Est-ce que les gens de la classe ouvrière vont en bénéficier ou seulement la classe des milliardaires ?

    Le reste de la transcription de l’interview de Bernie Sanders: https://www.cbsnews.com/news/bernie-sanders-face-the-nation-full-transcript-02-19-2023/

  11. Avatar de Pascal
    Pascal

    Taxons les milliardaires, taxons les robots… mais qui pour imposer ces taxes, quelles instances démocratiques ?
    l’Europe bien sûr !
    Alors écoutez Michelle Rivazi sur le fonctionnement actuel des instances européennes.
    https://m.youtube.com/watch?v=IOfQKUuvC-s
    Chut, faut pas le dire.
    « hors de question de créer des caisses de résonance aux mouvances antivax et complotistes [alors que] cette campagne de vaccination a sauvé des milliers de vie », fait-on savoir chez les libéraux.
    https://www.mediapart.fr/journal/international/170223/vaccins-covid-le-parlement-europeen-menage-le-pdg-de-pfizer-comme-ursula-von-der-leyen?utm_source=global&utm_medium=social&utm_campaign=SharingApp&xtor=CS3-5

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