Réponse : On est le 18 novembre et aucun arbre n’a encore perdu de ses feuilles.
@Garorock Rebelle à qui ?
*Godot est mort !*
Certains osent dire que l’effondrement n’aura probablement pas lieu, comme Antoine Buéno :
https://editions.flammarion.com/leffondrement-du-monde-naura-probablement-pas-lieu/9782080266736
Et on leur donne une tribune sans leur porter la contradiction comme ici sur France Inter le 12/11/22 pour ce même auteur :
L’apocalypse est-elle inéluctable ? avec Antoine Bueno
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-grand-face-a-face/le-grand-face-a-face-du-samedi-12-novembre-2022-2961084
Bien observé Paul, même chose chez moi, mais j’ai vécu cela comme un bien pour un mal, car nombre d’arbres seraient morts s’ils n’avaient eu cette petite période de répit qui leur a permis de se refaire une santé….
J’ai par ailleurs préparé un mic-mac d’espèces à planter auxquelles auparavant je n’aurais jamais pensé en région pour voir celles à qui ces nouvelles conditions pourraient profiter. Et j’ai tenté des méthodes de réservoir à tourbes en profondeur près de ceux auxquels je tiens, dont la survie semble en jeu (alors qu’ils étaient des plus classiques en région).
Mais ce sont des efforts d’idiots isolés auxquels seuls les adeptes de la théorie fumeuse du colibri peuvent trouver sens. Sans les mêmes efforts de la part des pouvoirs publics pour en massifier les effets, tout cela est vain et sans lendemain…
Les arbres n’arriveront pas à suivre et à coloniser les zones qui leur deviendraient favorables en se replantant par eux-mêmes ; les lignes géographiques de changement climatique se déplacent trop vite et créent trop d’instabilité… il faut des interventions humaines globales, planifiées et budgétisées sans pingrerie…
Sachant qu’un arbre urbain, ne vit qu’un ou deux ans au gré des excentricités de nos édiles, suivant les « happenings » architecturaux ou de mobilier urbain dont se sert un bourgmestre pour faire croire qu’il se passe quelque chose au quidam local, je doute fort de la capacité de nos politiques à planifier quoique ce soit en la matière, tant ils se sont habitués à faire dans « l’accessoire ».
D’ailleurs nous sommes devenus incapables comme au Japon ou en Suisse, de faire vivre le monde traditionnel en parallèle avec le monde moderne.
C’est une caractéristique de la cupidité des élites occidentales, que ne pas concevoir de laisser vivre des activités, on va dire de tierce économie, tant il leur semble que les petits ruisseaux d’argent qui les irriguent, sont autant qui ne va pas dans leur poche. Nos élites sont des « Bonaparte » qui se rêvent Napoléon, avec sans doute aussi le nez dans la « chnouf »… Et tant qu’il leur semble qu’il y a à « prendre » il faut « prendre »…
@Dalla Vecchia Luigi
excellente initiative et par là même excellentissime analyse de la conjoncture actuelle .
J’apporte ma petite anecdote : j’ai dans mon potager un plant de tomate qui est né début septembre et qui à l’heure actuelle est en fleur et possède de petites tomates de la grosseur d’un grain de maïs
Il n’y a pas que les plants de tomates qui se pensent au printemps : de nombreuses plantes – appelées souvent « mauvaises herbes », qui normalement germent au printemps, et qui s’étalent sur mes carrés potagers ; Il en est de même pour mes aromatiques comme la ciboulette et l’estragon, ou des annuelles comme la bourrache.
La sécheresse de cet été a interrompu le fonctionnement végétatif comme le fait l’hiver, et c’est sans doute pourquoi les plantes se croient au printemps. Cela va les épuiser (car pas sûr que deux demi-saisons soient aussi bien qu’une saison entière).
@François M
Ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Plante_rud%C3%A9rale
Oui, les rudérales se porteront bien. Les seules sans doute qui s’en sortiront (quoi que, mes cymbalaires, je leur ai donné quand même un peu d’eau cet été, elles commençaient, accrochées aux fissures d’un mur, à avoir soif). Par contre, séneçons communs, laiterons, véroniques, plantains, renouées des oiseaux, liserons, chiendents, euphorbes-réveil-matin, gratterons, orties se plaisent d’autant plus que les autres, les « cultivées », souffrent.
Migration des arbres, les avis divergent sur la vitesse et les causes:
« Que nous apprend cette histoire passée ? Tout d’abord elle révèle que la migration a été extrêmement rapide. En moyenne, elle a été évaluée à 500 m/an, et plus rapide encore au tout début du réchauffement. Elle est bien plus rapide que celle prédite par le vecteur biologique de dispersion des glands (geais ou rongeurs). Pour résoudre ce paradoxe, des simulations informatiques ont été conduites, qui suggèrent que des événements de dispersion à longue distance, mais rares, peuvent rendre compte de telles vitesses. Certains auteurs suggèrent aujourd’hui que des micro populations refuges aient pu persister plus au nord pendant la période glaciaire et n’aient pas pu être détectées par la palynologie. D’autres auteurs invoquent le rôle de l’homme en tant que disperseur. Notre espèce a migré à la même époque dans le même sens et se nourrissait de glands. Il n’est donc pas exclu que l’homme transportant des glands pour s’en nourrir, ait contribué à la migration des chênes. »
https://www.jardinsdefrance.org/migration-et-colonisation-des-chenes-au-cours-des-rechauffements-climatiques/
Certainement la conséquence du réchauffement climatique avec un mois d’octobre particulièrement doux et souvent humide, les arbres à feuilles caduques ont conservé tout leur habit de la belle saison.
De surcroît arrivés à la mi-novembre nous n’avons encore connu aucune période de gel, ce qui est peut-être normal pour votre Bretagne, mais beaucoup moins pour ma région centrale au climat peu maritime.
Seuls les peupliers, les prunus et partiellement les bouleaux ont perdu leur feuillage, pour le reste de la végétation, de ma fenêtre, j’ai le même tableau que vous.
Un contraste par rapport à certaines années passées :
https://www.meteo-paris.com/actualites/la-neige-en-plaine-en-novembre-en-france
Mais ce contraste, vécu par beaucoup comme un phénomène positif a peu de chance de faire un « Moment Pearl Harbor ».
Comment se consoler des malheurs du monde ?
Avec ce feuillage d’automne, comme disait Jean-Philippe Rameau :
« Il n’est pas de bon rock
« Il n’est que du bon baroque !
@gaston
Oui, je crois. J’ajoute que le succès des Quatre saisons tient au thème lui-même mais surtout à la subtile originalité du compositeur faisant sonner différents instruments de l’orchestre comme imitant les bruits de la nature.
Une manière puissante de basculer du sonore au visuel, un régal pour l’esprit qui mesure nos sensations.
Les sonnets qu’il a composé à cette occasion sont cette autre registre poétique qui permet d’évoquer par des mots les spécificités des saisons (ci-dessous l’automne).
L’Automne
Par des chants et par des danses,
le paysan célèbre l’heureuse récolte
et la liqueur de Bacchus conclut la joie par le sommeil.
Chacun délaisse chants et danses : l’air est léger à plaisir,
et la saison invite à la douceur du sommeil.
Les chasseurs partent pour la chasse aux premières lueurs de l’aube,
avec les cors, les fusils et les chiens.
La bête fuit, et ils la suivent à la trace.
Déjà emplie de frayeur, fatiguée par les fracas des armes et des chiens,
elle tente de fuir, exténuée, mais meurt sous les coups.
@ Hervey
Bien d’accord avec vous sur l’art des compositeurs de cette époque à faire parler leurs instruments « comme la nature ». De plus les paroles des sonnets en italien sont bien plus « chantantes » qu’en français.
D’autres compositeurs du baroque italien ont eu ce même art. Je vous propose d’écouter (ou réécouter) un air de Scarlatti, et un autre de Haendel (qui était le plus italien des compositeurs allemands) interprétés par la soprano colorature allemande Simone Kermes :
https://www.youtube.com/watch?v=qUkeY_lmo1I
https://www.youtube.com/watch?v=GpjiXUGUNXU
De quoi se consoler des malheurs du monde….
@gaston
Merci.
Vues de ma fenêtre.
😉
http://hervey-noel.com/wp-content/uploads/2015/04/hervey_declinaison_saisons-730×730.png
@ Hervey
Vivaldi en Forterre ?
La Forterre si vous connaissez c’est vraiment un champs de pierre avec pour principaux instruments de musique marteaux et ciseaux.
https://www.youtube.com/watch?v=EonDRJTVjd8&t=1s
De nombreuses anciennes carrières dans le coin.
Oui je connais (un peu) la région, la dernière fois pour être allé aux obsèques d’un ancien camarade de travail dans son village de Courson les Carrières.
Mais je n’ai pas le souvenir que ce soit un désert de pierres tel que celui du Caucase que décrivait Ovide dans ses Métamorphoses (celle d’Erysichthon), là où errait La Faim « qui arrachait avec ses ongles et avec ses dents quelques rares brins d’herbe » 😉
Toponymie parlante.
La région n’est pas peu fière d’avoir participé par la richesse de son sous-sol aux imposants immeubles haussmanniens de la capitale.
La région n’est pas bien riche, bourgogne pouilleuse.
Les vignobles sont plus au nord (Chablis) ou à l’est (vins de Loire)
Hum ! Hum ! A bien regarder la carte, cher Hervey, il me semble (il me semble !) que les vignobles de Loire (Sancerre, Pouilly, Côteaux du Giennois) seraient plutôt à l’ouest de votre reg…😉
A l’ouest, bien sûr, excusez.
Mon grand-père, de son état garde-forestier, s’intéressait à pas mal de choses dans sa région. Il me fit découvrir il y a plus de cinquante-cinq ans, alors que nous habitions le même patelin en Famenne, un endroit précis, dans notre village, où en cherchant quelque peu, on pouvait y découvrir des coquillages fossilisés. Tout naturellement, dès ma plus tendre enfance, je pris donc conscience au vu de ces fossiles marins, que la terre avait subi de grands changements. Et qu’elle en subirait encore. La forêt subit le réchauffement climatique. Un vieux sage me disait encore dernièrement que les dernières pluies, celles qui ont suivi la sécheresse de ces mois d’été, ont offert un répit à sa belle forêt de chênes qui inélectubalement me dit-il se transformera en maquis.
J’ai trouvé !
Il y a un truc bleu très laid sur un poteau en béton.
Ça s’appelle un réverbère, ça relève de la municipalité plutôt que de la nature proprement dite, et l’impact dessus du réchauffement climatique est sans doute minime.
Paul, le réchauffement climatique lui coupe parfois la chique, c’est l’extinction du réverbère dans certaines municipalités… restera les chiens pour lever la patte sur lui 🙂
La municipalité d’Arzon (pour les non-indigènes : l’extrémité de la presqu’île de Rhuys qui ferme le golfe de Morbihan au sud, Vannes est au nord) a commencé à installer des réverbères solaires. En haut, un rectangle incliné vers le sud porte le panneau solaire et l’accumulateur. La source lumineuse à diodes est associée à un capteur de mouvement. Quand on s’approche, la lumière brille davantage et diminue quand on s’éloigne. C’est encore plus laid qu’un réverbère classique. Mais je suis habitué, en Chine toutes les avenues des quartiers neufs en sont bordées. La laideur de chaque est compensée par le nombre et l’alignement.
Après un été difficile dû au manque d’eau, les arbre profitent de la douceur automnale pour conserver leurs feuilles un peu plus longtemps et accumuler des réserves. C’est tout simplement magnifique cette résilience.
(Je sais, les arbres ne pensent pas, ne décident pas, c’est une façon de parler 😉 ).
(Je sais, les arbres ne pensent pas, ne décident pas, c’est une façon de parler 😉 ).
Brassens te dirait : « qu’est-ce qu’il en sait le bougre ! » 😉
L’intelligence des arbres : https://www.youtube.com/watch?v=U_L-u951BLM
Le secret des arbres :
https://www.youtube.com/watch?v=eh6rnaqSPto
@François M
Oui, oui, j’ai vu ces documentaires et lu le fameux livre. Gardons-nous cependant du péché anthropomorphisme 😉
https://www.forestopic.com/fr/foret/sciences-et-recherche/643-intelligence-arbres-film-livre-controverse-wohlleben-simard
Je ne pense pas que ce soit de l’anthropomorphisme. On a longtemps cru que les animaux n’avaient pas d’émotions, n’avaient pas de sens aigus, ne communiquaient pas (entre eux, mais aussi avec les autres espèces). On en donne ces pouvoirs maintenant aux mammifères ; un jour peut-être les gens l’accepteront aussi pour les oiseaux, pour les insectes, et pour les plus petites bêtes encore. Idem pour les plantes, qui collaborent entre-elles en échangeant de l’eau ou de la nourriture, ainsi que des messages via les racines.
Deux exemples personnels, mais on peut en trouver bien d’autres :
– chaque année, juste avant sa migration d’automne, un rouge-queue vient se poser sur la table du salon de jardin, ou sur la rambarde devant la fenêtre de la cuisine, pour dire « au revoir ». Un geste qu’il ne fait jamais autrement. Il attend tant qu’il ne voit pas ma femme, et qu’elle ne l’a pas regardé. Puis il part. On ne le revoit plus jusqu’au printemps où il revient nicher sous notre appentis.
– j’ai des ruches dans mon jardin, juste en face du potager. Au début, j’avais toujours un peu la crainte de me faire piquer… et je me faisais piquer ! Maintenant, j’ai maitrisé cette peur, je peux passer devant les ruches, à un ou deux mètres, plusieurs fois par jour, sans n’avoir reçu une seule piqure. Je peux rester la journée entière dans le potager (qui est à moins de 10m des entrées de ruches) en étant rarement importuné. Elles n’ont plus peur de moi, car je n’ai plus peur d’elles. Elles le sentent, et le savent. Je commence même à comprendre leur langage, et il m’est arrivé d’avoir l’impression, parfois, d’un « appel » de leur part. En général, cela me pousse à aller voir à l’intérieur, et à chaque fois elles étaient proches de la famine (un été trop pluvieux et la récolte leur était difficile ; cet été la sécheresse, et idem, des fleurs sans nectar. Une fois le nourrissage mis en place, « plus d’appel ».
Salut François M,
« Je commence même à comprendre leur langage, et il m’est arrivé d’avoir l’impression, parfois, d’un « appel » de leur part. »
En vrai j’ai beaucoup aimé ton commentaire, mais mon côté Tatie Danielle est le plus fort et m’a poussé à t’envoyer un pique en plein dans le dos ! Béh non, je le fais pas.
Parce que je sais intuitivement que tu sais que je sais que tu sais que toi même en écrivant cela tu t’interroges sur l’importance des guillemets pour éviter de paraître un peu perché. Pourtant, c’est ce lâcher prise qui est plaisant et revigorant.
Après quand on est attentionné au monde qui nous entoure, vraiment attentionné on perçoit bien plus de signaux dans notre environnement. Et j’ai fait souvent la même expérience que toi avec les oiseaux et les insectes. J’ai pas mal d’oiseaux chez moi car j’ai pas mal d’arbres encore et je vis régulièrement des expériences de jeux marrantes avec des Merles. Surtout comme je pisse souvent dehors, c’est un petit plaisir masculin facile, j’ai souvent deux visiteurs ailés très curieux pour m’accompagner pendant je dessine des trucs en l’air (ouais là j’ai pas mis de guillemets m’en fous je suis véritablement un peu perché)
Plus j’observe la nature, plus je m’émerveille de sa beauté, de sa complexité et de son intelligence. Et plus je m’émerveille, plus je l’observe ! Et j’en conclus que :
L’intelligence de la nature est supérieure à celle de l’homme, car la première se régule sans surconsommer ni s’autodétruire, le second en est incapable. La première survivra, le second non.
Nous sommes partie prenante de la nature et sommes elle et elle est nous tout autant que le reste. Mais on a un pète au casque c’est là qu’est l’os et je pense que nous sommes terriblement apeurés et émerveillés en alternance depuis toujours
@François M
Et quand on observe les données environnementales de ces quinze derniers milliers d’années avec ses brusques oscillations climatiques on est encore plus émerveillé:
https://journals.openedition.org/galliap/docannexe/image/1394/img-2.jpg
« L’intelligence de la nature est supérieure à celle de l’homme, car la première se régule sans surconsommer ni s’autodétruire, le second en est incapable. »
Un message un peu comme celui que suggère Olivier Hamant dans son bouquin « la 3ème voie du vivant » ?
https://www.odilejacob.fr/catalogue/sciences/environnement-developpement-durable/troisieme-voie-du-vivant_9782738157294.php
Le vivant « sous-performe » pour être robuste ou versatile (ce qui n’est qu’une partie du « triangle de Grime » pointé par arkao et occupé dans un de ses côtés par les plantes « rudérales ».)
(et bon, le message de O Hamant ne tient la route que modulo des mahousses simplifications et une certaine cécité à la science des organisations, entre autres)
Je n’ai ni les compétences et connaissances de Mr Hamant (que je ne connaissais pas), ni celles de vous, timiota. Je précise juste que pour moi, l’intelligence est une disposition qui permet à une espèce vivante de vivre de manière la plus optimisée à très long terme. Et que cela nécessite donc une protection de son environnement. Peut-être que la sous-performance (concept dont je viens de découvrir l’existence) est une stratégie intelligente, je ne sais pas. C’est que je soupçonne en tout cas, c’est que la « sur-performance », chargée de satisfaire des besoins de courts termes n’est pas opportune pour l’espèce, et n’est donc pas une stratégie intelligente. C’est malheureusement la stratégie de l’espèce humaine.
La définition du mot « intelligence » telle qu’on l’utilise habituellement est homo-centrée, pour satisfaire sans doute notre besoin narcissique d’être considéré comme la meilleure des espèces.
L’intelligence homo-centrée est ce qui émerge d’un savoir homo-centré.
Ayons le courage d’un savoir connecté tout autrement, pris dans les flux des praxis, des ressources, avec des circulations un peu comme les deux sèves qui parcourent une plante (pour échanger les différents types de nutriments) ;
On peut sans doute généraliser, et considérer que chaque espèce ayant son propre savoir, l’intelligence ne serait que l’utilisation de ce savoir à bon escient. Avec cette définition, je pense que la (quasi) totalité des espèces d’être vivants sont plus intelligentes que l’être humain ! Rares en effet doivent être les espèces qui utilisent leurs savoirs, leurs connaissances, pour s’autodétruire.
Si je comprends bien votre deuxième paragraphe, nous ne pourrions être réellement intelligent que si nous connections (intégrions ?) notre savoir et nos pratiques qu’à ceux des autres espèces, voire à échanger nos savoirs avec eux ?
Je viens de lire qu’une IA a réussi à communiquer avec les abeilles: n’y aurait-il pas danger de ce côté-là (pour les abeilles et non pour ceux qui pourraient exploiter cette découverte p.ex. à des fins mercantiles, si vous voyez ce que je veux dire)?
Notes plus positives sur le réchauffement:
1. les merles se baignent encore aujourd’hui dans ma mare;
2. dans à peine 5 semaines, alors que l’hiver est aux abonnés absents, les jours s’allongent à nouveau…
@ arkao
Nous voilà donc revenus 2000 ans en arrière, car, c’est bien connu, si nos arbres et nos forêts seront sauvés, ce sera grâce aux Dryades. 😉
« Pour les peuples Celtes et Germains, la forêt était simplement leur temple de la nature dont les Dryades étaient les esprits protecteurs. Ces créatures étaient bienveillantes et protégeaient l’environnement forestier des peuples et tribus Celtes et Germains ». (site Theudericus)
https://theudericus.pagesperso-orange.fr/Donnery/Foret_Orleans/Theudericus_Dryades.htm
Mais qu’attendent-ils donc à la COP 27 pour faire appel à elles ? 😉
« Dryad of the woods » :
@arkao (« Gardons-nous du péché d’anthropomorphisme. »)
En l’espèce on peut tout-à-fait considérer que l’anthropomorphisme n’est pas un péché, c’est une question de vision du monde. Dans la classification descolienne il y a l’animisme, le totémisme, le naturalisme et l’analogisme. Dans la vision animiste du monde, l’humain fait partie intégrante du monde exactement au même titre que les autres êtres vivants (identité des intériorités, différence des physicalités). Dans cette vision il est naturel de converser avec des animaux et des plantes:
« Il y a peu, une équipe de recherche plus hardie a voulu en savoir plus sur la pharmacopée amazonienne. Ils ont demandé aux shamans comment ils pouvaient reconnaître la bonne plante sans l’expérimenter sur les hommes et faire quelques dégâts. Les shamans ont répondu: on n’a pas besoin de tuer les animaux pour savoir si une herbe ou une racine est efficace. Alors comment faites-vous? Nous nous asseyons devant la plante choisie, en silence, le temps nécessaire, et elle nous parle. Les chercheurs sont repartis marris. » (Bernard Giraudeau, Cher amour, p.40) .
La vision naturaliste (différence des intériorités et identité des physicalités), diamétralement opposée à celle de l’animisme, est toute récente et occidentale et, pour Descola, elle est contre nature (et c’est comme ça que j’interprète les propos de Peter Wohlleben).
Pour mon gourou Thom l’anthropomorphisme n’est pas un péché :
« Les situations dynamiques régissant l’évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l’évolution [des espèces, c’est moi qui rajoute] de l’homme et des sociétés; ainsi l’emploi de vocables anthropomorphes en Physique est foncièrement justifié. ».
Je pense que Thom -1926-2002- aurait plutôt penché pour la vision analogiste du monde (1) s’il avait connu la classification descolienne -je rappelle que la théorie des catastrophes est une théorie de l’analogie-, et que ça ne l’aurait donc pas du tout choqué de voir des chercheurs s’intéresser aux analogies entre réseaux mycorhiziens et réseaux de neurones (voire réseaux ferrés (2)). Je rappelle à ce propos que Thom appelle « champignon » la plus compliquée de ses catastrophes élémentaires (l’ombilic parabolique).
Une citation « forestière » de Thom pour terminer, extraite de la section « Objectivité et signification » de l’article « Topologie et signification » (1968) :
Ne peut-on admettre que les facteurs d’invariance phénoménologique qui créent chez l’observateur le sentiment de la signification proviennent de propriétés réelles des objets du monde extérieur, et manifestent la présence objective d’entités formelles liées à ces objets, et dont on dira qu’elles sont « porteuses de signification » ? Cela les poètes l’ont su, et l’on dit, bien avant les savants :
« La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles.
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers. »
1 : J’ai demandé tout récemment à PJ ce qu’il pensait de tout ça ici : https://www.pauljorion.com/blog/2022/11/07/ce-terrible-gout-pour-limmortalite-par-philgill/comment-page-1/#comment-937896
2 : Le premier des 34 articles de Apologie du logos (Hachette, 1990) s’intitule « Songeries ferroviaires ».
Je rappelais au fiston récemment, la galère sous la neige pour rentrer du dernier jour d’école en scooter un 28 octobre (vacances de Toussaint avant 2000) et les belles batailles de boules de neige les jours qui suivirent.
Je me souviens d’avoir vu lors d’une première forte gelée matinale, suite à un été indien, un murier se déplumer d’un coup et perdre toutes ses feuilles en deux minutes. Un spectacle étonnant.
les feuilles mortes ne se ramassent plus à la pelle ….
Avec un tel automne, Apollinaire n’aurait pas pu écrire ceci (et ça nous aurait manqué) :
« Automne malade et adoré
« Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans tes roseraies
« Quand il aura neigé
« Dans les vergers
« Pauvre automne
« Meurs en blancheur et en richesse
« De neige et de fruits mûrs
« Au fond du ciel
« Des éperviers planent
« Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
« Qui n’ont jamais aimé
« Aux lisières lointaines
« Les cerfs ont bramé
« Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
« Les fruits tombant sans qu’on les cueille
« Le vent et la forêt qui pleure
« Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
« Les feuilles
« Qu’on foule
« Un train
« Qui roule
« La vie
« S’écoule
Guillaume Apollinaire (Automne malade – Alcools 1913)
Envoyé par @Pascal
Photo prise à 1874m d’altitude près du Soum de Granquet…. Non, non, pas le 15 juin mais le 15 novembre !
Mea-culpa, c’était le 13 novembre ! Le 15 j’étais au boulot avec des averses,😉
Bonsoir à tous,
Je confirme également que dans ma région, à cette période là de l’année, j’ai déjà eu l’occasion de ramasser des paquets de feuilles… Or je viens de faire mon premier ramassage en fin de semaine dernière.
Idem pour la taille de certains arbustes et arbres qu’habituellement j’opère début octobre : 5 semaines de décalage pour attendre leur endormissement.
Et j’ai eu l’occasion dans le cadre d’une animation organisée par la maison des forêts à proximité de chez moi de faire une sortie (en famille) de nuit dans les bois le 29/10 : à 20h, il faisait encore 19°… Qui aurait cru que fin octobre, une sortie en forêt de nuit pouvait se faire avec un « simple » sweet en guise de « coupe vent » ?!…
Et que dire de ces phénomènes de tournades qui se multiplient dans le triangle entre Lille, Amiens et Reims ?!…
Mais bien entendu, selon certains observateurs « avertis » (du capitalisme), tout rapport avec un phénomène de déréglement climatique n’est pas permis.
Nous voilà donc classés « complotistes » selon ces tristes sires… 😉
Chez moi en Alsace ( Prusse Orientale ) , les bananiers , certains palmiers et oliviers survivent à l’ hiver depuis quelques années en pleine terre .
Ce qui m’épate le plus ici, ce sont les températures nocturnes, avec encore récemment des 15 ou 18 au lever du jour, quand la normale historique doit être proche de 0….
Le pays vannetais côtier, où j’a cru comprendre que vous viviez n’est peut-être pas le bon lieu d’observation de ces phénomènes. En effet, il abrite depuis longtemps, en tout cas avant qu’on parle de façon aussi nette de réchauffement climatique, diverses espèces relevant plutôt d’un climat plus méridional, voire méditerranéen : mantes religieuses, lézards verts, chenille processionnaire endémique depuis des dizaines d’années, chênes verts devenus endémiques et, il me semble, une espèce de pin méditerranéenne devenue, ici aussi, endémique.
« On vit dans une société zombie ! »
https://www.blast-info.fr/emissions/2022/effondrement-est-ce-que-tout-est-vraiment-foutu-avec-pablo-servigne-AVZDPhbBS9GapVy89a3dkQ
@ Pascal
Merci à vous de nous avoir posté cette vidéo très récente de Pablo Servigne. Sympathique et parfois édifiant.
Cependant son discours n’a pas beaucoup changé depuis 2015, date de parution de son premier livre, il reste convaincu qu’un plan A est toujours possible, alors que depuis huit ans tout ce qui nous conduit à un effondrement n’a fait qu’empirer. Sur cet aspect de son intervention, je reste dubitatif.
Pour le reste on trouve quelques références intéressantes comme Jem Bendell par exemple.
Sinon, effectivement, « on vit dans une société zombie » qui s’autodévore, société Ouroboros.
Déjà en 1550 Ronsard nous mettait en garde contre l’homme qui se mange « soy-mesme » dans son élégie « Contre les bucherons de la forest de Gastine » :
« Quiconque aura premier la main embesongnée
« A te couper, forest, d’une dure congnée
« Qu’il puisse s’enferrer de son propre baston,
« Et sente en l’estomac la faim d’Erisichton,
« Qui coupa de Cerès le chesne venerable,
« Et qui gourmand de tout, de tout insatiable,
« Les boeufs et les moutons de sa mère esgorgea,
« Puis pressé de la faim soy-meme se mangea :
« Ainsi puisse engloutir ses rentes et sa terre,
« Et se devore après par les dents de la guerre.
…..
https://www.poetica.fr/poeme-1344/pierre-de-ronsard-contre-les-bucherons-de-la-forest-de-gastin/
Merci Gaston
Ce qui m’a intéressé chez Servigne c’est l’idée de laisser à des groupes d’humains de base l’occasion d’expérimenter de nouvelles structures sociales.
C’est bien beau les plans A, B ou C mais vous savez comme moi qu’il n’existe aucune gouvernance mondiale pour pouvoir mettre en œuvre un quelconque plan, même Z. Les groupes d’intérêts nationaux, économiques, politiques, de classe sociale… Jamais ne pourront se mettre d’accord.
Alors, avec ou sans l’accord des gouvernants, il y aura toujours des groupes d’êtres humains pour tenter de nouvelles expériences d’organisations sociales.
Y aura-t-il des survivants, une pérennisation des êtres humains, nulle ne le sait.
@ Pascal
Oui cette idée est assez récurrente chez Servigne dans ses conférences et ouvrages. On la trouvait précédemment dans le livre du sociologue Henri Mendras « Voyage au Pays de l’Utopie Rustique » (Actes-Sud 1979) ou dans les essais de théoriciens sur l’écologie comme André Gorz (Michel Bouquet).
Il précise souvent aussi que la voie est étroite pour y parvenir et n’exclut pas l’effondrement total. Comment, par exemple, un « groupe d’êtres humains » pourra-t-il protéger son petit carré de terre expérimental dans un monde « Mad Max² » ou si le réchauffement planétaire dépasse les 4 ou 5 degrés et qu’une majorité des terres est devenue inhabitable et incultivable (sans parler de tout le reste) ?
Il dit qu’on ne pourra pas se contenter de sobriété et qu’il y aura un sevrage. Cela va être difficile !
Oups : André Gorz = Michel Bosquet (pas Bouquet !)
une pérennisation ou une mérennisation ?
@Garorock Rebelle à qui ?
@Hervey Addiction ! Vous y allez peut-être un peu fort, non ? 😉 En fait, dans un premier temps, je…
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@François M C’est effectivement une gesticulation, en espérant que la chorégraphie soit comprise. Il ne semble pas que la logique…
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