Greenpeace France, le 11 octobre 2022 :
La semaine dernière, un amendement extrêmement dangereux et liberticide a été adopté en Commission des finances à l’Assemblée nationale lors de l’examen du budget 2023. Cet amendement vise à supprimer les avantages fiscaux accordés aux donateurs et donatrices des associations dont les militants se rendraient coupables d’intrusion sur des sites agricoles ou industriels.
Est-ce que cet assaut supplémentaire des gouvernants contre leurs contradicteurs n’est pas à replacer, au mettre titre que l’invisibilisation des intellectuels authentiques, dans le cadre d’un processus de guerre civile à venir dans une perspective d’effondrement ?
Un trait caractéristique des sociétés humaines est qu’elles sont traversées par des violences qui mènent à des affrontements délétères entre leurs membres. Les anthropologues et les paléo-anthropologues ont depuis longtemps remisé le mythe du bon sauvage chasseur-cueilleur aux placards. L’idée contraire subsiste dans nos sociétés modernes, mais ce n’est qu’un mythe romantique.
La brutalité extrême avec laquelle ont été réprimée les Gilets Jaunes m’avait frappé. Les violences policières encouragées par la promotion du préfet Lallement suite à sa repression hors-la loi des manifestations bordelaises m’avait indiqué que quelque chose ne tournait plus très rond dans les hautes sphères du pouvoir.
Dans un premier temps, j’avais mis cette réaction sur le compte de la véritable nature du système néolibéral : un fascisme en col blanc. Mais aujourd’hui, la situation me pousse à explorer d’autres axes de réflexion et notamment la préparation, inconsciente, de troubles sociaux majeurs dans un contexte de chute du niveau de vie entrainée par l’effondrement des sociétés complexes dans lesquelles nous vivons.
L’achat par la police et la gendarmerie de véhicules militaires pour le maintien de l’ordre (ARIVE pour Armoured Infantry Vehicle), le recrutement massif de forces de l’ordre (10.000 lors du premier quinquennat Macron, 8.500 prévus pour le deuxième), la baisse de l’IS et la suppression de certaines taxes (CVAE…) en regard de l’allongement de la durée des cotisations pour la retraite ou des pénuries de personnel ou de médicaments de base dans les hôpitaux (quand ils n’ont pas été fermés), l’abolition de fait du droit de grève, me font penser à une classe qui se barricade et se prépare au pire.
Le choix de ce réarmement est sans doute lié à l’absence totale de perspective dans un contexte d’effondrement. Personne dans l’élite ne pense ce sujet complexe en imaginant une sortie par le haut (ou du moins le plus haut possible). La solution de plus grande pente est privilégiée par ces nouveaux rois fainéants : vidons les caisses avant fermeture définitive et préparons-nous aux conflits contre les nôtres.
J’espère que les belligérants qui sortiront vainqueur de ce futur conflit auront lu « Vers un nouveau monde » ou « Comment sauver le genre humain »nuel et qu’il sera encore temps de mettre en oeuvre ces propositions.
Laisser un commentaire