Certains pensent que les armes nucléaires créent une stabilité géopolitique internationale par le risque de destruction mutuelle assurée.
D’autres, exactement l’inverse : que cette apparence de sécurité est une illusion catastrophique.
Je pense qu’il y a un paradoxe qui n’est qu’apparent. À court et moyen terme, les armes nucléaires créent une situation où le coût d’un conflit direct entre puissances nucléaires est rédhibitoire. Donc favorable à la « paix », ou du moins à la « modération ». Mais à long terme, le « statisticien et probabiliste » en moi ne peut que faire un constat implacable, en utilisant par exemple la méthode de Monte-Carlo. Dans un jeu au nombre de parties arbitrairement élevé où plusieurs joueurs possèdent des arsenaux nucléaires capables de créer un hiver nucléaire sur un hémisphère, et où des psychopathes peuvent accéder au pouvoir de déclencher le feu nucléaire (Trump, Poutine…), il suffit d’une seule occurence, d’une seule partie « ratée » entre joueurs, pour que « l’Armageddon » se produise.
Après on peut discuter des conséquences… Il apparaît difficile de faire disparaître l’espèce humaine. Et on peut imaginer que les retombées radioactives soient limitées dans le temps avec les armes actuelles. Mais il paraît évident qu’on entre dans la catégorie des risques existentiels.
Le cas qui nous pose problème aujourd’hui est légèrement différent de celui du conflit nucléaire entre puissances qui disposent de l’arme. Que faire quand une puissance nucléaire attaque une puissance non-nucléaire ? Et menace ouvertement et de façon ambiguë à la fois d’utiliser l’arme si jamais on nuit à sa guerre conventionnelle sur le territoire de l’Etat non nucléaire, à un niveau de nuisance inconnu des autres interlocuteurs ?
On voit bien qu’il existe-là une instabilité structurelle dans l’ordre géopolitique mondial… qui n’est pas très rassurante.
On peut prier que les Russes impliqués ne mettront pas en œuvre d’éventuels ordres nucléaires de Poutine… Que la « common decency » des intermédiaires l’emportera sur la folie de leurs dirigeants…
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