Dans la vidéo ci-dessus, cette jeune femme offre un témoignage sincère accompagné d’une analyse très pertinente du fossé qui peut exister entre le « monde du français moyen » majoritaire dans la population mais peu représenté au niveau du pouvoir et le « monde de la grande bourgeoisie » minoritaire dans la population mais particulièrement bien représenté au niveau du pouvoir.
Cette dichotomie de la société me semble au cœur de la double contrainte qui pétrifie les gouvernants des démocraties actuelles.
Cette petite société (en nombre d’individus) cultive son identité sur l’accumulation infinie de richesses (financière, patrimoniale, culturelle) qui leur assurent par héritage un pouvoir de domination (financière, politique, symbolique) sur le reste de la population.
Ont-ils seulement conscience que cet accroissement de fortune et de pouvoir se construit sur la prédation sociale de l’humanité et la prédation physique sur l’environnement naturel ? Remettre en cause simplement l’idée de « croissance » signifie dès lors questionner leur identité même.
Mais la prédation est allée tellement loin que les sources se tarissent l’une après l’autre. La domination de la nature engendre l’anthropocène avec sa cohorte de crises des matières premières, des espèces, des biotopes et même du climat. Tout comme la prédation sociale, sous couvert de « règles économiques » (néolibérales) qui ne visent qu’à s’assurer la maîtrise du Pouvoir politique, lui même réduit aux domaines régaliens de l’État, afin de contraindre le « corps social » à se soumettre à la poursuite de l’accroissement des inégalités.
La fable fait dire au scorpion qui va se noyer sur le dos de la grenouille qu’il vient de piquer : « Telle est ma nature ». Peut-il en être autrement pour cette noblesse d’argent sans remettre en cause son identité même ?
Alors les gouvernants, issus de cette classe sociale ou lui étant redevables, poursuivent leur politique schizophrène. Le système éducatif s’effondre : continuons à réduire le nombre d’enseignants. Les forêts brûlent continuons à réduire le nombre des agents de l’ONF. l’Hôpital s’effondre, continuons à rendre invivable les métiers de santé…
Ce qui est le plus à craindre, me semble-t-il, c’est que dans le cerveau d’une personne comme Emmanuel Macron (qui au-delà de sa personne est le reflet de cette classe dominante) il y ait une réelle sincérité à penser « qu’il n’y a pas d’alternative ».
Cette jeune femme l’exprime très bien lorsqu’elle dit que si les « riches » se comparent aux autres, c’est toujours aux plus riches qu’eux-mêmes. Il ne leur viendrait même pas à l’idée de se comparer à une famille d’ouvriers. Il y a là un « déterminisme de classe » qui n’augure rien de bon quant à un potentiel changement de société par la raison.
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