Une lecture simpliste conduit à affirmer que les 35 heures hebdomadaires de temps de travail des Français sont insuffisantes et qu’il en faut davantage. Les études sérieuses montrent cependant que l’on est plus efficace et productif en 35 qu’en 40 heures, et même que l’optimum hebdomadaire se situerait entre 28 et 32 heures.
La même lecture simpliste décrète que certains Français se délectent d’être au chômage et refusent un travail lorsqu’on leur en propose un. Les données montrent elles que la population, plutôt que d’être assistée, embrasse le travail de bon cœur pour autant qu’il soit décemment rémunéré.
Quant à l’âge de la retraite, prétendre que ce sont la travailleuse et le travailleur qui le définissent en leur âme et conscience, n’est qu’un boniment, le chiffre réel étant déterminé au point de rencontre de la volonté des entreprises et de la réelle lassitude de travailleurs épuisés dans certains métiers, où la prolongation au-delà d’un certain âge n’est que le moyen de soutirer aux plus démunis, leur santé en plus de leur force de travail.
Une autre lecture se focaliserait sur la multitude de rentiers propriétaires que le capitalisme engendre dans une société « en haltères » faite de très pauvres et de très riches, le statut intermédiaire ayant disparu, qui plutôt que de travailler, vivent de leurs dividendes et autres rentes. Certains propriétaires de restaurants, de bars, d’un parc immobilier, d’autres commerces et entreprises, ne travaillent pas dans leur établissement, bien qu’ils en tirent un revenu.
Or curieusement, ce sont les rentiers qui sont les premiers à proclamer la vision simpliste de la Droite, des « Français qui ne travaillent pas assez ! », qu’ils lisent volontiers chez les autres, mais – militants de la paille et la poutre – ignorent superbement quand il s’agit d’eux-mêmes, confondant de gaieté de cœur le fait de disposer de revenus et celui de travailler effectivement, dans un contexte de rapport de force où leurs revenus du capital sont le plus souvent supérieurs à ceux que l’on peut obtenir par le travail !
Les rentiers sont en général mieux formés que la moyenne de la population, mais le capitalisme en France encourage à laisser en friche leur capacité de travail et leur matière grise sans que cela dérange quiconque.
On nous bourre le crâne de travailleuses et de travailleurs ne travaillant pas assez alors que sont celles et ceux qui obtiennent leurs revenus du capital qui plombent l’économie en ne travaillant que très peu ou pas du tout ! Bien davantage que le RSA, ce sont la rente et les dividendes qui dissuadent des personnes capables de véritablement travailler. La logique perverse du capitalisme prive la France d’une quantité considérable de force de travail et de matière grise pourtant essentielles à son avenir.
Laisser un commentaire