On parle beaucoup depuis un an du général Mark Milley, chef d’État-Major des armées aux États-Unis. Il a été question de lui le 1er juin de l’année dernière quand, en tenue de combat, il a accompagné Trump dans une rodomontade : le nettoyage à coups de grenades lacrymogènes du Lafayette Square où étaient rassemblés des manifestants protestant la passivité des autorités dans l’affaire George Floyd, pour permettre au Président de se faire prendre en photo brandissant une bible devant une église. Dix jours plus tard, le 11 juin, devant les étudiants d’une académie militaire, Milley devait déclarer que sa présence au Lafayette Square avait été une erreur : une intrusion inacceptable du militaire dans les affaires civiles.
Plus récemment, le général Milley s’est distingué en étant critique vis-à-vis des conditions du retrait des troupes américaines d’Afghanistan, mais il est surtout apparu à la une de l’actualité en tant que vedette scoop du livre Peril de Bob Woodward (journaliste clé, avec son compère Carl Bernstein, de l’affaire du Watergate) et Robert Costa, ouvrage paru le 21 septembre où il est révélé que dans les jours qui suivirent le coup d’état raté de Trump le 6 janvier, Milley a pris l’initiative de pourparlers secrets avec les militaires chinois du plus haut rang pour les rassurer que Trump ne déclencherait pas une guerre avec la Chine comme une diversion de son échec à l’élection présidentielle. Réagissant au scepticisme des Chinois, Milley les aurait assurés qu’il en faisait une affaire personnelle et qu’il avait détourné de fait les pouvoirs du Président en tant que Commandant suprême des armées.
Milley fait la une des journaux ce matin en parlant de la mise en orbite et de son déclenchement par les Chinois le 27 juillet d’une arme nucléaire hypersonique (se déplaçant à 5 fois la vitesse du son) factice comme « très proche d’un moment spoutnik », le souvenir du 4 octobre 1957, quand les Américains se rendirent compte qu’un écart technologique majeur s’était creusé entre l’URSS et les États-Unis, à leur détriment. Quand, le 20 juillet 1969, les Américains mettront le pied sur la Lune, ce seront eux qui, ayant mobilisé des ressources considérables, auront recréé l’écart en leur faveur.
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