Également sur son propre blog : Condroz belge.
Cinquante-cinq ans d’albums, une vie de poésie et d’engagement, en français et quelquefois en wallon. Pendant longtemps, le contrat avec sa société de disques lui imposait un opus chaque année, et chaque année il se produisait durant un mois à Paris, où il avait trouvé un public aussi. Son pull arc-en-ciel, il l’a porté pendant au moins vingt-cinq ans, et je l’ai entendu répondre un jour à une dame étonnée qu’il en était à son septième : c’est simple, il s’en faisait faire un nouveau à l’identique, quand le dernier commençait à rendre l’âme.
Sa lettre à Kissinger évoque la fin de Victor Jara, récemment rappelée sur le blog de Paul Jorion, après le coup d’État d’Augusto Pinochet en 1973.
Une autre de ses lettres a fait le tour du monde, sous le titre « Lettre ouverte de Julos Beaucarne » (reprise entre autres par Claude Nougaro), écrite deux ans plus tard quand un homme devenu fou, un immigré hébergé par la famille, a tué son épouse âgée de 33 ans de neuf coups de couteau. Ce texte devrait appartenir aux anthologies du droit pénal et de la chronique judiciaire.
Une de ses anciennes chansons, moitié français moitié wallon, trouve un écho aujourd’hui en cette période d’après inondations. « Les sinistrés » s’en prend aux profiteurs d’après-guerre, qui récoltent de l’argent sous le refrain « C’est ni pour nous, c’est pour les sinistrés« . Pour le moment, l’histoire ne semble pas se répéter.
Julos était écolo avant l’heure et se disait anarchiste. Avec lui, le local est un chemin vers l’universel (« Mon terroir c’est les galaxies » ) , et l’enracinement une porte ouverte aux peuples du monde.
Aussi, tout Wallon qu’il fût et se réclamât, Julos était un jouissif et gourmand défenseur de la langue française.
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