Il m’arrive de faire un billet pour tester une idée que j’ai. Ce fut le cas quand – avec l’aide de mon neveu Jean-Baptiste Auxiètre – je vous avais proposé un calcul du risque que constitue la présence sur le globe de près de 500 réacteurs nucléaires. Vous aviez confirmé dans ce cas-là la validité de mon calcul et je vous en avais remercié.
Bon, c’est le fait d’avoir été un mathématicien appliqué qui m’a permis de nourrir ma famille au fil des ans, pas d’être anthropologue Lol ! mais je ne suis jamais totalement sûr de la qualité de mon jugement, ce qui me conduit à vous le soumettre.
Voici de quoi il s’agit : un certain nombre de personnes (bien éduquées) vous affirment aujourd’hui que c’est le fait d’avoir développé des vaccins qui favorise l’apparition de variants plus agressifs.
L’idée que j’ai, et que je teste auprès de vous, est que cela ne me semble possible que si les (corona)virus, non seulement pensent, mais en plus, sont particulièrement malins.
Voici ce que j’entends : les virus (qui sont très méchants) veulent avoir notre peau, et comme nous n’arrivons pas à vacciner tout le monde d’un seul coup, ils tirent parti de nos atermoiements pour développer des variants de plus en plus agressifs et dangereux. Ce qui conduit à penser qu’il aurait mieux valu que nous ne mettions pas au point (pour le moment) de vaccins.
Cela me semble tout à fait faux. Mais je peux me tromper, et c’est pour cela que j’ai besoin de votre avis.
Voici ce que je crois comprendre : un virus n’est pas même un animal, c’est un paquet de molécules. Il n’a aucune volonté, aucune intention, il est totalement privé de la capacité d’anticiper quoi que ce soit, il va s’attacher à un endroit où certaines des molécules qui le composent (celles situées sur des spicules) peuvent aller se combiner à d’autres molécules (sur la paroi de nos malheureuses cellules). Il est donc forcément incapable d’être bon ou méchant, de vouloir notre bonheur ou de vouloir notre peau.
Par contre, il mute, pas pour le plaisir, mais à la suite de « bugs », parce que quelque chose dérape au moment où il se reproduit (à notre corps défendant). Des « bugs » différents de ceux qui font qu’il finit par se désintégrer, mais des « bugs » quand même.
Chacune de ses mutations peut être soit moins dangereuse pour nous : la combinaison de ses molécules avec celles de nos cellules est moins efficace du point de vue de sa reproduction (avec notre aide involontaire), soit la même qu’avant, soit plus dangereuse pour nous : la combinaison de ses molécules avec celles de nos cellules est plus efficace du point de vue de sa reproduction (avec notre aide involontaire).
Ceci voudrait dire que le fait qu’un variant dangereux apparaisse ne dépend que d’un seul élément : le fait qu’existe un virus pouvant s’attacher à nos cellules et y trouver le moyen de se reproduire. Si le virus existe, il a la possibilité en se reproduisant de muter. S’il n’existe pas, cette possibilité est absente. Ce qui veut dire que si le virus n’a pas été éradiqué, l’apparition d’un variant dangereux ne dépend que d’un seul facteur : le facteur temps.
Si nous sommes vaccinés de manière à reconnaître le virus et à l’empêcher de s’attacher à nos cellules, nous l’empêchons de se reproduire et donc de développer de nouveaux variants. Il finit par se désintégrer.
Pour que ce soit la vaccination qui encourage l’apparition de variants (et non le simple passage du temps dans ma représentation), il faudrait me semble-t-il que, non seulement le virus pense, mais aussi qu’il puisse mettre au point la stratégie suivante : « Haha ! ils ont cru m’avoir, eh bien je vais devenir plus virulent (c’est dans ma nature de virus) ! ». Or, sachant qu’il n’est pas même vivant, n’étant qu’un paquet de molécules, et que le fait qu’il nous rende malade ne relève pas même de la biologie (anticipation de comportements) mais de la chimie uniquement (combinaison de molécules en raison de la valence des atomes), cela me semble totalement impossible.
Mais comme je l’ai dit d’emblée : il y a peut-être quelque chose qui m’échappe dans mon raisonnement, et dans ce cas-là, je compte sur vous pour me montrer où se situe l’erreur.
Si je devais avoir raison, la vaccination serait une excellente chose en soi (quel que soit le nombre de personnes effectivement vaccinées), et en aucun cas un élément négatif. Et plus il y aurait de personnes vaccinées, mieux cela vaudrait, si nous voulons un jour gagner la course à l’immunité collective, contre les variants agressifs.
P.S. Bien sûr, personne ne dit « le virus est méchant », on dit « il y a sélection darwinienne des virus plus agressifs », mais là l’erreur est flagrante : il faudrait pour cela que tous les variants aient été produits simultanément, ce qui n’est pas le cas : les nouveaux variants apparaissent par mutation des plus anciens.
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