Nous prétendons vivre dans une « démocratie », alors que le système tout entier est dirigé par une élite, et que les journaux, internet, papier, radio et télévisés appartiennent pour leur majorité aux milliardaires de nos sociétés et ne nous livrent qu’une information filtrée avec un a priori de droite capitaliste qui se prétend libertaire. Il n’y a plus que deux sources d’informations actuellement : celle distillée par les milliardaires et celle des réseaux sociaux, de qualité aussi médiocre l’une que l’autre. Les braves gens, en quête d’autre chose, vont du coup se réfugier chez n’importe quel gourou , tellement aujourd’hui, ceux qui n’ont pas une éducation technique ou universitaire s’avèrent incapables de trouver l’information réelle, même si elle existe et est disponible mais au coût d’une recherche exigeant un certain travail.
Nous sommes par ailleurs dans un système capitaliste et c’est donc bien le capital et non pas le travail qui fait la qualité des personnes : il vaut mieux être riche que compétent et la droite fait en sorte de confondre cette liberté du travail rentable de ceux qui ont du capital contre le travail des autres qui n’en ont jamais eu, en laissant croire que tout le monde disposerait par définition de cette liberté d’accéder au capital.
Ceux qui détiennent du capital disposent en sus du pouvoir de profiter du travail des autres. Oui, on parle pour ceux-là de mérite, là où les capitalistes n’ont pas eu à démontrer leur mérite, car on leur reconnaît d’office une compétence ou un mérite : celui d’avoir de l’argent, qu’ils soient nés avec, qu’ils l’aient gagné au loto, où sur une pub de votre site internet parce que le tendanceur ou journaliste a trouvé votre site sympa ce jour-là parmi vos 20 concurrents qui faisaient mieux le boulot que vous, alors que ce journaliste ou tendanceur est totalement incompétent dans ce domaine. Et ce « mérite » là vaut hélas 100 ou 1000 fois plus dans une société capitaliste que d’arriver par ses compétences à transformer une idée en résultat car même là, ce n’est pas à l’employé que revient le mérite mais bien au propriétaire même si celui-là n’a en réalité rien fait, ni n’a cette capacité, si ce n’est d’avoir fait le bon pari. La plupart d’entre nous ne sommes que des chevaux sur lesquels on parie, le parieur n’a fait que le pari et pas la course, mais dans nos sociétés capitalistes c’est bien à lui que reviendra tout le mérite.
La nouvelle mode dans nos « démocraties » vieillissantes est d’appeler intelligence relationnelle, une qualité non testable, non mesurable, mais qui serait la qualité ultime assurant la promotion, alors que ce terme sibyllin ne recouvre que le népotisme, le piston, les recommandations, les amis, les relations, les écoles dynastiques à la réputation surfaite et l’arrogance de classe comme attitude.
Quand on à cela en mémoire, on peut en effet craindre la Chine car l’efficacité de sa « démocratie » reste fondée sur des compétences vérifiables et mesurables. C’est la Chine qui a inventé, ne l’oublions pas, le recrutement par concours, à une époque où nos ancêtres les Gaulois décidaient du pouvoir dans des beuveries où l’emportait celui qui gueulait le plus fort. Cela ne date pas d’aujourd’hui que nous fondons nos entreprises sur du vent et la Chine sur un réel qui se mesure !
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