Trends-Tendances – Tout sera comme avant… ou presque, le 15 juillet 2021

Tout sera comme avant… ou presque

Profitant de la fête nationale du 4 juillet, et de la baisse de la frayeur pandémique, les touristes américains se sont à nouveau bousculés dans les aéroports pour reprendre le chemin de la Floride, même si les hôtels avaient annoncé qu’ils ne pourraient plus prodiguer comme autrefois les « attentions délicates de la direction » (perks). 

C’est avec consternation que les voyageurs ont découvert ce qu’étaient exactement ces « avantages » dont ils bénéficiaient à leur insu : la chambre est faite à votre arrivée, mais ce sera la seule fois, le bar-buffet du déjeuner est vide, le mini-bar aussi. 

Où est le personnel qui s’occupait de tout cela autrefois ? À la plage, distribuant aux vacanciers des tracts où s’étale en grosses lettres : « Touristes ! Exigez notre réembauche : les hôtels se moquent de vous ! ».

Si les touristes se sentent brimés par les hôteliers, ceux-ci se sentent brimés par les assureurs qui considèrent désormais le secteur du tourisme comme imbriqué dans une constellation exposée au risque croisé d’une pandémie, en compagnie du commerce de détail et de l’aviation civile. 

Si chacun s’efforce de rebâtir le monde d’antan, rien n’est cependant plus comme avant. Dieu sait si l’on s’est plaint du télé-travail que le confinement imposait, mais quand le retour des employés est exigé par la firme, on constate qu’une proportion significative d’entre eux démissionne. Les banques américaines sont partagées : JPMorgan et Goldman Sachs ont convoqué tout le monde à son poste avec un argument imparable : « Vous êtes payé comme si vous travailliez à New York, alors travaillez à New York ! » Citigroup a fait un autre pari, fondé sur la constatation que les employés les plus productifs sont ceux qui exigent deux jours au moins de travail chez soi.

Certaines choses ont cependant cessé d’être comme avant. Nous avons pris conscience que réunir les pièces pour monter une automobile était plus vite dit que fait : la politique du lean et du flux-tendu avait oublié qu’aucun des endroits où ces pièces sont confectionnées ne doit être en ce moment confiné. Il faut réapprendre à stocker, ce qui prend de la place et mobilise une lourde maintenance.

On nous dit : « Il faut que, sur le territoire national, soit garanti en tout temps l’approvisionnement de l’indispensable ». C’est là un vœu pieux : la mondialisation a atteint un tel degré qu’un retour en arrière massif est irréalisable. Le ferait-on même, que les prix seraient démultipliés et affecteraient sérieusement le pouvoir d’achat de la population. 

Nous avons pris douloureusement conscience que la main invisible d’Adam Smith n’exerce sa bienveillante action que quand tout va bien. 

18 mois de plus dans l’histoire de l’humanité, c’est aussi 18 mois de plus de réchauffement climatique. 49,6° un jour dans un village canadien, c’est une curiosité. Si ce n’est que, le lendemain, un incendie le raie entièrement de la carte, et dans les jours qui suivent, la convexion de l’air chaud a créé d’immenses nuages orageux dont la foudre incendie en un rien de temps la région tout autour. On compte qu’en Europe, si 56% du risque de tempêtes est couvert, le chiffre tombe à 28% pour les inondations et glissements de terrain, et à 7% seulement pour la sécheresse et le risque de feux qu’elle entraîne.

Nous sommes habitués à voir mentionnés parmi les exclusions de garantie d’une police d’assurance, la guerre, les actes de terrorisme et le risque nucléaire. Les assureurs exigeront bientôt que le réchauffement climatique s’ajoute à la liste. La différence, c’est qu’une centrale nucléaire n’explose qu’une seule fois et même la guerre finit par s’arrêter, alors que le réchauffement climatique, à chaque jour qui passe, il empire.    

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2 réponses à “Trends-Tendances – Tout sera comme avant… ou presque, le 15 juillet 2021”

  1. Avatar de Philippe Soubeyrand
    Philippe Soubeyrand

    Bonjour Paul,

    Vous écrivez :

    « On nous dit : « Il faut que, sur le territoire national, soit garanti en tout temps l’approvisionnement de l’indispensable ». C’est là un vœu pieux : la mondialisation a atteint un tel degré qu’un retour en arrière massif est irréalisable. »

    Certes, mais vous oubliez les stocks de déchets recyclables… Eux, ils sont là, et ils sont gigantesques… Les ferailleurs par exemple, peuvent enfin se frotter les mains…

    Et concernant les polices d’assurance ? Ce n’est plus une nouveauté, mais il existe une autre solution pour les assurés :

    1- se montrer concernés et s’impliquer !

    2- prévenir ces risques au lieu d’y faire fi comme ils l’ont toujours fait jusqu’ici ! Et enfin,

    3- activer leurs protections juridiques, ce que les gens ne font quasiment jamais par méconnaissance des sujets abordés…

    Il est grand temps que les assurés cessent de se comporter uniquement comme des idiots…

    Il est grand temps que les juges prennent position face aux risques observés et non plus uniquement face aux faits avérés ; face aux faits, il est hélas ! bien souvent trop tard !

    … à méditer.

    Mais ma conviction profonde est la suivante : nous entrons désormais de plein pied dans une ère où seule l’intelligence peut encore espérer l’emporter pour sa propre survie individuelle ! A défaut d’intelligence individuelle, ce sera alors bel et bien l’extinction inéluctable pour l’ensemble de l’espèce !

    C’est tracé…

    Philippe

  2. Avatar de Guillaume Maes
    Guillaume Maes

    Concernant les assureurs, les résidences pour personnes âgés au Québec ont vu leurs primes parfois doublés et les franchises passées de 25000 $ à 500000 $ : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1808201/assurance-hausse-prime-rpa-residence. Tout cela lié à la pandémie. Réponse des assureurs, il n’y a que quelques milliers de résidence dans la province et les poursuites suite à la mauvaise gestion de la covid sur quelques-unes justifie l’augmentation. C’est le même comportement pour des agriculteurs qui se retrouvent avec des doublements ou des triplements de primes d’assurances voir des refus d’assurances parce que les assureurs. Pour avoir découvert le secteur de l’assurance canadien, j’ai été étonné de savoir que seuls 50% ont une assurance habitation et que pour la majorité des maisons anciennes il n’existe plus qu’un seul assureur qui accepte de les assurer sauf à payer plusieurs dizaines de milliers de dollars pour se mettre aux normes. Il me parait donc évident que les assureurs vont se retirer de toutes les clauses possibles pour éviter de payer.

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