Un ami m’envoie le lien d’un article intitulé « Les jeunes banquiers de Goldman Sachs se révoltent contre les semaines de 100 heures », La Libre, le 28 mars 2021. Et il commente
… peut-être la conclusion de Goldman Sachs est qu’il faut remplacer ces humains défaillants par des IA non susceptibles de burn-out, ce qui augmentera encore… le taux de profit ?
Je lui réponds ceci :
Ce n’est pas ça : ces jeunes réagissent au fait qu’ils sont la première génération de gens issus d’écoles de commerce, ou avec des doctorats universitaires en maths ou en physique, qui est entièrement SUBORDONNÉE à l’IA : ils ont DÉJÀ été remplacés par elle. Ils sont désormais comme ces quelques rares ouvriers qu’on voit encore sur les lignes d’assemblage, à vérifier simplement qu’il n’y pas de robot qui merde quelque part. Crois-moi, quand les jeunes gens qui les ont précédés dans les salles de marché pouvaient faire tout ce qui leur passait par la tête, il n’y en avait pas un qui se serait plaint des 100 heures de boulot, c’est eux qui les voulaient : ils étaient shootés à leur propre adrénaline (+ amphés + coke). On quittait le bureau à 20h, on allait dans le bar qu’il y a là en face, à la Madeleine, et à une heure du mat’ on regardait comment ouvrait Tokyo, pour passer quelques ordres si ça pouvait être rentable ou si ça s’avérait indispensable. Des journées comme ça, en sensations, ça valait la chasse au lion : « Top of the World! », en français = c’était fun ! Mais c’est fini : à la Bourse, il y a maintenant plus malin que nous.
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