L’université a été créée au Moyen-Âge pour enseigner une religion et s’est transformée petit à petit jusqu’au XXe siècle, cessant d’enseigner un dogme religieux fondé sur des catégories surnaturelles pour enseigner à sa place un savoir fondé sur des catégories naturelles dans un cadre de vérification expérimentale.
Le retour de l’université à sa fonction initiale est brutal en ce début de XXIe siècle, les universitaires rivalisant aujourd’hui pour enseigner, à l’égal d’autres matières, l’Islam, qui serait considéré comme un enseignement de même statut qu’un savoir. L’exemple d’une telle dérive a été donné par les écoles de commerce où l’on enseigne depuis de nombreuses années, un dogme ultra-libéral, voire libertarien, là aussi au même titre qu’un savoir. Le Moyen-Âge prête à rire avec son trafic d’indulgences, mais nos écoles et universités contemporaines fonctionnent sur le même modèle.
La voie est ouverte pour que, comme aux États-Unis, un enseignement universitaire « platiste » (la terre est plate) soit dispensé selon lequel les dinosaures vivaient parmi nous il y a 6 000 ans, et validé par un diplôme homologué ! Or, lorsque sont confondus dans l’enseignement de simples opinions ou des dogmes religieux avec un savoir authentique, nous cessons d’être en prise avec la réalité physique du monde. Cette décadence profonde est l’aboutissement du culte poussé à l’extrême aujourd’hui de l’individu libre de concevoir le monde selon sa fantaisie mégalomane et omnipotente, sans plus aucun souci de savoir comment ce monde est véritablement.
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