Ces caricatures auront décidément fait beaucoup de mal et de morts… L’émotion, l’indignation… très médiatisées, très récupérées. Soyons tous Charlie et tout ira bien. Comme en 14. Émoi national. National, j’ai du mal. La Nation justement, on en parle ? La République ? La gauche, ah la gauche… #sad.
L’origine des choses… les causes, leurs effets, les effets devenant causes et produisant leurs propres effets… le salafisme, le radicalisme… toutes ces guerres, toutes perdues… tous ces morts, pour rien. Mais République-Liberté-Égalité-Fraternité, roulements de tambours, allocutions, déclamations, sonnez trompettes… Qu’avons nous fait que faisons-nous que ferons-nous ?
J’ai l’impression qu’on a fait les choses bien de travers et depuis fort longtemps, Rafales et Pétrole obligent, nos amis du Golfe, nos ennemis du Golfe, satanés Iraniens, Ben Laden buté comme un chien, Daesh, la Syrie, les migrants qui se noient, le capital qui prospère, la misère qui recule, les banlieues qui désespèrent, pas que les banlieues, la Planète au bord du gouffre… « ON » a fait des conneries… on ? Nos gouvernements. Nos dirigeants, nos bons élèves de sup, de science-pot, nos hommes d’affaires-journalistes, nos traders, nos industriels de l’armement, nos ministres de l’Éducation – quelle blague – quelle hypocrisie…
Je m’arrête là. Je vis loin de tout ça sur mon île… 98% de musulmans… je ne m’y suis jamais senti en danger. Je leur parle, ils me parlent. Nous vivons ensemble. Les problèmes naissent souvent le jour ou quelqu’un se lève pour dire « ceci est un problème ». Et là c’est souvent trop tard. Ce qui n’était pas un problème le devient dans l’instant. Tous ces faux problèmes que nous inventons de toutes pièces et auxquels il n’y a évidement pas de solution, puisque ce sont de faux problèmes.
Mon pote Abes, son père fut tué à Setif, en 45. Il me l’avait dit alors que nous écoutions Coltrane ou peut-être Nusrat sur son lecteur de cassettes tout pourri. Il y a au moins 35 ans de ça. On écoutait de la bonne musique qu’il me faisait découvrir, on parlait de tout, histoire, politique, Islam, Algérie, musique, voyages… Sur le coup je n’avais pas trop fait gaffe. J’étais jeune et ignorant de beaucoup de choses. Ma famille vient elle aussi d’Algérie. Côté Espagnol. OAS ou communiste, ça dépendait des oncles. A la maison, communiste, sympathisants, pas encartés. Mais j’y ai repensé des milliers de fois depuis à son père mort sous les balles de l’armée française. Je ne l’ai jamais oublié. Comment l’oublier ? On n’oublie jamais rien de ce qui est important.
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