Atlantico publie aujourd’hui les bonnes feuilles de Liberté d’inexpression : nouvelles formes de la censure contemporaine (éditions de l’Artilleur) par Anne-Sophie Chazaud. On y lit entre autres :
L’anthropologue et sociologue Paul Jorion, auteur, notamment pour le sujet qui nous occupe ici, de Comment la vérité et la réalité furent inventées, explique par exemple dans une publication de son blog intitulée « La post-vérité est une fake news ! » que l’usage surabondant de ces termes « post-vérité », fake news est avant tout le signe manifeste d’une hyper- « polarisation » de la société servant à disqualifier la représentation du monde d’un groupe par un autre groupe. Car la vérité des faits, sans être exclusivement relative, est toujours le fruit d’une négociation discursive, mais elle nécessite pour cela que le débat démocratique soit encore possible. L’exemple repris par Paul Jorion, fourni par la révolte des Gilets jaunes, semble aller dans le sens de cette partition/polarisation qui aboutit non pas à nier la vérité mais à l’interpréter selon des réalités et des représentations si différentes, si opposées qu’elles n’ont aucun moyen de s’identifier réciproquement comme énonçant un quelconque discours de vérité.
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