Le scénario du film de Woody Allen Husbands and Wives (1992) s’énonce en trois phrases :
1° Dans la scène initiale, deux couples de longue date se voient dans l’appartement de l’un des deux et avant que quoi que ce soit d’autre ne soit dit, l’un des couples annonce à l’autre sa séparation.
2° Consternation chez l’autre couple, et davantage encore : réprobation véhémente. On frôle l’incident majeur : le refus de se revoir.
3° Cent-huit minutes plus tard, le premier couple s’est rabiboché après diverses péripéties, alors que le second, le couple sans histoire, prompt à l’indignation, s’est décomposé.
Deux messages au film :
1° Le désir s’effiloche au fil du temps, si bien qu’au bout d’un moment dormir dans le même lit fait apparaître chaque jour davantage ses inconvénients (force centrifuge).
2° Il existe un autre courant, souterrain celui-là, qui prend à contrepied ses protagonistes : une addiction, une dépendance physique, d’une personne vis-à-vis d’une autre (force centripète).
Messages subsidiaires, apparaissant en surface au fil des péripéties du film :
1° La distance dans le bagage culturel pousse à la séparation (force centrifuge).
2° La distance dans l’âge pousse à la séparation (force centrifuge).
3° Le manque d’imagination, le peu d’esprit d’aventure, chez l’un et chez l’autre, rapproche au contraire (force centripète).
Conclusion provisoire : il s’agit là d’une affaire bien compliquée.
(à suivre…)
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