La trajectoire de l’économie mondialisée détruit les conditions de vie sur Terre pour les jeunes vivants aujourd’hui, et ceux qui naîtront durant ce siècle. Le confinement pandémique a imposé aux jeunes, aux enfants (qui sont légalement soumis à l’autorité de leurs parents et n’ont aucun droit de vote) des sacrifices pour sauver la vie des vieux. On a impacté la santé mentale et physique des jeunes sans suffisamment de soucis pour eux.
Dans un récent rapport de l’Organisation Internationale du Travail, on découvre maintenant que la crise socio-économique en gestation risque d’hypothéquer structurellement leur travail, leur carrière, et leur qualité de vie. Le tragique de la dynamique se reflète dans le fait que ce sont les vieux (des pays riches) qui, en poursuivant collectivement la croissance économique malgré les alertes, ont détruit les écosystèmes et favorisé les pandémies partout dans le monde.
On peut évidemment se demander « à quelle génération faire remonter la culpabilité ? » et si « les jeunes (des pays riches et émergents) ne reproduisent pas aujourd’hui sans critique le mode de vie insoutenable de leurs aînés ». On ne peut pas se cliver totalement car tout jeune sera un jour un vieux. Mais on trouve maintenant de facto le germe d’une ligne de partage politique qui va séparer de plus en plus les vieux riches socio-écologiquement inertes qui votent à droite ou à l’extrême-droite (qui vivent dans des banlieues 4-façades bien isolées, avec un travail ou une pension, et qui ont accès à la nature) et les jeunes pauvres qui exigent le changement et votent à gauche, extrême gauche ou extrême droite (et qui vivent dans des petits appartements en pleine ville, mal isolés, sans travail et sans nature).
Autrement dit : la question va se poser aux jeunes de savoir s’ils ne doivent pas prendre le pouvoir aux vieux s’ils veulent vivre une vie digne… Vont-ils encore avoir longtemps le choix ? Des associations comme Extinction Rebellion et les marches des jeunes pour le climat sont-elles un exemple de cet élan ? De jeunes leaders éco-socialement éclairées et démocrates comme Alexandria Ocasio-Cortez, Adélaïde Charlier, Anuna De Wever, Kyra Gantois ou Gretha Thunberg pourraient-elles formuler une proposition politique qui évite à tous cette « guerre civile entre les générations » durant le XXIe siècle ? Les vieux pourraient-ils laissent les jeunes créer le nouveau monde auquel ils aspirent, pour une fois dans l’histoire ?
La Libre : L’Organisation internationale du travail s’alarme de l’impact de la crise du Covid-19 sur les jeunes, le 11 août 2020
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