Université catholique de Lille : L’Après-Covid-19. Cycle de 6 conférences (automne 2020) par Paul Jorion
Les modalités précises : lieu et heure, seront communiquées en temps utile.
Argumentaire
Même si l’éventualité d’une pandémie au taux de létalité non-négligeable restait inscrite dans nos représentations, la venue du Covid-19 nous a pris par surprise, et nous a désarçonnés.
Acquis depuis quelques dizaines d’années à une rationalité « économique » plutôt que « logique » dans la gestion de l’État, nous avons subordonné les fins aux moyens et nous nous sommes laissé obnubiler par la minimisation des coûts plutôt que par la recherche de l’intérêt général. Aussi nous avons drastiquement réduit les stocks à maintenir (de tests, de masques, de lits d’hôpitaux, de matériel de réanimation).
La même logique a généré une concentration de la production dans les zones géographiques de moins-disant social, tandis que le flux tendu, le lean (mince), devenait la norme en matière de distribution des produits.
C’est sans surprise que nous avons découvert à l’occasion de la pandémie que les zones géographiques les plus pauvres, où la production mondiale s’est concentrée, sont aussi celles où le saut d’un virus d’une espèce animale à l’humain est le plus susceptible d’avoir lieu.
Dans sa première vague déjà, la pandémie de Covid-19, a provoqué dans l’économie de nos pays une baisse de la production engendrant davantage qu’une simple récession, une authentique dépression, et cela sans compter même la probabilité élevée d’une seconde vague aussitôt que les mesures judicieusement prises pour la contenir, comme la distanciation sociale et le confinement, sont levées.
Même si nous ignorons quand il sera possible de parler véritablement d’Après-Covid, notre série de conférences envisagera d’ores et déjà les perspectives qui s’ouvrent sur les plans sanitaire, économique, social et géopolitique, et comment la pandémie vient s’articuler à l’horizon du genre humain avec la menace globale que constituent la dégradation de notre environnement, le réchauffement climatique et la montée des océans.
Les 6 conférences
Le 14 septembre – La pandémie
Un fléau dont l’histoire nous avait pourtant prévenu qu’il planait sur nous comme une sinistre menace, mais dont nous avions perdu le souvenir de l’expérience humaine qu’il représentait. Aussi, nous avons dû réinventer notre réponse dans la douleur, à partir de rien.
Le 30 septembre – L’économie
Nous ignorons quelle sera la durée de la crise. Provoquera-t-elle un effondrement généralisé ? En raison de leur impréparation, les nations ont réagi de manière désordonnée, mettant en danger et leur population et leur économie. Certaines changèrent même de stratégie en chemin. Celles qui auront fait le bon choix se retrouveront au sommet. Les perdantes risquent de tomber bien bas.
Le 7 octobre – L’environnement
La pandémie aura-t-elle facilité une prise de conscience du péril que représente la crise climatique ? Ou bien elle et ses soeurs à venir représentent-elles un nouveau risque d’extinction du genre humain, venant s’ajouter à celui que constituait déjà le réchauffement climatique et la montée du niveau des océans ?
Le 14 octobre – Géopolitique
La Chine aura émergé à la fois comme dominante (par son efficacité) et stigmatisée (du fait du prix à payer pour sa domination en termes d’atteintes aux libertés individuelles). Les États-Unis, malades de leur président erratique, s’effondrent au rang de puissance subalterne. Leur désespérance combinée à leur surarmement les rendent tout particulièrement imprévisibles et dangereux.
Le 21 octobre – L’Europe et la France
Les nations se seront découvertes trop dépendantes vis-à-vis de l’étranger et se replieront sur elles-mêmes. Les soucis des populations : « Fin du monde, fin du mois » auront été exacerbés en s’additionnant. La nécessité s’imposera d’inscrire l’État-providence dans la constitution et de faire dépendre la mobilisation des ressources de cet impératif essentiel.
Le 28 octobre – Le retour des utopies
Du monde souhaitable, le roman et le cinéma ne nous offrent que des ébauches, le plus souvent risibles. Quelles approximations d’un idéal avons-nous su réaliser, des Réductions du Paraguay au monde de la science-fiction, en passant par la « révolution sociale » qui avait mobilisé la première moitié du XIXe siècle ?
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