Mercredi, à la demande de plusieurs d’entre vous, j’ai relayé ici la vidéo publiée ce jour-là par Vincent Lindon, l’ayant regardée, et passant outre à la mise en garde d’un futur invité de PJ TV.
Conscient que les gens de gauche ne ratent jamais une bonne occasion de s’écharper entre eux plutôt que de s’en prendre à leurs vrais adversaires, je publie néanmoins volontiers, au titre de « droit de réponse », un courrier qui m’a été envoyé tout à l’heure. Ouvert aux commentaires.
Si un mail du peuple a pu vous faire éditer la vidéo de Vincent Lindon, un autre mail du peuple pourra peut-être vous inciter à la dépublier.
Ce gars se fait une pure image de gauche avec les films de Brizé, avec ses rôles et le physique qui convient, et maintenant avec ce texte qui cache assez mal ce qu’on semble pourtant oublier de lui : son soutien officiel à Bayrou en 2007 et son soutien officiel à Macron en 2017 (en 2012 je ne sais pas, peut-être était-il dépressif ou amoureux ou peut-être a-t-il soutenu Hollande ?). On oublie tellement d’où il parle que ce texte et sa vidéo circulent à fond depuis sa publication ; pas étonnant, qui ne voudrait pas faire le Bien ?
Pour soutenir Macron comme il l’a soutenu, il fallait quand même faire peu de cas des causes et des pauvres qui semblent soudain le préoccuper.
Il découvre que Macron, dont il connait comme moi le CV, joue les premiers de cordée contre les premiers de corvée, le privé contre le public, et ça l’étonne ? Quelle finesse politique !
Emploie-t-il une seule fois le mot « capitalisme » ? Jamais.
Parle-t-il d’écologie ? Jamais.
Ses propositions : des ajustements, rien de politique sous prétexte qu’on a plus urgent à faire que « changer de système », rien de structurel sur le plan social, rien de pérenne, de solide, surtout pas. Finalement, encore et toujours la bonne morale de la vieille gauche qui nous la mise bien profond, seulement ça : de la morale dans la finance. Que dire de cette désopilante contribution « Jean Valjean » ? Qu’il faudrait pas le pousser beaucoup pour qu’il invente l’ISF, bravo.
Un mot enfin sur la soi-disant sincérité de Lindon, en passant par Stéphane Hessel parce que le texte de l’un rappelle le texte de l’autre : comment un pays aussi riche peut-il etc. deux textes d’indignation. Lindon ne veut pas cliver et certes l’indignation n’est pas clivante, de fait elle réunit le plus grand nombre par sa vacuité et on voit le succès des deux textes.
Même Paul Jorion le publie sur son blog, avec des pincettes, mais il le publie. Si je pardonnais à Hessel ce que je ne pardonne pas Lindon, c’est parce que je ne doutais pas de la sincérité de Hessel, tout simplement parce que son passé parlait pour lui. Le passé de Lindon on le connait, même ces dernières années il n’a pas pris le train des Nuits debout où ses qualités d’orateur auraient fait mouche, j’en suis sûre, et je ne parle évidemment pas des Gilets jaunes. Je passe aimablement sous silence ses origines et ses meufs, mais je conseille la lecture de sa page wikipédia. Ce mec croit juste qu’il est devenu l’un de ses personnages de fiction, il est en train de se confondre avec un héros de Brizé et fait dangereusement prendre à ses lecteurs enthousiastes des vessies pour des lanternes. Il ne se donne même pas la peine de la mise au point de base, genre « je me suis trompé », il a quand même plus de 60 piges mais pourquoi pas, c’était le minimum pour choper un peu de crédit.
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