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C’est pourquoi Dieu a envoyé les doigts de cette main qui a écrit ce
qui est marqué sur la muraille. Or voici ce qui est écrit : MANÉ,
THECEL, PHARÈS. Et en voici l’interprétation : MANÉ, Dieu a compté les
jours de votre règne, et il en a marqué l’accomplissement. THECEL, vous
avez été pesé dans la balance, et on vous a trouvé trop léger. PHARÈS,
votre royaume a été divisé, et il a été donné aux Mèdes et aux Perses.(Livre de Daniel, V : 24-28)
Un graphique de The Economist * semble suggérer a posteriori que les débuts d’année 2017, 2018, 2019 ont connu des pics de mortalité déjà très inhabituels (bien que très en-dessous de l’année 2020). En effet, ces 3 années apparaissent très au-dessus, de décembre à mars, de la courbe moyenne (2009-2019) à laquelle elles contribuent pourtant.
Pour être clair, il ne s’agit pas de minimiser 2020 en le ramenant à une grippe saisonnière, puisque apparemment chaque jour qui passe nous rappelle qu’il ne faut pas se lasser de continuer à expliquer à tous ceux qui s’essaient aujourd’hui, et comme au débotté, au raisonnement scientifique, que la mortalité de cette année n’est pas immédiatement comparable puisque les conditions ne sont pas égales (duh ! le confinement réduit le nombre de morts !).
Il ne s’agit pas non plus de suggérer une dissimulation concertée (complotiste !) de l’aggravation des conditions de vie modernes mais plutôt de s’interroger sur la manifestation d’un de ces phénomènes de cécité collective que quantité d’analyses historiques mais aussi contemporaines ont amplement documentée, à travers les âges donc, et les domaines où se déploient les civilisations (citons la finance par exemple ! ou le climat bien sûr). Ou peut-être pourrait-on le ramener à un « retard de la conscience » inévitable quand de grands indicateurs d’observation du réel tendent à dévier de leur cours « normal » : quand un écart se manifeste une année, aucun scientifique n’en conclura jamais sur cette seule base à un changement de tendance mais cherchera d’abord une explication de l’anomalie (qui peut être due d’ailleurs au modèle lui-même comme on sait), mais 3-4, ou plus ?, années de suite… ?
Est-ce que des lecteurs statisticiens-démographes du blog pourraient confirmer (ou infirmer) cette lecture des chiffres ? Notamment visibles aussi ici mais je n’ai pas trouvé sur quelles bases ce site calcule le « normal range ».
Si le fait était confirmé, nommément : un constat d’une virulence accrue ces dernières années des « grippes saisonnières », quelles sont les explications qui en étaient données ? Une plus grande résistance aux médicaments ? Une plus grande fragilité des systèmes immunitaires ? Un vieillissement des populations ?… Tout cela en même temps ?
Est-ce que cela ne trancherait pas définitivement avec ceux qui veulent ramener l’incident co-vid à un simple accident de marché aux animaux vivants, ou de laboratoire ? Alors que cela se serait littéralement annoncé dans le champ « dur » de la statistique et non pas seulement dans le champ que l’on pourrait qualifier, chacun selon ses propres affinités, soit de global de la collapsologie ou idéologique d’une simple vision métaphysique du monde. Qu’un saut qualitatif aurait été franchi, qui se dessinait auparavant, et que dès lors selon toute logique historique et scientifique on saurait alors à coup sûr que cela serait conduit nécessairement à se reproduire.
Est-ce que cela ne trancherait pas non plus aussi entre les 2 sortes de personnes ou institutions qui disent aujourd’hui qu’elles avaient annoncé cette pandémie depuis longtemps ? Ceux que l’on appelle les « prophètes de malheur », sans avoir fourni d’autres preuves que des considérations intuitives très générales et qui peuvent toujours finir par avoir raison par accident. Et ceux qui avaient véritablement travaillé sur le sujet ? (Parallèle évident avec ceux qui avaient annoncé la crise des subprimes !).
Enfin, est-ce que finalement si on met à plat la totalité des facteurs : affolement des systèmes immunitaires dus aux conditions de vie (alimentation, pollution atmosphérique ou autres, etc.), vieillissement des populations, défaillances des systèmes de santé, expositions à des maladies nouvelles par incursions et destructions de systèmes naturels jusque-là inexplorés, dispersions exponentielles par la facilité et la multiplication des déplacements, etc. etc. – est-ce que cela ne dessinerait pas le portrait d’un « fait social total » selon l’expression de Durkheim, et à cette échelle-là on parlerait peut-être même d’un fait de civilisation total ?
Au fond, qu’y aurait-il d’étonnant à ce que le tant dénoncé épuisement des ressources naturelles ne puisse avoir lieu que concomitamment à un épuisement, tant physiologique que moral, de ces humains que l’on s’est habitué, sans y voir à mal, à laisser traiter en « ressources humaines » ?
Mais ne sautons pas aux conclusions ! est-ce que le cerveau collectif du blog peut analyser ces données de mortalités saisonnières passées ?
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* Il s’agit du dernier graphique cité dans cet article : Loris Guémart, « Mortalité : les graphiques utiles… et les autres ».
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