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La raison de mon désaccord est que vous critiquiez l’économie capitaliste en ajoutant que personne ne propose de solution. Vous n’en proposez aucune j’en conviens, mais que signifie que vous disiez que personne n’en propose ?
Prétendre qu’il n’y a pas de solution signifierait-il que l’on ne dissocie pas ou que l’on ne veut pas dissocier l’économie capitaliste de l’économie politique, ou que l’on ne souhaite pas remettre en cause le capitalisme ?
Pour nous, la question est tout autre : faut-il suggérer un autre système économique qui oblige à tout modifier, depuis la Constitution jusqu’aux mœurs et coutumes des citoyens parce qu’ils sont tous compromis malgré eux ou collaborateurs volontaires, ou encore formatés et inconscients ?
Ou bien, au contraire, doit-on supposer que la société civile construit spontanément, inconsciemment, empiriquement, et quotidiennement les conditions favorables à l’économie politique, et que celle-ci l’emportera progressivement sur l’économie capitaliste ?
(I)
La catastrophe ou l’évolution ?
Selon la première hypothèse (la catastrophe), il faudrait attendre que le système s’effondre pour que de ses ruines naisse une autre société. Jamais un système économique ne change qu’il n’ait au préalable épuisé toutes ses forces, ses ressources, et actualisé ses potentialités, fussent-elles de nuisance pour la société. Dans les termes de Marx : jamais une société n’abandonne son idéologie avant que les forces productives n’aient par leur croissance disqualifié comme obsolètes ses rapports de production. Cela s’est vérifié encore récemment avec le collectivisme en Europe de l’Est. Le problème, avec le capitalisme, est que les forces productives appartiennent aux capitalistes, et que tout changement ne constitue qu’une crise dans son développement, qui se résout dialectiquement à leur avantage et non par une révolution. Faut-il attendre la dernière crise ? Ceux qui soutiennent cette thèse, se comptent sur les doigts de la main. Toutefois, au fur et à mesure que la catastrophe s’approche, ils deviendront très nombreux !
L’autre hypothèse (l’évolution) est qu’aujourd’hui les techniques évoluent si rapidement et deviennent si complexes, qu’elles échappent chaque jour davantage à ceux qui prétendent les manipuler à leur profit. Libres, elles devraient permettent à de nouveaux acteurs de bénéficier de la rigueur qui est la leur pour imposer au capital des normes qui lui sont étrangères. L’évolution de la science conduirait donc inexorablement au changement du pouvoir en faveur de la communauté internationale.
Cette autonomie de la technologie a déjà eu pour effet de permettre aux spécialistes de l’information de s’imposer au pouvoir, mais se faisant ils ont créé une sphère supranationale (purement fonctionnelle) de vampires financiers qui ont mis en péril des entreprises capitalistes familiales ou nationales et même étatiques, la Grèce par exemple. D’où la réaction des possédants qui se réfugient comme dans des forteresses (le repli américain, anglais et allemand-européen, et de façon plus générale des capitalistes sur le capital patrimonial). Mais ce repli libère un espace à une autre dynamique que celle de la spéculation financière, pour une technologie productive des conditions d’existence de la planète à laquelle concourt désormais une partie de la science. Autrement dit, la science se met au service de la démocratie. Elle libère l’économie politique de l’économie capitaliste, du moins répond-elle de façon de plus en plus attentive à l’indignation de la société inquiète des échéances.
En faveur de la première thèse (le grand soir ou l’apocalypse), chaque jour nous rapproche de la dernière crise ! Mais faut-il l’attendre ?
En faveur de la seconde (doit-on accompagner l’évolution ?), on éviterait le chaos mais au risque d’accélérer la croissance du capital au lieu de la maîtriser !
La réponse commune serait la préparation d’une autre Constitution qui fonde l’économie sur d’autres principes que la privatisation de la propriété, l’exploitation de l’homme par l’homme, et la croissance du profit, tout en acceptant une interface entre l’économie capitaliste et l’économie post-capitaliste. Et nombreux sont ceux qui y travaillent.
(à suivre …)
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