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A moyen/long terme, Emmanuel Macron a ouvert quelques pistes intéressantes hier soir – reste bien sûr à voir ce qu’il en sortira dans six mois ou un an.
A très court terme, pour faire face au coronavirus, si je veux voir le verre à moitié plein je vois un président qui commence à bouger – fermeture des écoles, recommandation aux personnes âgées de sortir moins, aux entreprises de faire davantage de télétravail.
Mais si je veux voir le verre à moitié vide je vois l’absence de stratégie pour casser les chaînes de transmission du virus – alors que l’OMS insiste pour que ça soit la priorité – et pour cela à mettre en quarantaine toute personne ayant même un petit risque de l’avoir reçu, même si c’est 100 personnes pour chaque cas détecté. Et je vois les restos, cafés et cinés qui restent ouverts, les transports qui restent disponibles, toutes sortes d’activités économiques autres qu’indispensables – en dehors d’alimentation, santé, réseaux eau et électricité, pompiers et police en gros – qui vont continuer à fonctionner…
Il y a l’erreur de ne pas reporter les élections municipales. Peut-être est-ce que « ça tiendra » pour le premier tour, je veux dire pas trop de bureaux de vote auront fermé parce que les assesseurs auront choisi de se protéger en exerçant un droit de retrait. Mais pour le second tour c’est très difficile à imaginer : le rythme de progression a légèrement ralenti mais c’est toujours du x 5 chaque semaine.
Il y a encore l’erreur de ne pas chercher à briser les chaînes de transmission, alors que l’OMS insiste sur cet objectif prioritaire s’il s’agit de stopper le virus. Quand un cas est détecté ou suspecté, seules les personnes en contact direct avec le cas reçoivent la recommandation de se mettre en quarantaine deux semaines, pas les gens juste un peu plus loin, alors que même si le risque individuel pour chacune est faible elles sont suffisamment nombreuses pour que le virus puisse continuer à se propager sans souci.
Je crains que les demi-mesures annoncées ne fassent guère plus qu’au mieux diminuer légèrement le rythme de progression qui devrait rester exponentiel. Le président sera obligé de durcir la stratégie, et rapidement encore, il y sera forcé par les événements. J’espère juste qu’il ne tardera pas trop, notamment si mon évaluation du coût d’une semaine de retard – entre 6 000 et 38 000 vies – est correcte.
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