Ouvert aux commentaires.
Pourquoi les ressources consacrées à la défense sont-elles en augmentation un peu partout dans le monde ? Etats-Unis, pays européens dans une certaine mesure, Russie également, surtout la Chine.
- Il y a clairement plusieurs raisons, les principales me semblent être :1. Montée en puissance rapide de certains pays, avant tout la Chine, d’où d’une part ambitions avivées et désir de davantage de pouvoir chez le pays en ascension, d’autre part craintes de déclassement et de perte de position hégémonique chez le pays actuellement dominant, les Etats-Unis
2. Série de décisions déséquilibrantes dans les vingt dernières années, essentiellement de la part des Etats-Unis, de l’invasion de l’Irak aux déstabilisations de régime et aux embargos à objectif d’écrasement comme actuellement contre l’Iran, d’où craintes avivées chez les pays qui peuvent se sentir visés, de la Russie à l’Iran en passant bien sûr par la Corée du Nord, et craintes par effet secondaire chez les pays qui peuvent se sentir menacés par la réaction des précédents, de la Pologne à Israël et l’Arabie saoudite en passant par Corée du Sud, Japon ou Suède
3. Extension des zones d’Etats faillis, au Moyen-Orient bien sûr entre Irak et Syrie, dans certaines parties de l’Afrique de l’ouest et centrale, la corne de l’Afrique, en Libye, au Mexique etc. d’où développement d’organisations violentes de type idéologique (djihadistes) et/ou criminel (drogue), lesquelles posent des problèmes croissants aux Etats constitués qui réagissent par une augmentation de leur budget de défense
La cause numéro 3 est particulièrement difficile à combattre. Le premier niveau serait au moins d’arrêter d’aggraver la situation en favorisant l’effondrement d’Etats fragiles, et de s’attaquer sérieusement au changement climatique qui sinon aura parmi ses effets de faire s’effondrer encore d’autres Etats peu solides… d’où développement multiplié des organisations violentes, idéologiques ou criminelles.
Quant aux deux premières causes, le moyen de les contrebalancer est à la fois simple à énoncer et difficile à mettre en oeuvre – surtout quand beaucoup font tout le contraire ! Il s’agirait de faire baisser progressivement la température et calmer les peurs des uns et des autres avec : application du droit international, maintien et développement des traités de limitation des armements, levée des embargos et autres dispositifs de guerre aux populations, négociations de « réassurance » militaire type contrôle et visite réciproques des installations des voisins.
Le souci bien sûr est que non seulement la plus grande puissance a fait le plus souvent le contraire dans les vingt ou trente dernières années, même s’il y avait des exceptions comme le traité avec l’Iran en 2015, elle a même passé la vitesse supérieure depuis l’élection d’un certain Donald Trump : destruction systématique des traités de limitation des armements nucléaires, destruction du traité avec l’Iran et embargo visant à écraser la population de ce pays au risque de le pousser à la guerre… Le deuxième souci est l’évolution de la Chine d’un régime de dictature bureaucratique vers un régime de dictature personnelle et une exaltation de la puissance nationale notamment militaire avec Xi Jinping.
En Europe, la démarche et l’objectif proposés par Emmanuel Macron d’une « architecture de sécurité et de confiance » à échelle européenne est clairement la voie à suivre, qui permettrait de rassurer tous les Européens des Russes aux Polonais en passant par Ukrainiens et autres. Reste à savoir si elle sera suivie – au moins quelqu’un a t il entamé le travail.
A l’échelle du Monde, l’essentiel se joue à l’évidence aux Etats-Unis et en Chine, et là les 700 millions d’Européens n’y peuvent rien – sinon se placer en dehors du chemin, ce qui n’est pas le cas actuellement entre dépendance de la plupart de nos voisins envers les Etats-Unis pour leur défense les ouvrant à toutes les pressions et dépendance de la Russie envers sa superpuissance parraine à elle même si Vladimir Poutine a réussi pour l’instant à faire croire à la plupart que Moscou est autre chose qu’un partenaire junior de Pékin.
L’élection en 2020 d’un président conscient des exigences de la paix serait un indispensable préalable. Il ne pourrait évidemment s’agir de Trump… et pas de Biden non plus, qui est un homme des Etats-Unis « d’avant », la superpuissance demi-ivre de son pouvoir. Un Sanders, une Warren pourraient-il faire l’affaire ? Au moins, l’un comme l’autre représenteraient une amélioration.
La Chine ? Là… je sèche. Une dictature non seulement retournant vers le totalitarisme, mais développant à marche forcée les outils permettant de construire une tyrannie telle que le monde n’en a jamais connue (Big Data et IA appliquées à la mise à l’écart des dissidents), ce n’est pas un beau spectacle 🙁 …
Laisser un commentaire