Les sociopathes (de France Télécom à Macron), par Frédéric Lordon, le 31 mai 2019. Remarquable réflexion. Comme son blog n’est pas ouvert aux commentaires, j’ouvre la discussion ici. J’aurai des choses à dire – ayant en particulier travaillé plus de 10 ans dans des boîtes américaines (le modèle où France Telecom aura joué un rôle pionnier en l’important en France).
… Les « objectifs » sont, pour les individus, la manière dont la guerre leur tombe dessus, ce à quoi ils se trouvent mis en demeure d’accrocher leur survie. Pour les « objectifs », ils se feront donc des kapos. Ce qui est frappant dans le cas France Télécom, mais qu’on retrouverait à l’identique dans toutes les entreprises du même type, c’est avec combien peu de perte en ligne les impulsions sociopathiques venues du sommet descendent le long de la hiérarchie, et sont relayées par les couches intermédiaires. À la violence commandée par le haut, cependant, beaucoup ajoutent la peur – peur que le défaut à exercer la violence les expose à devenir à leur tour les prochaines victimes de la violence –, mais aussi, pour ceux chez qui l’entreprise néolibérale n’a pas détruit tous les cadres moraux, une terrible souffrance de se voir faire ce qu’ils sont enjoints de faire.
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