La presse quotidienne vous dira tout ce que vous aviez toujours voulu savoir mais aviez peur de demander sur John McCain, mort hier d’une tumeur au cerveau : prisonnier brutalisé du Vietcong pendant cinq ans, sénateur Républicain de l’Arizona pendant un peu plus de trente années, battu par Obama à la course à la présidence en 2008.
On se souviendra davantage de McCain pour la candeur et la générosité de ses indignations que pour la qualité de ses analyses. Témoignage de la nature assez élémentaire de son conservatisme générique, le fait qu’il se soit choisi comme candidate à la vice-présidence durant sa campagne de 2008, Sarah Palin, une tête de linotte grande amie des compagnies pétrolières et des armes automatiques.
Fils et petit-fils d’amiraux, bon sang ne pouvant mentir, McCain s’est toujours élevé contre les infractions à la décence ordinaire. Faisaient bouillir son sang : l’injustice, la cruauté, le mensonge, l’hypocrisie, les attitudes de m’as-tu-vu. Pas étonnant dès lors que McCain se soit levé au sein du Parti républicain comme le champion de l’opposition à Donald Trump, non pas sur des points de politique, mais de bonnes manières essentiellement.
Trump le rendait bien à McCain. On se souviendra de son mémorable : « Il fut un héros de guerre parce qu’il fut capturé. J’aime les gens qui ne furent pas capturés. »
Combien de temps le Président parviendra-t-il encore à satisfaire à ses propres critères d’honorabilité ? Nul doute que John McCain sourira alors dans sa tombe d’une revanche aussi splendide et réconfortante des gens bien élevés sur leur ennemi juré.
Aujourd’hui, ce sont les démocraties qui sont dans le pétrin.