La métamorphose de vous et moi en homme- (ou femme-) sandwich

Ouvert aux commentaires.

Troisième dans ma série « Les mystères de la société de consommation ».

Quand j’étais gosse, il y avait dans les rues des hommes-sandwich. Ils déambulaient dans les endroits bien achalandés (« de chaland », c’est-à-dire client) portant sur leur bedaine et sur leur dos, deux panonceaux qui disaient des choses du genre : « Rue de Béthune, samedi 26, Grande Braderie ! », ou plus sobrement : « Dubo, Dubon, Dubonnet ».

De leur allure générale on pouvait deviner qu’ils n’appartenaient pas à la classe des rupins. Quoi qu’il en soit, ils étaient probablement rémunérés pour ce qu’ils faisaient (je doute que leurs panonceaux aient été considérés comme un vêtement qu’on leur procurait à l’oeil et qu’ils se soient contentés d’être reconnaissants qu’on le leur prête).

Saut en avant dans le temps, de trente ou quarante ans, un impair de ma part. Je dis à une amie : « Je crois que tu as mis ton pull à l’envers : on voit dans ton cou, l’étiquette avec la marque », et elle, d’un ton glacé : « Non, c’est voulu. »

Je ne lui ai pas fait répéter : le ton glacé était sans appel, il n’y avait pas eu erreur, c’était voulu : elle était devenue femme-sandwich d’intention délibérée. Fini le temps où les aficionados, les fashionistas, devinaient par leur vaste culture modiste et leur talent ce qui était écrit sur l’étiquette cachée aux regards dans la nuque, Chanel et les autres avaient cessé de courir le risque qu’on les ignore : ils écrivaient désormais leur nom en lettres de feu sur notre front et cela nous était agréable. C’était moins alambiqué que laisser deviner la marque à la qualité visible du produit et, la preuve en était faite, nous étions prêts à le faire gratos.

Autre souvenir des années 90, les T-shirts « Hollister ». Je me souviens de leur apparition, dans le même style exactement que les T-shirts proclamant le tendre attachement de son porteur ou de sa porteuse à son université ou à son club sportif. Eux affichaient simplement « Hollister », ce qui finit par m’intriguer. J’allai voir. Pour découvrir que « Hollister » n’était rien d’autre que le nom d’un fabricant de T-Shirts. J’en tirai qu’était désormais offert à celui ou à celle à qui le sort n’avait pas offert d’université ou de club sportif à chérir, la possibilité de manifester sa tendresse envers un marchand de T-shirts.

Que s’est-il passé, Brothers and Sisters, pour que nous ayons accepté, vous et moi, de nous métamorphoser, pour pas un rond, en homme- (ou femme-) sandwich ?

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64 réponses à “La métamorphose de vous et moi en homme- (ou femme-) sandwich”

  1. Avatar de Malik
    Malik

    Est-ce l’appartenance à un groupe qui se manifeste ? Est-ce la volonté narcissique d’une reconnaissance souhaitée ? Est-ce la soif de partager une affinité avec un ou une dans un mode de solitude ? La frime/fierté qui montre qu’on est d’un monde particulier ? Ou simplement d’être pris en sandwich entre une marque et le goût pour un vêtement in (qui nous plaît) ? Je ne saurai dire et c’est probablement un peu de tout cela en même temps. Cela me fait aussi penser à mes voisins de la cité, en Adidas ou en Lacoste. Ils me disent simplement qu’ils existent et qu’on les reconnaît quand je leur demande pourquoi ils montrent leurs marques si « chères ». Exister par soi même est difficile.

    1. Avatar de Michel Martin

      Oui, je crois que c’est ça, la difficulté d’être un individu, la difficulté d’exister par soi-même (cf la fatigue d’être soi d’Alain Ehreinberg. Et le besoin communautaire insatisfait exploité tous azimuths, commercialement, politiquement, religieusement….

  2. Avatar de le clech
    le clech

    les plaisirs douteux de la servitude volontaire.
    plus je m’approche du mur, plus je klaxonne.

  3. Avatar de Juannessy
    Juannessy

    Vous , peut être , mais moi jamais !

  4. Avatar de le clech
    le clech

    je ne parlais pas de moi.
    juste une figure de style.
    pour en revenir à nos moutons, on pourrait aussi dire :
    lorsque l’indignité devient fashionable.
    Que s’est-il passé là ? que s’est-il joué ?

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Je répondais en fait à la dernière phrase du billet de Paul Jorion !

  5. Avatar de Chabian
    Chabian

    Votre ordi portable, il ne porte pas sa marque sur le dos, tournée pour être vue de votre interlocuteur ? (ne jamais dire jamais).

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Ben si , j’avais même pas remarqué !

      Mais mon portable est en fait mon fixe et se portabilise aussi mal que moi .

      Je ne peux donc être taxé d’exhibitionnisme publicitaire , car il n’est visible que par les mouches qui peuvent s’égarer dans le bureau .

  6. Avatar de timiota
    timiota

    Le point d’entrée le plus perméable a été le sport, il me semble (Adidas, Nike, …), suivi de près par Gucci.

    Je peux répéter la « théorie de la membrane » de Pablo Servigne et Gauthier Chapelle (dans « L’entraide, l’autre loi de la jungle », Ed. LLL): faute de marqueur échangé en d’autres occasions (à la messe pour les marqueurs catholiques, au club machin pour la bande zazous de tel endroit, etc., le look « loubard » des années 1975-1985 un peu comme Coluche dans Adieu Pantin), il est devenu rassurant d’appartenir à la communauté commercialement déterminée par une marque. D’autant que les marques sont devenues internationales et extra-continentales. Les produits Sony ont conduit à plus d’adoption de masse vers 1990 que les produits japonais de 1975-1990 du type moto (Kawa, Honda, Yamaha.. et ses pianos). La marque assurait « oui je vais bien dans les mêmes rues commerçantes que toi, pas chez Tati » en « j’ai les moyens d’acheter des trucs à 100 euros (quand à la brocante du coin ils en valent 3 et chez C&A ils en valent 35) ».
    Donc le prix « statut » à joué à plein, mais avec ceci de particulier que le vendeur utilisait doublement son statut : pour le style du produit et pour l’effet de membrane/de club que son appartenance conférait.

    D’ailleurs je voudrais vous parler de la gamme de baskets que je m’apprête à commercialiser pour piquer des parts à Nike-o’-Mac : « Le Stagyrite(c) », avec différents modèles comme « cause finale », « cause efficiente », etc. J’ai utilisé un arbre à création magique d’argent pour le financer (le kuheu, qui pousse à Francfort), je vous tiens au courant.

    1. Avatar de mouais
      mouais

      Je valide l’explication de Timiota.
      La TV, le basket (softpower US) et la disparition de l’uniforme au collège ont rendu ca possible.
      Le vecteur c’était la reconnaissance sociale au sein du groupe (sous-culture d’appartenance/classe sociale) + jeu de popularité.
      Pour moi, un vêtement permettait simplement de ne pas avoir froid, ce qui a généré un certain genre de « marginalisation ».
      En fait, j’avais adopté le style softcore avant l’heure 🙂

      Pas hostile pour ma part au retour de l’uniforme/blouse au collège-lycée pour nous débarrasser de tout ça…

      1. Avatar de Chabian
        Chabian

        Oui, jadis on adoptait un uniforme. Celui de l’école. LA Polytechnique avait le sien depuis le XIXe. Moi, contemporain de Paul, j’avais le « loden vert », le paletot du bourgeois, acheté chez un bon faiseur. Puis est arrivé le « Jeans », premier vêtement démarqué de la tradition parentale. Très vite, le Jeans a affiché sa marque d’origine (Levis, Wrangler, 458 ou autre) et d’autres détails de couture qui le démarquaient. En même temps, le « blouson d’aviateur » (qui venait de 1940 sinon même de 1914) a retrouvé de la fureur. Puis les Tee-shirt. Très vite ces tee-shirt ont proposé des images en devanture ventant des clubs sportifs universitaires US. Ce qui pour nous était une fausse marque identitaire. Et cela persiste encore aujourd’hui.
        Mais il est vrai qu’aujourd’hui même grands-pères nous avons difficile à éviter d’afficher une marque. D’ailleurs nos autos affichent leurs marques, et nos vélos d’avant- guerre (qu’on nous a refilés) déjà aussi.

  7. Avatar de Johan Leestemaker
    Johan Leestemaker

    Medellín, le 22 avril 2018

    Notre passé sera notre avenir?

    Dans les années 1920 (ou 1930?) en ville d´Amsterdam…
    une photo fameuse aux Pays-Bas qui se trouve dans beaucoup de manuels scolaires, et fait partie de la mémoire d´images collective de la population Néerlandaise, aussi comme avertissement? Méthode disciplinante? :

    Le texte dit:

    ¨Qui m’aide à travailler ? Peu importe. Je suis familier avec les confiseurs, et je suis civilisé et bon vendeur.¨

    http://img684.imageshack.us/img684/1487/crisisjarenwiehelptmija.jpg

  8. Avatar de daniel
    daniel

    Dans la série mesquinerie:
    Y’a pas de chalands dans un magasin non approvisionné. Un commerçant en pacotille et colifichets sait que pour attirer le chaland, il lui en faut un max sur ses présentoirs.

    Bizarre de ne s’arrêter qu’au sens immédiat. Alors que le français oral déborde de métaphores et d’expressions imagées -parfois en un seul mot- qui font le bonheur des curieux. Un Britt , naturellement, francophile en a fait une recension délicieuse. Bon, j’admets que chaland n’y était pas.
    Allons plus loin: une tentative pour prouver que nous nous exprimons en 2 langues qui ne communiquent guère: l’oral et l’écrit. Les règles d’acier ne gouvernent que l’écrit. Le mélange est un solécisme mondain très mal vu.

    1. Avatar de daniel
      daniel

      Argument favorable:
      Si la stratégie commerciale du tenancier du magasin est réussie, on dira que son magasin, plein à craquer de bonnes choses, est bien achalandé.

      Argument très défavorable:
      Pendant la période glorieuse de l’URSS, les magasins soviétiques étaient désespéramment vides de biens et cependant achalandés par des consommateurs plutôt anxieux de pouvoir repartir avec un trognon de chou.

  9. Avatar de Mathieu Van Vyve
    Mathieu Van Vyve

    Récemment je me suis fait chambré parce que j’étais venu à un souper chez des amis avec un sweat-shirt à l’effigie de l’université où je travaille. J’ai répondu « et quoi, toi tu as bien une marque sur ton pull, je ne vois pas très bien la différence. Et même je préfère l’université à Superdry en tant que projet » Et j’ai été très surpris par la réaction d’incompréhension de mon ami/interlocuteur: pour lui, il semble bien qu’afficher son « appartenance » à une marque commerciale est très OK, mais pas son appartenance à autre chose. C’est presque devenu le rêve des annonceurs, notre monde…

    Tout cela me fait penser au fait que beaucoup dans mon entourage ne veulent pas s’engager dans un parti politique parce que ce serait « honteux » en quelque sorte. Et ce, même si intellectuellement ils ont des affinités très fortes avec un parti politique, à l’opposé des autres.

    Si la plupart n’osent pas s’afficher pour une cause qui leur semble juste/nécessaire, mais qu’ils n’ont aucune problème à s’afficher « pour » une marque commerciale, on n’est pas sorti de l’auberge…

  10. Avatar de un lecteur
    un lecteur

    Saison des amours toujours. Regarde comme je suis belle/beau.
    Fashion victime comme stade ultime de la beauté et de la séduction urbaine.

  11. Avatar de le clech
    le clech

    abandon d’un peu de liberté/dignité contre un peu de sécurité/reconnaissance illusoire (le ton glacé de la dame à qui l’on fait remarquer que le pull est enfilé à l’envers…)
    c’est un signal faible mais tenace d’affaissement éthique intime.
    le régal des médiologues.

  12. Avatar de Gaillard
    Gaillard

    Sans importance. Hyper floraison des stimuli fait que plus personne ne percute sur grand chose. Sauf – éventuellement – certains rares jeunes stupides et frustrés… ou en raison d’une quelconque résonance chez le spectateur. On n’échappera pas à la singularité des êtres. Heureusement.

  13. Avatar de Pierre
    Pierre

    Bonjour,
    Tout çà me fait penser à un petit conte….
    Il y a longtemps des petits lapins-consommateurs vivaient dans la forêt. Ils étaient heureux et ils se contentaient pour vivre de ce que leur offrait la nature….Mais parfois, il arrivait que des lapins-publicitaires à la solde de lapin-capitaliste, les poussent à manger des carottes industrielles. Celle ci étaient produites par ces derniers. Pour se faire, nos lapins-publicitaires utilisaient tout les moyens: panneaux posés sur les arbres, haut parleur ou parfois lapin-sandwitch. Bien entendu, les lapins-consommateurs étaient libres de se faire prendre dans ces pièges publicitaires….
    Mais , aujourd’hui tout a changé….Nos lapins consommateurs ont peur car non seulement ils doivent éviter les anciens pièges à consommer mais en plus ils sont chassés….Eh oui, un jour des lapins-GAFA, ont promis que tout les petits lapins pourraient se parler de n’importe où dans la forêt! Ils pouvaient ainsi se connaître et avoir le sentiment d’appartenir à la même forêt. Hélas, c’était un piège….Nos petits lapins-consommateurs laissaient des traces partout avec les trouvailles des lapins-GAFA. Puis, ces derniers ont aidé les lapins-capitalistes qui n’étaient en réalité que leurs papas…..
    Aujourd’hui, les lapins-consommateurs sont menacés. Ils ont peur qu’on puisse tout savoir sur eux , connaître leurs faiblesses et leurs rêves les plus profonds. Ils seraient ainsi à la merci des lapins-capitalistes pour les capturer…..
    Pourtant, des lapins-lanceurs d’alerte, les avaient prévenus……..

    Je ne sais pas comment fini l’histoire. J’espère juste qu’on ne lira pas dans les derniers paragraphes qu’une odeur de lapin grillé à la moutarde avaient envahi toute la forêt…Oui, parce que je ne vous l’ai pas dit mais les lapins-capitalistes….ils sont cannibales!

    1. Avatar de daniel
      daniel

      Comment finir: en prison, morale peut-être, victime de l’opprobre des lapins-masse. Et que pas une seule oreille ne dépasse devant la file d’attente aux caisses. Condamné à la damnation de la consommation perpétuelle.

      Quant aux lanceurs d’alerte, comme Assange, ange maudit de Wikileaks, il est déjà en prison. Au début, c’ était un pis-allé ou une cote mal taillée. Maintenant c’est une vraie prison. Avec Internet coupé.
      Ne nous emballons pas: Assange est malheureusement complice des Russes. La preuve: son accès Internet est wallou-macache. La trahison ne se pardonne pas et la patience des autorités en charge a naturellement des limites. Si son accès Internet est wallou-macache, c’est une mesure conservatoire destinée à le protéger. Vous voudriez pas en plus qu’il se concerte avec ses maîtres du côté de Moscou, non. Tiens, j’y pense, une seconde preuve qu’il est coupable.

      Merci à Juan pour wallou-macache, j’en ai retenu que la phonétique…

    2. Avatar de timiota
      timiota

      Elle est facile, mais faut pas la rater : c’est le développement du râble.

      1. Avatar de timiota
        timiota

        (c’était en réponse à Pierre et sa parabole coniliculturelle)

  14. Avatar de Juannessy
    Juannessy

    Même si c’est le troisième mystère de la société de consommation proposé en pâture , j’ai de la peine à tirer des enseignements faisant sens à partir de la compilation de ces mystères , certes mystérieux , mais bien parcellaires .

    Sur les manifestations de l’emprise de la société de consommation , je l’ai mesuré ,et mesure encore davantage , par l’accaparement de l’espace public par des usages ( et pillages ) individuels ou marchands . Le domaine public , bien commun , n’appartient pas à chacun de nous (librement , dans une concurrence non faussée » .

    PS 1 : en cherchant , j’ai trouvé que l’homme sandwich est né en 1820 pour échapper à une taxe sur les devantures et étalages . On dit aussi que son évolution , de type IA , se traduit par un héritier baptisé « homme-Bluetooth « . Ce qui serait la trace que l’IA commence à nous mettre à son service .

    PS 2 : mystère n°4 : Paul Jorion avait promis , non pas de faire égorger tout Paris , mais de ne plus mettre en ligne que ces propres billets . Il ne semble pas avoir résisté longtemps au plaisir d’ouvrir ( heureusement ) l’écran à quelques plumes extérieures, que nous ne qualifierons pas de femme et homme sandwich , cependant .

    1. Avatar de arkao
      arkao

      Mystère n°4 : je n’en suis qu’à moitié surpris 😉

  15. Avatar de Hervey

    Le monde de la mode, les salons, les défilés sont ces lieux clos où l’on peut avec sidération assister au spectacle de cet engouement pour la « marque », signe de reconnaissance d’une tribu qui reconnait ses frères et ses soeurs d’appartenance à une même élite ou communauté.
    Le sujet (étendu au costume dans l’histoire et la géographie) est vaste, riche de surprises, d’enseignements.
    A d’autres époques, le vêtement était représentatif du métier, avec ses codes aussi qu’il ne fallait pas transgresser (couleurs réservées). Avec le temps, les sociétés se sont transformées, émancipées de ces codes pour en codifier d’autres qu’il faut décrypter.
    Beau sujet.
    Bravo PJ.

    1. Avatar de brasseur
      brasseur

      Attention, AMAZON nous promet de faire disparaître les marques (chronique économique d’Amid Faljaoui de ce jour): nivellement par le bas en vue (qualité, créativité, diversité…)

  16. Avatar de le clech
    le clech

    une des caractéristiques de la société de consommation est peut-être le fait qu’elle s’exerce de manière parcellaire.
    après avoir étudié son essence, décrire ses manifestations avec un sourire discret mais allègre.

  17. Avatar de François Corre
    François Corre

    https://www.youtube.com/watch?v=FCnaIdeDH_s
    La différence, c’est qu’aujourd’hui il y a des milliers et des milliers de porteurs de publicités dans Paris (ou ailleurs), forme douce d’esclavagisme moderne…?

    1. Avatar de Thomas
      Thomas

      Chacun choisi son déguisement spectaculaire pour jouer son rôle dans la société du spectacle dirait l’autre….

  18. Avatar de Michel Martin

    Il me semble que le triomphe de l’individualisme créé une immense angoisse existentielle. Il me semble que chacun de nous, ou presque, a besoin d’une place dans une communauté. Toutes ces communautés commerciales sont désuètes, mais ce sont des communautés quand même, et c’est ça qui compte. Bien entendu, ces appartenances ne réduisent pas beaucoup notre angoisse existentielle et il serait sans doute plus satisfaisant de trouver une place dans une communauté fraternelle, transcendante et durable. C’est ce que certains recherchent en rejoignant les rangs de combattants religieux. Étonnant, non?

    1. Avatar de daniel
      daniel

       » Étonnant, non? » pas des masses.
      Sagesse populaire: « Qui se ressemble s’assemble » et peu importe l’étendard.

      En fait , votre réflexion pourrait sans doute se rattacher à la destruction systématique des fonctions sociales de l’État. Le capitalisme vous veut nu et seul, réduit à vos seules fonctions de calculateur coût/bénéfice.

      1. Avatar de Michel Martin

        Daniel,
        oui, c’est la version capitaliste individualiste, mais est-ce le seul capitalisme possible? Moi, je crois fortement à la possibilité de développement d’une culture plus coopérative, parce que c’est peut-être une nécessité et que les moyens sont là (J. Rifkins sur ce sujet?). Il est possible que nous passions à côté et que les urgences (écologiques/climatiques…) nous entrainent vers des dispositifs très autoritaires.
        Je ne crois pas que nous soyons dans un schéma de destruction systématique des fonctions sociales de l’état, ne serait-ce que parce que ces fonctions sont globalement très rentables et même indissociables du développement, comme l’a bien montré Eloi Laurent dans « Le bel avenir de l’état providence ».

      2. Avatar de daniel
        daniel

        Si c’est ainsi, amen.
        Mais pas sans réticence, la sensibilité au pognon que vous montrez constamment me gêne beaucoup.
        Penser au gain dans les fonctions sociales de l’Etat est source de confusion et d’erreur de priorité.

      3. Avatar de Michel Martin

        Daniel,
        Dans les décisions influentes, si on oublie l’économie, elle se venge, si on oublie le social, il se venge (c’est de je ne sais plus qui, mais je trouve ça assez juste). Pour ce qui est des propositions sociales, je vous renvoie à un article que PJ a eu la gentillesse de publier, le contrat mixte. Sinon, pour ce qui est de ma sensibilité au pognon, vous pouvez taper mon nom sur le moteur de recherches à gauche pour vous faire une idée de mes préoccupations sociales (qui, au passage, n’ont sans doute aucune influence!)

  19. Avatar de Hervey

    Remarque livrée à votre curiosité.
    Le temps me manque mais une étude utile à mener serait de tisser des liens entre gladiature, mannequinat et journalisme.
    Réflexion économique, morale et politique.

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      Ça devient aussi palpitant que Da Vinci Code .

      1. Avatar de Hervey

        Toujours viser plus haut que la cible (principe du tir à l’arc)

      2. Avatar de daniel
        daniel

        Bon alors essayons de comprendre ( J’aime les défis au-dessus de mes moyens. Très.)

        gladiateur : économique ?
        mannequinat: moral. ?
        journalisme : politique. ?
        Je perçois une logique antinomique mais ça nous avance guère. Y’a peut-être un intrus, ‘journalisme : politique’ semble ni possible, ni antinomique. Si c’est ce que les spécialistes appellent un ‘jargon’, le décodage est quasi impossible sans son dictionnaire des correspondances. Celui de Louis XV avait plus de 4000 entrées. Hervey pouvez-vous nous donner plus d’indices? On n’est pas des Alan Turing.

      3. Avatar de Hervey

        @daniel
        Les trois ont en commun le désir de se « démarquer », de se hisser au dessus de leur condition première, de franchir un échelon dans l’échelle sociale. Ils ont en commun le sous-bassement du vivier natif d’où ils veulent s’extirper (économie).
        Ils sont prêts à en payer le prix (morale).
        Ils font spectacle et s’exposent chacun à leurs façons (politique).
        Ils existent et se construisent suivant et selon un ordre social constitué (économique, moral et politique).
        L’éclairage successif de ces différentes activités agrandit le faisceau et fait plus de lumière sur ce « désir d’être » banalisé ici par ses « marques » ostentatoires.
        A développer.

        On pourrait aussi évoquer les marques infamantes. L’étoile jaune, la fleur de lys ou le matricule tatouée, ou encore le nom du propriétaire sur le front de l’esclave noir.

      4. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        @Hervey :

        Je « sens » aussi que votre arc vise bien la cible capable d’éclairer en partie la réponse au questionnement de Paul Jorion , sur notre éventuelle métamorphose-sandwich, mais je n’arrive pas encore à trouver en moi un peu de cohérence dans les associations d’idée que le lien fait entre vos trois personnages a pu générées .

        En vrac et sans exhaustivité :

        – se démarquer , différenciation cellulaire , différenciation sociale

        – paradoxe différenciation conduisant à comportement moutonnier ( cf l’anecdote que j’ai souvent rapportée sur  » c’est en me disant que vous n’êtes pas comme ailleurs que vous me démontrez que vous avez à la fois raison et tort « )

        – « captation de l’une de nos qualités fondamentales ( se sentir reconnu comme être unique auquel on donne attention/ rapport au hors temps/créativité joyeuse vs exhibitionnisme ) par le marché ; Comme on a pu disserté récemment sur la captation de l’information .

        – autres

        Il me faut une ou deux nuits pour que ça se mette un peu en place , mais pour le moment mon principal problème, c’est de trouver le joint pour expliquer comment la différenciation peut introduire un comportement grégaire et s’autoalimenter avec lui.

        En première approximation, j’avancerais déjà que nous ne serions pas victimes d’une « métamorphose », mais d’une perversion du « hors-temps » par le « présent » ( représenté par le marché capitaliste ), faute d’une représentation simultanée assez forte de nos autres rapports au temps ( histoire , empathie , vision de l’avenir plus éloigné )

      5. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        Complément :

        De la même façon le marché a toujours tenté et souvent réussi à
         » capter » la sexualité , que je rattache , dans mon mécano simplificateur au hors temps .

        Une sous question pourrait donc être : pourquoi  » la société de consommation  » ( les consommateurs ) , a toujours perverti la société tout court ( » les citoyens » depuis au moins les grecs ) , et pourquoi le phénomène semble s’être brutalement accéléré depuis deux siècles ?

      6. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        Complément bis :

        Si j’ai bien lu le dernier tweet de Paul Jorion , le marché pervertit même la « consommation » basique de ce qui n’est bientôt plus une « société » .

    2. Avatar de daniel
      daniel

      @ Hervey

      Merci de ces éclaircissement bien nécessaires.
      Je crois avoir compris mais en est-on jamais sûr?

      Journaliste me semble toujours un cas difficile.

      Prenons une autre progression, de haut en bas. Ce n’est certes pas ce que vous vouliez nous dire, mais il se trouve qu’elle est suggérée par votre présentation.

      Je comprends donc qu’un gladiateur veuille devenir mannequin. Ne discutons pas, encore qu’il y aurait matière, mais c’est raisonnable et entièrement possible. Je comprends de la même façon qu’un mannequin louche du côté glamour du journalisme. On admettra que la mannequin est en fin de carrière et que le journaliste est ce fringuant présentateur sur BFM-TV. Là, autant vous le dire, je raconte n’importe quoi, car je n’ai pas de TV. Passons, nous, vous et moi, pouvons toujours supposer que le journaliste est séduisant et digne des objectifs d’une mannequin un peu fatiguée. Notons que cela exclu un journaliste enquêteur aspirant à la Vérité. On sait que l’objectivité est hors d’atteinte, inutile donc d’en parler.
      Et, tout-à-coup, c’est la fin. Vous qui êtes parvenu ici, abandonnez tout espoir.

      Vous sentez bien qu’une société aussi complexe et hiérarchisée que la nôtre doit offrir une marge de croissance sociale au journaliste. Sinon, où serait l’intérêt que le type se les brise menues à se hisser au-dessus des autres, en les piétinant, si après c’est le désert de la solitude. Le haut de l’échelle serait-il si morne?

      Je lance au hasard homme politique ou taulier dans un bordel ( A l’origine, c’est un pléonasme mais ça fait longtemps que la langue a dissocié le nom et le lieu où s’exerce la fonction.). Pour un journaliste qui en veut encore, ces 2 professions me semblent des promotions désirables, en définitive assez proches. Il pourra ainsi changer facilement sans être trop déconcerté par les us et coutumes de l’une ou de l’autre. Notons que ces permutations sont à niveau constant, le plus haut. Le plafond se doit d’être réjouissant et facile.

      Vous me direz que j’ai rien compris. Certes, je sais. Mais il en faut des mots et une réflexion rendue confuse par vos idées pour que vous le compreniez. Et je crois que j’y suis parvenu. Je vous propose que vous approfondissiez vous-même vos idées. Elles ont du potentiel, c’est évident. Accrochez-vous, ce sera facile.

      1. Avatar de Hervey

        Désolé que vous vous soyez donné tout ce mal pour si peu de résultat.

      2. Avatar de daniel
        daniel

        Meuh non.
        Ça a été un plaisir. Je serais désolé que vous ne preniez pas le temps de poursuivre votre étude. J’espère que je ne vous en ai pas dissuadé. La communication avec autrui repose souvent sur cet impondérable qu’est l’incompréhension. C’est pas une raison pour abandonner.
        J’admets que je suis un noyau dur. En signe d’apaisement, je vous propose un truc: vous faites votre étude au potentiel si riche, vous la soumettez ici, et si je la comprends, c’est que vous êtes sur la bonne voie. On pourrait appeler ça le test du duraille, le test du con serait un peu excessif mais c’est l’idée. Vous noterez: un peu. Toujours heureux de rendre service. A la mesure de mes moyens, limités, et même chaque jour plus limités, vous le savez.

    3. Avatar de Hervey

      @Juannessy et daniel
      Qu’est-ce que la mode ? Comment la comprendre, comment la réfuter ? Vaste programme.
      C’est bien de cela dont on parle (je pense) par le scandale de cette minuscule étiquette ! Non ?
      D’où mon intuitive précaution à dire mon peu de temps pour un si vaste espace. Suis-je clair ?
      Mon commentaire est une invitation à explorer différentes pratiques : la gladiateurs, le maquinnat et le journalisme (mon côté dada sans doute ) et de voir ce que ces activités ont à voir avec ce désir d’émancipation que représente symboliquement cette petite étiquette dont on fait grand cas.
      Mais à vous de voir. C’est à vos risques et périls.
      Pour ma part je suis sérieux dans mes intuitions.
      Arrive un moment où les oisillons doivent sauter du nid, parbleu !

      1. Avatar de daniel
        daniel

        @ Hervey par raccroc , puis Juannessy.

        Je vais laisser Juan répondre sur le fond. Il est doué pour ça, l’animal. Je vais m’attacher au superficiel, bien que je ne sois pas très bon pour ce niveau, ni pour aucun autres d’ailleurs. Je fais ce que je peux ; j’aimerais pas que ma bonne volonté soit mise en doute. Une sensibilité d’écorché vif, votre intuition vous le dira.

        Ne vous formalisez pas de la suite; ça s’adresse plutôt à Juan, pour l’aider dans ses réflexions. Imaginez-vous en train d’assister à un dialogue entre Juan et moi, captant des idées qui ne vous sont pas destinées bien que vos pensées (si riches, mais ça doit vous fatiguer, non?) en sont le sujet unique.

        Commençons par la péroraison in fine : Je trouve le gus gonflé. Il a manifestement peur de se lancer, alors il nous fait honte en nous comparant à des « oisillons » peureux. Le processus est classique : nous descendre à son niveau, nous prêter ses propres préventions devant le vide. Je n’ai qu’une réponse : Après vous, cher Monsieur. Pas chiche, hein? Non, mais!

        Remontons dans le corps du texte. Manifestement, le gus ne veut pas prendre le temps d’ approfondir ses propres réflexions. A-t-il l’intuition- son intuition dont il fait grand cas- qu’il va se retrouver devant ce vide dont il nous menaçait? J’incline vers ce néant, pas si rare. Combien de fois, je me lève le matin avec une idée formidable, irrésistible, qui va rendre le monde meilleur et durable dans la joie et le bonheur universels. Puis, devant ma morne tasse de thé, le brouillard des rêves se dissipe. Je me rends compte alors que ce ne sont que des conneries. Elles feraient faire fuir n’importe quel détenteur d’un petit pois entre les 2 oreilles. Je vous dis pas l’amère déception. Au début, j’en voulais à la terre entière de ne pas comprendre l’intérêt de mes projets, – dont elle ne savait rien ; on a sa pudeur quand même-, puis je me suis fait une raison. Une connerie, même sympathique, reste, hélas, une connerie.
        SI j’emploie ce mot grossier, c’est bien entendu parce qu’il me concerne en propre. Je n’oserais pas l’étendre à d’autre.

        Pour la suite de son texte, je dois admettre que je sèche. Ne vous trompez pas : ma faiblesse, pas la sienne. Aussi, j’aimerais terminer sur une note positive : j’ai la furieuse envie de le remercier. Abrazo.

      2. Avatar de Hervey

        Pas grave daniel.
        Y’a plein d’oiseaux qui ne volent pas et s’en portent fort bien, l’autruche, le pingouin, le dodo…

      3. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        @Hervey :

        -sur « l’étiquette » : si le mot est né dans les jardin de Louis XIV à Versailles , la représentation est sans doute aussi vieille que l’humanité , et les peintures qu’elles soient rupestres ou sur les corps , ou les « marques » sur le minéral et la végétation , voire le marquage odorant des animaux, sont ,il me semble , de même nature et motivation : l’appropriation tant par celui qui la crée que par celui qui s’en empare .

        -sur « mode » : ce mot bizarre né au masculin et qui a une sœur cadette . Si on en reste à « la » mode , j’y vois en fait le même support psychique que celui qui sous-tend l’étiquette : une pulsion pour s’approprier ( tant du créateur que de l’acheteur . ) tout en étant satisfait dans sa soif de reconnaissance .

        Toujours selon mon mécano personnel , « étiquette » comme « mode » sont donc liées , mais « la mode » précède « l’étiquette » , car la mode c’est la création de signes nouveaux , l’étincelle initiale qui est le lot de celles et ceux qui ont des « dons » (des inclinations ) pour le « hors temps et l’inouï » .
        L’étiquette ne vient qu’ensuite pour « marquer » l’appropriation , cette expression du désir de fossiliser dans le présent , les temps passés , « hors temps » et possiblement futurs . La marque , l’étiquette , c’est le temps du marchand .

        J’ai retrouvé cet extrait de Paul Valéry ( Rhumbs) qui pourrait assez bien résumer ce que je viens de raconter là :

        « La mode étant l’imitation de qui veut se distinguer par celui qui ne veut pas être distingué, il en résulte qu’elle change automatiquement . Mais le marchand règle cette pendule . »

        L’étiquette est subalterne , Vive la mode ! Mort aux marchands !

        PS1 : je comprends que le sujet vous ait plu !
        PS2: Ma réponse à Paul Jorion : l’homme sandwich ancien ou moderne , ce n’est pas une métamorphose , ça n’est que l’accélération de la réification des signes par le marché . La démocratie est ( a été ?) l’un de ces signes . On attend les créateurs qui nous délivreront du marché ( ou au moins des marchands ) .

  20. Avatar de Patrick
    Patrick

    Bonjour,
    Si il n’y avait que sur les T shirts !
    Sur la page d’accueil de ce blog, 29 publicités (source Adblock), 2 trackers et 3 mouchards (source Ghostery).
    Lorsqu’un service est gratuit *, vous êtes le produit.

    *Pour le lecteur.

    1. Avatar de Paul Jorion

      « Sur la page d’accueil de ce blog, 29 publicités (source Adblock), 2 trackers et 3 mouchards (source Ghostery).
      Lorsqu’un service est gratuit *, vous êtes le produit. »

      Soyez gentil, vérifiez : désactivez un instant vos Adblock, etc. et donnez-moi un échantillon (ou la liste complète si vous avez du courage) des 29 publicités qu’il y a sur mon blog.

      Ou bien est-ce un truc de ces firmes pour justifier qu’elles rendent un service (dont on ne vérifie pas ce qu’il est) ?

      1. Avatar de Patrick
        Patrick

        Bonjour Paul,
        Ce constat je l’ai fait il y a déjà longtemps avec un autre bloqueur de pub, avant que je n’installe Adblock.
        Adblock ne fournit plus de liste depuis quelques temps, donc désolé mais je ne pourrais rien vous envoyer.
        Au démarrage de la page il n’y a « que » 15 publicités, si on reste quelques minutes le compteur monte à 29.
        C’est le cas de nombreux site, les publicités arrivent par paquets.
        Adblock ne vend rien, et est de loin le plus utilisé, donc avant de l’incriminer peut-être devriez vous demander à votre hébergeur pourquoi il vend votre blog aux publicitaires en plus de vous faire payer.
        Pour moi le plus grave sont les trackers et les mouchards.
        Pas le genre de trucs qu’on s’attend à voir sur un blog non affilié à une revue ou un journal.
        Cordialement.

        1. Avatar de Paul Jorion

          Mais c’est quoi, ces 15 ou 29 publicités sur mon blog ? C’est bidon ! Il n’y a aucune publicité sur mon blog ! Je vous charriais.

    2. Avatar de Francois Corre
      Francois Corre

      Pubs traceurs mouchards des vidéos ioutube ou autre principalement…

  21. Avatar de merlin II
    merlin II

    L’homme (ou la femme) sandwich aujourd’hui, ça s’appelle un « influenceur »
    https://www.reech.com/fr/blog/merveilleuses-etudes-et-statistiques/etude-les-influenceurs-et-les-marques-en-2017/

    Maintenant, quand j’achète un produit ménager, on me demande mon adresse mail
    Si je la donne, on me demande ensuite de faire un commentaire sur le produit acheté, le magasin…
    Si je veux réserver un hôtel, je suis tenté de lire les commentaires des clients y ayant séjourné
    Bref nous sommes tous des hommes / femmes sandwich en puissance – ou en acte

    1. Avatar de daniel
      daniel

      « Influenceur »?
      C’est comme ambianceur?

  22. Avatar de Vincent Rey
    Vincent Rey

    Du côté de votre amie, M Jorion, j’y vois une aliénation à la marque et une désinhibition (inconsciente) de sa prétention à l’aristocratie. Vous l’avez vexée, en ne sachant pas reconnaître son appartenance à ce club !

    Côté fabriquant, j’y vois une réussite, à créer une plus-value de luxe, ce qui est toujours intéressant pour un producteur : il travaille moins, il vend plus cher, et il marge d’avantage.

    Les hommes sandwiches ont été interdits je crois, c’est une pratique que l’on a jugée dégradante. Mais pour moi, les véritables hommes sandwiches d’aujourd’hui, ce sont les chômeurs, qui n’existent que par leur CVs, qu’on leur demande de brandir à tout bout de champ pour se vendre eux-même. Il y a peu, un chômeur s’est d’ailleurs transformé véritablement en homme sandwiche. Il s’est mis un panneau jaune de chaque côté, disant « je cherche du boulot », et il s’est mis au bord de la route. Il a trouvé paraît-il … se livrer à ce genre de soumission dégradante est parfois payant. Aux USA, j’ai entendu l’histoire d’une demandeuse d’emploi, qui s’était fait livrer elle-même par transporteur ! Une fois dans la place, elle est sortie de son paquet cadeau, comme d’une pochette surprise ! « bonjour, je me présente, je m’appelle ..et voici pourquoi je suis la mieux qualifiée pour ce job… ».
    Qu’est ce qu’il ne faut pas faire ! Mais quand on est prêt à se dégrader à ce point, il ne faut pas s’étonner après, si on se fait peloter les fesses par son supérieur…

    1. Avatar de Vincent Rey
      Vincent Rey

      « Vous l’avez vexée, en ne sachant pas reconnaître son appartenance à ce club ! », non à y réfléchir c’est son inhibition qui a refait surface..

  23. Avatar de Denis Monod-Broca
    Denis Monod-Broca

    Et que dire des enfants ?!?…
    Dès le plus jeune âge il leur faut des sacs, cartables, habits, baskets, jouets, etc. de marque, et de la bonne marque.
    Sinon ils passent pour ringards.
    Nos enfants nous en veulent encore de ne pas les avoir alors assez écoutés sur le sujet…

    Effet paradoxal du culte de l’individu : chacun doit pouvoir librement s’épanouir et pour cela… chacun veut être comme tout le monde (ou au moins comme tout le monde à l’intérieur du groupe auquel il entend appartenir).

  24. Avatar de RV
    RV

    A vous lire je réalise que j’ai toujours combattu cet affichage imposé. J’évite d’acheter tout vêtement « imprimé », j’ôte soigneusement toutes les étiquettes visibles, et en désespoir de cause il m’arrive de recouvrir un logo incrusté avec un marqueur indélébile.

    1. Avatar de daniel
      daniel

      Moi , itou . Encore un rapprochement.
      Sauf pour l’autocollant plastifié anonyme qui fait fureur par ici : « In tartiflette, we trust ».
      J’en avais collé sur les points de rouille de la tire qui m’a gardé 17 ans (22 ans d’age).
      Efficace sur zone , mais n’agit pas à distance. Quand elle m’a quitté pour d’autres obligations, y’en avait 23.
      La tartiflette ? Faut essayer pour apprécier. Et c’est pas une marque privée. Autant de cuisiniers, autant de tartiflettes.

  25. Avatar de Un lecteur
    Un lecteur

    Le capitalisme pour être indolore doit ponctionner les individus à petite dose. Un société liquide, sans structure, peut être baladé à la manière des insectes par les lumières de la ville, créant des flux de personnes avec les passeurs pour extraire l’argent.
    Des exilés perpétuels, prisonniers dans des cycles toujours plus court.

    1. Avatar de octobre
      octobre

      Telle est la vie du moustique, j’ai envie de dire. Mais la bonne claque à écraser la cervelle dort gentiment dans le subconscient.

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  1. Paul, Je n’ai vu de ce film, il y a longtemps, que ce passage (au début du film, je crois)…

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