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Plus de 2000 hectares viennent de brûler à nouveau en Corse ; au Portugal, plus de 350.000 hectares de forêts ont disparu en 2017, soit 4 fois plus que la moyenne des 10 dernières années, l’on déplore par ailleurs la perte de plus de 100 vies humaines et un nombre élevés de blessés ; l’Espagne voisine est également très touchée, quant à l’Italie, plus de 1000 incendies ont dû être traités, le sud de la France est également très touché (Alpes Maritimes, Provence, etc.).
En Croatie, 4500 hectares sont partis en fumée, au Monténégro voisin également, des incendies ont incité les autorités à demander l’aide internationale. L’Allemagne n’échappe pas au phénomène, surtout les forêts du nord-est et du nord-ouest. La Russie avec ses immenses forêts est également confrontée à ce problème.
Au niveau mondial et global, le Canada : plus de 1,2 millions d’hectares de forêt ont été réduits en cendres dans la province de l’Alberta et de la Colombie Britannique. Très récemment encore, d’immenses feux ont ravagé la Californie, l’État de Washington et le Montana.
La saison estivale va prochainement débuter dans l’hémisphère sud avec les risques d’incendies de forêt, comme ils ont déjà eu lieu l’été précédent au Chili, en Australie, en Indonésie, Île de la Réunion, etc.
L’une des causes est le réchauffement climatique qui apporte de grands changements dans le régime des pluies durant le printemps et l’automne : les sols s’assèchent, ce qui se répercute sur la qualité du couvert forestier, lequel devient beaucoup plus inflammable et reste à la merci de la moindre imprudence d’un quelconque promeneur, ou d’un impact de foudre pour ce qui concerne les causes naturelles.
Ces changements dans le régime des pluies font donc craindre que dans les années qui viennent, les incendies de forêt ne concerneront plus seulement le sud de l’Europe et plus globalement le bassin méditerranéen dans sa totalité, mais vont également voir s’accroître les risques dans les forêts du Nord européen également. Des scientifiques expliquent même que les incendies de forêt sur d’aussi grandes étendues accroissent de manière significative le taux de CO2 dans l’atmosphère et donc agissent en sens inverse de ce qui serait attendu de la croissance des arbres composant ces forêts qui jouent le rôle d’absorbeur de CO2 en excès actuellement.
La logique sera donc de tout faire afin de réduire immédiatement tout incendie naissant et éviter ainsi une propagation dramatique à de grandes étendues.
Au niveau de l’Europe, il existe le mécanisme européen de protection civile, un outil comme le système EFFIS (information sur les incendies forestiers)
Mais il faudrait aller bien au-delà. Pourquoi ne pas proposer à l’ensemble de l’Europe la mise sur pied d’un corps de protection civile européen et l’achat sur budget européen des avions de combat des incendies où qu’ils soient en Europe ? Cela représenterait un projet extrêmement concret, lequel pourrait redonner du sens à cette Europe des comptables avares, plus préoccupés de la tenue de leurs livres de comptes que de l’avenir immédiat des populations.
Pour mettre les choses en perspective, la société canadienne qui a repris les droits de fabrication du plus connu des bombardiers d’eau – le Canadair CL-415 – propose de relancer la fabrication à un prix unitaire de 35 millions d’euros à la condition d’une commande globale d’au moins 25 appareils.
Ainsi, par exemple, le cadeau de 3,5 milliards d’euros que vient de faire le gouvernement français aux plus riches permettrait d’acheter 100 avions bombardiers d’eau de type ‘Canadair CL-415’ !
Où sont les priorités ? Protéger la forêt qui est un élément indispensable à l’équilibre de l’atmosphère et de la diversité de la biosphère, une nécessité pour la totalité des populations ou protéger le statut financier marginal de quelques milliardaires ? Ne peut-on au niveau de l’Europe se permettre de budgétiser l’achat de ce genre d’équipement et les mettre en pool pour pouvoir traiter un quelconque incendie forestier où qu’il apparaisse en Europe ?
Les 11 appareils CL-415 actuellement encore en activité en France devront être remplacés prochainement, car la maintenance deviendra de plus en plus problématique, et bien que d’autres appareils aient été évalués, dont l’hydravion Be-200 russe, c’est le CL-415 qui est le mieux adapté, non du point de vue de l’emport, 12T d’eau pour le premier et 6T pour le second, mais bien du point de vue de l’agilité et de la précision du largage.
Lors des incendies dramatiques du sud de la France, le ministre de l’intérieur a indiqué avoir commandé 6 nouveaux avions Tracker : effet d’annonce sans doute pour calmer les craintes de la population, car en fait, les 9 Tracker actuels ‘hors d’âge’ (~45 ans !) seront à mettre au rebut dans les 2 ans qui viennent, leurs cellules ayant atteint la limite des 25.000 heures de vol. Remarquons toutefois que cette commande était déjà dans les tuyaux lors de la législature précédente, il ne s’agit donc pas d’appareils supplémentaires mais de simples remplacements.
Ce type d’avion peut également être utilisé pour le transport de passagers (~60), ce qui est utile en ce qui concerne les secours qui sont à acheminer sur zone, mais ils pourraient également être utilisés pour d’autres transports, la gestion de ces appareils relevant du ministère de l’intérieur.
Arrêtez de tergiverser, messieurs les gouvernants, l’urgence est là, il faut prendre en compte le délai de fabrication et donc de mise à disposition : ces appareils ne sont pas en attente sur une étagère dans l’éventualité de leur achat !
Remarquons également que ce ne sont pas les seuls moyens à remplacer ou à étoffer, les soldats du feu l’ont suffisamment fait savoir.
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