Illustration par ChatGPT 4o
« Sous ce titre un brin provocateur, « L’IA peut-elle réenchanter notre vie ? », et après la conférence sur « l’IA aujourd’hui » de Paul JORION le 20 mars, qui a pu laisser certains participants perplexes, nous vous proposons de poursuivre notre réflexion sur ce sujet complexe dans les perceptions positives et négatives, dans les domaines aussi variés que la santé, l’économie, l’emploi, la culture, l’éducation et bien d’autres. »
Nous nous sommes retrouvés à 25 personnes (moyenne d’âge estimée à environ 70/75 ans), jeudi soir au moulin du Grand Poulguin à Pont-Aven, pendant deux heures, le 17 avril pour un débat sur l’IA, autour de la question centrale : « L’IA peut-elle réenchanter nos vies ? »
Tous les participants n’avaient pas lu les deux derniers billets de votre blog, ni votre livre sur la Singularité, et n’étaient pas non plus tous présents à la conférence du 20 mars [P.J. : ± 100 personnes, selon les organisateurs]. Si les modérateurs ont su recadrer les participants, le sujet est vaste par toutes les implications socioéconomiques qu’il entraine. Il y a toujours, à mes yeux, une certaine confusion entre système-expert et ce qui est véritablement une IA. Un logiciel d’interprétation des mammographies, par exemple est un système-expert et ne peut qu’être une assistance, en première ou deuxième lecture, pour le diagnostic, ou encore les outils de recherche juridique et de classement dans un cabinet d’avocat, qui représentent essentiellement un énorme gain de temps.
J’ai voulu, dans un premier temps, ouvrir le débat sur ce qu’il fallait entendre par la création, arguant que tout aussi intelligente qu’elle puisse être, une IA générative ne faisait comme nous qu’emprunter au patrimoine de l’humanité : notre langue, nos connaissances nous viennent toujours de l’extérieur. Or, le propre de la création réside dans l’originalité. Comme nous étions à Pont-Aven, célèbre cité pour son école de peinture, tous ces artistes ont innové, ont fait apprécier quelque chose de différent de ce qui les précédait. La question « L’IA peut-elle vraiment innover dans l’art ? » va-t-elle étouffer toute création artistique humaine ?
Comme vous l’avez expliqué dans votre billet du 16 avril, La gauche l’IA et l’héritage des Lumières : un rendez vous manqué, l’impression générale c’est une véritable suspicion, peur et même quelquefois rejet vis à vis des nouvelles opportunités que peuvent offrir les nouvelles technologies. Peut-être est-ce dû à l’âge moyen des participants. Pêle-mêle dans leur ensemble, ils ont exprimé des craintes envers les réseaux sociaux (qui n’ont rien à voir avec l’IA proprement dite) qui provoqueraient une baisse générale du QI chez les jeunes générations, les emplois, les métiers supprimés, et l’étouffement de toute créativité par la suppression des droits d’auteur. Rien qui puisse réenchanter nos vies ! Tout au plus certains ont reconnu, notamment pour la médecine, un apport quelque peu positif pour la société.
Certains ont aussi souligné la consommation d’électricité comme un obstacle à la diffusion de l’IA. A été évoqué aussi le sort des petites mains qui y travaillent dans les pays les plus pauvres de la planète.
Une des modératrices a évoqué le Règlement européen sur l’IA du 13 juin 2024 paru au Journal Officiel de l’Union Européenne le 12 juillet suivant, mais pour déclarer qu’il était inapplicable : la Chine recherche, les USA investissent, l’Europe … règlemente !
Donc une véritable inquiétude sur le sujet a transpiré dans ces échanges.
« Cours camarade le vieux monde est derrière toi ! »
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Je ne partage pas ces opinions, et j’envie votre optimisme !
Prenez bien soin de vous !
Amicalement.
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