Le 14 novembre dernier je publiais ici un billet intitulé Chaque nouvelle annonce d’une nomination dans son futur gouvernement par M. Trump constitue une revanche tardive mais cinglante pour la défunte Union Soviétique et je n’hésite pas ce matin à recycler mon titre en « Chaque nouvelle mesure économique de M. Trump constitue une revanche tardive mais cinglante pour la défunte Union Soviétique ».
Dans ma chronique financière du Monde, le 10 septembre 2018, intitulée : « La présidence hors norme de Donald Trump », j’attirais l’attention sur le fait que
Le 24 juillet [1987], quelques jours après son retour [d’URSS], le magazine spécialisé dans le renseignement Executive Intelligence Review écrivait : « Les Soviétiques, entend-on dire, envisagent désormais avec davantage de sympathie une candidature à la présidentielle de Donald Trump, promoteur new-yorkais ayant amassé une fortune grâce à la spéculation immobilière. »
Soulignant aussi que la politique de M. Trump en matière de protectionnisme était déjà formulée par lui en cette année 1987 :
Le monde entier se moque de la classe politique américaine alors que nous assurons la protection de navires qui ne sont pas les nôtres, transportant du pétrole dont nous n’avons aucun besoin, destiné à des alliés qui ne nous aideront jamais en retour. Il est temps de mettre fin à nos énormes déficits en forçant le Japon à régler la note, ainsi que les autres nations en ayant les moyens.
L’effondrement des marchés boursiers qui résulte de la mise en application de cette politique, fait que la révolte gronde désormais du côté d’Elon Musk, de la rédaction du Wall Street Journal et de celle du Washington Post dont le patron, Jeff Bezos, fondateur d’Amazon, s’était pourtant aligné sur M. Trump de manière particulièrement servile. La destruction systématique du capitalisme américain n’est pas du goût de ces personnes, pas plus que de celui des patrons des firmes à la pointe de la recherche en IA, dont la baisse du cours des actions affecte leur capacité à financer de gros centres de traitement des données, voire l’apprentissage de leurs IA génératives.
Avec la baisse du prix du pétrole qui accompagne le spectre d’une récession à chaque jour plus probable, la Russie n’est pas en grosse forme non plus et c’est du coup sans surprise que l’on découvre que la seule nation bénéficiant de la destruction du capitalisme américain par les Américains eux-mêmes, c’est la Chine, dont le dirigeant, Xi Jinping, a encouragé sa nation dans la voie de l’indépendance économique, encore appelée « autarcie », dès son accession au pouvoir il y a douze ans déjà, le 14 mars 2013. Oui, la Chine a encore un petit souci à se faire du côté de son approvisionnement en cartes graphiques pour IA génératives, mais comme la capacité des États-Unis à défendre Taiwan s’effrite de jour en jour, Xi Jinping n’aura plus, un jour prochain, qu’à cueillir le fruit mûr.
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