Blog de Paul Jorion

9 réponses à “Xerfi Canal – En finir avec l’orgueil du genre humain, le 13 décembre 2024”

1. 

   Bruno GRALL

   23 décembre 2024 8h37

   C’est bien à la quatrième blessure narcissique infligée à l’humanité à laquelle nous assistons.
   – Blessure copernicienne (la terre n’est pas le centre de l’univers)
   – Blessure darwinienne (l’homme est un animal comme les autres)
   – Blessure psychanalitique (le ‘moi n’est pas le maître de la maison)
   Alors qu’on nous a fait croire que Dieu avait fait l’homme à son image !

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   1. 

      Grand-mère Michelle

      23 décembre 2024 11h22

      @Bruno GRALL

      Euh… L’homme (les êtres humains, en vérité) n’est pas « un animal comme les autres », car aucun animal, espèce ou individu, n’est comme les autres(biologiquement observé).
      Il faut donc dire « un animal parmi les autres ».
      (Voir aussi la blessure narcissique infligée au patriarcat « traditionnel », ancestral, au cours de ces dernières décennies, où les femmes( enfin, beaucoup d’entre elles) ont eu la possibilité d’accéder à toute la connaissance, et aux mêmes possibilités de communication que les hommes).

      « On » a tenté aussi de nous faire croire que l’orgueil est le pire péché « mortel », « capital », qui nous précipiterait en enfer, et que Adam et Ève ont été chassés du paradis pour avoir mangé le seul fruit défendu, celui de « l’arbre de la connaissance »… (Connaissance réservée à un dieu unique et éternel, omniscient et omnipotent… et surtout au Saint-Esprit, cette part de la Trinité chrétienne, qui semblerait inspirer la Singularité de l’IA selon Paul Jorion…)

      Pas étonnant que l’humanité, actuellement, s’irrite de l’irruption de ce qu’elle appelle le « wokisme », de ceux et celles, « éveillé-e-s », qui prétendent mieux savoir ce qui est juste(empreint de justesse).
      D’autant plus qu’ils/elles s’emploient principalement à défendre les minorités discriminées…

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   2. 

      BasicRabbit en autopsy

      23 décembre 2024 11h24

      @Bruno Grall

      Thom :

      « Les situations dynamiques régissant l’évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l’évolution de l’homme et des sociétés; l’emploi de vocables anthropomorphes en Physique est ainsi foncièrement justifié » ; (ce à quoi j’ai envie de rajouter : des espèces, des langues, des sciences, des religions, etc.) ;

      « En écrivant ces pages j’ai acquis une conviction; au cœur même du patrimoine génétique de notre espèce, au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme, des structures simulatrices de toutes les forces extérieures agissent, ou en attente, sont prêtes à se déployer quand ce deviendra nécessaire. La vieille image de l’Homme microcosme reflet du macrocosme garde toute sa valeur: qui connaît l’homme connaîtra l’univers. Dans cet essai d’une théorie générale des modèles, qu’ai-je fait d’autre, sinon de dégager et d’offrir à la conscience les prémisses d’une méthode que la vie semble avoir pratiquée dès son origine? »

      (Deux extraits de la conclusion de « Stabilité Structurelle et Morphogénèse » sous-titré « Essai d’une théorie générale des modèles »)

      Remarques :

      – Dans la dernière citation thomienne on voit apparaître -selon moi- l’opposition entre le « moi » extérieur/périphérique et le « moi » intérieur/central (-selon Thom- entre le « moi » prédateur et le « moi » proie?) : percevoir et être perçu…

      – Dans « Esquisse d’une Sémiophysique » sous-titré « Physique aristotélicienne* et théorie des catastrophes », Thom propose une nouvelle vision du monde -une nouvelle religion…- qu’il qualifie d’herméneutique : « Seule une métaphysique réaliste peut redonner du sens au monde ».

      – Pour moi l’IA a clairement choisi une approche démiurgique.

      * : Thom : « Les Livres II et III de la Physique d’Aristote constituent à mes yeux l’un des sommets de l’esprit humain. » (Il n’en dit pas autant de l’organon…)

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2. 

   Pascal

   23 décembre 2024 10h30

   Une question tout de même par rapport au titre : En finir avec l’orgueil du genre humain.
   En a-t-on véritablement fini avec l’orgueil du genre humain ou n’avons nous pas simplement transféré cet orgueil dans l’idée d’être les créateurs de la posthumanité, en nous considérant presque comme des dieux ?
   En finir avec l’orgueil humain ne serait il pas plutôt l’abandon de la compétition ?😉

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   1. 

      BasicRabbit en autopsy

      23 décembre 2024 11h38

      @Pascal (« en nous considérant presque comme des dieux ? »)

      Thom : « Selon de nombres philosophies Dieu est géomètre. Il serait peut-être plus logique de dire que le géomètre* est Dieu. » (je ne connais pas le contexte de cette citation)

      * : Avant de s’orienter nettement vers la philosophie (disons à partir du milieu des années 1970), Thom était initialement connu comme géomètre…

      Remarque : On trouve la différence de vision du monde entre Thom et Jorion à la page 192 de « Comment la vérité… » :

      pour Thom la Physique est une magie contrôlée par la géométrie, alors que pour Jorion la Physique est une magie contrôlée par les noms communs (je cite de mémoire).

      Chacun voit midi à sa porte…

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   2. 

      Grand-mère Michelle

      23 décembre 2024 12h06

      @Pascal

      Oui, titre surprenant, alors que dans ces pages, il est constamment proposé d’envisager la supériorité de l’intelligence artificielle sur l’intelligence humaine…
      …et alors qu’aucun consensus n’apparaît au sujet de la définition de « l’intelligence »(qui me semble trop souvent confondue avec les capacités d’accumulation de connaissances, de savoir)…

      Je viens d’écouter Bruno Colmant parler à la radio/RTBF de son nouveau livre « Une brûlante inquiétude », où il suggère, avec espoir, de recourir activement à « l’intelligence collective » pour « changer le monde »(projet qui demande de l’ambition et de la coopération, si pas de l’orgueil…).

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      1. 

         Pascal

         23 décembre 2024 12h14

         L’intelligence collective fait peur aux milliardaires mais pas une AGI bien bridée pour assurer la perpétuation du capitalisme !

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3. 

   Bruno GRALL

   23 décembre 2024 11h36

   @ Grand-mère Michelle

   C’est vrai, c’est peut être plus juste de dire : l’homme est un animal parmi les autres.
   Mais toutes ces blesssures nous sont infligés par la science.
   La domination patriarcale ne relève pas de découvertes scientifiques.
   Dans la mythologie grecque, c’est l’orgueil qui est sévèrement puni.

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   1. 

      Grand-mère Michelle

      23 décembre 2024 12h33

      @Bruno GRALL

      La domination patriarcale ne relève pas de découvertes scientifiques, mais ce sont des recherches scientifiques dans le domaine de la communication au-delà de l’espace et du temps qui permettent aux êtres humains de mieux connaître les mécanismes qui « président » à l’organisation de « la société », du « vivre ensemble » de ces animaux particuliers dotés de parole, de dextérité…et de guibolles(homo erectus).
      En ce sens, certes, on peut parler d’un « progrès » et d’une « révolution » numérique au moins aussi importante, décisive, que le furent celles de l’écriture et de l’imprimerie.

      Mais…peut-on s’enorgueillir de particularités, en somme « naturelles », qui découlent de notre évolution et ont contrecarré nos faiblesses?
      C’est déjà si extraordinaire, tout ce que nous pouvons faire en tant qu’êtres humains, pourquoi s’exciter à « dépasser nos limites »?

      Répondre

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