Los Angeles Times – La Californie interdit la date de péremption des aliments. Cela vous permettra-t-il d’économiser de l’argent sans vous rendre malade ?, le 4 décembre 2024

La Californie interdit la date de péremption des aliments. Cela vous permettra-t-il d’économiser de l’argent sans vous rendre malade ?

Par Sandra McDonald

4 décembre 2024

Une nouvelle loi californienne réglemente davantage les étiquettes de sécurité alimentaire et entrera en vigueur en 2026.

Les étiquettes « À consommer avant le… », utilisées par les supermarchés pour faciliter la rotation des stocks, seront interdites.

La mention « Meilleur si utilisé avant le… » indique la meilleure qualité des aliments, tandis que la mention « À consommer avant le… » indique la sécurité des aliments.

Vous voilà en train de vous hisser sur la pointe des pieds dans l’épicerie pour attraper le lait marqué de la date la plus récente sur l’étagère la plus haute. Cela vaut la peine, pensez-vous, d’acheter du lait qui restera frais plus longtemps.

Bien entendu, vous ne terminez pas le lait à cette date, et vous versez consciencieusement le reste dans l’évier le lendemain.

Mais cette étiquette « À consommer avant le… » n’indique pas quand votre lait sera périmé – elle sert à aider les épiciers à faire tourner leurs stocks. Votre lait était bon. Maintenant, vous êtes de retour dans le magasin, et vous devez payer pour en avoir plus.

À l’exception des préparations pour nourrissons, les étiquettes de date sur les aliments emballés ne sont pas réglementées ou exigées par le gouvernement fédéral, ce qui laisse aux fabricants et à l’État le soin de déterminer quelles étiquettes sont nécessaires. Une ancienne loi de l’État suggérait d’apposer des étiquettes de date sur les aliments afin d’aider les consommateurs à savoir quand leurs aliments sont périmés, au lieu d’utiliser des étiquettes de date de péremption qui prêtent à confusion et qui sont axées sur l’épicerie. Une nouvelle loi californienne les impose afin de réduire les déchets alimentaires produits par les Californiens – 6 millions de tonnes chaque année, selon le ministère de l’alimentation et de l’agriculture de l’État.

L’objectif du projet de loi 660, rédigé par Jacqui Irwin (D-Thousand Oaks), membre de l’assemblée, est d’uniformiser les étiquettes des produits alimentaires datés et de les rendre plus compréhensibles pour les consommateurs. Pour ce faire, les détaillants et les fabricants devront procéder à des changements, a déclaré Daniel Conway, vice-président des relations gouvernementales de l’Association des épiciers de Californie.

Entre le développement de nouveaux systèmes d’inventaire, le recyclage des employés et même la détermination des étiquettes qui doivent être ajustées, le changement ne peut se faire du jour au lendemain, a déclaré M. Conway. La loi entrera en vigueur le 1er juillet 2026, ce qui laisse environ un an et demi aux épiciers.

« Le fait de devoir se demander si notre nourriture est encore bonne est un problème auquel nous avons tous été confrontés. En renforçant les normes d’étiquetage et en réduisant ainsi le gaspillage alimentaire, AB 660 permettra aux consommateurs de garder leur argent dans leurs poches tout en aidant l’environnement et la planète », a déclaré Irwin dans un communiqué après l’adoption du projet de loi en commission.

Il existe plus de 50 phrases différentes dans les emballages alimentaires, ce qui rend difficile pour les consommateurs de savoir exactement ce que chaque étiquette signifie. C’est ce à quoi la loi espère remédier, selon Nina Sevilla, défenseur des systèmes alimentaires durables au Conseil de défense des ressources naturelles, l’un des sponsors du projet de loi.

Certaines étiquettes sont des acronymes pour des phrases plus longues, comme « PEB » pour « please enjoy by », « savourez s’il-vous-plaît avant le … » – une phrase absurde qu’Erica Parker, associée politique chez Californians Against Waste (Les Californiens contre le gaspillage), l’un des sponsors du projet de loi, a dit avoir vu une fois sur un paquet de tortillas.

Pire encore, ces 50 phrases ne sont pas utilisées de manière uniforme par les fabricants. Une étiquette « à consommer jusqu’au » peut indiquer la meilleure date pour la qualité d’un produit, mais peut avoir une autre signification sur un produit différent, selon Erica Parker.

« L’objectif final de l’AB 660 est de créer une cohérence dans les pratiques d’étiquetage des dates, réduisant ainsi la confusion des consommateurs et, par conséquent, le gaspillage alimentaire. Il s’agit de créer un système uniforme qui permette aux consommateurs de faire des choix éclairés sur les aliments qu’ils achètent et consomment », a déclaré M. Parker dans un courriel.

La nouvelle loi interdit aux produits alimentaires de porter des étiquettes indiquant la date limite de vente, ce qui peut inciter les gens à jeter des aliments qui sont encore bons. « Les dates de péremption sont généralement utilisées par les épiciers pour s’assurer de la bonne rotation des stocks, en particulier pour les produits laitiers, les viandes et les autres denrées périssables, et elles n’indiquent pas nécessairement quand les aliments peuvent être avariés.

La loi limite la plupart des étiquettes à deux options : une étiquette de qualité, « à consommer de préférence avant le », et une étiquette de sécurité, « à consommer avant le ».

La mention « à consommer de préférence avant le » indique une date à laquelle le produit risque de perdre de sa qualité, mais ne signifie pas qu’il est impropre à la consommation. C’est particulièrement vrai pour les produits qui ne se détériorent pas dans les rayons des magasins, comme l’eau en bouteille et les conserves, qui peuvent être consommés en toute sécurité pendant des années après leur date d’étiquetage s’ils ne sont pas ouverts et s’ils sont stockés correctement, a déclaré Teresa Murray, directrice de la surveillance des consommateurs du U.S. Public Interest Research Group (groupe de recherche d’intérêt public américain). Cette organisation s’efforce d’identifier et de traiter les questions d’intérêt public en matière de santé, de sécurité et de bien-être.

Mme Murray a déclaré que la nouvelle loi guiderait les consommateurs californiens dans la bonne direction, ajoutant qu’elle espérait qu’elle contribuerait à éduquer les consommateurs sur la signification réelle de ces étiquettes. Tout ce qui peut aider les consommateurs à ne plus jeter des aliments comestibles est une bonne chose, a-t-elle ajouté. Mme Murray recommande l’application FoodKeeper, développée par l’USDA, qui aide les utilisateurs à comprendre le stockage des aliments et à en avoir pour leur argent en évitant le gaspillage alimentaire. Elle est disponible en ligne ou sur les appareils Android et Apple en tant qu’application mobile.

Cela pourrait également aider les organisations à but non lucratif telles que les banques alimentaires à accepter davantage de denrées non périssables, a expliqué M. Murray. En effet, certaines banques alimentaires peuvent jeter ou refuser des conserves si elles sont proches de la date indiquée sur l’étiquette, sans se soucier de la signification réelle de cette date.

Les dates doivent être utilisées comme des lignes directrices, a déclaré Mme Sevilla. Pour la plupart des produits alimentaires, les consommateurs devraient utiliser leurs yeux et leur nez pour vérifier s’ils ont une coloration ou une odeur bizarre avant de les jeter.

L’AB 660 préconise l’apposition d’étiquettes de sécurité « À consommer avant le… » sur les produits susceptibles de se gâter rapidement, en remplacement de l’étiquette « À consommer de préférence avant le… », axée sur la qualité. Un produit qui pourrait être dangereux à consommer après la date indiquée sur l’étiquette devrait être emballé avec une date de péremption.

La nouvelle loi californienne n’est pas aussi sévère que celles d’autres États, comme la loi de Pennsylvanie sur l’étiquetage du lait, qui exige que la date limite de vente ne dépasse pas 17 jours après la pasteurisation du produit. La détérioration des aliments n’est pas aussi simple que de choisir un jour, a déclaré M. Murray, mais les étiquettes doivent être prises en compte lorsque vous vérifiez si vos produits sont encore bons ou s’ils doivent être jetés.

La nouvelle loi autorise également les épiceries à utiliser une étiquette « emballé le … » pour les aliments préparés, à condition qu’il y ait également un label de qualité ou de sécurité. La loi de l’État exempte certains produits, tels que les préparations pour nourrissons, les œufs, la bière et le vin, de l’obligation d’étiquetage propre à la Californie.

Sandra McDonald est stagiaire au sein du Fast Break Desk, l’équipe d’information de dernière minute du Los Angeles Times. Elle a grandi dans le centre-nord de la Floride, à une heure à peine au sud de l’université de Floride, où elle a étudié le journalisme et travaillé avec la station NPR locale, WUFT, et Fresh Take Florida, un service d’information axé sur la couverture de l’État et de la politique.

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25 réponses à “Los Angeles Times – La Californie interdit la date de péremption des aliments. Cela vous permettra-t-il d’économiser de l’argent sans vous rendre malade ?, le 4 décembre 2024”

  1. Avatar de Pascal
    Pascal

    Pour le « à consommer de préférence avant le », je veux bien. C’est comme ça que toutes les boîtes de chocolat de Noël vous disent qu’il est « préférable » de les consommer avant Pâques pour bien évidemment racheter des chocolats à Pâques.
    Mais j’espère qu’il laisse le « a consommer avant le » pour les produits frais…
    Zut, ça va encore faire chuter les productions alimentaires ! Et les dividendes alors, où est-ce qu’on va les trouver ?

  2. Avatar de Pascal
    Pascal

    Et mieux encore ! Faire soi même 😁
    https://youtube.com/watch?v=p-h3Kx4_6j4&feature=shared
    Bon appétit

    1. Avatar de CORLAY
      CORLAY

      Bonjour Pascal, c’est une excellente délicieuse idée, le chocolat. Il est vrai que ns pouvons faire beaucoup produits maison. Un autre détail, qui me vient à l’esprit, ce sont les contagions à la salmonelle et autre dans divers produits, pas souvent, mais cela arrive et cela rend bien malade. Isabelle

  3. Avatar de Ruiz
    Ruiz

    L’intérêt des DLC c’est aussi d’inciter les vendeurs à minorer le prix quelques jours avant la date limite pour écouler le stock et permettre quelques bonnes affaires et gains de pouvoir d’achat.
    Une bonne gestion permet d’ajuster les commandes en conséquence et le phénomène reste marginal.

    Les très bonnes affaires sont quand la même pratique est appliquée à des DLUO.

    En revanche si les chocolats de Noël sont encore consommables à Pâques, ils sont souvent moins bons.

    La meilleure stratégie consiste à les acheter et manger en janvier !

    Le couple DLUO DLC est très utilisable, l’essentiel pour les normes étant de ne pas changer trop souvent.

  4. Avatar de pierre guillemot
    pierre guillemot

    Dans un roman dont j’ai oublié le nom il y a une scène où le narrateur accompagne un des héros, châtelain et chef d’entreprise, chez le poissonnier. Après avoir choisi le repas de midi dans l’arrivage du matin, il ajoute « Et vous livrerez quelque chose de moins frais pour le personnel. » Au temps du roi-soleil, servir à table du poisson frais à Paris était un privilège de prince. François Vatel, officier de bouche du prince de Condé, se suicida à cause du retard de la marée de Boulogne, qui devait rouler jour et nuit pour atteindre à temps Chantilly le jour de la visite du Roi (21 avril 1671, en été ça ne se serait pas passé).

    Aujourd’hui l’idée que la fraîcheur marche avec la supériorité sociale s’appuie sur les dates. J’ai dîné chez une dame de gauche qui s’imposait un long trajet pour acheter ses produits frais au supermarché d’un quartier résidentiel cher ; elle était persuadée que celui de son quartier moins bien habité était approvisionné en produits proches de la limite parce que sa clientèle manquait de discernement.

    Il est donc logique que, sur le même support, la distinction contemporaine comporte un raisonnement rationnel sur la pérennité ou non des produits alimentaires. Au temps où j’étais Nantais, il y avait au marché de la Petite Hollande (le samedi, se tient-il encore ?) un étal de produits en pot ou en boîte, tous au delà de la date, avec des panonceaux éducatifs. Dans sa clientèle (dont moi), plus de gens éduqués que de prolétaires (ceux-là ne vont même pas au marché). Si je me souviens bien, il était situé côté amont, là où on trouve ce qui est cher et de qualité, et non côté aval, lieu des commerçants qui vendent bon marché à leurs coreligionaires les fruits et légumes à consommer le jour même et pas plus tard.

    L’article que je viens de lire, qui parle de ce qui se passe dans l’Etat le plus instruit, le plus éclairé, et le plus Démocrate, est tout à fait à sa place ici.

  5. Avatar de Hervey

    C’est surtout le sel et le sucre comme additif aux charcuteries, biscuits divers et plats préparés qui a des effets ravageurs sur la santé sans parler des pesticides et emballages plastiques plus insidieux.

    Mais un autre exemple pour vous rappeler les bonnes relations que l’on peut entretenir avec une IA au sujet des étiquettes. Questions/réponses.

    – Bonjour, vous devez savoir cela : J’ai souvent vu des étiquettes de péremption sur les pots de miel …
    Cependant je crois me rappeler que l’on a découvert lors de fouilles archéologique (vague souvenir) que l’on avait retrouver très bien conservé dans des pots du miel datant des pharaons. Ma question : est-ce que le miel que l’on achète en grandes surfaces dans les supermarchés a besoin d’une étiquette de péremption ?

    – Votre observation est tout à fait pertinente : le miel est connu pour être l’un des rares aliments qui peut se conserver presque indéfiniment dans des conditions appropriées. Effectivement, des pots de miel vieux de plusieurs milliers d’années, retrouvés dans des tombes égyptiennes, étaient encore comestibles.
    Pourquoi le miel peut-il durer si longtemps ?
    Le miel possède des propriétés naturelles qui en font un aliment très stable :
    1. Faible teneur en eau : Le miel est hygroscopique, ce qui signifie qu’il absorbe l’humidité de l’air, mais son faible taux d’eau le rend inhospitalier pour les bactéries et les moisissures.
    2. pH acide : Avec un pH d’environ 3,9, il empêche la prolifération des micro-organismes.
    3. Présence d’enzymes : Les abeilles ajoutent des enzymes comme le glucose oxydase, qui produit du peroxyde d’hydrogène, un agent antibactérien.
    4. Nature hermétique : Lorsqu’il est stocké correctement dans un contenant hermétique, il est protégé des contaminants extérieurs.
    Pourquoi y a-t-il une date de péremption sur les pots de miel ?
    En Europe, la législation oblige les fabricants à indiquer une date de durabilité minimale (DDM) sur tous les aliments emballés, y compris le miel. La DDM ne signifie pas que l’aliment devient impropre à la consommation après cette date, mais plutôt qu’il pourrait perdre certaines de ses qualités organoleptiques (goût, texture, odeur) ou ses propriétés physiques (cristallisation par exemple).
    Qu’en est-il du miel acheté en supermarché ?
    Le miel vendu en grande surface est généralement soumis à des traitements (chauffage, filtration) qui peuvent altérer ses propriétés naturelles. De plus, un pot mal refermé ou exposé à l’humidité pourrait se dégrader, bien que ce soit rare.
    Conclusion
    • Le miel n’a pas de “date limite” en soi, mais la DDM informe que, passé un certain délai, il pourrait ne pas être au maximum de sa qualité.
    • Si le miel est correctement stocké (au sec, à l’abri de la lumière et bien fermé), il peut être consommé bien après sa DDM sans danger.
    • La cristallisation est un phénomène naturel et non un signe de péremption. Elle peut être inversée en chauffant doucement le pot au bain-marie.
    Donc, même si ces étiquettes sont obligatoires, vous pouvez les considérer comme une formalité pour un produit aussi durable que le miel ! 😊

    – Mais alors, il y aurait donc un miel de mauvaise qualité, toléré à la vente pour on ne sait qu’elle raison mais avec en contre partie la nécessité de devoir impérativement en protéger le consommateur ?

    – Votre réflexion est très intéressante et touche un point sensible de la production alimentaire : la qualité du miel vendu en grande distribution peut effectivement varier considérablement en fonction de son origine, de son mode de production et des traitements qu’il a subis.
    Pourquoi y a-t-il des miels de “mauvaise qualité” ?
    1. Miels mélangés et chauffés : Beaucoup de miels industriels sont des mélanges provenant de différents pays (parfois même non spécifiés) et sont chauffés à haute température pour éviter la cristallisation. Ce processus détruit une partie des enzymes et des nutriments du miel, réduisant sa qualité.
    2. Présence d’additifs : Certains miels industriels contiennent des sirops de glucose ou de fructose ajoutés pour augmenter le volume, ce qui en fait un produit qui n’est plus entièrement naturel.
    3. Fraudes : Il existe des cas de miel “frelaté” (mélangé avec des substances non naturelles ou provenant d’abeilles nourries artificiellement avec du sirop de sucre), qui ne possède pas les propriétés du miel authentique.
    4. Réglementations laxistes : En Europe, la législation impose de mentionner l’origine du miel, mais pour les mélanges de plusieurs origines, une étiquette indiquant “mélange de miels originaires et non originaires de l’Union européenne” suffit. Cela rend difficile pour le consommateur de savoir exactement ce qu’il achète.
    Pourquoi impose-t-on une étiquette de péremption ?
    La réglementation, en partie, vise à protéger les consommateurs face à des produits de moindre qualité :
    • Rassurer sur la fraîcheur : Un miel de mauvaise qualité ou traité (par exemple, chauffé ou mélangé) peut voir ses propriétés altérées avec le temps (oxydation, séparation des phases).
    • Responsabiliser le fabricant : La date de durabilité minimale (DDM) sert de garantie : en cas de problème, le fabricant est tenu responsable si le produit est vendu après cette date.
    • Uniformisation légale : Les mêmes règles s’appliquent à tous les produits alimentaires, même pour des aliments comme le miel qui sont naturellement stables, afin de ne pas laisser de “vide juridique”.
    Comment reconnaître un miel de qualité ?
    Pour éviter les miels de mauvaise qualité, privilégiez :
    1. Les miels locaux : Achetez directement auprès d’apiculteurs de confiance, idéalement dans votre région.
    2. Les miels biologiques : Bien que le label bio ne soit pas une garantie absolue, il réduit le risque de fraude ou d’adultération.
    3. L’étiquette détaillée : Recherchez des informations précises sur l’origine et évitez les mentions vagues comme “mélange de miels”.
    4. La texture et la cristallisation : Le miel pur cristallise naturellement avec le temps. Si le miel reste liquide de façon permanente, il est possible qu’il ait été chauffé ou qu’il contienne des additifs.
    En conclusion
    Il est vrai que l’étiquette de péremption protège principalement contre les risques liés aux produits de moindre qualité. Pour le miel artisanal ou pur, cette mention est davantage une formalité qu’une nécessité. En revanche, pour le miel industriel, elle peut être un indicateur indirect de la fragilité d’un produit traité ou altéré.
    Si vous cherchez un miel d’excellente qualité, rien ne vaut le contact direct avec un apiculteur local ! 🐝🍯

    – 🙂

    1. Avatar de Hervey

      … et l’on peut poursuivre la discussion :

      Oui, mais dans de nombreuses régions, les apiculteurs (locaux) voient leur cheptels chutés soit par l’invasion de bourdons tueurs soit par le dépérissement des abeilles en lien avec les produits nocifs utilisés par l’agriculture intensive… Problème !

      Faites-en l’expérience !

    2. Avatar de Pascal
      Pascal

      C’est pareil, il y a l’apiculteur local qui produit et met en pot le miel de ses abeilles et il y a aussi celui qui ne fait que mettre en pot des miels qu’il a acheté à d’autres producteurs.
      Enfin, et j’ai découvert ça il n’y a pas longtemps, un ami grec m’a confié que certains apiculteurs mettaient du sucre (saccharose) dans les ruches pour augmenter leur production. Toujours rester vigilant.

    3. Avatar de François M
      François M

      Je connais bien les apiculteurs locaux, j’en suis un ! Amateur, et sans abeilles cette année pour cause de perte total l’hiver dernier (conséquence d’un dérèglement climatique, mais c’est un peu long à expliquer pourquoi).

      Juste avant d’aborder le sujet, il faut savoir qu’une ruche (format Dadant, format le plus utilisé) est composé d’un corps (la partie basse) et de hausses emboitables (la partie haute). Seul le corps reste l’hiver, les hausses sont utilisées pour la production et sont rajoutées au fur et à mesure des besoins. Puis retirés lorsque le miel est « mur », c’est à dire operculé. Il y a une « grille à reine » entre le corps et les hausses pour empêcher la reine de monter pondre dans la zone de production.
      Dans le corps, il y aura donc :
      – de la ponte (et des larves) d’abeilles ;
      – du miel ;
      – des réserves de pollen.
      Dans les hausses, il ne devrait y avoir que du miel.

      Oui, il y a de la fraude sur le miel.
      1) Les chinois notamment arrivent à synthétiser l’ensemble des sucres composant le miel (il y en a 7) en les mélangeant selon la bonne proportion. C’est « du miel » qui n’a pas vu une seule fois la bouche d’une abeille ! N’achetez jamais « du miel » peu cher provenant « d’Asie ». Ce n’est pas du miel !

      2) Certains apiculteurs professionnels importent du miel d’ailleurs (Europe de l’est, Amérique du sud, voire le faux miel de Chine) et font des mélanges dont il est impossible de tracer l’origine. Le plus gros professionnel français c’est la famille Michaud dans les Pyrénées (« Lune de miel », …) qui font beaucoup de mélange. Il parait qu’ils ont un labo qui analyse les miels importés pour éviter une partie des fraudes. Espérons. Tous n’en n’ont pas.

      3) Oui, il y a des apiculteurs qui rajoutent du sucre (sous forme de sirop) dans des nourrisseurs au dessus de la ruche alors que ça n’est pas utile. Ils peuvent le faire :
      – uniquement en début de saison, pour « booster » la colonie (augmentation de la ponte de la reine) afin qu’elle produise du vrai miel « pour l’apiculteur » et qu’elle utilise ce sirop pour la colonie. En effet, « les règles » de la profession exigent que le miel produit dans le corps de ruche reste pour la colonie, celui produit dans les hausses étant considéré comme du surplus récoltable.
      – pendant toute la saison, et donc ce sirop va se retrouver dans la production ;
      – en fin de saison, parce que l’apiculteur a pris aussi les réserves faites dans le corps de ruche en contradiction avec les règles ci-dessus (ces réserves sont pour les abeilles l’hiver).

      La seule fois où c’est utile, c’est en cas de famine (problèmes de météo ou absence de ressources florales). Perso, je ne nourris mes colonies que dans les cas extrêmes où elles n’ont plus rien, mais donc pas de miel de production, et même pas assez de miel pour elles l’hiver.

      Il y a d’autres « trafics » plus insidieux, par exemple de réduire la taille du corps de ruche. Ce qui a pour effet de limiter les réserves pour la colonie, et obliger les abeilles à les mettre dans les hausses. En général, ces gens vont aussi booster la colonie avec du sirop en début de saison, et redonner du sirop après la récolte pour les réserves d’hiver car tout à été pillé par l’apiculteur. Cependant, des réserves faites de sirop c’est de la mauvaise qualité pour les abeilles. Bien évidemment, je ne fais pas ça non plus.

      Il faut savoir que les abeilles vont d’abord essayer de remplir le corps de ruche, puis les hausses lorsque ce dernier est presque plein. Cependant en fonction des besoins en place dans le corps de ruche, par exemple lors d’une miellée où la reine va vouloir beaucoup pondre, les abeilles peuvent déménager le miel à l’étage. Si ce miel est du sirop de nourrissage de début de saison… on se retrouve avec du sirop dans la hausse.

      Il est évident qu’un sirop qui coûte peut-être 1€/l revendu 15€ ou 20€ le kg, c’est sans doute tentant pour beaucoup.

      Le label « bio » est important car il :
      – définit des règles de production respectueuses de l’abeille ;
      – impose un territoire « propre » sur 2 ou 3 (je ne sais plus) km de rayon. Prairies et forêts sont considérés comme des territoires « propres ».
      – impose surtout des traitements bio contre le varroa : les traitements contre le varroa en non bio sont toujours chimiques, normalement faits « hors production » (règle obligatoire), c’est-à-dire sans les hausses sur les ruches.

      Je fais « en bio » (et même plus, parce que je ne déménage pas mes ruches notamment, ce qui complique la production lorsque les paysans fauchent les champs tout autour de chez moi en même temps ! Je me retrouve avec une famine en juin / juillet !) sans ajout de sirop sauf danger de mort pour la colonie, ce qui limite grandement ma production …

      Hervey, ce ne sont pas les bourdons qui attaquent les ruches, mais les frelons asiatiques (cadeau de la mondialisation, sachant qu’un frelon « géant », autre tueur d’abeilles, vient d’arriver en Espagne du Sud, deuxième cadeau de la mondialisation). Enfin, troisième cadeau de la mondialisation, le varroa qui infecte maintenant toutes les colonies européennes, en les affaiblissant. Je dis « cadeau », parce que, dans les bilans « pour / contre » la mondialisation, on n’a jamais en coût les dégâts faits par les frelons ou le varroa sur l’apiculture !

      1. Avatar de Hervey

        @François M

        Oui, ChatGPT4o m’avait lui-aussi corrigé pour les bourdons tueurs d’abeilles.
        Merci pour votre retour d’expérience.
        On n’oubliera pas le travail de pollinisation des abeilles et autres.
        Cette année, pratiquement pas de récolte dans le jardin car pas d’abeilles dans le secteur.

        1. Avatar de François M
          François M

          Les meilleurs pollinisateurs sont les bourdons justement. Le « cul blanc » est le plus courant, bien que cette année je n’en ai pas vu beaucoup. La pluie continuelle de ce printemps y est sans doute pour quelque chose.

          1. Avatar de Hervey

            Pas de bourdons tueurs en Europe mais ils déciment des colonies d’abeilles en Amérique du Nord et transmettent localement de nouvelles maladies aux abeilles.

            Et si vous interrogez votre IA elle vous expliquera pourquoi le miel de Madagascar ou de Cuba sont réputés.

            1. Avatar de François M
              François M

              Pour Cuba, c’est également les cires d’abeilles qui sont réputées (pour en faire de nouveaux cadres), car il n’y a pas de pesticide du fait de l’embargo (et les ruches produisent beaucoup, étonnant non ?). En effet, les traitements chimiques anti-varroa et aussi contre d’autres parasites imprègnent les cires, au point que même les « cires bio » seraient parfois aussi contaminées. J’avoue que j’achète la cire en provenance de Cuba pour cette raison.

              Je suppose donc qu’il s’agit de la même raison pour le miel, et de même pour Madagascar (qui n’a peut-être pas d’embargo, mais qui est trop pauvre pour en acheter).

              J’ai tout bon ? (je n’ai pas – encore – d’IA à mes côtés, j’essaye de rester « pur » de ce côté là).

      2. Avatar de Maddalena Gilles
        Maddalena Gilles

        Petit aparté @ François M.

        J’ai trouvé très intéressant (passionnant et bien expliqué) votre intervention (vos) avec explications de l’apiculture.

        Ne sachant pas séparer votre texte du reste de l’article sur les « dates limites » —et de ses commentaires—, serait-il possible d’en avoir « copie » ?

        …et comme nous ne sommes pas censés communiquer nos coordonnées, comment fait-on dans ces cas-là —si vous le saviez ?
        …..nous n’allons tout de même pas embêter notre « hôte » pour ça ?

        Cordialement,
        G.M.

        1. Avatar de Ruiz
          Ruiz

          sélectioner, copier, coller

        2. Avatar de CloClo
          CloClo

          Pourtant avec un clique droit ou gauche maintenu avec souris ou trackpad ça met en surbrillance et on peut venir ensuite copier-coller le texte dans Word ou Note par exemple.

    4. Avatar de François M
      François M

      Un miel de qualité doit avoir, légalement, un taux d’humidité entre 18 et 20%, sinon il y a risque de fermentation (à priori même au dessus de 18,5 %). Pour cela, il faut qu’une grande partie du miel de la hausse ait été operculé par les abeilles (elles operculent le miel après l’avoir fait séché et lorsqu’il est donc, autour de 18%).

      Les apiculteurs professionnels n’attendent pas toujours l’operculation du miel (par exemple parce qu’ils veulent déménager la ruche et la mettre sous un autre environnement floral pour un autre type de miel). Ils vont donc se retrouver avec du miel trop humide, d’où à mon avis les opérations de « chauffe » de leur production. Et donc de perte de qualité.

      1. Avatar de CloClo
        CloClo

        Salut François M, je vois que tu es passé au miel en plus de la patate ! 😀

        C’est une excellente et délicieuse source d’énergie. Je me demande depuis combien de millions d’années le genre homo goûte à ce nectar de soleil concentré. Paraît que le « sucre » est une substance ultra addictive pire que n’importe quelle drogue, sinon je ne capte le concept de la piqûre pour la douceur… 😉

        1. Avatar de François M
          François M

          Oui, le sucre est addictif. Le (bon) miel aussi du coup !

          Il parait qu’au bout de la cinquantième piqure, on ne sent plus grand chose. Je dois en être au tiers, j’ai encore le temps de voir !

          1. Avatar de CloClo
            CloClo

            Ou alors on meurt …

            1. Avatar de François M
              François M

              Un détail de l’Histoire …

  6. Avatar de Mango
    Mango

    Cette mesure peut être considérée comme une bonne pratique.
    Des réglementations similaires pourraient être introduites dans d’autres pays afin de réduire la confusion des consommateurs et le gaspillage alimentaire.
    La mise en œuvre réussie de cette législation sensibilisera les services de sécurité alimentaire et les consommateurs à l’importance de l’étiquetage des denrées alimentaires.
    Face à la demande croissante des consommateurs, les fabricants et les distributeurs de denrées alimentaires pourraient également envisager d’améliorer l’étiquetage.
    Outre l’amélioration de l’étiquetage, quelles sont les autres approches innovantes nécessaires pour réduire le gaspillage alimentaire ?

  7. Avatar de Vincent Rey
    Vincent Rey

    En mémoire de mon oncle, qui une fois en ouvrant un yahourt (il était chirugien) avait déclaré : « ce yahourt est plus aseptisé que ma salle d’op. » J’ai pu le vérifier en consommant un yaourt 6 mois dans mon frigo, il était excellent…

  8. Avatar de Nialoo
    Nialoo

    Je me demande quand même ce que la cocotte-minute des Champs Phlégréens est en train de nous préparer. Je pensais que c’était en train de se calmer, mais finalement, la montée du sol continue avec son lot de séismes, et on a même dépassé la hauteur de la crise de 1984.

    https://sciencepost.fr/en-italie-supervolcan-le-plus-dangereux-europe-inquiete-population

    L’histoire nous enseigne que les ruptures dans celle-ci ne sont généralement pas la cause d’une seule chose. Ça serait quand même pas de bol qu’un ‘supervolcan’ entre en éruption en Europe dans un contexte de décomposition mondiale.

  9. Avatar de Khanard
    Khanard

    Pendant que les uns et les autres batifolent avec les grenouilles de bénitier d’autres s’activent pour mettre le feu à ce qui reste de démocratie .

    https://information.tv5monde.com/international/argentine-premiere-messe-conservatrice-pour-lultraliberal-milei-2751440

    Tout le reste n’est qu’écume , comme la brume d’un beau matin d’été qui s’évapore avec le premier chant des hirondelles .

    Je ne savais pas où mettre cette info quoique….il y a des dates limites de consommation d’idées nauséabondes qui ont la vie dure

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