Le 3 décembre 2024, la promulgation de la loi martiale par le président Yoon Suk-yeol a constitué une déclaration de guerre totale contre les libertés civiles sud-coréennes – un acte extrême sapant gravement les fondements même de la démocratie dans le pays.
Aujourd’hui, la Corée du Sud est un pays dont le revenu individuel moyen est de 34 000 euros et qui compte plus de 50 millions d’habitants. En 2023, l’International Institute for Management Development l’a classée au 5e rang en matière de compétitivité mondiale et le FMI au 10e rang pour ce qui est du PIB. Malgré ces progrès, l’imposition de la loi martiale rappelle le cauchemar lors du soulèvement démocratique de Gwangju contre la loi martiale en 1980.
Le président Yoon a construit sa carrière politique sur des enquêtes concernant la corruption et la politique chamanique de l’ancienne présidente Park Geun-hye, et a remporté la présidence grâce à ces enquêtes. Il a toutefois été accusé d’abuser du pouvoir de la même manière que les présidents précédents et de représenter une menace pour les principes démocratiques.
Des controverses telles que la manipulation du cours des actions par son épouse, les falsifications de son parcours universitaire, la corruption et la politique chamanique menacent les fondements démocratiques, et la façon dont le président, ancien procureur, les contrôle et évite de rendre des comptes, trahissent un mépris flagrant de l’État de droit. En particulier, l’imposition de la loi martiale pour prévenir sa propre destitution, est totalement inacceptable dans une démocratie.
Le contenu de la proclamation (n° 1) émise pour la promulgation de la loi martiale est choquant. Interdire toutes les activités politiques, y compris l’Assemblée nationale et les conseils locaux, les partis politiques et les associations politiques, les rassemblements et les manifestations, et contrôler les médias et les publications équivaut à déclarer que la démocratie est abolie. C’est encore plus alarmant si l’on compare avec la Corée du Nord. Alors que la Corée du Nord maintient une dictature pure et simple, la Corée du Sud s’engageait sur la voie de mesures répressives similaires. Plus qu’un abus de pouvoir politique, il s’agit d’une violation des libertés et des droits fondamentaux des citoyens.
Heureusement, à 1 heure du matin, heure locale, le 4 décembre, le président de l’Assemblée nationale a déposé une résolution demandant la levée de la loi martiale.
En réponse, des troupes armées et des policiers ont pénétré dans l’Assemblée nationale et ont tenté de la perturber, mais environ 4 000 citoyens les en ont empêchés, et la résolution a été adoptée, les 190 députés des deux partis votant en sa faveur.
À 4h27, heure locale, le Président a annoncé qu’il avait accepté la demande de l’Assemblée nationale de lever la loi martiale et qu’il avait demandé aux troupes de se retirer.
Si cette annonce marque un point important dans le rétablissement de la démocratie, elle souligne également que le Président s’est engagé dans la voie de sa propre destitution. Bien que la situation en Corée du Sud durant la journée du 4, succédant à une imposition de la loi martiale, suivie de sa levée, soit imprévisible, l’opinion publique et la sphère politique, suivront la situation avec attention.
Le fait que la Corée du Sud ait élu un tel président est révélateur de certains traits de sa société et rappelle les imperfections de la démocratie là-bas. Le fait que cette situation soit en grande partie due à l’apathie du public et à son ignorance en matière de politique constitue en soi un problème grave.
Des événements comme ceux-ci foulent au pied l’état de droit et les processus démocratiques et menacent le droit des personnes. Les Coréens ne peuvent pas rester silencieux face à cette situation et, en tant que citoyens, ils doivent réagir avec détermination pour protéger leur droits et faire respecter les principes démocratiques.
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