États-Unis : Comment une démocratie peut se défaire par effet cliquet

Le procureur Jack Smith a mis un terme à la Commission spéciale enquêtant sur le coup d’État manqué du 6 janvier 2020. Le commanditaire de l’insurrection n’aura pas été inquiété, mieux : il aura été réélu le plus légalement du monde. Le tapis rouge aura été déroulé devant l’un des pires présidents des États-Unis (parmi les 5 plus mauvais selon une majorité absolue d’historiens) par la Cour Suprême qui l’a exonéré de la quasi-totalité de ses exactions avant, pendant, et après sa présidence de 2016 à 2020.

Le recrutement de la Cour Suprême des États-Unis par un mécanisme à cliquet la conduisant à glisser toujours davantage à droite aura constitué la bombe à retardement qui déboucherait un jour ou l’autre sur une Amérique fasciste, sinon en suivant un processus authentiquement démocratique, du moins un processus authentiquement légal comme une élection présidentielle qu’il gagna à la fois selon le vote complexe des collèges électoraux (electoral college) et celui du vote majoritaire (popular vote).

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2 réponses à “États-Unis : Comment une démocratie peut se défaire par effet cliquet

  1. Avatar de Garorock
    Garorock

    Pour écrire votre livre, vous avez écouté des heures et des heures du podcast de Steve Bannon… Qu’y avez-vous appris ?

    Naomi Klein : Je me suis forcée à réécouter son podcast après la victoire de Trump, et c’était vraiment difficile : lui et ses auditeurs sont gonflés à bloc. Je pense qu’il est essentiel d’écouter ce qui se dit là en ce moment, parce que, comme le dit le titre de son podcast, c’est une War Room, un lieu où ils planifient les prochaines étapes de leur conquête du pays.
    Ils anticipent déjà les résistances auxquelles ils vont devoir faire face et imaginent les contre-stratégies à mettre en place. Mais ils sont surtout focalisés sur ceux qu’ils nomment les « Rhinos », c’est-à-dire les républicains de la vieille garde qui tenteraient d’édulcorer leur programme radical.

    C’est particulièrement sensible sur la question des migrants. Ils craignent que ces républicains ne poussent Trump à n’expulser que les personnes qui ont un casier judiciaire. Mais pour Bannon et ses intervenants, tous ceux qui sont aujourd’hui sans papiers doivent être expulsés manu militari.

    Il faut comprendre que les expulsions constituent un programme économique. Nous avons mal compris cette focalisation sur cette question, en sous-estimant la manière dont Trump en a fait un pivot de sa politique pour l’emploi.

    Les démocrates ont traité cela avec dédain, en jugeant que personne ne voudrait prendre les emplois occupés aujourd’hui par les migrants, et se sont moqués. Mais beaucoup d’électeurs et d’électrices de Trump, inquiets pour leur travail ou leur niveau de vie, ont adhéré à cette idée qui consiste à penser les expulsions comme une forme de redistribution.

    Il faut se souvenir que, pendant le IIIe Reich, la confiscation des biens juifs avait été annoncée comme une forme de redistribution des richesses en faveur de la classe ouvrière allemande. On a complètement raté cette dimension économique de l’obsession de Trump pour les déportations, et on a cru pouvoir confronter un adversaire politique juste en se moquant de ses propositions. Cela a été une erreur fondamentale.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/251124/naomi-klein-meme-un-film-dystopique-n-aurait-pas-pu-imaginer-le-scenario-qui-s-ecrit-aux-etats-unis

    1. Avatar de CloClo
      CloClo

      Salut Garorock ! Ca farte amigo ? Cool alors ! (Ouias je réponds tout seul à mes questions ça évite les soucis)

      Dans cette vidéo de ce Youtubeur, très intéressante et valant le détour, et en plus la tonalité est attrayante (malgré le sujet…) on comprend pas mal de chose en particulier sur l’inutilité constaté des expulsions massives d’immigrés dans plusieurs périodes historiques dont celle déjà vu en 1929 aux USA en grandes ampleurs :

      https://youtu.be/ReQzu4NHS4Q?feature=shared

      Voir à « 1:11:41 Conséquences ? » en particulier …

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