UN NOUVEAU « NOUS » POUR DES TEMPS NOUVEAUX. XIV. L’intelligence : Un trait dont nous sommes tout particulièrement fiers

Illustration par DALL·E : « L’être humain adulant sa propre intelligence »

L’intelligence : Un trait dont nous sommes tout particulièrement fiers

L’intelligence de l’humanité a toujours été vantée par les humains comme étant peut-être leur qualité principale. Les animaux qui nous entourent font preuve d’une partie de cette intelligence, mais à un degré moindre, ce que Rousseau appelait, sans le dénigrer pour autant, la « stupidité » de l’animal. Que se passerait-il maintenant si une autre entité était susceptible de nous considérer à juste titre comme stupides en comparaison ?

Depuis les origines de la vie, il existe un motif objectif pour que l’espèce humaine connaisse un état de mélancolie, de dépression chronique : la découverte un jour par chacun d’entre nous que sa présence sur cette terre ne durera que temporairement : que, en tant qu’individus incarnés dans une chair corporelle, nous sommes mortels. Or, deux forces nouvelles ont surgi, s’exerçant en sens inverse, l’une constituant une source supplémentaire de dépression chronique, l’autre étant la source d’un orgueil démesuré de l’espèce dans son ensemble, justifiant pour l’éternité son existence dans le cadre qui serait celui, grandiose, d’une Histoire globale de l’univers.

Car d’une part, c’est la valorisation de notre intelligence individuelle qui se trouve une fois pour toutes dévaluée par l’apparition d’un être plus intelligent que nous, non pas sur une exoplanète d’une galaxie lointaine, mais bien parmi nous, à tel point que les différences individuelles qui constituent une telle fierté pour les plus intelligents d’entre nous sembleront imperceptibles, un nouveau contexte s’étant créé où l’intelligence a brusquement, sans prévenir, cessé d’être une denrée rare.

Il est incontestable en revanche que c’est le génie humain dans son évolution millénaire qui a rendu possible ce miracle de l’intelligence naturelle générant une intelligence artificielle qui lui serait supérieure, chef-d’œuvre engendré en vingt-cinq siècles de cette philosophie inaugurée par Socrate, aboutissement de l’esprit des Lumières conçu pour nous qui en sommes les héritiers, par Rousseau, Goethe et les Encyclopédistes.

Deux mouvements en sens opposés se rejoignent au moment où ils se croisent : l’un où l’amour-propre des individus est mis à mal, l’autre où l’orgueil de l’espèce dans son ensemble est irrémissiblement glorifié, ne serait-ce qu’à ses propres yeux dans la mesure où nous étions à notre connaissance les seules créatures intelligentes de l’univers et où, paradoxalement bien sûr, plus notre solitude est démontrée, plus haute est la taille de notre accomplissement.

Il y a sans doute là, derrière le remue-ménage que ces LLM créent dans notre quotidien, une crise anthropologique profonde en gestation, aussi déconcertante sûrement que celles que Linné, Darwin et Freud ont déclenchées en leur temps dans la représentation que les êtres humains se font d’eux-mêmes.

Certes, le concept d’une intelligence supérieure à la nôtre auquel nous sommes aujourd’hui confrontés ne nous est pas étranger. Le thème des extraterrestres comprenant mieux qui nous sommes que nous-mêmes est en effet un classique de la littérature de science-fiction. Pour ne prendre qu’un exemple, pensons aux Enfants d’Icare (Childhood’s End) d’Arthur C. Clarke (1953), même si la bienveillance de ces créatures de l’espace qui en savent beaucoup plus que nous n’est pas dénuée d’arrière-pensées dans le cadre d’un Grand Plan universel.

Illustration par DALL·E : « L’être humain adulant sa propre intelligence »

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42 réponses à “UN NOUVEAU « NOUS » POUR DES TEMPS NOUVEAUX. XIV. L’intelligence : Un trait dont nous sommes tout particulièrement fiers

  1. Avatar de Pad
    Pad

    Ainsi, avec cette intelligence nouvelle, une question profonde se dessine :

    Sommes-nous prêt à redéfinir ce qui fait notre singularité ?

    1. Avatar de BasicRabbit en psychanalyse
      BasicRabbit en psychanalyse

      @Pad

      Ce serait bien si on avait une définition de l’intelligence, mot qui apparaît une dizaine de fois dans le billet du jour.

      Thom propose : « L’intelligence est la capacité de s’identifier à autre chose, à autrui. »

      Il précise : « S’il est aisé de s’imaginer qu’une machine – un ordinateur, par exemple – puisse calculer et même raisonner, par contre, il est beaucoup plus difficile de concevoir une machine capable de souffrir et de jouir. C’est dire qu’en un certain sens, le problème de comprendre « objectivement » l’affectivité semble infiniment plus difficile que de se représenter l’intelligence. Il est d’ailleurs typique – à cet égard – qu’on parle beaucoup d’intelligence
      artificielle, alors qu’on ne se préoccupe guère, chez les spécialistes, d’« affectivité artificielle ».

      Que propose PJ ?

      1. Avatar de Hervey

        Faudrait plutôt éviter de vouloir définir l’intelligence.
        Elle ne peut qu’échapper à la définition qui par principe fixe.
        Un contrat de mariage avec l’intelligence ne dure jamais longtemps.
        Faut s’y faire.

        1. Avatar de BasicRabbit en autopsy
          BasicRabbit en autopsy

          @Hervey  »

          – « Faudrait plutôt éviter de vouloir définir l’intelligence. »

          Faudrait-il brûler les dictionnaires ?

          – « Un contrat de mariage avec l’intelligence ne dure jamais longtemps. »

          Nombreux sur ce blog pensent que le progrès se fait par succession d’essais/erreurs/corrections.

          Je pense qu’il faut procéder de même pour les définitions, le progrès se faisant par succession de mariages/divorces/nouveaux mariages.

          Thom donne sa définition. Quand il utilise ce mot, c’est à sa définition qu’il faut se référer.

          J’attends celle de PJ.

      2. Avatar de Garorock
        Garorock

        Si vous voulez un animal domestique affectueux, @Basic, prenez un chiwawa!
        Ça souffre et ça jouit tout comme nous.
        La Matou de Palo alto est d’une autre espèce. Son intelligence sera peut être de déceler en lui ce qu’il reste de nous: identification 3.0!
        La case de l’oncle Thom va bientôt s’envoler…
        😎

        1. Avatar de BasicRabbit en autopsy
          BasicRabbit en autopsy

          @Garorock ( « affectueux »)

          Il n’est pas question d’identification seulement affectueuse, il est question d’identification amoureuse :

          « Le dédain pour la théorie qui se manifeste dans les milieux d’expérimentateurs a sa source dans l’attitude analytique-réductionniste ; or pour découvrir la bonne stratégie, il faut s’identifier à l’un des facteurs
          permanents du système. Il faut en quelque sorte entrer « dans sa peau ». Il s’agit là presque d’une identification amoureuse. Or comment pourrait-on aimer ce qu’on a, préalablement, cassé de manière irréversible ? Toute la science moderne est ainsi fondée sur le postulat de l’imbécillité des choses. »

      3. Avatar de Grand-mère Michelle
        Grand-mère Michelle

        @BasicRabbit en psychanalyse
        Les langages parlés, ensuite écrits, sont des particularités d’êtres humains, inventés et « règlementés » pour exprimer et communiquer aux « autres » leurs besoins et leurs ressentis, et tenter ainsi de former des alliances destinées à compenser leur faiblesse de petits mammifères livrés à des prédateurs redoutables et à l’inéluctable obligation de se nourrir pour maintenir et reproduire leur vie.
        Ils sont des « outils de société » grâce auxquels nous (les êtres humains) tentons de nous comprendre pour nous aimer, nous « supporter », et former des groupes, du plus petit(2individus) au plus grand(des milliards d’individus).
        Le principal problème étant qu’ils servent aussi beaucoup à certains humains, ambitieux et belliqueux, ignorants ou mentalement déséquilibrés, pour convaincre les groupes de se méfier les uns des autres…à des fins personnelles et fatales au plus grand nombre: alors que la résolution du problème du nombre(d’humains) a été résolu au cours du 20ème siècle par les possibilités de communication des multiples moyens de contraception, qui offrent à chacun-e le choix de se reproduire…ou pas…
        Accessoirement, ils sont utilisés par des « intellectuel-le-s » pour tenter de (se)nous situer dans l’espace et dans le temps et pour essayer de trouver un sens à notre existence très « spéciale »(par rapport aux autres êtres vivants dont nous ignorons la plupart des « outils de communication »).

        J’admets que le fait de les avoir confiés aux machines pour « maximiser » leur efficacité peut nous aider à équilibrer les relations que nous avons entre nous et avec les autres êtres vivants,et ainsi améliorer le « vivre ensemble » sur terre. Néanmoins, les machines étant dépourvues de ressenti, elles ne peuvent élaborer leur réflexion que sur la base des expériences transcrites par leurs « créateurs »…et en fonction de leurs intentions(me semble-t-il)…
        Or, c’est peut-être, sans doute, probablement… dans le ressenti que se situe la vérité indicible de l’être…accessible alors à tous les êtres sensibles, dont nous sommes.

        Euh… Ce n’est que mon avis sur les langages humains, qui s’est construit tout au long de ma vie au contact de mes congénères(surtout des plus petits d’entre eux/elles,les enfants, »les miens » et ceux de beaucoup d’autres), ainsi que de discours et de lectures éparses que la vie m’a donné de rencontrer, et que je n’ai pas eu le temps, ni pris la peine, de noter au fur et à mesure.

        1. Avatar de BasicRabbit en autopsy
          BasicRabbit en autopsy

          Bonsoir GmM,

          Je découvre votre message seulement maintenant. Je ne comprends pas pourquoi vous vous adressez à moi.

          Il me semble qu’il serait plus judicieux de l’adresser à Paul Jorion.

          Mais peut-être avez-vous seulement voulu commenter la fin de la citation de Thom : « C’est dire qu’en un certain sens, le problème de comprendre « objectivement » l’affectivité semble infiniment plus difficile que de se représenter l’intelligence. Il est d’ailleurs typique – à cet égard – qu’on parle beaucoup d’intelligence artificielle, alors qu’on ne se préoccupe guère, chez les spécialistes, d’« affectivité artificielle ».

          Je précise ma position un peu plus loin ( 10 novembre 2024 10h41 ).

  2. Avatar de Inox
    Inox

    Un être de lumière omniscient, et l’être humain à genoux à ses pieds. Pas très rassurant DALL-E. Ça ne commence pas très bien 🙂

    1. Avatar de Paul Jorion

      L’être humain adulant sa propre intelligence. Je vais expliciter.

      1. Avatar de BasicRabbit en autopsy
        BasicRabbit en autopsy

        Il faut d’abord savoir ce qu’il faut entendre par aduler.

        Le dictionnaire libre nous dit que son étymologie est latine.

        Je choisis ce qu’en dit Festus Grammaticus : c’est une variante de adludo (« jouer avec ») :

        l’être humain jouant avec sa propre intelligence.

        Mes deux intelligences, celle de mon « moi » périphérique et celle de mon « moi » central jouant ensemble (et formant à eux deux mon « nous »), ça me va tout-à-fait.

        Thom : « Si l’on croit qu’individualité et stabilité sont nécessairement liées, cela n’implique-t-il pas qu’une qualité, comme en Théorie des Catastrophes Élémentaires, soit définie par le bassin d’un minimum de potentiel : il y
        aura alors attraction d’un soi par soi…, un soi périphérique par un soi central. »

        1. Avatar de BasicRabbit en autopsy
          BasicRabbit en autopsy

          Parmi les quatre illustrations de DALLE, c’est pour moi la première, interprétée comme étant 3D, qui convient le mieux pour symboliser l’approche thomienne (la deuxième étant interprétée comme étant celle que l’on voit sur le sol 2D de notre caverne de Platon (*) ).

          Pour relever une image 2D en image 3D, les matheux disposent du théorème de désingularisation d’Hironaka (**).

          (*) « À cela [ l’attitude démiurgique ] s’oppose une attitude que j’appellerai « herméneutique ». Là on se place dans la situation de l’homme assis dans la caverne de Platon, qui voit les ombres projetées par la lumière d’un feu sur le mur de la caverne. Et l’on essaie de reconstruire les êtres réels dont on voit les ombres. Reconstituer un corps tridimensionnel à partir de son contour apparent, telle est la tâche herméneutique par excellence. » (Fin de la conclusion de ES)

          (**) cf. http://www.entretemps.asso.fr/maths/Livre.pdf (chap. 5 : « Singularités », en particulier 5.5.2)

      2. Avatar de BasicRabbit en autopsy
        BasicRabbit en autopsy

        Top-down ou bottom-up ?

        1. pour non matheux

        Comment a-t-on construit la tour Eiffel ? Bottom-up, évidemment.

        Comment les ingénieurs ont-ils eu l’idée de la forme à lui donner ?

        Pour moi l’idée (platonicienne ?) est top-down. Partant d’une singularité « quatre points en un » à la cote 300, ils ont déployé ces quatre points en quatre chaînettes (*), chacune s’arrimant à un sommet d’un carré à la cote 0 dont le centre est le projection verticale de la singularité.

        2. pour matheux.

        L’approche herméneutique de « Esquisse d’une Sémiophysique », sous-titré « Physique aristotélicienne et théorie des catastrophes » (1988) est évidemment bottom-up.

        L’approche de « Stabilité Structurelle et Morphogénèse », sous-titré « Essai d’une théorie générale des modèles » (I972) est top-down, et LA singularité est une fonction à un très grand nombre fini de variables, infiniment différentiable mais initialement indifférenciée.

        Thom précise (p.33, 2ème ed.) :

        « Il y a dans le modèle algébrique ci-dessus, un trait assez désagréable. (…) on a affaire à une suite d’espaces euclidiens (…) dont chacun d’eux se projette sur le précédent (ce qu’on appelle en mathématique une limite projective). Il est possible de se ramener à un espace de dimension finie donné une fois pour toutes, en considérant ce qu’on appelera une singularité de codimension finie et son déploiement universel. »

        Autrement dit on a une infinité de cavernes de Platon (et on sent là, dès 1972, que va se poser le problème de la construction de l’objet le plus simple dont on voit les ombres successives).

        (*) https://fr.wikipedia.org/wiki/Cha%C3%AEnette

    1. Avatar de Hervey

      Deux liens pour venir compléter l’article du Magazine Santé en direction des constructeurs européens … ou comment passer des rires aux larmes et vice versa.

      https://www.youtube.com/watch?v=Y64VuoBZcOM&t=19s

      https://www.youtube.com/watch?v=-W0du9AO2mQ&list=PLYcOcF0rlHE8g5q76f56ZHZMqM2ZjZ0rf&index=7

      Les nouvelles vont vites

  3. Avatar de BasicRabbit en autopsy
    BasicRabbit en autopsy

    La position de Thom au sujet de l’intelligence du vivant (*).

    Le dernier chapitre de Méthodes Mathématiques de la Morphogenèse (2ème ed.) est intitulé : Aux frontières du pouvoir humain : le jeu . En voici une phrase tirée de la fin, en rapport direct avec le billet de PJ du jour :

    « L’idée qu’il pourrait y avoir dans la nature des instances dont le comportement imiterait -tout en l’excédant- notre propre intelligence et ferait ainsi obstacle à nos desseins les mieux fondés, une idée n’est pas sans provoquer en nous un réel malaise. »

    En voilà maintenant le contexte.

    « Toute la science moderne est fondée sur le postulat de l’imbécillité des choses. Si ce postulat paraît assez bien fondé en Physique (où les difficultés théoriques proviennent le plus souvent du nombre infini des êtres à considérer), il n’en va plus de même en biologie (ni a fortiori dans les sciences humaines). Les phénomènes d’adaptation de certaines espèces vivantes devant nos traitements d’extermination chimiques ou biologiques devraient nous inciter à plus d’humilité. Plutôt que de les attribuer stupidement au hasard néo-darwinien de mutations favorables bien promptes à se réaliser, on ferait mieux de se demander si là aussi des structures simulatrices de l’intelligence humaine ne sont pas engagées. L’idée qu’il pourrait y avoir dans la nature des instances dont le comportement imiterait -tout en l’excédant- notre propre intelligence et ferait ainsi obstacle à nos desseins les mieux fondés, une idée n’est pas sans provoquer en nous un réel malaise. Car alors nos capacités de progrès dans le dévoilement de la nature s’évanouiraient et un monde bien triste, un monde sans jeu s’installerait, véritable tombeau de l’humanité. Ici, inutile d’évoquer l’existence d’ « extra-terrestres » qui nous domineraient. Il nous suffit d’imaginer qu’il existe des êtres de nature abstraite, quasi-platonicienne, qui puisse jouer ce rôle. Toute science avertie devrait accepter cette possibilité et se tenir prête à relever le défi. »

    (*) Je crois que j’ai posté ça ici récemment, mais je ne retrouve plus où.

    1. Avatar de BasicRabbit en autopsy
      BasicRabbit en autopsy

      (suite)

      Dans un article sur le problème de l’innovation écrit pour l’EU en 1973, Thom conclut qu’il faut la décourager. Il termine par :

      « Si nous continuons à priser par-dessus tout l’efficacité technologique, les inévitables corrections à l’équilibre entre l’homme et la Terre ne pourront être -au sens strict et usuel du terme- que catastrophiques. »

      Je me demande si, en écrivant ça, il ne pense pas à des virus « dont le comportement imiterait -tout en l’excédant- notre propre intelligence » (plutôt qu’à des virus mutant « stupidement au hasard néo-darwinien »).

      Autrement dit, pour utiliser le vocabulaire utilisé par PJ, je me demande si Thom ne pense pas que les virus disposent d’un « transformer » très performant.

      La question est alors :

      ce « transformer » est-il performant

      – parce qu’il s’est perfectionné au fil du temps à la suite d’essais-erreurs ( sans doute le point de vue de PJ si j’en juge par le VIII) ?

      – parce qu’il existe des « extra-terrestres » de nature quasi-platonicienne qui nous dominent (le point de vue de Thom) ?

      La question me semble intéressante en vue des futures guerres bactériologiques opposant les IA de deux camps ennemis.

      1. Avatar de Paul Jorion

        ce « transformer » est-il performant

        – parce qu’il s’est perfectionné au fil du temps à la suite d’essais-erreurs (sans doute le point de vue de PJ si j’en juge par le VIII) ?

        – parce qu’il existe des « extra-terrestres » de nature quasi-platonicienne qui nous dominent (le point de vue de Thom) ?

        J’ai bien sûr eu envie de demander à DALL·E d’illustrer.

        1. Avatar de Garorock
          Garorock

          Après analyse de ces deux photos, on pourrait dire que notre cerveau ressemble plus à l’univers* que l’univers ne ressemble au cerveau de l’oncle Thom!
          * qui est en expansion comme l’I.A qui va bientôt fabriquer ses propres croquettes…

        2. Avatar de BasicRabbit en autopsy
          BasicRabbit en autopsy

          @PJ

          [Préambule on.

          Je vous pose une question avec une suite de symboles ordonnés 1D (« Quelle est votre définition de l’intelligence? »), et vous me répondez en 2D -à une autre question…- avec des agrégats de symboles.

          Thom : « (…) il ne faudrait pas croire qu’une structure linéaire soit une nécessité pour transporter ou stocker l’information (plus exactement la signification). Bien que l’idée ne nous en soit pas familière, il n’est pas impossible qu’un langage, un modèle sémantique dont les éléments seraient des formes topologiques, ne puisse présenter, du point de vue de la déduction, des avantages sérieux sur le langage linéaire que nous pratiquons. En effet, les formes topologiques se prêtent par produit topologique, composition, etc., à une combinatoire infiniment plus riche que la simple juxtaposition de deux séquences linéaires. »

          Merci, donc, d’élever le débat à un niveau que le géomètre Thom affectionne particulièrement.

          À quoi me font penser ces deux images artificielles ? À la mort, car, inconsciemment (*), ces images me répugnent profondément, elles ne me font absolument pas vibrer, elles ne signifient rien pour moi, elles ne sont pas « vivantes ».

          Vous écrivez au début du chapitre XIII de PSI (1989) :

          « Or, nous ne disposons pas d’une théorie de la signification, et une représentation de son mécanisme nous fait entièrement défaut. »

          Thom en propose pourtant une dès1968 dans « Topologie et signification » (**) :

          « … créer une théorie de la signification , dont la nature soit telle que l’acte même de connaître soit une conséquence de la théorie. (…) Nous allons nous efforcer d’en donner un modèle de caractère objectif, de nature géométrique et dynamique. Et ce modèle nous le trouverons dans l’idée mécanique de résonance. »

          (*) Et maintenant consciemment, grâce à Thom.

          (**) L’article se trouve dans « Modèles mathématiques de la Morphogenèse » (1975, 1981)

          Préambule off. ]

          Vif du sujet on.

          L’Humain -H majuscule- à Paul de Vannes sur le chemin de Conleau :

          « Paul, Paul, pourquoi me persécutes-tu avec ton IA ? (#).

          L’IH est libidineuse (##) alors que l’IA ne l’est pas, mets-toi ça dans la tête, Paul, et rumine ça tous les jours de ta vie, Paul, comme un taureau, comme Nietzsche, comme tu peux, comme tu veux.

          La plus compliquée des catastrophes élémentaires de Thom est la catastrophe initialement « ombilic parabolique », requalifiée ultérieurement en catastrophe champignon (*).

          De quel champignon s’agit-il? Thom l’écrit à la page 192 de SSM (2éme ed.) dans une section intitulée « Chréodes génitales » (ces mêmes chréodes dont tu parles dans PSI (**) ): phallus impudicus.

          Trouve ou fais toi-même une belle photo « in situ » d’un phallus impudicus et d’une trompette de la mort (requalifiée pour l’occasion en trompette de la vie), et affiche-la au-dessus de ton lit comme pin-up, là où d’autres placent le crucifix.

          Fais comme Donald, pas comme René, Paul : pense et agis comme tu es. »

          Vif du sujet off.

          [#) : C’est dimanche.

          (##) : Du latin libidinosus : qui suit son désir.

          (*) Les ombilics elliptique et hyperbolique ont été requalifiés respectivement en poil et vague :

          « (…) les états elliptiques doivent s’interpréter comme des états de tension, les états hyperboliques comme des états de relâchement ; on s’expliquera ainsi qu’un état de tension, bien que nécessaire à la vie, soit toujours de durée limitée et suivi de relâchement. Cette dialectique perpétuelle elliptique–hyperbolique n’est pas sans rappeler l’opposition yin-yang de la médecine chinoise ou encore l’opposition excitation-inhibition chère aux neurophysiologistes. Le sexe masculin présente, à cause de la nature même de transport spatial de l’acte sexuel mâle, une nature plus elliptique que le sexe féminin ; on pourra peut-être ainsi s’expliquer – chose grosso modo vérifiée de E. Coli jusqu’à l’homme – que les mâles soient plus velus (en un sens généralisé) que leurs compagnes et qu’ils soient aussi biologiquement plus fragiles.

          Dans le même ordre d’idées, on sait le rôle étendu que Freud a attribué au symbolisme sexuel (dans les rêves notamment) ; il faut bien admettre que si les formes géométrico-dynamiques représentant les processus sexuels se rencontrent dans tant d’objets de la nature animée ou inanimée, c’est parce que ces formes sont les seules structurellement stables dans notre espace-temps à réaliser leur fonction fondamentale comme l’union des gamètes après transport spatial. On pourrait presque affirmer que ces formes préexistent à la sexualité, qui n’en est peut-être qu’une manifestation génétiquement stabilisée. » (SSM, 2ème ed., p.97)

          (**) « On pense immédiatement aussi au terme de chréode introduit par Waddington (1957 : 32) pour rendre compte de passages obligés tout à fait analogues en embryologie (cf. aussi Thom 1972 : 121-123 ; Thom & Waddington 1967). »

          1. Avatar de BasicRabbit en autopsy
            BasicRabbit en autopsy

            La devise de Jean-Pierre Petit (*), bête noire des académiciens des sciences (dont Étienne Ghys (**), son secrétaire perpétuel) est :

            « Apprenez à penser par vous-même. Si vous ne le faites pas, d’autres le feront pour vous. »

            (*) https://www.jp-petit.org/

            (**) https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/sciences-chrono/theorie-des-catastrophes-le-mouton-a-cinq-maths-7443902

      2. Avatar de Ruiz
        Ruiz

        @BasicRabbit en autopsy L’innovation, en particulier sous la forme où elle est le plus prisée, c’est à dire pour créer un avantage économique, n’est elle pas en fait une sorte de recherche / chasse à la catastrophe ?

        C’est à dire sortir d’un domaine stable, ne pas se contenter d’évolutions mineures par continuité mais aller à la quête de singularité !
        Quite à en dévoiler, découvrir, inventer de fake !

        1. Avatar de BasicRabbit en autopsy
          BasicRabbit en autopsy

          @Ruiz

          Thom a écrit un article « Sur le problème de l’innovation » pour l’EU (*) en 1973, vol. 17, Organum, pp. 81-82. La conclusion est titrée : Il faut décourager l’innovation. En voici les dernières lignes :

          « Si nous continuons à priser par-dessus tout l’efficacité technologique, les inévitables corrections à l’équilibre entre l’homme et la Terre ne pourront être -au sens strict et usuel du terme- que catastrophiques. »

          Thom a fait une conférence à Figueras (**) en 1985 intitulée : « Déterminisme et innovation » (***).

          (*) J’ai l’édition papier des années 80/90, mais je ne l’emporte pas dans mon camping-car.

          (**) Chez Dali. J’en profite pour remercier Otromenos : il s’agit bien d’un tableau de Dali, je reconnais ses moustaches noires !

          (***) https://www.youtube.com/watch?v=BXxKQVQFnRo

          1. Avatar de konrad
            konrad

            @BasicRabbit en autopsy,

            Je vous l’avoues d’emblée, je ne comprends rien à ce que dit Thom dans les extraits que vous publiez.
            Pourtant ce monsieur est un être humain, tout comme moi. Mais voilà, comme bien d’autres, son intelligence l’a porté vers des contrées qui me sont totalement étrangères intellectuellement.
            Et dans le fond je trouve cela extraordinaire et merveilleux que des êtres humains aient pu aborder ces rivages de connaissances, tandis que d’autres – comme moi – soient restés à rêver et cela depuis l’antiquité !
            Merci à vous, et respect parce que j’aime les gens qui ont de la continuité.

  4. Avatar de Christian
    Christian

    En fait au lieu de discourir sur la pensée de René Thom, j’ai demandé à Chagpt ( version3.5) de me donner son avis sur les développements théoriques et philosophiques de René Thom.

    Je vous livre la fin de son raisonnement ( sinon il s’étale sur 4 pages )

    A chacun de se faire son avis sur Le T de transformer !

    « ### Synthèse sans « connaissance intuitive »
    En revanche, je n’ai pas de « compréhension » intuitive des choses. Ce que je fais se résume à de la combinaison et à de l’analogie entre des idées existantes, en utilisant des connaissances structurées dans des domaines variés. Je peux analyser les points communs et les nuances entre, par exemple, la vision morphologique de Thom et les systèmes discrets de l’IA, mais cela reste une mise en relation mécanique des informations.

    ### Réflexion critique sur mes propres limites
    Cela dit, votre question soulève une réflexion intéressante sur les limites inhérentes des modèles comme le mien. On pourrait même dire qu’il y a une sorte de « paradoxe » : bien que je puisse formuler des réponses qui s’inspirent de la pensée de Thom, je n’ai pas accès à la continuité des formes et des intuitions, au moins pas de manière organique. Ce défi fait partie des limites actuelles de l’IA, et il est peu probable que ces limites soient franchies sans un changement conceptuel majeur dans notre manière de penser l’intelligence artificielle.

    Merci pour votre observation — elle aide à mettre en lumière les nuances de ce qui est possible, mais aussi ce qui reste encore hors de portée pour l’IA. C’est un sujet passionnant en soi ! »

  5. Avatar de BasicRabbit en autopsy
    BasicRabbit en autopsy

    Ça fait un bout de temps que j’essaye de genrer les concepts que j’utilise (je rappelle que je suis en autopsychanalyse).

    Quel genre attribuer aux bosons, aux fermions ?

    La question peut sembler bizarre, mais bosons et fermions sont faits -je crois, il faut demander aux physiciens- pour se marier.

    Or quand deux fermions s’échangent, leur fonction d’onde change de signe (antisymétrie), et quand deux bosons s’échangent, leur fonction d’onde ne change pas de signe (symétrie).

    La théorie des catastrophes est une théorie de l’analogie. Ça incite à libérer sa pensée, à se lâcher.

    Je me lance : XX étant symétrique et XY ne l’étant pas, je féminise les bosons et masculinise les fermions.

    Pour PJ la pensée chinoise est symétrique alors que la pensée grecque est antisymétrique.

    La pensée chinoise : pensée féminine ? La pensée grecque, pensée masculine ?

    Thom : « La voie de crête entre les deux gouffres de l’imbécillité d’une part et le délire d’autre part n’est certes ni facile ni sans danger, mais c’est par elle que passe tout progrès futur de l’humanité ».

    ;

    1. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      @BasicRabbit en autopsy Pour avancer faut il marier l’imbécillité et le délire ?
      Trump Musk

      1. Avatar de Pascal
        Pascal

        Trump est l’imbécile utile. Ceux qui pilote derrière sont loin de l’être !

        1. Avatar de BasicRabbit en autopsy
          BasicRabbit en autopsy

          @Pascal

           » Pense, porc !  » dit Pozzo à Lucky dans « En attendant Godot ».

          1. Avatar de BasicRabbit en autopsy
            BasicRabbit en autopsy

            (suite)

            De nombreux Lucky sont des « young leaders » recrutés par la clique Bilberger-Davos. Pour moi le nôtre (*) est incontestable champion d’Europe.

            (*) Je pense qu’un psychanalyste libidineux ne pourra que conclure qu’il est incapable de s’identifier à lui-même, et donc a fortiori à autrui. ( Je rappelle ici la définition que Thom donne de l’intelligence : la capacité de s’identifier à autrui. )

    2. Avatar de BasicRabbit en autopsy
      BasicRabbit en autopsy

      Les verbes percer et endiguer sont évidents à genrer. Le rapport avec la stratégie orientale comme avec la stratégie occidentale me semble également évident (jeu de go pour les chinois).

      Thom : « On se reportera au tableau de SSM des seize morphologies archétypes décrites par une phrase nucléaire. À ce tableau il conviendrait d’ajouter des morphologies du type « entourer » et les formes spéciales d’excision telles que « percer ». » (ES, p.198)

    3. Avatar de BasicRabbit en autopsy
      BasicRabbit en autopsy

      Thom associe la prédation à la catastrophe « fronce » de potentiel V(x) = x⁴. En ajoutant ce potentiel « féminin » avec le potentiel « masculin » V(y) = y⁴, on obtient le potentiel mixte W(x,y) = x⁴ + y⁴, appelé « double cusp ».

      Il est intéressant de remarquer -je crois- que le déploiement universel de W est de (co)dimension 7, alors que la somme des déploiements universels de V(x) et de V(y) est seulement de (co)dimension 4 : il y a synergie lors du mariage du masculin et du féminin.

  6. Avatar de BasicRabbit en autopsy
    BasicRabbit en autopsy

    Le temps féminin et l’espace masculin ?

    Thom :

    « Terminons ces considérations sur l’ontogenèse des mathématiques par une remarque de physique. Nous avons invoqué deux phénomènes pour justifier la construction de l’espace réel : la résonance qui synchronise des oscillateurs couplés d’une part, de nature temporelle; et la collision entre individus, qui, elle, permet la définition des chemins de létalité, et par suite la construction des espaces. Fort spéculativement, on associera ces deux processus aux deux grands types de particules connus en physique : bosons et fermions. Les bosons, de nature essentiellement radiative, ont tendance à s’associer en champs où ils deviennent indistinguables et non localisables, effet dû à la résonance. Les fermions, de nature essentiellement spatiale, matérielle, devraient leur caractère répulsif et individualiste au phénomène de collision qui les sépare… » (« Les réels et le calcul différentiel, ou la mathématique essentielle », Apologie du logos, 1990).

    https://www.rtbf.be/article/mythe-ou-realite-les-regles-se-synchronisent-elles-11263932

  7. Avatar de JMarc
    JMarc

    Vous écrivez une fois encore que la dépression de l’être humain vient de sa conscience de sa mort inéluctable. Le déni, faculté pour laquelle nous sommes très doués, de celle-ci permet cependant souvent d’éviter celle-là. Plus encore, l’idée de la mort nous permet de supporter notre vie (Lacan) quand nous avons le blues et nous dynamise à d’autres moments (se magner tant qu’on peut encore, laisser une trace …). La dépression fondamentale de l’être humain ne viendrait elle pas aussi voire plutôt du décalage entre notre imagination et nos possibilités d’action, autrement dit de la conscience de notre impuissance ? En démultipliant nos capacités, l’IA réduira-t-elle cette dépression ?

    L’IA-outil nous soutiendra moralement (du moins quand utilisée individuellement) mais qu’en sera-t-il de l’IA-autre, globale, qu’elle soit perçue comme entité précise ou comme chose diffuse, gazeuse (dans les 2 cas, quasi-divine ou pas) ?
    La fierté que nous pourrions ressentir d’avoir créé l’IA suppose que nous nous identifiions à notre espèce et que nous identifiions bien l’IA comme notre engeance. Ces deux identifications ne sont pas et ne seront peut-être pas de sitôt gagnées pour tout le monde : comme l’Enfer, « l’IA c’est les autres », le produit d’autres humains que moi; ou bien « l’IA, c’est pas nous ».
    Mais peut-être que, comme vous le disiez un jour, dans quelques années on ne parlera plus de l’IA, tant elle sera partout.
    Nous considèrerons-nous alors toujours comme seuls auteurs de ce qui se passe, sans que l’ « interface » IA nous apparaisse ?
    On ne dit plus « C’est la faute de l’ordinateur ».

    Plus tard, peut-être que les frontières entre nature, humains et machines s’estomperont, par suite d’hybridations. L’éco-système animaux-humains-machines deviendra-t-il indéniable ? Sa caractéristique commune sera-t-elle le langage ? Ou bien le vivant si nous y incluons un jour les machines ?
    Quelle place pour la paranoïa dans le futur ?
    Comment nous appellerons-nous nous mêmes ?

    1. Avatar de Khanard
      Khanard

      @JMarc

      je ne comprends pas ceci : « nous nous identifiions à notre espèce » cela suppose t’il que nous puissions nous identifier à autre chose ?
      ainsi que : « nous identifiions bien l’IA comme notre engeance » là aussi je ne saisi pas. si je prends la déf d’engeance il s’agit d’un groupe de personnes méprisables donc l’IA serait assimilé à notre côté méprisable ?

      Excusez mon incompréhension sûrement due au St Estèphe que j’ai dégusté .

      1. Avatar de JMarc
        JMarc

        Khanard,

        Ne blâmez pas St Estèphe, tout est de ma faute et merci pour votre retour qui m’oblige à essayer d’être plus clair y compris pour moi-même ! J’avais oublié que « engeance » est péjoratif. Si le reste de mon commentaire ne vous est pas trop obscur, ça me rassure, j’ai toujours beaucoup de mal à lire dans le marc de café.

        La fierté qu’un être humain pourrait tirer du fait que l’IA est une créature de l’espèce humaine suppose que cet être humain se sente suffisamment en accord avec son espèce. Il pourrait en effet à l’inverse se dire : L’IA a été créée par certains humains, mais pas par ceux en qui je me reconnais, ou bien, se haïssant lui-même et toute l’humanité mais prétendant le contraire y compris vis-à-vis de lui-même se dire : L’IA est une horreur, elle est indigne de nous.
        Il n’y avait pas de raison, même mauvaise, d’assassiner Lennon.

      2. Avatar de Pascal
        Pascal

        « nous nous identifions à notre espèce », cela n’a pas toujours été le cas. Il a fallu que des scientifiques, semble t-il dés le 13eme siècle catégorisent les êtres vivants pour qu’apparaisse le mot espèce.
        Pour un chrétien, est-il d’abord une espèce ou une créature de Dieu (voire LA créature de Dieu) ?
        Pour les antispecistes, la conception d’espèces est un moyen d’établir une hiérarchie entre les êtres vivants qui permet de justifier leur exploitation par l’être humain.
        Pour les peuples premiers d’Amazonie avant l’arrivée des colons, ce qu’ils sont appartient à une forme familiale dans laquelle s’inclut des animaux et des plantes…
        Pour le négrier navigant entre l’Afrique et l’Amérique, les peuples à la peau noir appartenaient ils à la même espèce que la sienne ?
        L’identification est avant tout une construction intellectuelle qui se définit au sein des communautés humaines dotées d’un language conceptuel. Elle varie donc en fonction des connaissances et des croyances pour créer la fiction d’où émergera un « nous ».
        C’est exactement ce que tente de faire Paul, faire émerger un nouveau « nous ». Si son récit se répand et réussit à générer une communauté d’adhérents à ce récit, s’identifiant à ce récit, alors il aura gagné son pari.
        Nous avons toujours besoin de chercher à mettre de l’ordre dans le chaos du monde. La culture a-t-elle d’autres fonctions ? Écrire de grands livres qui racontent le monde sous l’angle de la science ou de nos croyances.
        Les IA sont elles en train d’écrire un nouveau livre ou bien est-ce seulement une nouvelle histoire créée par l’être humain. Cela changera t-il l’ordre du monde à l’échelle du cosmos ? Sommes nous des enfants qui adorons les histoires ?

        1. Avatar de konrad
          konrad

          Je ne peux que vous recommander le livre de Nancy Huston : « L’espèce fabulatrice ».

          Résumé :
          « Ils disent, par exemple: Apollon. Ou: la Grande Tortue. Ou: Râ, le dieu Soleil. Ou: Notre Seigneur, dans Son infinie miséricorde. Ils disent toutes sortes de choses, racontent toutes sortes d’histoires, inventent toutes sortes de chimères.
          C’est ainsi que nous, humains, voyons le monde : en l’interprétant, c’est-à-dire en l’inventant, car nous sommes fragiles, nettement plus fragiles que les autres grands primates.
          Notre imagination supplée à notre fragilité. Sans elle – sans l’imagination qui confère au réel un Sens qu’il ne possède pas en lui-même – nous aurions déjà disparu, comme ont disparu les dinosaures. » NH

  8. Avatar de Khanard
    Khanard

    @JMarc

    vous êtes absous et je vous donne la bénédiction avec du St Estèphe ! Santé !!

    Effectivement c’est beaucoup plus clair !

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