UN NOUVEAU « NOUS » POUR DES TEMPS NOUVEAUX. II. Un va-et-vient dans le décentrage et le recentrage

Illustration par DALL·E à partir du texte

Un va-et-vient dans le décentrage et le recentrage de la définition du « nous »

Qui croyons-nous devoir protéger en dernier ressort, en ultime recours : les membres d’un « nous » strictement défini chez les uns et de manière floue chez les autres, lorsque les choses tournent mal, comme cela arrive malheureusement à répétition sur cette planète éprouvée qui est la nôtre, et qu’il ne reste plus d’autre solution que de lutter avec ce qu’il nous reste de forces ? Cette planète est la nôtre, à nous tous : créatures petites et grandes. Cette planète de tout ce qui nous entoure, à l’heure qu’il est.

À travers les âges, la définition de ce que nous sommes a varié d’un endroit à l’autre et à l’intérieur d’un même lieu. L’histoire est celle d’un décentrage constant, d’une perte de focalisation par la découverte de « Sauvages »stupéfiants à nos yeux, de « Barbares » redoutables à nos yeux, et d’autres peuples indubitablement « civilisés », mais d’une manière si inconfortablement différente de la nôtre. Notre définition du « nous » s’est ensuite étriquée au cours des guerres civiles de religion, avant de s’élargir en période de réconciliation, sans retour nécessairement à la case départ.

La question est double ou, mieux encore, elle se scinde immédiatement. Quelle est l’identité de ceux que nous appelons « nous », ce que les logiciens appellent l’extension du concept de « nous », et une fois cette facette de la question résolue, ou du moins ayant reçu un début de réponse, quels sont les traits identificatoires que nous avons retenus pour une définition de ce « nous » : comment caractériser ce qui fait l’essence de « nous » par opposition aux « autres » : par contraste avec tous ces autres, c’est-à-dire ce que les logiciens appellent cette fois, la compréhension du concept ?

Esquissons ce développement historique jusqu’au moment récent où les humains ont construit une intelligence semblable à la leur, au moins aussi intelligente qu’elle et peut-être même plus intelligente à chaque jour qui passe.

Illustration par DALL·E à partir du texte

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3 réponses à “UN NOUVEAU « NOUS » POUR DES TEMPS NOUVEAUX. II. Un va-et-vient dans le décentrage et le recentrage

  1. Avatar de Alex
    Alex

    Même le Canard Enchainé est passé du côté obscur.
    Abattre une des rares députés qui a le courage de défendre les palestiniens, voilà où le Canard est tombé.
    Vraiment pitoyable et surtout significatif concernant les médias de ce pays, complétement accros à défendre un pays coupable de crimes d’apartheid et de crimes de guerre.
    Même le Canard , celui que j’ai lu depuis un demi siècle et que je ne lirai plus.
    https://www.blast-info.fr/articles/2024/en-toute-malveillance-le-canard-enchaine-contre-rima-hassan-YI-sJ3u8R1CoLvD6EsGj7w

  2. Avatar de Garorock
    Garorock

     » Vous parlez aussi de notre « illettrisme » face à la rivière, au vivant. Comment le combattre ?

    Je soupçonne que c’est absolument fondamental, et c’est un des sens que je donnais à cette idée de crise de la sensibilité envers le vivant qui a malheureusement été mal comprise ou galvaudée, comme une sorte de sensiblerie à l’égard des arbres ou des animaux. À quoi sert de comprendre et sentir l’agentivité des autres formes de vie, des milieux ? C’est la question du partage du sensible au sens ranciérien qui est visée. Si on ne sait pas quel rôle ces êtres vivants jouent dans l’habitabilité de la Terre, dans l’aventure de la vie terrestre, on ne peut pas leur restituer l’importance qu’ils doivent avoir dans le champ de l’attention politique collective. »
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/171024/baptiste-morizot-peut-participer-localement-l-autoguerison-du-monde

  3. Avatar de timiota
    timiota

    Mais ce « nous » n’est pas plus ontologique que ça. Il se construit par nos actes (praxis) et nos imaginaires,
    On peut le faire tout englober, d’un fétichisme fluide aux avatars 2.0 des considérations de Descola.
    Mais quiconque entre dans une « pratique » (ou est forcé par voie systémique à y entrer, c’est le cas ultra majoritaire) construira son petit bout de « nous » lié à sa « filiation » (matérielle ou spirituelle).
    Construire « nous » est au mieux un processus, parallèle aux autres « praxis » et reliée à elles, cela me semble rendre « extension » et « compréhension » hasardeux. Serait un peu moins hasardeuses comme « nous actif » les règles de la « philia », et les choix comme ceux du « minimum de dissensus ».

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