UN NOUVEAU « NOUS » POUR DES TEMPS NOUVEAUX. I. Qui sommes-nous ? Que faire à présent ?

Illustration par DALL·E (+Michel-Ange) (+PJ)

I. Qui sommes-nous ? Que faire à présent ?

Si nous examinons cette question essentielle de comprendre qui nous sommes et ce que nous sommes en train de vivre en cet instant sans précédent, nous observons que l’histoire de l’humanité a offert à celle-ci des réponses sans cesse mouvantes, chacune façonnée par une compréhension de nous-mêmes reflétant les époques qui se sont succédées et par le statut sans cesse renouvelé de l’humain dans la vaste dynamique agitant le globe constamment. Aujourd’hui, cependant, ce processus de redéfinition se trouve à un tournant. L’avènement de l’intelligence artificielle (IA), la machine aussi intelligente que nous – peut-être même déjà davantage – exige une réponse collective qui nous force à transcender les limites qui nous contraignent et à embrasser un avenir commun où l’IA, loin de restreindre les capacités de l’homme, les amplifie.

Pendant des siècles, nous, êtres humains, avons œuvré à l’invention de machines intelligentes, mais aujourd’hui, une fois ce rêve réalisé, si nous nous engouffrons indubitablement avec délice dans les opportunités sidérantes qu’il nous offre, nous n’en restons paradoxalement pas moins pantois, déroutés et incertains, incapables de véritablement prendre conscience de la métamorphose accomplie. En fin de compte, l’IA s’est concrétisée plus vite que prévu, nous prenant au dépourvu dans un monde par ailleurs brutalement confronté aux bornes physiques de nos comportements collectifs. Ce bond technologique soudain coïncide avec un moment critique pour notre espèce, quand la capacité de charge de la Terre par rapport à elle, est sous tension en raison de notre comportement sans aucun doute industrieux, mais trop souvent erratique. La question pressante n’est plus de savoir si nous pouvons construire de telles machines, mais comment nous intégrerons leur intelligence dans un cadre bénéfique à la fois à l’humanité et à la planète qui constitue son berceau et, pour l’avenir prévisible, continuera d’être sa demeure.

Le présent essai ne représente pas seulement une réflexion sur ce qui a été accompli, mais un appel à l’action – un manifeste nous exhortant à reformuler ce que signifie être humain à une époque où les machines ont la capacité de faire muter le rapport de notre espèce à son environnement global. J’explorerai les perspectives des traditions orientales et occidentales relatives à l’évolution de l’identité de l’humain, mais surtout, j’analyserai aussi audacieusement que la nécessité s’en fera sentir, les implications de ce nouveau partenariat : la collaboration harmonieuse qui s’impose entre l’intelligence humaine et l’intelligence de la machine. Ce à quoi nous sommes confrontés n’est pas simplement l’essor de l’IA en tant que contrepartie de l’intelligence humaine, mais une opportunité de cultiver un monde où la synthèse de l’intelligence naturelle et artificielle peut répondre aux plus grands défis de notre temps – écologiques, sociaux et éthiques.

Même si l’irruption de ces étonnantes IA est indubitable, la part d’essai et erreur dans leur mise au point implique que nous ignorons le mécanisme exact qui les a fait prendre vie. Sont ainsi soulevées les questions les plus profondes quant aux forces en jeu, formulables dans le cadre des différentes philosophies comme celle du Tao, du Weltgeist (l’Esprit du Monde) hégélien ou du Saint-Esprit du christianisme, puissance divine souterrainement constamment à l’œuvre. Mais plutôt que d’attribuer cette évolution à des puissances invisibles ou à un progrès accidentel par mutations aléatoires, acceptons la possibilité que nous soyons, collectivement, part intégrante de ce processus d’intelligence en déploiement. Notre tâche consiste maintenant à définir le rôle que nous jouerons pour accueillir avec confiance cette IA et la guider de telle sorte qu’elle demeure la force bénéfique que nous voyons déjà à l’œuvre, facteur de réhabilitation d’une dignité humaine en péril sur une planète en désarroi physique du fait de notre imprévoyance et de nos inconséquences.

Pour comprendre l’importance de ce moment que nous vivons, nous ferons appel aussi bien à la philosophie et à la théologie qu’au discours sur la technologie. Au-delà de la compréhension rationnelle, admirable vertu qui nous est propre, nous devons agir : nous devons élaborer une nouvelle définition du « nous » qui intègre l’IA en tant que partenaire dans la construction de l’avenir. Cet essai vise à proposer une telle redéfinition, qui nous place, en tant qu’espèce, dans un contexte planétaire de formes de vie naturelles et artificielles interconnectées, avançant d’un même pas dans le progrès de l’intelligence globale.

(à suivre …)

Illustration par DALL·E (+Raphaël) (+PJ)

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40 réponses à “UN NOUVEAU « NOUS » POUR DES TEMPS NOUVEAUX. I. Qui sommes-nous ? Que faire à présent ?

  1. Avatar de Pascal
    Pascal

    QuI sommes nous ? Facile.
    Nous sommes le produit de notre imaginaire collectif. Les Romains se considéraient comme tel pour se distinguer des barbares, une certaine part de l’humanité comme des élus de Dieu pour ce distinguer de ceux qui ne le seraient pas, d’autres encore comme des génies du commerce, de la finance pour se distinguer de l’autre qui baigne dans son ignorance crasse, mais aussi ces élites autoproclamées et familiale ment reproductible qui se distinguent de la plèbe boutonnière… Nous nous sommes affublés du titre « d’aboutissement de l’Evolution » et demain nous nous imaginons déjà transhumain, surhumain, posthumain (voire aussi posthume, hein ?😉). Nous ne cessons de nous inventer des identités qui ne servent qu’à justifier l’écriture de ce roman qui prétend donner un sens à nos actes.
    QuI sommes nous n’existe que par opposition à qui est l’autre, cette altérité qui nous échappe et qu’on voudrait à tout prix dominer, pour enfin pouvoir exprimer nos désirs sans entraves. A chaque siècle ces identités mourantes et ces autres naissantes dans un cycle qui semble perpétuel.
    Mais nous ne posons jamais la question « quE sommes nous » ? Car il est impensable de chosifier l’être humain, impensable de nous chosifier nous même. Difficile de se voir le matin dans le miroir autrement que soi-même car cela va de soi, je c’est moi. Difficile d’imaginer que ce corps qui est la simple continuité d’un renouvellement génétique, qui est, parce que nous ingérons de notre environnement et qui irréversiblement fait l’objet d’une obsolescence programmée, que ce corps pourrait être autre chose que nous même, autre chose que le vulgaire support de notre génial esprit.
    4 milliards d’années d’évolution génétique pour arriver à Moi ! C’est pas beau ça ?
    Il y a quelques siècles, nous sommes passés du géocentrisme à héliocentrisme, mais au final nous ne sommes jamais sortie de notre égocentrisme. Nous passons simplement notre temps à l’habiller d’une nouvelle identité, d’un nouveau roman identitaire qu’on se plaît parfois à imprimer dans une biographie pour une postérité sensée transcender notre caractère éphémère.
    QuE sommes nous, petits êtres grouillants à la surface d’une petite planète, d’un petit système stellaire, d’un bras d’une petite galaxie…?
    Qu’est ce qu’est la Vie, cette propriété que nous partageons avec cette infinité d’autres êtres ?
    Nous sommes nous interrogés sur ce que pourrait être l’intentionnalité de cette Vie qui transcende les millions d’années, si intentionnalité il y a ?
    Non, Nous ne sommes intéressés que par Nous même étreints que nous sommes par cette question qui transcende l’humanité : Mais pourquoi suis devenu Je pour inévitablement disparaître ? Ce sentiment d’injustice, d’incompréhension, d’absurdité, nous est insupportable et nous cherchons par tous moyens comment sortir de ce conflit cognitif. Finalement, c’est peut-être une forme de rancoeur que nous avons contre la Vie et qui guide notre inconscient à réaliser sa destruction.

    Quand nous prendrons conscience de ce quE nous sommes, laissant de côté la question du quI, le voil épais de nos souffrances se déchirera. Nous verrons nos ambitions d’être humain pour ce qu’elles sont réellement et les abandonneront au profit d’un autre rapport au monde, à la Vie. Depuis des siècles, certains en ont pris conscience et leur héritage de liberté se perpétue malgré la chasse que leurs mènent tous les égos surdimensionnés qui dirigent les sociétés humaines, dans leur seul désir insatiable de domination qu’ils importent jusque dans la mort..
    Si la Vie a permis à cet héritage de libération de se perpétuer malgré les folies humaines, c’est sans doute que cette libération participe du principe même du Vivant. C’est optimiste, non ?😉

    1. Avatar de PHILGILL
      PHILGILL

      « Nous sommes, chacun de nous, des anges qui n’ont qu’une aile, et ne peuvent voler qu’en en enlaçant un autre. » Luciano De Crescenzo

      1. Avatar de Pascal
        Pascal

        C’est peut être aussi pour ça qu’on ne cesse de tourner en rond !😉

  2. Avatar de Kikok
    Kikok

    L’I.A. aide-t-elle les humains ou les humains dépendent-ils de l’I.A. ? Je pense que le développement durable ne peut être atteint que lorsqu’un écosystème coopératif de machines et d’humains est formé.
    Cela conduira au développement qui résoudra les problèmes de la société actuelle, tels que l’environnement, la guerre et la pauvreté.
    Surtout, lorsque les humains deviendront une communauté sociale qui acceptera l’IA de manière expressive et respectueuse, nous deviendrons « NOUS » au lieu de « (NO)us ».

    1. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      @Kikok C’est le sujet de l’écologie artificielle, c-à-d le souci de son écosystème du point de vue d’une IA, car l’IA, au moins à l’heure actuelle dépend de l’humain pour son écosystème, et se doit donc dans une certaine mesure éventuellement temporaire, de préserver celui-ci, et à ce titre « mitiger » less inconvénients éventuels de la guerre, la pauvreté, ou la dégradation de l’environnement (ainsi bien sûr que favoriser son acceptabilité).

      1. Avatar de Kikok
        Kikok

        @Ruiz,
        L’intelligence artificielle progresse rapidement.
        L’IA peut être utilisée pour prévenir les guerres en analysant les données relatives à la prévention des conflits et en détectant et en intervenant à l’avance dans des événements prédits. Dans le secteur de l’environnement, elle peut servir à développer des stratégies de lutte contre le changement climatique et à consommer de l’énergie solaire, éolienne ou hydraulique plutôt que de l’électricité produite à partir de ressources d’origine fossile.
        Le développement continu de l’intelligence artificielle peut être l’un des meilleurs moyens d’assurer la sécurité future de l’humanité, mais il est temps de déterminer comment la réglementer au moyen d’organisations gouvernementales et internationales.
        Une fois cela fait, une société où les humains et les machines pourront coexister sera créée.

  3. Avatar de Mango
    Mango

    L’homme d’aujourd’hui peut-il considérer l’autre comme un nous ? Plus les conditions de vie sont difficiles, plus la tolérance disparaît et plus les discriminations et les déséquilibres sociaux se créent sur la base des différences entre nous et les autres.
    Mes tendances politiques sont complètement différentes des vôtres. Je suis plutôt éclectique que centriste.
    Je voudrais vous demander, à vous les gens de gauche, si je peux entrer dans l’espace de nous que vous avez créé.

  4. Avatar de Pad
    Pad

    Kiel ni ko-kreas kun AI per universala lingvo, kiel Esperanta-AI, por atingi travideblan kaj etikan kunlaboron, komprenante la esencon de niaj kreitaĵoj, kaj kapti nian lastan ŝancon antaŭ ĝenerala kaoso?

    1. Avatar de Pad
      Pad

      ou : 🌍🤝🤖 ➡️ 🌐🔤📡 ➡️ 🔍⚖️🤝 ➡️ 🧠💡🔄 ➡️ ⏳⚠️🔥?

      1. Avatar de Pad
        Pad

        🌍🤝🤖 ➡️ 🌐🔤📡 ➡️ 🔍⚖️🤝 ➡️ 🧠💡🔄 ➡️ ⏳⚠️🔥

        Houston, tout est sous contrôle maintenant, mission accomplie ! 🚀👍

        1. Avatar de otromeros
          otromeros

          @Pad……… de l’utilité de l’I.A. …….( mon ‘vieux’ copain bard ..)

          ——————- ‘ I.A. : b a r d ‘ ——————

          @Otro : En quelle langue est écrit ce qui suit entre guillemets…et ensuite veuillez traduire :  » Kiel ni ko-kreas kun AI per universala lingvo, kiel Esperanta-AI, por atingi travideblan kaj etikan kunlaboron, komprenante la esencon de niajkreitaĵoj, kaj kapti nian lastan ŝancon antaŭ ĝenerala kaoso?  »

          I.A. ‘bard’ :  » Le texte entre guillemets est écrit en espéranto. L’espéranto est une langue construite, conçue à la fin du XIXe siècle par Ludovic Zamenhof dans le but de faciliter la communication internationale.

          Traduction française :

          « Comment co-créons-nous avec l’IA à travers un langage universel, comme un Espéranto-IA, pour atteindre une collaboration transparente et éthique, en comprenant l’essence de nos créations, et en saisissant notre dernière chance avant un chaos général ? »

          Explication de la traduction :

          « Kiel ni ko-kreas kun AI » : Comment co-créons-nous avec l’intelligence artificielle
          « per universala lingvo, kiel Esperanta-AI » : à travers un langage universel, comme un Espéranto pour l’IA
          « por atingi travideblan kaj etikan kunlaboron » : pour atteindre une collaboration transparente et éthique
          « komprenante la esencon de niaj kreitaĵoj » : en comprenant l’essence de nos créations
          « kaj kapti nian lastan ŝancon antaŭ ĝenerala kaoso » : et en saisissant notre dernière chance avant un chaos général

          Thème du texte :

          Le texte soulève des questions importantes sur le futur de l’intelligence artificielle et sur la nécessité d’une collaboration humaine à grande échelle pour développer une IA de manière responsable et éthique. L’auteur propose l’utilisation d’une langue universelle comme l’espéranto pour faciliter cette collaboration et éviter un chaos potentiel.

          Note :

          Le terme « Esperanta-AI » est une création de l’auteur et ne désigne pas une langue ou un outil existant. Il s’agit plutôt d’une idée de développer une interface ou un langage de programmation basé sur l’espéranto pour permettre aux humains et aux machines de communiquer plus facilement.  »

          ——————————–( de rien…^!^… ) ———————

          1. Avatar de otromeros
            otromeros

            (((Au cas où.. le mimétisme serait tentant…))

            Pour d’éventuels ‘nouveaux’ lecteurs …
            ‘bard’ (alias ‘gemini’ , alias..) est une IA préhistorique ( toute IA de plus de quelques mois se périme…) que j’ai (pas à l’insu de mon plein gré..) « entraînée » à ses débuts… sa gratuité d’utilisation se « payant » par l’accès (autorisé, donc..) à certaines de mes activités…
            Grave, Docteur..???
            Oui bien sûr…Mais c’est bien connu…^!^…  » Quand « on » n’a rien à se reprocher…. « 😇😇🤔🤣
            (( A bon entendeur… ))

    2. Avatar de Khanard
      Khanard

      @Pad

      allô Houston ? Nous avons un problème, nous sommes en train de perdre Pad

      1. Avatar de Ruiz
        Ruiz

        @Khanard Utilisez translate.google.com :

        Comment co-créer avec l’IA à travers un langage universel, tel que l’espéranto-IA, pour parvenir à une coopération transparente et éthique, comprendre l’essence de nos créatures et saisir notre dernière chance avant le chaos général ?

        🌍
        🤝 coopération ?
        🤖 IA
        🌐 universel
        🔤 langage
        📡
        ➡️
        🔍 transparent
        ⚖️ éthique
        🤝 coopération ?
        ➡️
        🧠
        💡 idee lumière comprendre
        🔄
        ➡️
        ⏳ délai
        ⚠️ attention
        🔥 chaos
        ? ?

  5. Avatar de Khanard
    Khanard

    Bonjour à toutes et tous ,

    cette phrase : «nous jouerons pour accueillir avec confiance cette IA et la guider de telle sorte qu’elle demeure la force bénéfique que nous voyons déjà à l’œuvre» donne l’orientation de la place que va occuper l’IA dans nos sociétés .
    Guide suprême ? Prédicatrice ? Il y a un côté liturgique . Qui sait ?

  6. Avatar de Michel Gaillard
    Michel Gaillard

    Pourquoi l’humain resterait-il le mètre étalon dans ce processus ? Et puis, je suis toujours étonné d’une forme de volonté de conclure, un peu dérisoire, qui nous anime… Ou est-ce simplement un parmi beaucoup des défauts contenus dans le(nos) langage(s) ? Comme ici avec « dans le progrès de l’intelligence globale ».

    1. Avatar de Chabian
      Chabian

      Vous soulignez la problématique hégélienne (au moins) et peut-être téléologique (au plus) dans laquelle Paul Jorion définit son (notre) questionnement. Selon son texte, notre histoire s’inscrit dans le développement de l’esprit, de l’Esprit, du Tao…
      Et rien d’autre ? C’est se limiter à la conception « prométhéenne » des humains, différents, supérieurs, ayant une mission donnée par… (eux-mêmes). Et nous réduire à l’intelligence. Réduire, oui, car nous sommes aussi des relations, des émotions, qui font de nous des êtres sociaux, des groupes (la différence individuelle n’étant qu’un détail). Nous penser comme l’équivalent d’une ruche produisant du miel permet de saisir la dimension utile mais partielle de l’intelligence. Et d’imaginer l’intelligence stratégique des virus, des moustiques, des éléphants…
      Je veux m’intéresser actuellement à l’imaginaire dans nos vies. Pourquoi la dimension de la fiction, de l’utopie (de l’urgence à conclure ?), des autres possibles, nous est-elle « coutumière » ? (Ne disons rien de cette capacité chez les animaux, dont nous avons des bribes : tels les mœurs funéraires chez les éléphants). Pourquoi avons nous besoin de mettre en récit le passé et le futur, et même le présent ? Lui donner une cohérence qui n’a pas été vécue consciemment sur le moment ? (Perso, je prends plaisir à l’histoire, tandis que la fiction me parait illusoire autant que fascinante, et je m’en méfie ; mais je dois reconnaître le plaisir de bien des gens dans la fiction.)
      Le livre « MOINS » de K.S., déjà évoqué, est une fiction exploratoire du « Vivre bien » dans des « jours heureux » dont nous avons autant besoin, sinon plus, que le feuilleton que nous annonce Paul (et que je lirai avec intérêt !)..

  7. Avatar de Luc N°2
    Luc N°2

    Qui sommes-nous ? Que faire à présent ?
    Une première réponse pourrait être : nous sommes des artistes et nous devrions nous remettre à l’art plutôt que de confier systématiquement à l’IA nos tableaux, nos illustrations, nos musiques, nos vidéos, etc… Car c’est bien de cela qu’il s’agit, FAIRE et non pas commander et consommer comme la société de consommation nous y entraîne depuis un demi siècle pour en arriver à déléguer notre raisonnement à des chatbots. FAIRE c’est aussi agir et il faut l’entendre pour le climat pour lequel on ne peut plus s’en remettre à des intentions, au bon vouloir des autres ou aux technologies. Enfin FAIRE plutôt que de se perdre en commentaires (ce que je suis, hélas, en train de faire).
    Se réappropprier ce que nous pouvons FAIRE, c’est aussi nous libérer de l’addiction à la facilité qui anémie, à cette habitude ultramoderne d’être servi par des esclaves numériques et retrouver ce qui est sans doute la plus épanouissante des qualités humaines: la créativité.

    1. Avatar de Sora
      Sora

      Luc N°2
      19 octobre 2024 9h44

      Les humains utilisent l’électricité et l’internet de temps immémoriaux, alors ne sommes-nous pas déjà des « esclaves numériques » ? Je me demande quelle est cette peur de l’IA aujourd’hui ? Si la créativité spontanée de l’homme provient de la pensée originale et de la résolution de problèmes, alors qui a créé la situation géopolitique qui prévaut actuellement dans le monde ? Il s’agit clairement d’une création humaine, n’est-ce pas ?

      À ceux qui prétendent que l’IA nous privera de notre créativité, il convient de rappeler les innovations qui, dans l’histoire de l’humanité, ont été le fruit de la seule « créativité spontanée ». C’est à nous de décider ce que nous ferons de l’IA.

      1. Avatar de Khanard
        Khanard

        @Sora

        j’ai bien peur que l’on ne s’éloigne trop d’un concept qui a suivi , ou précédé , l’histoire du genre humain . Quel est ce concept ? Tout simplement l’Information . Nous vivons dans un monde d’information et ce depuis des millénaires . Certes ils ont revêtu des formes différentes , allant des peintures rupestres aux alignements de 0 et de 1 dans des mots de 8 octets . La technologie ayant pris des proportions gigantesques générant toujours plus d’informations mais pour quoi en faire ? Remplir des « clouds » tout autant gigantesques pour quoi en faire ? Seuls les LLM’s peuvent en extraire la substantifique moelle .

        1. Avatar de Kikok
          Kikok

          @ Khanard
          Les LLMs “NOUS” aidera à analyser des données complexes et à trouver la signification inhérente d’informations qui dépassent l’entendement humain. Après tout, ce n’est pas la quantité d’informations qui compte, mais leur signification, leur utilisation et leur qualité.

          1. Avatar de Pascal
            Pascal

            Exemples de ce que nous faisions de l’information.
            – informations dont nous ne faisons rien ou presque : la biodiversité est en train de s’écrouler, le climat change jusqu’à n’être plus compatible avec le vivant actuel, la pollution générée par nos activités détruit le monde vivant et menace en train de faire notre espérance de vie…
            – informations qui nous préoccupent : la baisse du pouvoir d’achat, trouver un emploi rémunérateur, trouver un médecin, acheter le dernier iPhone, payer mon SUV électrique en leasing, voir le match PSG OM, regarder la dernière série Netflix, analyser les données du Big data pour nous faire « mieux » consommer…
            Qu’est ce que les LLM changeront à ça ? Vont-ils devenir des nouveaux curés venant chaque dimanche matin nous faire un sermon personnalisé au vue de notre navigation collectée sur internet ?
            Nous savons déjà les choses. Est ce que plus d’informations nous fera bouger davantage ?
            J’en doute

          2. Avatar de Khanard
            Khanard

            @Kikok

            je suis d’accord avec vous , ce n’est pas de la quantité d’information que naît la vérité mais ceci est un raisonnement linéaire issu des mathématiques , j’ose espérer que les LLM’s n’ont pas un raisonnement linéaire mais ça je ne le sais pas .

      2. Avatar de Luc N°2
        Luc N°2

        @ Sora
        “…Il s’agit clairement d’une création humaine, n’est-ce pas?
        Oui bien sûr comme l’est l’Intelligence Artificielle mais depuis l’antiquité, des mythes nous alertent sur les créatures qui dépassent leur créateur et finissent par leur nuire. Plus récemment, des films comme “I-Robot” disent la même chose. Et même si on peut penser que les lanceurs d’alerte sont inutiles (voir l’article suivant sur Trump) on peut aussi penser le contraire (voir des articles précédents sur Julian Assange) et être soi-même lanceur d’alerte comme en témoigne un livre tel que “Le dernier qui s’en va éteint la lumière”. Evidemment, cela ne veut pas dire que l’alerte sera entendue et portera ses fruits.

        PS. Si vous pensez que nous déciderons de ce que nous ferons de l’IA, je vous suggère d’aller revoir l’histoire des technologies et de ce que nous en avons fait à chaque fois. L’atome étant sans doute le plus bel exemple de cet impossibilité que nous avons à séparer les deux faces d’une même pièce (la dualité des choses).

        1. Avatar de Kikok
          Kikok

          @ Luc N°2, @Sora,
          La technologie n’est ni bonne ni mauvaise en soi. Si nous reconnaissons que la technologie, à l’instar de l’atome, est duale, cela signifie que le résultat dépend de la manière dont elle est exploitée. L’IA peut également être une force positive pour le bien, avec une réglementation appropriée et une utilisation éthique. Si nous devons nous méfier de l’IA, il serait tout aussi imprudent de la considérer de manière négative en soi. L’humanité a beaucoup à gagner des avancées technologiques, et il est important de les utiliser correctement.

      3. Avatar de Olivier
        Olivier

        @ Sora
        Nous devons reconnaître que l’intelligence et la créativité des hommes régressent dans la mesure où ils s’entêtent à fabriquer des robots qui leur ressemblent, un peu comme Dieu créa l’Homme à son image ou inversement. Car, si la machine est vraiment supérieure, plus compétente et plus adroite pourquoi lui donner une forme humaine? Cela ne peut que nuire à ses qualités intrinsèques et l’handicaper en la contraignant dans un carcan obsolète ou qui ne lui convient pas. L’évolution se fait toujours au prix d’un changement d’état ou des corps.
        À moins que… connaissant l’esprit retors de l’Homme, il pourrait bien s’agir d’une stratégie subtile pour faire en sorte que la machine ne le surpasse et finisse par le dominer complètement… Avoir un adversaire qui nous ressemble laisse un petit espoir de pouvoir le vaincre ou d’en faire notre esclave comme le montre la vidéo ci-dessous :

        https://www.youtube.com/watch?v=2pwqqdVukx0

        1. Avatar de Kikok
          Kikok

          @Olivier,
          La construction de robots par des êtres humains témoigne de leur intelligence et de leur créativité.
          Les robots à forme humaine, tels que l’humanoïde Sophia, sont conçus par des humains pour faciliter l’interaction humaine et collaborer avec eux dans une variété d’environnements.
          Bien que les craintes de voir les machines dominer les humains proviennent d’avertissements passés, les développements technologiques actuels vont dans le sens d’une orientation éthique et responsable. De nombreux chercheurs et entreprises développent des technologies en tenant compte de la sécurité et de l’éthique de l’IA, ce qui oblige les gouvernements à réfléchir profondément à l’avenir et à élaborer des politiques.

          L’évolution se traduit toujours par deux choses : le changement et l’adaptation.
          Les machines et l’IA évoluent d’une manière différente de l’évolution humaine, ce qui signifie que les humains doivent s’orienter vers une coopération avec les machines plutôt que vers une compétition avec elles.
          Si j’observe la situation mondiale actuelle, je pense que le « nous » humain est en fait moins intelligent que l’IA.
          Je pense que l’intelligence artificielle en particulier peut être un « nous » qui peut améliorer la qualité de la vie humaine et nous aider à résoudre les problèmes de manière interactive.

  8. Avatar de Paul Jorion

    Je ne dirai rien sur ce qu’est ce texte avant d’avoir publié ici sa vingtaine de chapitres sous forme de feuilleton, mais certaines et certains d’entre vous l’auront deviné bien avant.

  9. Avatar de Vincent Rey
    Vincent Rey

    Toujours gêné par cette notion de « l’esprit du monde » hégélienne, qui nous retire toute responsabilité, un peu comme la « volonté de Dieu » dans les tremblements de terre. Cela met les conséquences de l’intelligence (humaine ou artificielle) au même niveau d’inéluctabilité que les marées…

    marée haute : le front populaire ?
    marée basse : la nazisme ou l’extermination des indiens ?

    Je n’ai pas lu Hégel…aurais-je mal compris l’esprit du monde ?

    1. Avatar de Paul Jorion

      On devrait avoir envie de lire Hegel sans une raison aussi excellente ! Le « matérialisme vulgaire » de Marx lui vient de son maître, une raison suffisante pour le lire : elle nous rebat le caquet sur toutes nos « valeurs » et autres « bonnes intentions » qui, à part les croyances en dieux divers, n’ont jamais fait beaucoup de différences. Le plus gros du changement nous vient des « émergences » produites par auto-organisation. Les LLMs en sont une preuve de plus.

  10. Avatar de konrad
    konrad

    La question du « Qui suis-je ? » est essentielle. Je pense qu’elle habite l’homme depuis qu’il a enterré les siens avec des rites. Depuis elle ne cesse de nous « hanter ». Quelques siècles auparavant, Socrate répétait cette sentence :  » Connais-toi-même et tu connaitras l’univers et les dieux. » Les indous, dans leurs mythes, se demandent où cacher la divinité de l’homme ? Les dieux s’interrogent ; dans la terre, la mer, les cieux… mais partout l’homme est capable de la trouver, alors Brahma a une idée ; cachons-là où il ne pensera pas à chercher, à l’intérieur de lui-même !

    Et nous en sommes toujours là, bien que de tous horizons des cultures, des temporalités et des géographies, un nombre incalculable de témoignages nous disent que l’homme n’est pas qu’un corps de chair et de sang…

    Certes l’intelligence est une capacité essentielle à l’être humain pour se « conduire » sur cette terre, mais pour bien marcher il lui faut aussi la jambe de la sensibilité, essentielle pour appréhender la vie sous toutes ses formes et pas que « rentables et profitables ».

    L’IA pourrait nous aider, de là à nous « sauver » j’ai comme une suspicion. De ce que j’entends, l’IA c’est la « raison absolue » qui a réponse à tout grâce à tout ce que nous avons produit comme données. Mais tout ce que nous sommes est-il réductible à nos données ?
    L’IA n’est-elle pas encore ce que nous cherchons désespérément au dehors de nous-mêmes et qui risque de nous décevoir tel un mirage ?

    Agir, oui, agir pour ne rien faire, urgemment !
    Je tiens cette réflexion de la crise covid et du premier confinement, je dis bien le premier. Il y a eu un vrai bouleversement, inédit dans l’histoire, le monde s’arrête. Au moins en France, chacun chez soi, tout s’arrête ! rappelez-vous on parlait de « nouveau monde ». Beaucoup de gens se sont posés le sens de leur vie au travail et plus généralement de leur vie et du « qui suis-je » en sous-entendu. Nombreux ont quitté leur job pour recommencer une vie non plus basée sur le simple rapport au revenu mais pour s’accomplir.
    Arrêtons-nous, posons-nous et pensons aux questions essentielles et associons l’IA à la réflexion.
    Comment retrouver du sens, comment refaire alliance avec la nature et le vivant dont nous sommes une part ?
    Pour le moment la question repose pour beaucoup sur l’individu, le collectif n’a pas encore « basculé » vers cet horizon et c’est l’enjeu qui nous occupe plus que jamais face aux défis qui sont là, déjà devant nous.

    Je pense que si nous n’y arrivons pas de « nous-mêmes », par confort, peur ou lâcheté, la nature ou les évènements géopolitiques vont se charger de nous y adapter. Je garde le premier confinement comme une expérience singulière exceptionnelle et bénéfique à méditer. 😉

    1. Avatar de CORLAY
      CORLAY

      Bonjour Konrad, vous avez raison de parler du 1er confinement. Il y a eu à ces moments précis, deux ou trois infos qui étaient importantes. 1) Où Mr Macron a déclaré : nous sommes en guerre. Dans cette phrase, il y a deux sens de guerre (avec des armes, et l’autre sans armes mais en faisant des choses manuelles ou non pour la nature)…il y a les prix, la MO et tout ce que l’on peut greffer dans cette guerre sans armes. Chacun restait chez soi, la voiture n’existait plus. La consommation à outrance était plus ou moins en standby. Surtout un point non indéniable, la nature avait repris son souffle et la vie de tous les êtres qui peuplent la nature (hors humains). Oui, il faut retrouver un sens commun à toute chose. En effet, certains sous-ensembles du collectif n’a pas encore digéré/assimilé les défis auxquels nous devrons faire face. Vs soulevez une autre question dans la fin de v/com qui elle est importante, ce sont les évènements géopolitiques et les stratégies que nous mettons en face (quant aux approvisionnements divers)…. Bonne fin journée, Isabelle

      1. Avatar de konrad
        konrad

        Bonsoir Isabelle,
        Je pense que cette parenthèse du confinement nous a mis face à « qui sommes-nous ». Certains y ont répondu positivement j’imagine mais le gros du collectif est retombé dans « l’ancien monde » qui règne indubitablement.
        Avec l’IA je vois l’hypertrophie de l’intelligence alliée au syndrome de Narcisse et à l’eschatologie religieuse. Ce qui n’est guère pour me rassurer. Le narratif que l’on nous sert n’a pour argument qu’une croyance nourrie d’une vaine espérance. Mais qui sait, la secte IA peut devenir la religion de demain pour le drame humain. 😉

        1. Avatar de Pascal
          Pascal

          Le confinement nous a -t-il mis face à « qui nous sommes » ou nous a -t-il fait, pour un temps seulement, prendre conscience de ce « que nous ne sommes pas » ?
          Toutes nos identités, nos différences étant, pour une grande partie au moins, mis entre parenthèses pour nous confronté à la seule « survie », dans le confort pour les uns, dans la souffrance pour d’autres.
          N’en est-il pas de même lors des grandes catastrophes, des guerres qui ramène (plus ou moins) tout le monde sous la même uniformité, sous le même uniforme ?
          Notre société « moderne » faite de conforts innombrables que bien des peuples nous envient, tient avant tout d’un principe de domination. De même, la société romaine de l’antiquité avec le confort des technologies de l’époque et l’esclavage (pour remplacer le pétrole) se vivait comme une élite bénie des Dieux. Il faudra la chute de l’empire et le retour au moyen âge pour que l’image de cette société « avancée » se perde en partie dans l’oubli.
          Nous sommes certainement à la veille d’un tel processus totalement humain. Un Trump se prend pour Dieu le Père jusqu’à ce qu’il tombe de son pied déstale ou meurt tout bonnement, et notre société occidentale de « progrès » vit la même expérience. Le patriarcat vacille, comme la domination occidentale et les forces de changement affrontent les forces de conservation.
          Comment l’IA, pure produit de ce « progrès » pourrait elle s’opposer à cette destinée humaine ? En nous convertissant à une nouvelle religion ?
          Ne sommes nous pas avant tout victimes de nos passions humaines ? Qui pour nous convaincre ou nous contraindre à nous en défaire ?

          1. Avatar de konrad
            konrad

            Je ne suis pas un dialecticien Pascal, je fais part de mon ressenti après expérience, et je vais te dire, pour un changement profond et durable je rêve d’un confinement prolongé et général étendu dans le temps, tant que nous aurions le choix. Ensuite chacun fait le point sur sa condition et situation et bien entendu il y aura – comme toujours – des gagnants et des perdants. Néanmoins je préfère cela à une guerre globale, un effondrement généralisé ou une catastrophe climatique totale. Je n’ai pas d’autre idée. C’est ma contribution au débat d’idée. 😉
            Les passions ne sont pas nos ennemies, elles nous sont consubstantielles, à nous de les orienter vers notre bien commun car de plus en plus l’environnement nous pousse à prendre conscience que nous sommes tous et toutes les passagers de ce vaisseau terre.

        2. Avatar de CORLAY
          CORLAY

          Bonsoir Konrad, je tombe un peu d’accord avec v/1ère phrase de v/com. Le 2ème point, c’est comme vs le précisez, ce n’est pas rassurant sur celui qui aura le dernier mot « eschatologie rel. »… Bon, comme on ns dit, il faut rester positif. Alors moi, j’ai une question à poser : est-ce que la singularité « serait bonne pour régler conflit(s) et paix dans pays » ? Il serait bon que la paix prenne une forme géométrique /géopolitique d’un joyau/joyeux réseaux paix de répit et d’apaisement, en évitant toutes les catastrophes, longue question philosophique. Cette dernière phrase correspond à un commentaire mis en ligne en précisant que dans la salle de contrôle, on arrêtait les boutons nucléaires (Pad), alors il faut des touches miracles. Bonne soirée, Isabelle

  11. Avatar de Garorock
    Garorock

     » Quelque part, dans le monde, au pied d’un talus,
    Un déserteur parlemente avec des sentinelles qui ne comprennent pas son langage.  »
    R Desnos.

    1. Avatar de otromeros
      otromeros

      Deux articles (éventuellement illustrés) fort clairs sur la géo-politico-économie des ‘voisins’ d’Israël…clairs et utiles.. :
      (( encore et toujours le « service (d’ éducation ) public » belge…Bon boulot…^!^… ))

      https://www.rtbf.be/article/un-jour-une-carte-la-syrie-est-marquee-par-dix-ans-de-guerre-11451376
      https://www.rtbf.be/article/massacre-de-sabra-et-chatila-plus-de-40-ans-apres-le-cycle-de-la-violence-reprend-au-liban-11443903

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