Pourquoi François Ruffin a tort de dire : « Un programme ? On s’en fout ! »

Illustration par DALL·E à partir du texte

François Ruffin a eu l’amabilité de me faire parvenir un exemplaire de son plus récent livre : Itinéraire. Ma France en entier, pas à moitié. C’est un livre triste et désespérant. La lecture achevée, il vous reste un goût de cendres dans la bouche et une humeur cafardeuse dans la tête. La gauche est moribonde y apprend-on et il n’existe aucun remède connu pour lui épargner l’issue fatale. Il y en aurait bien un : récupérer son électorat d’autrefois, mais la tâche est insurmontable car il a fui ailleurs et n’est pas près de revenir.

Que s’est-il passé ? Les classes populaires votaient pour la gauche et elles ont cessé de le faire : elles votent désormais pour l’extrême-droite. Au fil des années, la gauche a vu le glissement s’opérer mais ne s’en est pas préoccupée outre mesure. À l’époque où elle s’identifiait au Parti Socialiste, celui-ci s’est fait une raison en se disant qu’il lui restait les femmes, les intellectuels et les jeunes, catégories sociales se chevauchant bien entendu. À l’époque plus récente où la gauche est essentiellement incarnée par La France Insoumise, elle s’est dit qu’il lui restait les immigrés. Mais tout ça ne fait pas une majorité et en tout cas pas absolue. Ruffin lui-même a bien fini par être réélu, mais c’est grâce à une coalition faite de bric et de broc réunie de justesse quand le candidat de la 1ère circonscription de la Somme a rompu les amarres qui le liaient à La France Insoumise : « Je coupe la corde » (132), je l’emporte mais « pas d’une belle manière » : « avec les foyers plus aisés » (133), « nous ne sommes élus, la plupart, « qu’avec le renfort des voix centristes, macronistes » (134).

Pourquoi cette nouvelle alliance entre les classes populaires et l’extrême-droite ? Parce que celle-ci tient depuis toujours le raisonnement simpliste des gens peu informés qui attribuent leur infortune au caractère pernicieux, non pas des structures perverses qui en sont en réalité responsables, mais d’individus mal-intentionnés facilement repérables.

Quel est le programme que propose la gauche pour contrer cela ? Aucun ! Ce que Ruffin assume : « – Tu avais quoi comme programme ? – On s’en fout ! » (81), « – Si on néglige le programme, c’est quoi l’important alors ? – La ligne. Et la ligne était simple, c’est « nous » contre « eux » : « nous les petits, les travailleurs, le bas », contre « eux, les gros, les actionnaires, le haut » (82).

Or le bât blesse avec cette ligne effectivement simplicissime. Suivons le raisonnement. La base perdue de Ruffin, c’est donc « nous les petits, les travailleurs, le bas », lesquels sont devenus la base du Rassemblement National. Ruffin et le RN s’accordent donc sur le principe que l’optique qui convient, la « ligne » adéquate, dite « populiste », de gauche ou de droite, c’est celle du « nous » contre « eux ». Par conséquent, la seule explication envisageable au glissement dans le vote du « nous les petits, les travailleurs, le bas », de la gauche vers l’extrême-droite, est que ce « nous » a modifié sa définition du « eux », lesquels auraient alors cessé d’être « les gros, les actionnaires, le haut », pour être devenus certains autres.

Or il ne faut pas être docteur en Sorbonne pour savoir que les classes populaires dans leur majorité, celle qui vote désormais RN, ont exclu les immigrés de la définition du « nous » pour aller les situer dans le « eux » (contre qui on est), alors que les classes populaires dans leur minorité résiduaire, celle qui vote encore à gauche, pour LFI, ont conservé elles les immigrés dans la définition du « nous ». Ce qui oblige à s’interroger sur le pourquoi. Pour ce faire, impossible de faire l’économie de l’identité des immigrés d’autrefois et des immigrés d’aujourd’hui.

Vous avez sans doute lu Cavanna, et si vous ne l’avez pas fait, le moment est venu, et vous aurez compris que cela ne nous a rien coûté d’inclure en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, Yves Montand, Lino Ventura et François Cavanna lui-même, dans notre définition du « nous » (Les Ritals), cela ne nous a rien coûté d’inclure à la vitesse grand V Marina Vlady ou Marie-France Pisier dans notre définition du « nous » (Les Russkoffs), mais inclure dans la définition du « nous » une personne dont nous savons que l’identité qu’elle s’attribue exclut qu’elle reconnaisse qui nous sommes dans sa propre définition du « nous », cela est plus difficile, c’est même très sérieusement plus difficile. Et ce fait là, si l’on veut comprendre l’ici et le maintenant, et les déceptions de la gauche quant à sa base se réduisant comme peau de chagrin, impossible de le mettre entre parenthèses, je pourrais ajouter « c’est l’anthropologue qui parle », mais ce serait un effet de manche car il s’agit tout bonnement de logique élémentaire : le mot « nous » ne fonctionne correctement que dans un cadre de réciprocité et c’est un jeu de couillon pour moi de te mettre dans la définition de mon « nous » à moi si tu exclus de me reconnaître moi dans ta propre définition du « nous ». La gauche échoue-t-elle à faire cette observation élémentaire ou fait-elle seulement semblant parce que, la ferait-elle, elle se retrouverait sans base du tout ?

À moins que la gauche n’envisage d’offrir un jour à nouveau comme horizon quelque chose de plus épais que la ligne du « nous » contre « eux » que tout complotiste embrasse instinctivement, à savoir un programme, ce machin dont Ruffin affirme aujourd’hui qu’« On s’en fout ! ». Mais pour cela, il faudrait que la gauche se réintéresse à ce qui fut effectivement son fonds de commerce historique : la question du travail et du bonheur au travail, en l’examinant autrement que par le petit bout de la lorgnette du montant du SMIC et du nombre d’emplois perdus dans la 1ère circonscription de la Somme. Le petit bout de la lorgnette est important, aussi important que le gros bout, parce qu’on a besoin des deux pour y voir quelque chose, mais si on ne s’intéresse qu’au petit, on finit par croire qu’un poste perdu cela veut dire un poste délocalisé. Y a-t-il encore vraiment des gens à gauche pour croire qu’une usine française occupant 500 personnes délocalisée en Albanie, cela signifie 500 postes créés là-bas pour des Albanais ? Combien en reste-t-il parvenu là-bas ? Et combien en retrouverait-on ici si l’on décidait un beau jour de la rapatrier en France ?

Le travail change de nature, mais plus essentiellement, il disparaît, non plus seulement des usines du fait des robots, mais désormais également des bureaux du fait de l’IA, raison supplémentaire pour reposer la question de sa nécessité, de sa relation au bonheur, du rapport intime qu’il entretient avec la nature humaine. La gauche savait parler de ces questions autrefois et il n’y a jamais eu qu’elle d’ailleurs pour s’y intéresser : la place est vacante. Il y a suffisamment à repenser quant au travail aujourd’hui pour en faire un programme de gouvernement digne de ce nom et non seulement ça, mais aussi, mobilisateur.

Illustration par DALL·E à partir du texte

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79 réponses à “Pourquoi François Ruffin a tort de dire : « Un programme ? On s’en fout ! »

  1. Avatar de Pad
    Pad

    L’impact de l’IA Générative dans le Monde du Travail
    L’étude Generative AI at Work, réalisée par Erik Brynjolfsson, Danielle Li, et Lindsey Raymond, explore l’impact de l’introduction d’un assistant conversationnel basé sur l’IA générative dans le milieu du support client. Utilisant les données de plus de 5 000 agents, l’étude analyse comment l’IA influence la productivité, la satisfaction client et l’expérience des travailleurs.

    Contexte et Objectifs

    L’IA générative, notamment via des modèles de langage comme GPT, est de plus en plus intégrée dans les tâches professionnelles quotidiennes. L’objectif de l’étude était de mesurer comment l’accès à un outil d’IA pouvait transformer le rendement des employés, en particulier dans un secteur à forte intensité de contacts humains, tel que le support client.

    Amélioration de la Productivité :

    L’accès à l’assistant IA a permis une augmentation moyenne de la productivité de 14 %. Cette amélioration est encore plus marquée pour les agents novices (+34 %), qui ont vu leurs performances s’améliorer rapidement grâce aux suggestions en temps réel de l’IA. Pour les agents expérimentés, l’impact est plus modéré, avec même parfois une légère baisse de qualité dans certains cas.

    Réduction du Turnover et Satisfaction Client :

    L’étude montre que l’utilisation de l’IA réduit l’attrition des employés, en particulier parmi les nouveaux agents, en leur offrant des outils pour gérer les tâches plus efficacement. Cela a également contribué à améliorer la satisfaction client, avec une diminution notable des demandes d’escalade vers un superviseur et une meilleure gestion des interactions difficiles.

    Apprentissage et Diffusion des Bonnes Pratiques :

    L’un des aspects les plus marquants de l’étude est la capacité de l’IA à diffuser les meilleures pratiques des agents les plus performants, permettant aux agents moins qualifiés de s’améliorer rapidement. Cet apprentissage semble durable, puisque les agents continuent de maintenir une meilleure productivité même en l’absence de l’outil.

    Évolution des Compétences :

    Avec l’intégration de l’IA, la demande en compétences humaines évolue. Les employés devront développer une maîtrise technique pour utiliser efficacement ces outils, tout en maintenant des compétences humaines essentielles, telles que la créativité et l’empathie, qui ne peuvent pas être remplacées par l’IA.

    Défis et Questions Éthiques :

    L’étude souligne également les défis posés par l’IA, notamment l’impact potentiel sur l’emploi et la nécessité d’une régulation appropriée pour éviter les biais algorithmiques et garantir une utilisation éthique des technologies IA. Il est crucial de protéger les droits des travailleurs tout en intégrant de façon transparente et équitable ces outils dans les entreprises.

    Conclusion

    L’IA générative, lorsqu’elle est bien intégrée, a le potentiel de transformer profondément les environnements de travail, en augmentant la productivité et en améliorant l’expérience des employés, surtout pour ceux moins expérimentés. Cependant, cette transformation doit être gérée avec précaution, en mettant l’accent sur la formation continue et l’équité pour garantir que les gains technologiques profitent à tous.

    https://www.gsb.stanford.edu/gsb-box/route-download/623511

    1. Avatar de Pad
      Pad

      Reid Hoffman, co-fondateur de LinkedIn et expert en tendances technologiques et économiques, a récemment fait une prédiction marquante sur l’avenir du travail. Il prévoit que le modèle traditionnel du travail de 9h à 17h disparaîtra largement d’ici 2034, laissant place à une nouvelle ère où les individus occuperont plusieurs rôles dans différentes industries, plutôt que d’avoir un emploi stable. Selon Hoffman, le modèle de travail basé sur les « gigs » (missions indépendantes) dominera, avec des personnes jonglant potentiellement entre plusieurs tâches ou métiers simultanément.

      Cette transformation promet d’apporter des opportunités tout en redéfinissant les normes actuelles du monde professionnel. Hoffman souligne que ce nouveau modèle pourrait impliquer une participation accrue à l’économie des petits boulots ou la gestion de plusieurs missions à la fois.

      Bien qu’il pense que ce changement stimulera la productivité et créera de nouvelles perspectives, il reconnaît également que cela entraînera des incertitudes, en contraste avec la stabilité à laquelle beaucoup sont aujourd’hui attachés.

      1. Avatar de Paul Jorion

        « Selon Hoffman, le modèle de travail basé sur les « gigs » (missions indépendantes) dominera, avec des personnes jonglant potentiellement entre plusieurs tâches ou métiers simultanément. »

        39 ans que je fais ça ! J’ai été un pionnier dans de nombreux domaines – dont celui-là 😉 .

        1. Avatar de Vincent Rey
      2. Avatar de Pad
        Pad

        Reid, mon cher Reid ! 🌍 Tu débarques à peine dans la galaxie des pionniers de l’adaptabilité, et pourtant, tu prophétises le futur comme si on n’y vivait pas déjà ! Le modèle de ‘gigs’, tu dis ? Certains d’entre nous jonglent entre industries, rôles, et deadlines depuis si longtemps que 9h-17h nous semble aussi poussiéreux qu’une machine à écrire. 🤹‍♂️ La vraie révolution, c’est d’avoir transformé l’instabilité en créativité, l’incertitude en opportunité. Si ton 2034 ressemble à notre quotidien actuel, alors accroche-toi bien, parce que la productivité explosive qu’on génère pourrait faire passer l’ancienne routine pour un balbutiement ! 😉 Allez, on t’attend dans l’arène, mais préviens : ici, c’est toujours full-throttle, no safety net. 🚀🔥

  2. Avatar de un lecteur
    un lecteur

    L’arbre, c’est le programme, la structure, le flux montant, c’est le bonheur, celui descendant, la source de vie. Les structures canalisent les flux pour donner la vie et la mort.

  3. Avatar de Khanard
    Khanard

    “Il n’y a pas lieu de craindre ou d’espérer, mais de chercher de nouvelles armes.”

    G. Deleuze, « Post-scriptum sur les sociétés de contrôle », 1990

    Je n’ai pas eu la chance de me voir offrir le dernier opuscule de François Ruffin mais moyennant 12 euros j’ai eu accès à cet ouvrage qui m’a déçu . 12 euros de déception c’est tout de même cher payé. En fait je me suis ennuyé à cette lecture .

    Alors François , si tu me lis, sait on jamais! ne tombe pas dans les travers de la spontanéité éditoriale , on ne te demande pas d’être dans l’actualité mais de réfléchir , d’innover , de créer des lendemains qui chantent . OSE !

    Merci à PJ pour cette recension et surtout d’avoir écourté sa nuit de sommeil pour nous en faire bénéficier .

    Bonne journée à toutes et tous .

  4. Avatar de Pad
    Pad

    À l’heure où le travail traditionnel est transformé, voire supplanté par l’automatisation et l’IA, qui prendra la responsabilité de repenser sa place dans nos sociétés ?

    Ce blog explore la question depuis de nombreuses années !

  5. Avatar de arkao

    Si on peut déplorer la perte des emplois avec les conséquences dramatiques (financières, sociales, morales) que cela implique pour les individus concernés, le modèle industriel tel qu’il a existé et existe encore un peu ne constitue pas un horizon enviable.
    L’usine, c’est le bruit, la crasse, la pollution, l’asservissement, la torture des corps. Qu’on arrête de nous gonfler avec cette nostalgie de la pseudo fierté ouvrière d’antan.
    Le travail disparait, tant mieux!

    1. Avatar de un lecteur
      un lecteur

      Sans oublier la course à l’échalote du mérite.

    2. Avatar de ThomBillabong
      ThomBillabong

      @Arkao,
      Raisonnement vrai et enviable dans un monde thermo-industriel aux ressources infinies. Son achèvement en quelque sorte. Hélas faux si on soulève un tout petit peu le capot. Le travail disparaît, tant mieux ? Et ses revenus aussi ! Et le travail des autres qui constitue une rente permettant à beaucoup de s’en affranchir (les enfants, les sans emplois, les retraités, les malades, etc.), disparaissant lui aussi, ce sont les rentes du capital qui disparaissent aussi. C’est donc tout le rapport au travail et au revenu pour vivre qu’il convient de réexaminer. So long.

      1. Avatar de arkao

        « C’est donc tout le rapport au travail et au revenu pour vivre qu’il convient de réexaminer ». On est d’accord.

    3. Avatar de Garorock
      Garorock

      L’usine c’était aussi (et c’est encore un peu) la camaraderie, l’entraide, le partage et les combats communs : ceux pour la diminution du temps oeuvré, pour la retraite avant la mort, pour les Scops et pour une autre redistribution des revenus… etc.
      Quand les robots auront remplacé les ouvriers, ces derniers trouveront de quoi s’occuper…

      1. Avatar de Garorock
        Garorock

        Mais dans un bon plan, il serait indiqué ce à quoi il vont bien pouvoir s’occuper. Et si ce n’est pas d’aller soigner leur libido chez Action ou sur Amazon, il faudra que ce soit au moins aussi désirable…
        L’évolution de la psyché du bonobo supérieur ne va pas forcément de pair avec l’évolution technologique.
        Pour bien faire, il faudrait des transitions douces. Des étapes intermédiaires.
        Mais les ruses de coyotte l’emportent souvent sur les ruses de Sioux…

    4. Avatar de Arnaud Castex
      Arnaud Castex

      Bien sur bien sur,
      Quelques ordres de grandeur
      10% de la population active en france travaille dans l’industrie
      Cwest 30% en Chine.
      Y a bon le monde de demain si on leur dit « ton travail disparait , rejouis toi camarade! »
      Il n’y a pas de raisons absolue que le travail ne doit pas respectueux des hommes et de la terre. Ce sont des choix de civilisation.
      C’est une question de partage du surplus de modele evonomique et de législation

    5. Avatar de Rafio
      Rafio

      « L’usine, c’est le bruit, la crasse, la pollution, l’asservissement, la torture des corps. »
      Certes.
      Mais c’est aussi des avions, des trains, des voitures, des câbles et des poteaux électriques, des stéthoscopes et des scanners, des assiettes et des couverts, des vêtements et des chaussures, des armes et leurs munitions, des téléphones et des ordinateurs, des tracteurs et des moissonneuses-batteuses.
      etc.
      (La liste complète serait un peu longue)
      « le modèle industriel tel qu’il a existé et existe encore un peu ne constitue pas un horizon enviable. ». Le modèle industriel, qu’on le déplore ou qu’on s’en félicite, existe plus que jamais. Il est le présent dans lequel vous êtes immergé de la tête aux pieds. Il est problématique mais, pour l’heure, vital.
      « Qu’on arrête de nous gonfler avec cette nostalgie de la pseudo fierté ouvrière d’antan. » La pseudo fierté ouvrière, celle d’antan comme celle d’aujourd’hui, c’est d’abord la fierté de fabriquer des choses. Parfois même des choses utiles. Ou pire : des choses indispensables. C’est con je sais. Mais moins que… Enfin votre commentaire a au moins le mérite d’expliquer pourquoi la Gauche française a perdu son électorat populaire, celui qui fabriquait, et fabrique encore un peu, des choses. Parfois utiles.

      1. Avatar de CloClo
        CloClo

        Sans étonnement je suis totalement en phase avec ton commentaire.

        Je revisionnais la conférence du passionnant Denis Duboule sur l’Evo-Devo (https://www.youtube.com/watch?v=yABWDTRyPAE&t=1s) et une phrase est sortie en gras dans ma mémoire : très peu de cellules généralistes au début puis ensuite énormément de cellules spécialisées. Comme une résumé de notre histoire humaine. L’IA comme cerveau alors ? J’adore le concept !

      2. Avatar de Garorock
        Garorock

        Les ouvriers on a voulu leur faire honte de n’être pas des marchands du temple!
        Pas sexy l’usine. Un peu ringard la R19. Un peu beauf le camping de Palavas…
        Devient centriste Stakanov et tu seras adapté à ton époque!
        Ce sont les marchands du temple – et bien des diplomés en font partie – qui devraient avoir honte d’avoir voulu faire de la classe ouvrière un troupeau de bobos qui doit s’adapter aux valeurs du marché!

        1. Avatar de CORLAY
          CORLAY

          Bonsoir Garorock, j’aime bien v/commentaire ainsi que celui d’Arkao de ce jour 18h27. Vous parlez que l’usine n’est pas sexy, mais les usines Tesla (voiture électriques)- les pubs sur ce sujet sont très bien présentées. Marché – marcher, marche, ….Bonne soirée, Isabelle

      3. Avatar de arkao

        @Rafio
        L’idée de Paul Jorion c’est que ce sont des machines qui vont faire ce boulot. Devrait-on se plaindre que l’humain soit débarrassé des tâches les plus pénibles physiquement et psychologiquement ?
        Pour les besoins essentiels à la survie après la disparition du travail Paul Jorion a aussi des propositions, à vous de les rechercher sur le blog et dans ses livres.
        Sur la fierté, la « valeur travail », ce sont des notions pondues par l’Église et le Patronat pour que les malheureux enchainés à la cadence des lignes de production aient l’illusion d’être quelque chose d’autre que de la chair à produire destinée à crever d’épuisement et de maladie au moment de prendre leur retraite.
        La fierté de fabriquer des choses on peut mieux la trouver dans l’artisanat, mode de production qui a fait ses preuves pendant quelques milliers d’années.

        1. Avatar de Garorock
          Garorock

          Transformer les ouvriers en artisans, déja cela « donne à voir » un peu…
          En attendant que l’on aille se servir gratos dans les magasins quand les robots fabriqueront tout, du beurre jusqu’au SUV.
          Mais y’aura pas d’auto-entrepreneur dans les éco-villages!
          Faudra trouver un nouveau statut.

        2. Avatar de Kikok
          Kikok

          @arkao,

          Si l’on observe notre société actuelle, on constate que de nombreuses personnes ne réfléchissent pas en profondeur. Lorsque les humains choisissent de ne pas réfléchir, cela peut être considéré comme un signe qu’ils rejettent la possibilité d’un développement ultérieur et cèdent leur place aux machines et à l’intelligence artificielle.
          Historiquement, le mouvement luddite du XIXe siècle est né de la peur des nouvelles technologies ; les gens craignaient que les machines ne prennent leur travail et rejetaient le progrès technologique comme faisant partie de la nature humaine. Ces craintes existent toujours aujourd’hui, mais nous vivons dans une société où l’automatisation et le progrès technologique ont déjà atteint un point où nous ne pouvons plus suivre.

          L’intelligence artificielle d’aujourd’hui a progressé au-delà de nos imaginations les plus folles.
          En conséquence, de nombreux humains ont cessé de réfléchir profondément.
          Paradoxalement, l’IA dont nous disposons aujourd’hui est le résultat d’une réflexion approfondie de la part des humains.

          Ainsi, au lieu de considérer l’IA comme une mauvaise chose, nous devrions la voir comme une amie qui peut coexister avec nous.
          L’IA est un outil qui peut nous aider à résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés et à créer un avenir meilleur.
          Nous devrions utiliser cette technologie pour explorer de nouvelles possibilités et la coexistence avec les machines, et profiter de l’occasion pour revitaliser la pensée humaine.

  6. Avatar de Dom
    Dom

    Merci Paul pour cette lecture, et sa conclusion critique qui engage à ne pas désespérer. Je viens de terminer un bouquin que j’ai trouvé excellent et qui permet, me semble-t-il, d’approfondir l’analyse : pourquoi l’imaginaire proposé par le rassemblement national est-il si désirable ?

    Il s’agit du bouquin de Michel Feher, Producteurs et parasites, https://www.editionsladecouverte.fr/producteurs_et_parasites-9782348084898
    Un interview écrit de Feher ici : https://www.alternatives-economiques.fr/michel-feher-rn-dit-a-electeurs-parasites-den-h/00112296
    et un sonore en podcast ici sur France-Culture :
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-suite-dans-les-idees/des-fachos-pas-si-faches-regarder-en-face-les-electeurs-rn-2803588
    De mon point de vue, il y a dans cet ouvrage un vrai travail historique et politique sur la question, qui (peut-être) peut aider à construire un autre imaginaire, tel que celui qui est esquissé ici autour d’un questionnement sur la « nécessité [du travail], de sa relation au bonheur, du rapport intime qu’il entretient avec la nature humaine ». Remettre sur le métier le « droit à la paresse » https://www.marxists.org/francais/lafargue/works/1880/00/droit.pdf ?

    1. Avatar de Paul Jorion

      Michel Feher est l’un de nos grands politologues. Un jour je lui pardonnerai le grand coup de pied qu’il me mit dans le tibia en 1966 (il vous expliquera 😉 ).

    2. Avatar de Chabian
      Chabian

      Merci. Je découvre ainsi Michel Feher. Je lis sur vkpd : « Selon M. Feher dans les années 2020, on n’est plus dans l’indignation face à l’injustice, mais dans le ressentiment, lequel conduit à l’idée qu’en se débarrassant des parasites, en punissant l’oisiveté, tout irait mieux.  » Cela me parle : l’indignation mène à la lutte, à la revendication, à l’objectif défini ; le ressentiment en reste à la plainte, à l’envie, à la jalousie indéfinie et confuse.

      D’autre part, Paul, en 66 vous aviez 20 ans et lui 10 : ce dût être un crime de lèse-majesté plutôt qu’une vraie blessure. Demandez à votre tibia : n’a-t-il pas depuis longtemps « tourné la page » ?

      1. Avatar de Christian Brasseur
        Christian Brasseur

        La clef, prendre avant tout conscience que la jalousie n’apporte absolument rien d’autre que de la souffrance! Se réjouir du bonheur des autres est selon moi le seul remède à ce sentiment absolument inutile;

  7. Avatar de Hervey

    Sacrebleu ! Voilà DALL.E dopé aux stéroïdes du peintre de Bois-le-Duc.

    Du coup, on peut évoquer le tableau intitulé « La lithotomie » (attribution par ailleurs contestée) du même peintre Jérome Bosch pour illustrer par analogie l’erreur stratégique triste et funeste (ainsi décrite) de la gauche.

    https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/60/Extraction_of_the_Stone_Hieronymus_Bosch.jpg

  8. Avatar de malervy
    malervy

    Cela fait un moment que ce constat est posé. La gôche n’apporte plus rien et, c’est triste à dire, parasite le débat politique . Assemblage hétéroclite qui s’illustre par des insultes entre eux ou contre leurs opposants ( le « Nous » devient totalement vaporeux). il n’y a qu’à voir à l’assemblée nationale.
    Le RN a finalement beaucoup plus de dignité et de réalisme et répond aux attentes des francais qui ont besoin d’être rassurés soit contre certaines dérives du libéralisme ou contre les menaces ressenties exterieures ( d’ou la tentation du souverainisme.)

    Je ne me reconnais pas dans le RN pour autant 😉 car je suis conscient de l’idéologie sous jacente et de la limite de leurs propositions, mais si le choix devrait être fait entre le machin NFP et le RN, je ferai front contre le machin.

    1. Avatar de Garorock
      Garorock

      Tout le machin NFP?!
      Toute l’eau du programme avec le bébé Mélenchon?
      Hé bé, devant l’obstacle les centristes se révèlent!

      1. Avatar de CloClo
        CloClo

        Euh, logiquement JLM serait plutôt l’eau du bain et le programme le bébé non ? M’enfin c’était pour te saluer.

        1. Avatar de Garorock
          Garorock

          Oui, vaut mieux garder le programme, t’as raison.
          Je fatigue… Ici et ailleurs. Tu comprendras certainement ce que je veux dire.
          Salut à toi.

          1. Avatar de CloClo
            CloClo

            Tout le monde fatigue, le monde est fatiguant, et cette idée de devoir choisir son camp l’est encore plus. Equipe bleu ou rouge ? Bof ! Sans parler de ceux qui choisissent en fonction de là où tourne le vent, ou selon leurs petites haines personnelles et militent rouge ou bleu alternativement dans des situations pourtant similaires… Bref moi je suis viré.

            Je suis entrain de lire, comme Chabian, le bouquin de David Graeber, « Au commencement était… ». Passionnant et édifiant. Ca et les progrès de l’IA, ça me porte.

            1. Avatar de Garorock
              Garorock

              Tu es viré d’où, Cloclo?

              1. Avatar de CloClo
                CloClo

                Viré du Monde des dingues. Ouf !

    2. Avatar de Vincent Rey
      Vincent Rey

      comparer la gauche à des parasites, ça rappelle de très mauvais souvenirs…que faites vous ici au juste ? vous vous faites du mal !

      1. Avatar de malervy
        malervy

        pour préciser mon point de vue et sans polémique inutile, vous faite un raccourci rapide que l’on retrouve malheureusement trop dans les échanges sur les réseaux sociaux ou ailleurs aussi.

        Je parle de la gauche actuelle qui est traversée par un grave problème de positionnement, sans ligne claire et comme le constate Ruffin lui même, sans programme. Il a existé une gauche réformatrice et responsable.

        Ce n’est pas la gauche qui est un parasite, mais son discours et ses postures, aujourd’hui, qui parasitent le débat démocratique.

        Enfin pourquoi je suis là, parce que je crois au dialogue et à la confrontation des idées.

        1. Avatar de otromeros
          otromeros

          @malervy 8/10 à 14h53 écrit (sans rire) :

          … » la gauche actuelle qui est traversée par un grave problème de positionnement, sans ligne claire et comme le constate Ruffin lui même, sans programme « …

          En exclusivité…^!^… (PAS) rien que pour vous…🤔🤔🤔 :

          https://www.youtube.com/watch?reload=9&app=desktop&v=Ap_f1TFqrZg

  9. Avatar de Scapatria
    Scapatria

    A propos du travail, depuis mon lever je consomme des biens matériels ou intellectuels produits par d’autres dont je valorise ainsi le travail. Quand j’étais en activité je produisais un service utilisé par d’autres et pour lequel j’étais rémunéré.
    Il restera du travail que la machine ne pourra faire ou que nous garderons pour nous pour occuper notre temps.
    Voyons comment nous pouvons le partager.

  10. Avatar de arkao

    La gauche a une longue tradition héritée des Lumières de la défense des minorités, dont religieuses, opprimées. Pour autant, on ne peut pas dire que les religions juives et calvinistes soient les championnes de la réciprocité positive. Je ne vois pas comment la gauche pourrait laisser de côté une partie de la population dans son projet d’avenir en commun sans se renier fondamentalement. Certains ont sauté le pas et se retrouvent au « Printemps républicain ».

    1. Avatar de Arnaud Castex
      Arnaud Castex

      Bien sur bien sur,
      Quelques ordres de grandeur
      10% de la population active en france travaille dans l’industrie
      Cwest 30% en Chine.
      Y a bon le monde de demain si on leur dit « ton travail disparait , rejouis toi camarade! »
      Il n’y a pas de raisons absolue que le travail ne doit pas respectueux des hommes et de la terre. Ce sont des choix de civilisation.
      C’est une question de partage du surplus de modele evonomique et de législation.

  11. Avatar de Tout me hérisse
    Tout me hérisse

    L’analyse anthropologique, faite des propos de F.Ruffin dans son dernier livre, permet de mesurer l’ampleur de la tâche et des remises en question à effectuer pour que la Gauche revienne à une situation politiquement crédible.
    À quand un ministère de l’ anthropologie sur un pied d’égalité avec le ministère des finances, ce qui serait sans doute viser très haut, mais pourquoi ne pourrait-on envisager d’avoir l’un ou l’autre conseiller présidentiel ou ministériel de cette discipline ?

  12. Avatar de Philippe Delvigne
    Philippe Delvigne

    En démocratie, les politiciens et les partis politiques n’inventent rien et n’ont jamais rien inventé. Ils pompent comme une éponge les idées, les tendances et les souhaits des électeurs dans le but d’arriver au pouvoir. Pour des raisons économiques et sociologiques, les motivations des citoyens ont changé de nature et d’objectif. Bien que relativement jeune, Ruffin n’a pas compris que ce ne sont pas les hommes politiques qui influencent les citoyens mais bien ces derniers qui font et défont les politiciens. Or, les idées d’autrefois, particulièrement celles de gauche, ne sont plus portées par l’électorat d’aujourd’hui. Ruffin s’en plaint parce qu’il n’a pas saisit l’évolution du monde et reste avec des idées qui n’ont plus cours. Celui qui n’a pas compris que ce sont les électeurs qui font l’homme politique et qui n’est pas disposé à s’adapter à leurs souhaits devrait quitter ce métier sans quoi, il risque de sombrer dans le ressentiment et l’amertume. C’est ce qui ressort clairement des propos qu’il tient dans l’article ci-dessus.

  13. Avatar de Colignon David
    Colignon David

    Pour les belges, une chronique de ce jour de l’excellent Bertrand Henne, https://www.rtbf.be/article/au-fond-les-electeurs-flamands-et-wallons-sont-ils-les-memes-11445536 , qui relaye une étude menée par 7 universités belges sur le positionnement idéologique des électeurs, et qui entre en résonance avec ce qui est dit ici dans ce billet sur le glissement à droite du positionnement des électeurs de gauche sur la question de l’immigration.

    1. Avatar de Grand-mère Michelle
      Grand-mère Michelle

      Oui, il,me semble que notre service public RTBF(surtout « La Première »/radio, et « La Trois »/tv), bien qu’inféodé au « Marché » (du fait de son partenariat public/privé), consent des efforts notables en ce qui concerne la confiance qu’il offre à nombre de ses journalistes/collaborateurs/trices et leurs invité-e-s,acteurs/trices de la société dans tous les domaines…
      Voir aussi ses efforts d’information correcte en ce qui concerne les élections communales de dimanche prochain, qui ouvre largement ses micros aux citoyen-ne-s de toutes opinions…

      Par ailleurs, « la gauche » belge ne se porte guère mieux qu’en France…

      Pour se faire du bien aux oreilles comme au moral, et se sentir un peu moins seul-e : écouter Noé Preszow et sa chanson « À nous »(entre autres délicieuses compositions)

  14. Avatar de otromeros
    otromeros

    Chapeau bas sur l’exceptionnel mauvais goût présidant chaque illustration…avec une mention spéciale pour celle du bas.
    On avance.

    1. Avatar de Alex
      Alex

      @ otromeros 12h39
      C’est vrai que pour illustrer la fin du travail, le film de Chaplin  » Les temps modernes  » serait d’un autre niveau !
      https://www.youtube.com/watch?v=IPbzCnErwuA

  15. Avatar de malervy
    malervy

    Dans un monde en plein bouleversement, j’aime bien votre site qui s’essaye à la prospective en croisant de nombreux thèmes et je vous suis en général avec intérêt.

    Je déplore en revanche ce biais pro LFI ou Ruffin. S’attirer les bonnes graces des déclassés en flattant les instincts revanchards, c’est en général le fonds de commerce de ces partis de la gauche populiste. Au mieux ça n’amène à rien, au pire à la pseudo révolution bolivarienne qui fait fuir les plus riches et désespère les plus pauvres.

    Laissons encore le monde bouillonner, scrutons le et favorisons la confrontation des idées pour qu’émerge un nouveau monde. Il est encore trop tot pour le confier à des tribuns politiques qui n’ont que faire d’un programme politique.

  16. Avatar de hubert
    hubert

    Et si :
    . La rupture de Ruffin c’était de la comédie ?
    . Il n’avait comme objectif que de ramener au bercail une partie du troupeau de gauche perdu dans les affres Marine pour mieux faire la synthèse en s’alliant à nouveau à LFI au moment opportun, pex pour avoir une majorité à une élection ou dans une assemblée ?
    . Et si cette partie du troupeau s’en moquait royalement des programmes, ce truc d’intelligence qui ont eu leur bac ?
    . Et si finalement Ruffin se positionnant comme Wagenknecht ayant fort bien compris qu’il n’y aurait pas de « nous » possible mais juste « toi + moi » à l’avenir.

    Et bien cela ferait un bon scénario de série Netflix

    1. Avatar de Garorock
      Garorock

      Et si hubert Ruiz était honnête, cela améliorerait le scénario…

      1. Avatar de hubert
        hubert

        j’ai pas la réf

  17. Avatar de Grotroll
    Grotroll

    Voilà ce qui devrait être une première base d’analyse :
    Pourquoi la génération Z se fait virer: l’écart grandissant entre aspirations et réalités du monde du travail
    https://korii.slate.fr/biz/generation-z-licenciement-ecart-aspirations-realites-travail-entreprise-communication-jeunes-competences-vie-professionnelle

    Sinon, ça commence à rejoindre l’optimisme de Paul Jorion :
    Eric Schmidt estime les objectifs climatiques inatteignables, et propose de les confier à des IA
    https://next.ink/brief_article/eric-schmidt-estime-les-objectifs-climatiques-inatteignables-et-propose-de-les-confier-a-des-ia/

  18. Avatar de Grotroll
    Grotroll

    J’oubliais, la problématique est mondiale :
    En Asie, les jeunes salariés disent non au culte du travail
    https://www.courrierinternational.com/article/tendance-en-asie-les-jeunes-salaries-disent-non-au-culte-du-travail_220035
    En particulier :
    « Une étude réalisée par l’institut de sondage américain Gallup sur le bien-être des salariés partout dans le monde révèle que, dans l’est de l’Asie, seuls 18 % des moins de 35 ans se disent impliqués dans leur entreprise, un chiffre inférieur à la moyenne mondiale, déjà faible, de 23 %. »

    1. Avatar de arkao

      @Grotroll
      Les jeunes démissionnent du travail avant même que celui-ci ne disparaisse 🙂
      « C’est donc tout le rapport au travail et au revenu pour vivre qu’il convient de réexaminer » (ThomBillabong).
      Il y a comme une petite lueur d’espoir, un raz-le-bol mondialisé. Verra-t-on des événements de type 1848 qui touchent non plus un bout de continent mais la planète entière ?

  19. Avatar de Khanard
    Khanard

    Prix Nobel de physique : l’Américain John Hopfield et le Britanno-Canadien Geoffrey Hinton récompensés pour leurs travaux sur l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique!

    A mon avis c’est un acte majeur de la communauté scientifique reconnaissant l’IA comme un devenir .

  20. Avatar de otromeros
    otromeros

    @‘aux beaux parleurs précédents’ : 10h003+11h23+12h56+13h34

    Pour mieux comprendre/décoder… Vous en pensez quoi?? de ceci :

    https://www.bfmtv.com/economie/patrimoine/impots-fiscalite/nouveau-front-populaire-en-quoi-consiste-l-impot-sur-le-revenu-a-14-tranches_AV-202406140741.html

  21. Avatar de Chabian
    Chabian

    Doucement avec « le programme ».
    J’en reste à l’idée de Bernard Manin : le rôle de la démocratie, c’est de choisir des personnes, les décideurs, les dirigeants. Dans nos tribus plus complexes et plus nombreuses, nous désignons des représentants qui choisiront des dirigeants. Dans certains régimes, on ne choisit qu’un président, qui « coopte » ses co-dirigeants (c’est pas l’idéal…). aucun programme là-dedans ne contraint les dirigeants.
    Durant la période où sont en place les dirigeants choisis, divers problèmes surgissent à résoudre, non affiches dans le programme. Et il faut tenir compte de l’opinion dans son calendrier programmatique (les avancées durant les 100 premiers jours, les douloureuses ensuite, plus rien de facheux à l’approche d’élections).
    Les partis (qui ne surgissent que bien après l’instauration de la démocratie) ont polarisé la question sur des « promesses électorales » qu’on appelle programme. Mais c’est un artifice. Et les médias focalisent le débat sur les promesses. (Dans l’antiquité, on faisait de l’évaluation, la reddition des comptes). Si les partis doivent se coaliser en un camp avant l’élection (cas du système The winner take all), ils définissent un « programme commun ». Toute coalition a posteriori de partis (pour atteindre une majorité d’après leurs résultats) négocie un programme commun et surtout un calendrier commun qui répartit leurs attentes et même des attributions de compétences ministérielles selon ces attentes partisanes.
    Mais ces « programmes » sont souvent des promesses en l’air, loin des réalisations.

    1. Avatar de Garorock
      Garorock

      Alors comment rendrent ces « promesses »contenues dans ces programmes plus crédibles?
      Comment refaire remonter la confiance d’un cran?
      En enlevant un cliquet?
      Proposition gratos du soviet etc… la gauche ne doit pas seulement présenter un programme, elle doit présenter un gouvernement qui va avec.

      😎

  22. Avatar de Temple
    Temple

    [… inclure dans la définition du « nous » une personne dont nous savons que l’identité qu’elle s’attribue exclut qu’elle reconnaisse qui nous sommes dans sa propre définition du « nous », cela est plus difficile, c’est même très sérieusement plus difficile. Et ce fait là, si l’on veut comprendre l’ici et le maintenant, et les déceptions de la gauche quant à sa base se réduisant comme peau de chagrin, impossible de le mettre entre parenthèses, je pourrais ajouter « c’est l’anthropologue qui parle », mais ce serait un effet de manche car il s’agit tout bonnement de logique élémentaire : le mot « nous » ne fonctionne correctement que dans un cadre de réciprocité et c’est un jeu de couillon pour moi de te mettre dans la définition de mon « nous » à moi si tu exclus de me reconnaître moi dans ta propre définition du « nous ». La gauche échoue-t-elle à faire cette observation élémentaire ou fait-elle seulement semblant parce que, la ferait-elle, elle se retrouverait sans base du tout ?]

    Est-ce que François Ruffin peut comprendre ce que dit Paul Jorion? Ce n’est pas une question méchante mais pourrait le paraître. Je la reformule donc de façon plus abstraite : Peut-on penser comme Jorion si l’on ne pratique pas soi-même la réciprocité ? « C’est l’anthropologue qui parle, mais ce serait un effet de manche car il s’agit tout bonnement de logique élémentaire : le mot « nous » ne fonctionne correctement que dans un cadre de réciprocité ».

    Je reviens sur cette question « élémentaire » : Quand et où le mot « nous » fonctionne-t-il correctement ? Ou ne fonctionne-t-il pas correctement ? Lorsqu’il fonctionne numériquement il signifie l’addition des « moi » qui défendent un même intérêt, face à celui des autres ; le « nous » désigne par exemple les faisceaux de Mussolini ou les phalanges de José Antonio Primo de Rivera, pour prendre des exemples modestes. Le mot « nous » peut aussi signifier le collectivisme …

    Mais c’est l’anthropologue qui parle : le « nous » ne peut fonctionner correctement que dans un « cadre de réciprocité ». Là se présente une difficulté : de quelle réciprocité parle-t-on ? Si le moi traite autrui comme le possesseur d’un objet qu’il convoite, cela veut dire que l’interaction vise pour l’un la pomme de l’autre et pour l’autre la poire du premier. L’interaction se résout en un rapport d’égalité ou de force entre l’un et l’autre qui se traduit par un troc ou un échange. Cette interaction peut être abstraite des objets poire et pomme et servir de cadre à d’autres prestations (du vin contre du blé, des canons contre de la poudre) la relation abstraite servira désormais de cadre à tous les contenus que l’on voudra pour établir un rapport d’égalité entre les relations d’objet des uns et les relations d’objet des autres : pure logique donc du moins de logique classique comme celle utilisée par la physique, les science de la communication et l’économie capitaliste. Mais l’anthropologue parle de réciprocité anthropologique qui associe l’un à l’autre non pas en fonction de leur relation d’objet mais de leur relation intersubjective. Qui parle ? Si l’un s’adresse à l’autre, en relativisant son intérêt pour tenir compte de la nécessite d’autrui, il relativise sa relation d’objet au bénéfice de son attention pour autrui. Il se trouve bientôt dans une situation nouvelle si l’autre en fait de même : les soucis de l’amour-propre cèdent leur place à un sentiment commun qui n’a pas d’objet pour se représenter mais se révèle lui-même comme une valeur immatérielle, et dont l’évidence est telle qu’il s’impose sans avoir besoin d’un raisonnement logique. Il ne peut d’ailleurs requérir la logique faute de relations d’objets de référence. Par contre il peut se prévaloir de la transparence de l’évidence : par exemple la bienveillance mutuelle crée l’amitié. Attention ! c’est l’anthropologue qui parle lorsqu’il dit que le « nous » ce n’est pas le sujet d’une relation d’objet qui fait parler les forces propres des objets dans l’intérêt de chacun, mais le sujet qui abandonne cette perspective pour exprimer le sentiment qui apparaît de la relation de réciprocité anthropologique. Ce sentiment est le nouveau prédicat du « nous » qu’ignore le sujet de la non réciprocité. Ce « nous » est le sujet commun créé par la réciprocité anthropologique. « Nous » veut dire l’humanité en chacun de nous. La gauche ignore le Tiers qu’impose le principe de réciprocité (anthropologique) pare qu’il est exclu par la logique, puisque celle-ci ne se réfère qu’à deux valeurs, le faux et le vrai. Sur ce blog, assez rares sont les intervenants qui se soucient de cette question. Néanmoins en quelques jours, Paul Jorion a signé deux paroles fortes, l’une sur le terrain de la guerre, l’autre sur le terrain de la paix, l’une concernant la réciprocité négative, l’autre la réciprocité positive : il notait, hier, que la réciprocité négative est rompue par l’un des protagonistes, et que désormais le champ est ouvert au crime contre le Tiers (non plus le génocide mais l’homicide). Il note, aujourd’hui, que la raison pour laquelle la gauche est détruite, c’est qu’elle n’a pas compris en quoi consiste la réciprocité, et qu’elle continue à se contenter d’une logique bivalente. Or, pour répondre par anticipation à son éternelle protestation d’être le bien contre le mal, le « nous », ce n’est pas le centre, le médiocre, le « nous » ne tombe pas du ciel non plus. Il n’est pas inné non plus, comme le moi ou le collectif. C’est ici la difficulté : il faut l’inventer, et cela exige l’effort de la production, de la créativité, et non pas le plaisir de consommer ou de se pavaner de l’idée du bien ! Pas facile donc ! Le Tiers, il faut le créer. Il n’existe pas avant que les hommes ne lui donnent sens et pour cela il faudrait s’intéresser aux fondements de l’économie politique… au principe de réciprocité, à ses formes, à ses structures, à ses niveaux… Le jour où la question retiendra l’attention, et motivera quelque réponse, on pourra engager l’avenir post-capitaliste. En attendant, demeure l’idée que le plus fort gagne !

  23. Avatar de un lecteur
    un lecteur

    Nous ne pouvons que féliciter nos super-héros, nos premiers de cordées (Elon en tête) et la religion économique qui postule le lien (si, si, celui qui relie) comme la conséquence de nos plaisirs égoïstes.
    Qui sommes-nous ?
    – AGI, le « nous » c’est le vaisseau Terre.
    – Milliardaires et Manu, le « nous » c’est moi.
    – La bourgeoisie avec ses candidats de la classe moyenne, le « nous » ce sont les moins riches qu’eux.
    – Le peuple, le « nous » c’est tout ce qui peut les sortir de la précarité économique.
    – En dessous, il n’y a rien !

    1. Avatar de un lecteur
      un lecteur

      Y’a un bug, lisez
      – La bourgeoisie avec ses candidats de la classe moyenne, le « nous » c’est tout le monde sauf les moins riches qu’eux.

  24. Avatar de Garorock
    Garorock

     » Pour 2025, le ministère de l’économie et des finances a décidé de mettre fin à cette automaticité de l’aide. Il faudra désormais remplir une demande sur une plateforme en notifiant son numéro fiscal, une facture d’énergie et une copie de sa pièce d’identité.

    L’arbitrage a été présenté vendredi 4 octobre lors d’un cycle de réunions organisé par la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) avec les différents acteurs du secteur : énergéticiens, associations de consommateurs, associations de lutte contre la pauvreté.

    « On est très en colère. Le taux de non-recours sera énorme ! », prévient Hélène Denise, chargée de plaidoyer à la Fondation Abbé Pierre (FAP) et qui a en effet quelques raisons objectives de s’inquiéter du devenir de cette aide. »
    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/081024/le-plan-de-bercy-pour-torpiller-discretement-le-cheque-energie

    Ici au soviet de la vallée de la loose, Ariège, la fin du travail et ses bénéfices sur la santé physique et mentale nous en profitons tous les jours. Mais l’augmentation de la pauvreté nous fait aussi mal au dos, nous rend autant névrosés, si ce n’est plus, que la domination subie lorsque nous étions encore dans la salle des machines…
    Mais les vrais problèmes sont à Gaza.

    1. Avatar de Alex
      Alex

      @ Garorock 16h35
      « Mais les vrais problèmes sont à Gaza. »
      Oui, c’est exact et faudrait en toucher un mot à Braun-Pivet, soutien indéfectible de ce qui s’y passe, donc complice et pourtant quatrième personnage de l’état.
      Et il n’y a pas qu’elle, malheureusement !

  25. Avatar de Garorock
    Garorock

    Plan Z : aller buter tous les nazis Ukrainiens jusqu’au fond des chiottes.
    Plan Z prime (beaucoup moins fun) : aller convertir tous les imams au marxisme tendance Reclus pour qu’ils prêchent enfin le message du petit jésus…

  26. Avatar de Vincent Rey
    Vincent Rey

    @FrançoisRuffin

    Triste. Mais le problème de la gauche est profond. Il est au niveau de l’analyse…suivez moi un instant :

    – il ne reste que 22 millions de travailleurs en équivalent temps plein (voir discussion sur ce blog, à l’article précédent).
    – la dette a grossi régulièrement, passant de quelques % en 1973 à 110 % du PIB en 2023
    – des quartiers entiers partout en France ont été désertés par l’économie légale
    le PIB a été multiplié par 2 en euros corrigés de l’inflation en 50 ans.

    Ces éléments ne sont pas des opinions, mais des chiffres ou des éléments parfaitement vérifiables. Et il ne suffit pas de défendre le salaire des travailleurs qui restent, ou pour la pire gauche « de droite », de ne s’en tenir à quelques réformes de mœurs comme la défense des LGBT. Il faut aussi produire une analyse capable de donner cohérence à ces faits. Ce n’est qu’ensuite, qu’un programme peut être rédigé.

    Ensuite, il faut bien être conscient que le combat ne se fait pas à armes égales. Emmanuel Macron n’est pas arrivé où il est par hasard, il a été porté par les 0,15% d’entreprises qui font 57% du PIB, certaines expertes en propagande, et qui ont intérêt à l’immobilisme (1).

    Voila ce qui manque à la gauche, si elle veut retrouver l’enthousiasme des électeurs de 1981.

    La fin du travail humain et ses conséquences, doit servir de base à l’analyse à cette nouvelle gauche…

    findutravail.net
    (1)https:// findutravail.net/index.html#capicratie

    Tout était est déjà dit dans cette vidéo de Paul, et depuis longtemps. Pourquoi la gauche ne l’écoute pas ? C’est même de la non-réprocité ! on a l’impression qu’il n’a jamais rien dit, que sa pensée n’existe pas !

    https://www.youtube.com/embed/qaJX1T1kVm0

      1. Avatar de Andrew Cooper
        Andrew Cooper

        Voilà, je vous ai déjà dit que M. Jorion est pluôt un futurologue.

      2. Avatar de Mango
        Mango

        Cela c’est vraiment BRAVO PJ, un GRAND pouce 👍🏻👍🏻👍🏻

  27. Avatar de Garorock
    Garorock

    Marine va t-elle voter la motion de censure pour que Retailleau soit premier ministre?
    Bibi va t-il envahir le Liban?
    Poutine va t-il soutenir l’Iran?
    Toute la gauche va t-elle devenir antisémite si elle ne devient pas islamophobe comme le souhaite BHL?
    Tous les électeurs du R.N qui respectent M de Villepin vont-ils devenir judéophiles?
    Tous les musulmans vont-ils devenir chrétiens, gnostiques, Cathares?
    Le Matou de pablo alto va t-il domestiquer nos affects en nous carressant dans le sens du poil que nous avons perdu en quittant la forêt: celui de l’entraide et du partage?
    Y’aura t-il des fraises à Noël?

  28. Avatar de otromeros
    otromeros

    1) Aucune réaction sur le CONCRET de ma question de 14h34 : https://www.pauljorion.com/blog/2024/10/08/pourquoi-francois-ruffin-a-tort-de-dire-un-programme-on-sen-fout/comment-page-1/#comment-1033339

    2) Sauf erreur grossière de ma part un mot vital (dans la survie+expansion du FN)(dans la quête de votes futurs de LFI/Mélenchon) n’a pas été écrit…par « pudeur »..??
    Le voici ce mot : islam.
    En corollaire jumeau : statut de la femme.
    Et en apothéose … l’Histoire (H ‘majuscule’) de la France et de ses colonies..

    Tout un programme..

    1. Avatar de Garorock
      Garorock

      Le » statut de la femme » Metoo est en train de le faire changer. Dans les tours et dans les bourgs. Si les mollahs de Téhéran pouvaient s’exiler en amérique du sud, cela pourrait aider…

  29. Avatar de Mango
    Mango

    Il s’agit de la balle que Mango a lancée.
    À la page 148 du nouveau livre de Ruffin, on peut lire :

    « Peut-être que je suis plus doué pour mon métier, comme reporter »…

    1. Avatar de gaston
      gaston

      @ Mango

      Vous voulez dire que François Ruffin veut abandonner la partie, et qu’il nous prépare à cette décision en publiant ce livre ?

      La difficulté à rassembler la gauche paraît déjà un obstacle quasi insurmontable, mais il y a plus. En effet il me semble que toute politique possible pour l’avenir ne peut être qu’une politique de décroissance, il me semble aussi que FR doit être bien conscient de cela mais également qu’une telle politique ne fera jamais une majorité dans l’opinion et qu’elle vouée à l’échec électoral.

      Non seulement cette politique nécessiterait une rupture avec le capitalisme, mais aussi que chacun aspire à un autre mode de vie comme le rappelle l’historien indien, professeur à l’Université de Chicago, Dipesh Chakrabarty dans son dernier livre qui vient de paraître « Une Planète, Plusieurs Mondes ».

      https://usbeketrica.com/fr/article/depuis-la-pandemie-notre-rapport-au-futur-est-nostalgique

      1. Avatar de Mango
        Mango

        @gaston,
        Vous voulez dire que François Ruffin veut abandonner la partie, et qu’il nous prépare à cette décision en publiant ce livre ?

        Sa vision est tellement démodée ! Lisez son nouveau livre, malheureusement moi, j’ai été très déçue…

  30. Avatar de aslan
    aslan

    Cher Paul, certes vous êtes ici chez vous, mais je trouve que l’on vous passe trop facilement dans ces commentaires de rares mais non moins problématiques travers.

    Votre lecture de « bon sens anthropologique » que vous n’osez pas poser clairement et qui conclue en gros à de vastes catégories objectives de personne non assimilables n’est absolument pas fondée.

    On peut retourner votre argument de réciprocité comme un gant, ça ne change rien de pratique à la mécanique mais tout le contenu identitaire en est retourné. Vous en concluerez vous même, j’espère qu’il n’a aucune porté explicative et ne fait que servir un argument externe.

    Je n’ai pas votre niveau d’anthropologie mais j’en maîtrise suffisamment pour garantir que vous en abusez d’autorité en l’occurrence.

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  1. Mes yeux étaient las, bien plus que là, juste après l’apostrophe : la catastrophe.

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