Kamala Harris sur le Blog de Paul Jorion : de 2019 à 2021

Portrait par Stable Diffusion

Trump : « Pas de session de rattrapage pour les Démocrates ! »

Le 6 mai 2019 :

Il y a eu aussi, la déposition de Barr devant le Sénat, le 1er mai, où a fait preuve d’un art consommé, Kamala Harris, avocate et candidate à la primaire présidentielle Démocrate, en démontrant par A plus B que le comportement de Barr depuis sa nomination était celui d’un avocat personnel de Trump, et non celui attendu d’un ministre de la Justice – marquant ainsi des points dans sa propre course à la Présidence.

Kamala Harris, candidate Démocrate à la Vice-présidence

Qui est Kamala Harris ?

Le 12 août 2020 :

Dans le sens des aiguilles d’une montre :

USA Today : « fearless fighter » (combattante sans peur)
The Boston Globe : « a good vice presidential candidate »
The New York Times : « 1st woman of color »
The Wall Street Journal : « first Black woman and first woman of Asian descent »
The Washington Post : « first woman of color »
The Los Angeles Times : « history-making pick » (un choix qui modifie le cours de l’histoire)
The Los Angeles Times (en espagnol) : « Latinas ven en Harris a una ‘inspiración para las mujeres’ y una representante de la diversidad cultural »

Pourquoi le choix de Kamala Harris comme Vice-Présidente par Joe Biden est une « bonne » chose

Le 12 août 2020 :

Si j’étais citoyen des États-Unis et que j’aie l’occasion de voter lors d’une élection municipale ou au niveau de l’un des états, je trouverais certainement dans la liste une meilleure candidate ou un meilleur candidat que Joe Biden ou Kamala Harris pour qui voter.

Alors pourquoi affirmer que le choix de Harris comme Vice-Présidente par Biden est une bonne chose ?

En raison de l’état dans lequel se trouve en ce moment cette malheureuse nation que sont les États-Unis. « Malheureuse nation » parce que – à l’image des pseudo-démocraties occidentales [« pseudo » en raison de la distorsion des rapports de force qu’introduit l’existence de fortunes colossales] – elle n’était pas consciente que le fait que ses institutions soient fondées sur la bonne volonté et la candeur l’exposait à ce qu’un prédateur ne respectant aucun de ces aimables présupposés pouvait n’en faire qu’une bouchée.

Joe Biden est un centriste sans grandes convictions ni dans un sens ni dans un autre mais qui a pour lui d’avoir le coeur sur la main dans l’esprit des chaumières et que sommé d’improviser, il nous sort toujours quelque chose qui sans être l’imagination au pouvoir réchauffe au moins le coeur, ce qui n’est déjà pas rien en nos temps fragilisés par la peur et l’isolement, et la solitude que l’on nous offre comme seuls remèdes glacés à la peur de mourir.

Kamala Harris, qui nous est présentée essentiellement dans cette nation de colonisation brutale (incapable d’intégrer son passé de spoliation génocidaire de ses habitants d’origine et d’exploitation éhontée de sa main d’oeuvre importée à fond de cale et enchaînée) comme une « femme de couleur à la fois noire et asiatique », n’est pas un personnage a priori très sympathique puisque l’on garde essentiellement comme souvenir de son règne de « ministre » de la Justice de l’état de Californie, son insensibilité dans des affaires qui réclamaient précisément, et comme à l’habitude, exactement le contraire.

C’est dire si, en des temps plus cléments, on aurait préféré de loin un « ticket » Elizabeth Warren à la présidence et Alexandria Ocasio-Cortez à la vice-présidence, mais dans le contexte actuel de confiscation de l’État par un proto-fasciste suprémaciste blanc séditieux, la combinaison d’un Blanc passe-partout et d’une Noire carrée en affaires – dans ce pays victime d’une fascination morbide pour la couleur de la peau, faute d’avoir su comprendre qui il est – constitue le mieux qu’on puisse espérer, et qu’il faille encourager avec enthousiasme (= « qu’il faille hélas encourager avec un enthousiasme plus ou moins feint »).

Kamala : une assurance anti-AOC

Le 16 août 2020 :

« AOC » dans mon titre, c’est « Alexandria Ocasio-Cortez », la gauchiste de choc du Parti démocrate, d’origine portoricaine par ses parents – ce qui la rend sinon « black », mais tout juste, en tout cas « colored » selon les critères du système à caste des États-Unis.

Dans un excellent article de Lauren Martinchek dans Medium, « Why Joe Picked Kamala », pourquoi Joe [Biden] a choisi Kamala [Harris, comme colistière dans sa course à la présidence], la commentatrice fait le calcul suivant : Kamala devient Vice-présidente en 2020, Présidente en 2024 (Biden sera trop vieux pour se représenter), réélue en 2028. Ce qui interdit à AOC de se présenter à la présidence avant 2032 : douze ans de paix pour Wall Street.

Bien vu Mme Martinchek !

Le Wall Street Journal : « Alors que Harris rejoint Biden sur le ticket, Wall Street soupire de soulagement »

Trump cherche à empêcher les Morbihannais de voter ! Les Vannetais alignés comme un seul.e homme/femme derrière Kamala Harris !

Le 17 août 2020 :

Bien que je ne me sois jamais inscrit nulle part (sauf à l’ACLU il y a une trentaine d’années), un million d’organisations de gauche américaines ont découvert mon adresse mail et, l’IA faisant le reste, je reçois tous les jours des messages surréalistes du genre « Trump cherche à empêcher les Morbihannais de voter ! » ou « Les Vannetais alignés comme un seul.e homme/femme derrière Kamala Harris ! » 😉 .

Victoire des multinationales par K.O. sur l’establishment ? par Thomas Saupique

Le 19 janvier 2021 :

Cependant, la génération de ces septuagénaires voir octogénaires associée à ce cycle (Pelosi, Biden, Trump, Sanders, McConnell…) étant par nature vouée à disparaitre prochainement de l’échiquier politique, la nouvelle génération de leaders composée de voix plus féminines (Harris, Alexandria Ocasio-Cortez, Cori Bush, Ilhan Omar…) se fait déjà entendre. Elle aura fort à faire pour inspirer cette transition de leurs concitoyens et du milieu des affaires vers de nouvelles règles du jeu et un retour des politiques publiques, le sang de l’idéal commun de toute nation démocratique (Egalité, Fraternité). Ainsi comme Angela Merkel en Allemagne, il semblerait bien que Kamala Harris soit en position idéale pour incarner une énergie féminine du pouvoir durant les années à venir et dans le cas de Kamala, une vision multiculturelle de la société. Sortie à inventer de ce cycle durant lequel la notion de profitabilité fut le sceau implacable du néo libéralisme.

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