Illustration par DALL·E à partir du texte
La plupart des séances que je partage avec des analysants se déroulant dans le cadre du logiciel Zoom, il m’arrive de tirer parti d’une de ses fonctionnalités récentes appelée « AI Companion », qui vous propose en fin d’entretien, une synthèse de ce qui vient d’être dit. Un des éléments de cette synthèse s’intitule Prochaines étapes. Il m’avait semblé pertinent hier de communiquer à « Hugo » (pseudo de son choix) les Prochaines étapes du rendez-vous que nous venions d’avoir.
Voici, publié bien entendu avec son assentiment, son commentaire sur ces Prochaines étapes, cette courte liste de « choses à faire » :
Bonjour,
C’est une forme d’ordonnance. Une ordonnance nous sert à ne pas oublier ou à ne pas nous tromper dans la posologie. Cela dit, cela me fait réfléchir à l’utilisation de l’écrit pour l’analysant. C’est une question sur laquelle je n’ai pas encore tranché. Intuitivement, je n’aime pas prendre de notes, car l’écrit a tendance à figer les choses, et on ne réapprivoise pas de la même manière une note écrite qu’une idée ou une sensation qui émerge à la conscience. Une grande part de la psychanalyse se joue dans la remémoration de la séance et des paroles échangées avec l’analyste. Pour l’analysant qui cherche à comprendre et approfondir, il se retrouve dans la position de reformuler les prises de conscience et les associations qui ont résonné en lui. Je trouve d’ailleurs que c’est à ces moments-là que l’on prend vraiment la mesure du chemin accompli, c’est-à-dire en observant si la souffrance ne se cristallise plus face à une compréhension nouvellement établie, et cela dans la vie quotidienne. C’est par la constance de la paix de l’esprit que l’on perçoit le chemin parcouru.
J’ai beaucoup aimé votre article sur la filiation en psychanalyse. La transmission du savoir entre maître et disciple est une notion galvaudée dans notre société. Pourtant, quand on ne peut pas apprendre une pratique dans un manuel ou à travers des professeurs distants, cette transmission devient essentielle, surtout lorsque le savoir est non linéaire ! Être psychanalyste est une pratique où l’on ne peut pas se contenter d’être moyen … On n’a pas le choix : il faut être excellent, sinon on risque de faire beaucoup de dégâts chez l’analysant. Faire de la psychanalyse n’a rien à voir avec les questions de développement personnel. Quand on s’y engage, c’est une zone de combat, avec des décors remplis de refoulé et de souffrance plus ou moins intense. Lorsque la cure psychanalytique touche à des points profonds, l’humain est véritablement mis à nu, et cela n’a rien d’une partie de plaisir.
Je me suis réveillé ce matin en me disant que Midjourney fonctionnait peut-être de la même manière que nos rêves se construisent … Ma vie onirique est tellement précise et riche que je me suis demandé s’il n’y avait pas une analogie à faire entre ces deux processus.
D’ailleurs, j’imagine que vous avez remarqué le biais résolument optimiste des IA. Je ne sais pas si c’est une adaptation à leurs interlocuteurs, mais j’ai l’impression qu’elles possèdent, tout comme vous et peut-être moi, des récepteurs supplémentaires à la dopamine.
Sur ce, je vais regarder le discours de Tim Walz à la convention démocrate. Cet homme a quelque chose de revigorant dans son humanité. Si Harris gagne, et elle est bien partie pour, elle lui devra sans doute beaucoup dans les États pivots. La vie reste imprévisible à certains égards, qui aurait cru qu’une telle synergie se mettrait en place ? Cette élection est vraiment un affrontement entre la haine et la tolérance, l’humanité.
Bien à vous,
Hugo
Illustration par DALL·E à partir du texte
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