Pourquoi rien ne va plus, le 16 juillet 2024 – Retranscription

Illustration par DALL·E à partir du texte

Bonjour, nous sommes le mardi 16 juillet et je vais vous expliquer très rapidement pourquoi rien ne marche plus.

En fait c’est relativement simple comme mécanisme. Nous vivons dans des démocraties où les gens qui nous représentent sont élus. Alors ils viennent avec des programmes : ils expliquent ce qu’ils veulent faire et il faut que ce qu’ils disent qu’ils vont faire, plaise aux gens qui vont les élire.

Donc ils ne peuvent pas aller voir les gens en disant : « Il faut faire de très grands sacrifices, il faut changer votre vie, il faut faire tout à fait autrement ! ». Parce que s’ils disent ça, on ne les élira pas.

Or, il y a des circonstances, par exemple, ce qu’on appelle la « capacité de charge d’une espèce par rapport à son environnement », qui font que quand on dépasse les limites et qu’on produit du réchauffement climatique, la montée des eaux des océans, la disparition des espèces animales : baisse de la biodiversité, ce qu’il faudrait dire aux gens sur comment on va arranger les affaires, c’est des choses que les gens n’ont pas envie d’entendre.

Il y a une notion de science politique qui est relativement récente, elle date des années 90, c’est un monsieur Joseph Overton qui a parlé de ça : il a parlé de la « fenêtre d’Overton ». C’est ce que les gens sont capables d’entendre pour voter pour quelqu’un.

Alors le problème, c’est que cette fenêtre peut être complètement décalée par rapport à ce qu’il faudrait vraiment dire, par ce qu’il faudrait vraiment faire.

Les gens qui veulent être réélus, ils restent dans la fenêtre d’Overton, quel que soit le décalage de cette fenêtre par rapport aux mesures qu’il faudrait prendre.

Alors on élit ces gens là parce qu’ils ont dit : « Demain on rase gratis, on supprime les impôts, etc. » Et ces gens vont au gouvernement. Et il y a des époques où, par exemple, la capacité charge de l’espèce n’est pas entièrement enfoncée, où ça peut marcher. Voilà !

On n’est plus dans une phase de ce type là.

Alors on élit des gens sur leur programme, qu’ils appliquent plus ou moins. Mais même s’ils l’appliquaient, ça ne résoudrait pas les problèmes qui se posent.

Alors on arrive aux élections suivantes.

Qu’est-ce que les gens font?

Comme aucun des problèmes n’a été résolu, ils votent pour les autres. Voilà !

Les autres avaient un programme aussi de choses qui étaient intéressantes ou qui n’étaient pas intéressantes, qui était radical ou non, mais en tout cas était aussi à l’intérieur de la fenêtre de ce qui est admissible par les gens qui écoutent et qui vont voter, et ceux-là sont aussi nuls que les précédents.

Alors à la fois suivante, on vote pour les autres.

Et comme il y a quand même une prise de conscience que ça ne marche pas, ça se radicalise : il y a bipolarisation dans la population, les vues sont de plus en plus opposées. Mais comme personne ne propose les mesures qu’il faudrait prendre, le système va de pire en pire.

Vous observez ça certainement dans un pays tout près de chez vous et en particulier dans celui où vous vivez. Et même si vous êtes anglophone et vous m’écoutez des États-Unis ou d’Angleterre, du Royaume-Uni, vous savez exactement de quoi je parle.

Alors, qu’est ce qui se passe dans ce cas là?

Eh bien, bipolarisation de plus en plus forte : personne n’arrive à rien. Personne ne veut en tout cas essayer d’être élu en-dehors de la fenêtre d’Overton pour les choses qu’il faudrait faire et du coup, ça ne marche plus du tout.

Alors comment ce genres de choses se résolvent ?

Vous le savez : c’est des coups d’État militaires qui, à un moment donné il y a des gens niveau de l’armée qui décident qu’il n’y a plus rien qui marche et ils prennent le pouvoir.

Et à ce moment là, qu’est-ce qu’ils font ?

En général, ils prennent parmi les plus radicaux de ce qu’on pouvait entendre avant, et ça ne marche pas nécessairement mieux que dans l’autre cas. Et parfois, ils ont la sagesse de confier les décisions à des gens qui vont prendre des mesures dites « impopulaires » mais qui correspondent à ce qu’il faudrait faire.

Alors, est-ce que c’est une recommandation de ma part?

Non ! c’est, comme d’habitude : je suis sociologue et anthropologue de formation, je décris les choses qui se passent et j’essaye de vous en rendre compte d’une manière qui fasse sens. Voilà !

Allez, à bientôt, au revoir !

Illustration par DALL·E à partir du texte

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34 réponses à “Pourquoi rien ne va plus, le 16 juillet 2024 – Retranscription”

  1. Avatar de Jeanpaulmichel
    Jeanpaulmichel

    Bonjour Paul,
    Merci pour ce billet et notamment la fenêtre d’Overton que je méconnaissais.
    Cela correspond peu ou prou à ce que décrit JM.Jancivici, Arthur Keller, Aurelien Barrau.
    Quant à l’issue, la pente est savonné e…
    Cordialement

  2. Avatar de Jeanpaulmichel
    Jeanpaulmichel

    Désolé pour les fautes de grammaire …
    Pas pris le temps de me relire…

    1. Avatar de Grand-mère Michelle
      Grand-mère Michelle

      Bonjour Jeanpaulmichel, est-ce à dire que vous avez vous-même pris l’initiative de retranscrire la communication orale de P.Jorion contenue dans la vidéo publiée le 16/7?

      Dans ce cas, je vous en remercie car, comme je l’ai déjà signalé, ma vieille » tablette » ne me permet pas l’accès à ces vidéos… et cette retranscription me donne la possibilité de la commenter(et en tout cas d’accéder au partage d’une réflexion essentielle), à l’égal de toutes les autres personnes plus ou moins bien « équipées » (et du moins favorisées par rapport au pourcentage important de la population qui subit la « fracture numérique », que ce soit pour des raisons « culturelles » ou « économiques »).

      1. Avatar de Paul Jorion

        Bonjour Grand-mère Michelle, non : c’est moi qui m’occupe (avec l’IA Trint) des retranscriptions de vidéos – quand j’ai le temps de donner un coup de pouce à la machine qui retranscrit ce que je dis mot à mot, même quand je bredouille (quelle imbécile ! alors que le bruit court qu’elle est déjà beaucoup plus intelligente que nous !).

      2. Avatar de ilicitano
        ilicitano

        @Grand-mère Michelle

        Petite info technique.
        Il se peut que les vidéos soient bloquées par un bloqueur de Traqueurs ou de Publicités.

        J’utilise AdblockPlus et Ghostery.
        J’avais le même problème de ne pouvoir lire les vidéos .
        Pour lire les vidéos , je débloque Ghostery sur le site web , pendant 1 heure par exemple , ce qui me permet de lire les vidéos du blog.

  3. Avatar de Roger Butor
    Roger Butor

    Cher Paul, il fût un temps où vous admiriez le modèle chinois parce que, malgré (ou à cause de) son fonctionnement coercitif, il avait la capacité de prendre des initiatives pour faire face aux urgences, climatiques notamment. Est-ce toujours le cas ?

    1. Avatar de Paul Jorion

      Tant que le rapport entre le ciel et la terre y restera harmonieux, le ciel ne s’écrasera pas au sol, ni la terre ne s’envolera au ciel. Or, comme vous vous en convaincrez aisément en ouvrant la fenêtre, c’est précisément ce qui est en train de se passer en Occident.

      Par ailleurs, ce n’est pas moi qui ai écrit Les subventions chinoises créent, et non détruisent, de la valeur. Près de 250 ans après la publication de « La richesse des nations » d’Adam Smith, l’Occident a perdu le fil de l’économie, mais j’aurais beaucoup aimé que ce soit moi.

      1. Avatar de Hervey

        Puis le vieux sage Lao-tzu ne disait-il pas, « gouverner un grand pays, c’est comme cuire un petit poisson »

        … avec doigté, en intervenant le moins possible, en se faisant oublier, sinon tout le corps se désagrège …

        Hum …

        Sinon, la poésie chinoise peut se lire aisément, une fois traduite.
        https://hervey-noel.com/tu-fu-deux-poesies/

      2. Avatar de Paul Jorion

        Les besoins énergétiques de l’IA par rapport aux ressources américaines et chinoises

        in Leopold Aschenbrenner, SITUATIONAL AWARENESS, The Decade Ahead, juin 2024

        1. Avatar de Ruiz
          Ruiz

          Si la croissance de de la production électrique aux States ne s’améliore pas, et la structure privée de l’investissement n’y incite pas au nucléaire, la locomotion électrique va y rester un marché de niche ?
          La courbe chinoise est impressionnante et son croisement peut-il signifier le basculement de la pééminence américaine en 2008 ?
          Les chiffres sur l’IA sont eux totalement prospectifs.

  4. Avatar de timiota
    timiota

    AIxponenciel

    Mais dans 4 ans, l’IA apprend automatiquement la frugalité, tout comme elle a appris de savoir causer « comme il faut ».
    Elle trouvera comment apprendre avec une poignée de joules (ou de dollars), toute-seule-comme-une-grande.
    Et comme elle me l’a glissé au coin de l’oreille « chacun son hubris et les bitcoin seront bien gardés »

  5. Avatar de Khanard
    Khanard

    après avoir lu l’article de M. Léopold Aschenbrenner cela me semble assez vertigineux .

    Reste à savoir si cette demande en énergie fulgurante sera compensée par une baisse au moins équivalente dans d’autres secteurs qui à mes yeux restent à définir .
    Il est peut être encore tôt pour pouvoir faire un bilan .

    1. Avatar de Paul Jorion

      Ne vous inquiétez pas, c’est effectivement le cas ! Comme les cryptomonnaies, c’est la mode de l’année dernière, les mineurs de bitcoins au chômage proposent leurs services aux firmes d’IA.

    2. Avatar de XTIAN
      XTIAN

      Les besoins énergétiques de l’IA questionnent la compatibilité de son avenir avec le nôtre.
      Car pour survivre l’IA devrait priver l’humanité des ressources dont elle a besoin, ressources déjà notoirement insuffisantes.

  6. Avatar de Khanard
    Khanard

    ah la la la ! moi qui avait cru à la suprématie du bitcoin me voilà fort marri .🤮🤮🤮

    que les rats quittent le bateau est déjà une bonne chose . Qu’ils investissent dans l’IA en proposant leurs structures en est une autre .

    Et tous les neuneus qui vont rester sur le carreau n’ont qu’à demander conseil à leur IA préférée , remarquez celle ci n’aura pas de mal à les surpasser 😉

    mais je suis médisant .

  7. Avatar de sydney
    sydney

    Le problème majeur c’est que ceux qui veulent imposer des restrictions ne les appliquent pas pour eux.

  8. Avatar de Pascal
    Pascal

    Pour comprendre ce qu’est l’effondrement en cours, c’est aux USA qu’il faut regarder.
    En 2012, il y avait ce reportage sur la chute de la classe moyenne dont nous sommes encore loin mais pour combien de temps ?
    https://www.youtube.com/watch?v=qrtGgODVzsE&t=74s
    Alors, où en est-on aujourd’hui avec les années démocrates de Biden ?
    Les Etats-Unis prospèrent, la classe moyenne s’essouffle : l’échec de Biden ? [Olivier Passet]
    https://www.youtube.com/watch?v=oKTP5VHGI3A
    Si les démocrates (comme le PS en France) ne sont pas capables de changer cette fracture néolibérale qui jette des familles entières à la rue, alors pour beaucoup la tentation des extrêmes semble être la dernière solution possible pour faire changer les choses et enrailler cette chute des classes moyennes.
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/06/23/mais-maman-on-est-pauvres-les-classes-moyennes-a-l-heure-du-declassement_6242697_3234.html
    Même si les extrêmes ne sont pas une garantie, le choix électoral démocratique perd petit à petit de son sens puisse qu’il n’existe aucune offre de transformation de la société qui mette un terme à l’écrasement progressif des classes moyennes.

    1. Avatar de CORLAY
      CORLAY

      Bonsoir Pascal, je vous donne raison d’une certaine manière de parler de 2012. Entre 2008 et 2010 j’ai eu des échanges en anglais avec une personne qui vivait à chicago ou une autre ville où fabrication voitures. Cette personne se désolait qu’il n’y avait plus cette production (1 part de désolation). Bon la voiture électrique arrive…Vous parlez de la chute de la classe moyenne, sauf erreur, c’est vers 2012 comme écrit dans texte que cela à commencer (Usa et autre). Il me semble que l’on aurait pu changer la donne et éviter la chute (familles entières à la rue)…Pourquoi certaines personnes ne concrétisent pas encore les taxations (Sismondi et autre)??? Mais en réalité est-ce que les extrêmes est la solution, sincèrement je ne le pense pas. Pourquoi l’IA (pas tout savoir) ne le réalise pas et que l’on ferait sortir cette réalité de conscience à ce niveau (désolée de le dire) Je faisais référence l’autre jour à Mr Piketty. Il y a, je pense, des solutions intermédiaires, faut-il encore le faire. Je ne suis pas économiste, mais Mr P. Dessertines a évoqué il y 1 ou 2 jours, ces phénomènes/(phénomélogies) de parts grandissantes «d’écarts de production/et de valeurs financières» . Quant à la flambée des prix citée dans l’article Monde, il faudra je pense revoir de fond en comble nos modèles de production au niv. Alimentaire, car avec les changements climatiques et de phénomènes qui sont au-dessus de nos têtes et que certains ne peuvent imaginer, alors, je pense qu’il faudra aller pousser l’action plus loin et plus proche. Pour l’électricité celle-ci devrait baisser. Point d’achoppement/de conscience etc….Bonne soirée. Isabelle

      1. Avatar de Grand-mère Michelle
        Grand-mère Michelle

        Ayant participé, pendant quelque temps, à un groupe de réflexion du mouvement citoyen belge francophone « Tout Autre Chose », dénommé « Une Tout Autre Économie », j’acquiesce à votre idée: « …il faudra…revoir…nos modèles de production… »(pas seulement au niveau alimentaire, d’ailleurs)

        Il semble en effet que c’est là que le bât blesse l’âne(« l’économie ») qui porte tout le poids de l’avenir de notre société de consommation(insensée, délirante, inappropriée)

        À noter que les bénéfices du système politique « libéral » étaient sensés, à l’origine du système économique capitaliste, être réinvestis dans des entreprises de production utile au fonctionnement de la société(en même temps que profitables à leurs propriétaires).
        C’est la financiarisation de ces bénéfices, et la pratique du « crédit » qu’elle a engendrée, qui ont perverti « en douce » la « liberté d’entreprendre » comme de « réussir » dans ses entreprises qui était promise à tout un-e chacun-e.
        Car, c’est bien connu, « on ne prête qu’aux riches »…
        Ré-écouter la chanson de G.Becaud(probablement sur YouTube…): « Ha, si j’avais des sous…. »

  9. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Ne serait-il pas impossible que comme pour la gestion néolibérale de la crise financière/économique/des dettes publiques/politique de 2007/8 (des Subprimes), comme pour celle gestion néolibérale de la dernière crise sanitaire d’ailleurs… ou seuls les plus gros propriétaires privés de stocks-options, salaires variables, retraites chapeaux/dorées, d’assurances vies, d’actions – tous soit disant trop gros pour couler – ont été sauvé de leurs pertes casinos, dettes privées pourries, tout en restant toujours les plus assistés sans contrepartie à interdire d’interdire de spéculer sur les « crises », famines, guerres de « civilisations… ne serait-il pas impossible donc, à la fin du troisième tour de l’élection de la présidence du perchoir du Palais Bourbon… en France… que pile ; la macronie 4.0 gagne à reconduire à la troisième place du rang protocolaire des plus hautes instances républicaines, celle là même ayant été désavoué, déchue même, lors de la dissolution de l’AN/réélection législative (qui sait si le fn ne se désistera pas en sa faveur, du moins s’abstiendra de voter contre elle, voir affichera sans complexe son soutien pour mettre dans l’embarras le « roi te touche dieu te guérit » et sa majorité moins que relative)… et face ; le NFP, son programme de plus de justice sociale, « sociétale », etc… son électorat précarisé, paupérisé, discriminé de façon systémique… et au sens plus large l’électorat attaché à retrouver plus de services publics de meilleurs qualités humaines (au contraire de la numérisation, dématérialisation, privatisation des dits services…) à défendre de meilleurs conditions de travail et d’employabilité (augmentation de salaire, etc taxation des robots… caissières de supermarchés…. défiscalisées, désocialisées), à restaurer les protections sociales et droits du code du travail, perdent…?

    1. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      @Juillot Pierre Force est de constater qu’autant un « front républicain » (anti-RN) a permis de faire élire dans de meilleures conditions des députés du NFP, de la Macronie, et quelques LR, un tel réflexe anti-macron n’existe pas non plus au sein de cette assemblée (de ce fait plus macroniste) pour faire élire soit André Chassaigne avec des voix du RN, soit Sébastien Chenu avec des voix du NFP.

      L’élection étant affaire d’individu(e?), même si yaël s’était faite remarquée par sa défense du président lors de l’affaire Benalla (https://www.blast-info.fr/articles/2022/yael-braun-pivet-la-deputee-qui-a-enterre-lenquete-parlementaire-sur-benalla-elue-presidente-de-lassemblee-kgG9frXdT0Svs65RxZ7oBA), elle a su montrer par la suite une certaine indépendance d’esprit, confortée sans nul doute récemment par sa mise à l’écart comme gabriel Atal du processus de dissolution.

      Peut être son élection garantit-elle la possibilité pour le RN d’obtenir vice présidence ou questure comme dans la précédente législature où sa présence en nombre était moindre, faisant payer à Chassaigne l’envie d’une partie de ses supporters de l’en priver.

      Cependant la chutzpah dont elle a fait preuve en se présentant à titre personnel (https://www.liberation.fr/politique/presidence-de-lassemblee-yael-braun-pivet-laplomb-au-perchoir-20240718_GLC3TLLHARH7RBCL3FUFOCQNJM/) est peut être le signe d’une programmation pour un destin national en 2027 pour conserver le manche au centre sans macron dans un passage de relai, que Marine Le pen a (in)volontairement (et sans regret ?) préparé en ne laissant pas une quinzaine de voix faire défaut à Sébastien Chenu manifestement déjà hors course.

      1. Avatar de Juillot Pierre
        Juillot Pierre

        @ Ruiz.

        Ce qui est constaté, il me semble c’est que des effets cliqué, bien calibrés – l’électorat de la présidence du perchoir, n’étant pas celui (le « peuple ») l’ayant mandaté pour légiférer et contrôler l’exécutif. De même que les scores de l’extrême droite… aux élections européennes… ne reflètent pas les mêmes aspirations populaires, et dimension/périmètre de responsabilité… que ceux obtenus au premier tour des législatives françaises à la suite d’une dissolution contestée constitutionnellement, et encore moins aux résultats du second tour – ont été mis en place derrière le mythe d’un parti d’extrême droite présumé innocemment devenu « républicain ». Tout ça pour empêcher toute accession possible de la gauche et des écologistes à la gouvernance de quoi que ce soit. L’alternance doit non pas changer de camp… mais en faire renter un nouveau dans le jeu, pour en changer un de ses composants.

        Quel qu’ai était la répartition des délégations de vote de la citoyenneté… cette disruption de la dissolution survenant à l’horizon d’une faille, d’un impensé en fait, constitutionnel, et de risques croissants de « crises »… laisse entrevoir qu’il n’y a toujours eu que peu de résultats possibles.

        Du bipartisme modéré… de cette exception culturelle qu’est la monarchie républicaine, il n’est plus question de continuer de laisser penser que le « roi te touche dieu te guérit » en soit « l’arbitre » providentiel… le coupable idéal quoi… Du moins, ça c’est en apparence – promesse de changement, pour qu’en réalité rien ne change – car d’évidence, le tripartisme, ou la titrisation des responsabilités politiques et des risques des externalisations négatives croissantes dans un contexte de gestions néolibérales de plusieurs facteurs de « crises » (climatique, de l’eau, de régime, « sociétale »…) fait du troisième larron, un « arbitre » de substitution.

        Mais en réalité, comme dit précédemment il en résulte que seuls les protagonistes jouant à un jeu à sommes non nulles gagnent, quand la démocratie horizontale, le dialogue social, les corps intermédiaires, et la citoyenneté perdent : la dégradation du respect de « l’État de droit » en atteste.

        Le front républicain dans l’hémicycle est à front renversé de celui de l’électorat citoyen… lorsqu’il se dresse contre la Gauche et les écologistes, plus diabolisés, qu’est dédiabolisé l’extrême droite et la droite extrême décomplexée.

        La macronie, l’ex-pantoufleur du verrou de Bercy à sa tête (et les nouveaux chiens de garde »), qui de sa promesse de se faire élire pour lutter contre l’extrême droite collaborationniste, en a réconcilié sa frange soit disant plus modérée en diluant sa part honteuse de responsabilité dans la frange radicalisée de la droite extrême, a toujours eu en « préférence nationale » une affection particulière pour les forces du coté obscure de la politicaillerie, des « secrets d’affaires », des conflits d’intérêts.

        Dans le jeu à sommes non nulles, seuls deux protagonistes peuvent « en même temps » s’entendre à faire alliance, à pactiser, contre un ennemi commun (faire rentrer le diable au paradis en somme). La Gauche et les écologistes sont cet ennemi commun, faisant de la macronie et de l’extrême droite/droite extrême, les tenants de l’adage : « l’ennemi de mon ennemi, est mon ami ».

        Tout le reste est me semble t-il, une narration purement alternative du roman politique national, que la macronie 4.0 et l’extrême droite/droite extrême, voudraient faire correspondre de force, à la réalité.

  10. Avatar de Christian Brasseur
    Christian Brasseur

    D’un point de vue politique, il est clair que l’écologie est l’ennemi public numéro un du système actuel, réélection au perchoir du palais Bourbon de YBP grande défenseuse de Totalenergies (dont ses amis dans l’Assemblée sont clairement actionnaires), oblige…la criminalisation des défenseurs de la biodiversité a encore de beaux jours.

  11. Avatar de Paul Jorion

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/07/20/a-l-assemblee-nationale-une-nouvelle-journee-tendue-entre-soupcons-de-fraude-invectives-et-majorite-surprise-de-la-gauche-au-bureau_6253149_823448.html

    Quatre heures du matin, samedi 20 juillet. Il ne reste plus dans l’Hémicycle qu’une trentaine de députés de gauche éberlués, et, plus loin, une douzaine de leurs collègues du MoDem défaits. Après quatorze heures de vote, le bureau de l’Assemblée nationale a été constitué. Les députés ont élu six vice-présidents, trois questeurs et douze secrétaires dans ce qui est le principal organe décisionnaire de l’Assemblée nationale.

    Après l’échec du communiste André Chassaigne (Puy-de-Dôme) face à Yaël Braun-Pivet (Renaissance, Yvelines) à l’élection de la présidence de l’Assemblée, jeudi, c’est contre toute attente que le Nouveau Front populaire (NFP) a obtenu la majorité absolue au sein du bureau (12 sièges sur 22). Un événement tout sauf anecdotique puisque cette instance collégiale a vocation à disposer de « tous pouvoirs pour régler les délibérations de l’Assemblée et pour organiser et diriger tous les services » du Palais-Bourbon.

    « Quelqu’un a un drapeau palestinien ? », entend-on du côté des députés de La France insoumise (LFI), hilares et conscients que ce rapport de force favorable à la gauche va tout changer pour les sanctions disciplinaires qui sont décidées par le bureau – les dernières de la précédente législature visant les « insoumis » Sébastien Delogu et Rachel Keke, qui avaient brandi l’étendard palestinien dans l’Hémicycle. Benjamin Lucas (Génération.s, Yvelines), dans un rappel au règlement badin, s’est réjoui de « tourner la page d’une dérive autoritaire », allusion faite aux nombreuses sanctions infligées aux élus de gauche lors de la précédente législature.

    Lire aussi | Répartition de postes-clés à l’Assemblée : le NFP majoritaire au sein du bureau avec douze élus sur vingt-deux, le RN écarté

    Les députés du NFP encore présents dans l’Hémicycle n’en reviennent pas que les macronistes et la droite aient perdu une bataille qui paraissait gagnée d’avance seulement quelques heures avant. Le MoDem, lésé, puisqu’il n’obtient aucun poste au bureau, fulmine contre la démobilisation de ces alliés d’Ensemble pour la République (le groupe du parti présidentiel Renaissance), d’Horizons et de la Droite républicaine (DR, le groupe des députés Les Républicains non ciottistes). « Les gens sont allés dormir », lâche, dans une colère froide, le président du groupe MoDem, Marc Fesneau.

    La présidente du groupe La France insoumise, Mathilde Panot, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 19 juillet 2024. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »
    Depuis le perchoir, Yaël Braun-Pivet cache mal son inconfort, elle qui va se retrouver dans une cohabitation avec la gauche pendant au moins un an, jusqu’au prochain renouvellement du bureau. « Elle est minoritaire dans son propre bureau ! », lui jette la cheffe du groupe LFI, Mathilde Panot, à l’annonce des résultats. « Ça va être très compliqué », confirme Marc Fesneau, ministre des relations avec le Parlement de 2018 à 2022.

    Sabordage du Rassemblement national
    Dans le détail, Clémence Guetté (LFI, Val-de-Marne) a été élue première vice-présidente. Sa collègue « insoumise » Nadège Abomangoli (Seine-Saint-Denis) la suit, avec Naïma Moutchou (Horizons, Val-d’Oise), vice-présidente sortante. Annie Genevard (LR, Doubs), Xavier Breton (LR, Ain) et le ministre démissionnaire Roland Lescure (Renaissance, Français de l’étranger) complètent la liste. Pour la première fois, les trois postes de questeur sont occupés par des femmes : Christine Pirès Beaune (PS, Puy-de-Dôme), Brigitte Klinkert (Renaissance, Haut-Rhin) et Michèle Tabarot (LR, Alpes-Maritimes). Le NFP obtient enfin neuf secrétaires, le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) deux, et Horizons, un. Au total, le camp présidentiel n’obtient que cinq places, et LR, trois.

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    Le Rassemblement national (RN), lui, disparaît du bureau. Le groupe de Marine Le Pen, qui avait créé la sensation en 2022 en obtenant deux vice-présidences, les a perdues au profit de la Droite républicaine. Les élus d’extrême droite font les frais du front républicain de la gauche et du pacte entre la droite et les macronistes. Depuis plusieurs jours, l’équipe de Marine Le Pen se préparait à repartir bredouille de la distribution des postes-clés. « Ce ne sont pas les postes qui nous intéressent, mais le respect du règlement et de la démocratie », professait aux médias chaque préposé du RN.

    Lire aussi | Assemblée nationale : quels sont les postes-clés et comment sont-ils attribués ?

    Donné perdant dans ses propres rangs, l’ex-Front national a tenté de contraindre ses rivaux à respecter une « juste répartition » des fonctions en faisant lui-même œuvre de pluralisme. Le choix du RN de rendre public son vote pour deux vice-présidents issus de chacun des trois blocs a d’abord fait rire – le premier bulletin imprimé par le groupe mentionnant « Thierry » Breton (le commissaire européen) et non « Xavier » Breton (le député LR). Puis il a fait pschitt, dès le deuxième tour. Laissant le groupe de Marine Le Pen à la porte du bureau de l’Assemblée nationale, réduit à tancer des alliances présentées comme des « magouilles ». « La clarification que voulait Emmanuel Macron est intervenue : nous sommes confrontés à une sorte de parti unique dont nous sommes en réalité la seule opposition », a fustigé Marine Le Pen, dénonçant l’« accord » entre les LR – « qui se sont vendus » – et la Macronie – « qui les a achetés, cher » – pour se répartir les postes-clés à l’Assemblée.

    La présidente du groupe Rassemblement national, Marine Le Pen, suivie du député (La France insoumise) des Bouches-du-Rhône Sébastien Delogu, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 19 juillet 2024. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »
    Mais le groupe RN paye aussi les limites de sa tactique opportuniste. En faisant élire dès le premier tour deux vice-présidentes LFI, il a sabordé ses chances d’obtenir dans les tours suivants les voix de députés favorables à sa présence au sein du bureau. Le retrait surprise de ses candidates aux postes de secrétaire, peu avant minuit, a fini d’oblitérer sa capacité à se maintenir dans l’instance.

    Des macronistes trop confiants
    A ce moment-là, alors que le RN quitte l’enceinte du Palais-Bourbon, les macronistes sont mathématiquement assurés de faire une razzia sur le bureau. Visiblement trop confiants, ils baissent la garde et s’en vont peu à peu. Ils laissent la gauche, restée presque au complet, nouer une alliance avec LIOT pour faire élire neuf secrétaires issus du NFP sur les douze places. Le tout s’est joué entre minuit et 4 heures du matin.

    La journée avait pris une tournure dramatique dès le premier tour de l’élection des vice-présidents. La découverte de dix enveloppes en trop dans l’urne du vote a poussé la présidente de l’Assemblée nationale et les scrutateurs à annuler le scrutin pour irrégularités. Le nombre de bulletins surnuméraires écarte l’erreur humaine et suggère plutôt une fraude. Un événement sans précédent au Palais-Bourbon. Plusieurs députés présents au dépouillement estiment qu’il s’agit d’une tentative de déstabilisation de l’institution.

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    Les députés doivent retourner vers les urnes placées dans les salles attenantes de l’Hémicycle et sont priés, cette fois-ci, de confier leurs enveloppes à des fonctionnaires de l’Assemblée nationale, eux-mêmes chargés de les glisser dans l’urne. Offusqués d’être dépossédés de cet acte si symbolique, certains élus s’y refusent.

    Une huissière transporte une urne vide vers le lieu de vote, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 19 juillet 2024. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »
    Salle des Quatre-Colonnes, les hypothèses vont bon train entre les journalistes et les députés. Pourquoi une telle fraude ? Qui y aurait intérêt ? Sitôt l’irrégularité connue, Marine Le Pen s’est gardée de qualifier l’incident de « fraude ». « Peut-être y a-t-il eu des enveloppes qui se sont collées ou qui sont restées ensemble », évoque la députée du Pas-de-Calais, regrettant d’autant plus que « cela [ait] fait perdre deux heures à l’Assemblée ». Traduction de son entourage : « On ne parle pas de fraude parce qu’on n’est pas complotiste. »

    L’Hémicycle s’enflamme
    Quatre heures se sont écoulées, et l’Hémicycle s’enflamme quand quatre vice-présidents sont élus dès le premier tour grâce aux voix du RN. Le député Ian Boucard (LR, Territoire de Belfort) ouvre les hostilités lors du premier rappel au règlement de cette XVIIe législature : « Le premier tour de cette élection nous montre finalement le vrai visage du RN de Mme Marine Le Pen. En choisissant de faire élire deux vice-présidentes de La France insoumise, vous avez fait le choix du chaos ! »

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    Il n’en fallait pas plus dans un Hémicycle où les députés étaient prêts à bondir pour s’en prendre les uns aux autres. L’autorité de Yaël Braun-Pivet, à peine élue, est déjà éprouvée. Les rappels aux règlements infondés s’enchaînent, le camp macroniste à l’attaque contre LFI, accusée de se compromettre avec le RN.

    La montée au créneau de deux ministres-députés fait passer la tension au niveau supérieur. « Les LFI étant élus avec les voix du RN », le ministre de l’intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, propose sur un ton ironique qu’ils « puissent enfin leur serrer la main ». Référence au refus des « insoumis », jeudi, de serrer la main des scrutateurs d’extrême droite lors de l’élection à la présidence de l’Assemblée. Il se rassoit, et fait un clin d’œil à ses voisins d’Hémicycle.

    Gérald Darmanin, député (Renaissance) du Nord et ministre démissionnaire de l’intérieur, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 19 juillet 2024. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »
    Ulcérée, Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI, prend à son tour la parole : « C’est vous qui aviez voté en 2022 pour élire des vice-présidents du RN. (…) Nous n’avons jamais mis un bulletin [dans l’urne] pour l’extrême droite, et nous n’en mettrons jamais ! »

    Spectacle affligeant
    A quelques mètres de là, Marine Le Pen jubile de cette bataille de chiffonniers, à laquelle aucun député RN n’a pris part. A ce moment-là, on semble avoir oublié que, deux heures plus tôt, un vote majeur a été annulé sur suspicion de fraude. Le député (PS) de l’Essonne Jérôme Guedj prend la parole comme pour remettre les pendules à l’heure : « Notre Hémicycle, et donc à travers lui la démocratie française, a été entaché tout à l’heure par un événement d’une brutalité démocratique absolument impensable : une fraude a été organisée (…) dans notre assemblée. Il faut bien que nous mesurions collectivement l’effet dévastateur pour nos principes républicains. (…) Honte à ceux qui ont pratiqué cette fraude ! »

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    A la sortie, les députés le concèdent eux-mêmes : le spectacle qu’ils donnent est affligeant. Certains justifient cette explosion de tensions par la campagne rude, la fatigue et la chaleur étouffante. Mais il y a aussi des raisons politiques. Le plan de partage des postes-clés de l’Assemblée nationale entre Renaissance, le MoDem, Horizons, et le groupe de la Droite républicaine qui, en début de journée, semblait pouvoir tout écraser, a aggravé les clivages. « A partir du moment où une minorité de parlementaires veut imposer sa volonté au reste de l’Assemblée, on a ce genre de résultats. Ce n’est que le début du commencement », souffle le député (LIOT) de la Marne Charles de Courson.

    Le président du groupe de la Droite républicaine, Laurent Wauquiez, et le président du groupe MoDem, Marc Fesneau, entourés de députés, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 19 juillet 2024. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »
    La tactique du RN, qui a bien conscience que ses votes frappent d’infamie ceux qui en bénéficient malgré sa prétendue normalisation, fait planer une menace permanente. Aujourd’hui LFI, hier les macronistes, et demain ?

    A l’abri des regards, la première réunion des présidents de groupe s’est elle aussi déroulée dans une ambiance à couteaux tirés. Les poids lourds du Palais-Bourbon – Gabriel Attal, Laurent Wauquiez, Marine Le Pen, Mathilde Panot, Boris Vallaud, Eric Ciotti, Cyrielle Chatelain – n’ont pas pris de gants pour s’invectiver ou pointer du doigt la présidente de l’Assemblée.

    En quelques heures, l’Hémicycle a été le témoin d’une suspicion de fraude, d’une séance éruptive, de l’exclusion du premier groupe de l’Assemblée du bureau et d’un retournement de situation majeur qui fait perdre encore plus de terrain aux macronistes dans une assemblée dépourvue de majorité. Ce début de législature a littéralement mis le Palais-Bourbon dans tous ses états.

    1. Avatar de un lecteur
      un lecteur

      Le NFP mieux aguerri à l’intrigue et aux coups bas, en a tiré parti pour piéger le camp adverse un peu trop sûr de leur fait. Fin du troisième acte. Que le spectacle continue, il y a encore un peu de marge avant de toucher le fond.

  12. Avatar de Pascal
    Pascal

    Nous aussi on a notre « Projet 2025″ ou plus certainement  » PERICLES 2027″
    PÉRICLÈS pour : Patriotes, Enracinés, Résistants, Identitaires, Chrétiens, Libéraux, Européens, Souverainistes

    « Pour distiller leur idéologie, les concepteurs de Périclès prévoient une stratégie d’action à tous les niveaux de la société – juridique, médiatique, politique et administratif. Dans un premier temps, le plan prévoit une « guérilla juridique » contre « l’islamisme, l’immigration, l’attaque à la liberté d’expression, la théorie du genre (…) afin de faire changer la peur de camp, faire appliquer la loi et se défendre des attaques adverses, faire évoluer la loi ». Un projet déjà partiellement lancé, à travers la création du collectif Justitia en mai 2023 en collaboration avec le cercle de réflexion conservateur Institut Thomas More.

    L’équipe de Pierre-Edouard Stérin compte aussi « imposer [ses] thèmes » et leur traitement privilégié à travers les médias, les réseaux sociaux et la « production intellectuelle ». Pour les diffuser, les auteurs misent en 2024 sur la production de « baromètres » sur l’ »islam et insécurité », l’ »immigration » ou l’ »extrême gauche », en partenariat avec des médias chargés de relayer « massivement ces résultats pour toucher toute la population française ».

    A terme, les auteurs du plan Périclès ambitionnent de diffuser leurs idées conservatrices en créant « le premier think tank de droite en France afin de réunir les principaux experts thématiques des sujets régaliens », et ainsi « d’influencer la sphère politique, médiatique et intellectuelle, de préparer les mesures politiques et les réformes ».
    https://www.francetvinfo.fr/politique/front-national/plan-pericles-ce-que-l-on-sait-du-projet-du-milliardaire-catholique-pierre-edouard-sterin-pour-promouvoir-des-valeurs-conservatrices-et-faire-gagner-la-droite-aux-elections_6677268.html

    La Révolution Conservatrice est en bonne voie !

    1. Avatar de Paul Jorion

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/07/21/le-plan-du-milliardaire-pierre-edouard-sterin-pour-permettre-la-victoire-de-la-droite-et-de-l-extreme-droite_6254183_823448.html

      Le plan du milliardaire Pierre-Edouard Stérin pour « permettre la victoire » de la droite et de l’extrême droite
      Investissement de 150 millions d’euros, formation pour les candidats aux municipales… L’entrepreneur conservateur a lancé un projet, baptisé « Périclès », qui vise à aider le RN et LR à conquérir le pouvoir.

      Par Clément Guillou
      Publié aujourd’hui à 06h00, modifié à 07h33

      Pierre-Édouard Sterin. Cofondateur et principal actionnaire du groupe Smartbox. Créateur de Otium capital. Photographié dans leurs locaux de la rue Saint Joseph à Paris STEPHANE LAGOUTTE/CHALLENGES-REA
      L’identité française, le libéralisme et l’« anthropologie chrétienne » en étendards. Le socialisme, le « wokisme » et l’immigration en adversaires déclarés. Le Rassemblement national (RN) et Les Républicains (LR) en partenaires identifiés. Depuis un an, le milliardaire conservateur Pierre-Edouard Stérin, exilé fiscal en Belgique, avance ses pions dans le monde politique avec un projet chapeauté par une association, créée le 7 juillet 2023, baptisé « Périclès ». L’Humanité, dans son édition datée du vendredi 19 juillet, révèle le contenu d’un document interne aux équipes de Pierre-Edouard Stérin, présentant les objectifs de son entreprise politique et métapolitique, cette dernière visant à mener la bataille des idées.

      Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Qui est Pierre-Edouard Stérin, ce milliardaire catholique candidat au rachat de « Marianne » ?

      Ce document confidentiel, en date de l’automne 2023, par ailleurs obtenu par Le Journal du dimanche, envisage l’investissement de 150 millions d’euros sur dix ans, pour « permettre la victoire idéologique, électorale et politique » de la droite et de l’extrême droite. L’aboutissement d’une démarche entamée depuis plusieurs années par l’entrepreneur catholique, qui rêve de faciliter l’accession au pouvoir d’idées identitaires et islamophobes, portées par l’extrême droite, associées au logiciel libéral et conservateur de la droite française.

      Le document, d’une vingtaine de pages, dévoile aussi l’avancement de son entreprise d’association avec le RN. Marine Le Pen et Jordan Bardella sont jugés comme les deux personnalités sur lesquelles l’équipe de Périclès détient déjà une « influence réelle ». Le numéro deux de M. Stérin, François Durvye, à la tête de son fonds d’investissement Otium Capital, est en effet l’un des hommes de confiance de Marine Le Pen et était, selon les informations du Monde, l’un des trois principaux rédacteurs du programme de Jordan Bardella pour les élections législatives des 30 juin et 7 juillet.

      « Guérilla juridique »
      Le document décrit, par ailleurs, une aide concrète apportée au RN dans la préparation des élections municipales de 2026. Selon les termes employés, dans le but pour le parti lepéniste de gagner trois cents villes dans ce scrutin, un projet de conseil a été « validé par la direction du parti et l’EM [état-major] aux Estivales 2023 ». Soit la rentrée politique du parti présidé par M. Bardella, à Beaucaire (Gard), en septembre 2023. Une équipe par département devait identifier villes cibles et candidats, sous la houlette de Gilles Pennelle, qui était directeur général du RN lorsque le document a été rédigé, et a depuis démissionné. « Cette première mission de conseil ne rend le RN ni exclusif ni prioritaire vs [par rapport aux] autres partis », peut-on lire. Interrogés sur ce point et la nature de leurs relations avec l’équipe de Périclès, Marine Le Pen et le RN n’ont pas répondu. Arnaud Rérolle, fondateur de l’association, n’a pas donné suite à nos sollicitations.

      Lire aussi | Gilles Pennelle, directeur général du Rassemblement national, démissionne après l’échec de son « plan Matignon »

      Le plan dévoile d’autres projets, dont le plus concret est une école de formation de candidats aux élections municipales, déjà lancée. Mais aussi le lancement ou le rachat d’un think tank : la première piste est désormais privilégiée et doit voir le jour à l’automne. Une entreprise de « guérilla juridique » sur les thématiques chères au milliardaire est également lancée, sous la houlette d’un avocat belge et en lien avec le médiatique Thibault de Montbrial. Il y a dix mois, « 3,5 millions d’euros [avaient] déjà été engagés sur plus de quarante projets », résume le document.

      Réunir les droites
      Enfin, M. Stérin souhaite constituer une « réserve » d’hommes et de femmes, jusqu’à un millier, prêts à devenir candidats, experts, technocrates, pour être placés dans les ministères et administrations en cas de victoire de l’extrême droite en 2027. Le milliardaire s’appuie notamment pour cela sur l’Institut de formation politique, d’où sont issus de jeunes collaborateurs des parlementaires LR et RN, et dirigé par Alexandre Pesey, un proche de M. Stérin. Comme l’avait révélé Le Monde, ce projet a été partiellement mis en application dans l’urgence de l’union entre Eric Ciotti et le RN en juin. Plusieurs candidats issus de la galaxie Stérin avaient été investis sur le contingent alloué à Eric Ciotti.

      Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « Versailles connection » : comment le milliardaire Pierre-Edouard Stérin place ses pions au RN

      Ces derniers mois, M. Stérin prend soin de préciser que son initiative ne sert pas uniquement les desseins du RN, mais vise à réunir les droites. Laurent Wauquiez, qui a repris la barre de LR depuis son retour à l’Assemblée nationale, est l’un de ses interlocuteurs politiques les plus réguliers.

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      François Durvye tente toutefois de relativiser la portée des ambitions de Périclès : « Le document pèche par optimisme, à la manière d’un PowerPoint de présentation pour les investisseurs. Mais Pierre-Edouard se dit qu’il y a la place, dans le marché politique, pour un McKinsey des partis de droite. » Ce soutien pourrait-il intervenir dans le cadre de la réorganisation du RN, prévue à la rentrée, ou du réveil de son école des cadres ? « Moins que fournir des personnes, nous pourrions leur conseiller une méthode. »

      Clément Guillou

      1. Avatar de Alex
        Alex

        @ Paul Jorion 17h18
        Bien sûr qu’il existe un plan concocté par les pouvoirs de l’argent pour installer le RN au pouvoir, et ceci pour une raison simple : les régimes post fascistes sont l’étape ultime pour assoir le capitalisme néolibéral financiarisé depuis les années 80.
        Macron a été le président qui aura fait que cela se réalise, d’abord des lois pour casser l’état providence, des lois pour criminaliser ceux qui osent manifester et enfin installer un climat médiatique afin de rendre inaudible tout programme de changement , comme par exemple affirmer à longueur d’antenne que LFI est un parti extrémiste, alors que son programme n’est que de gauche .
        Alors Monsieur Stérin et ses ambitions ne sont que l’arbre qui cache la forêt car tout le système actuel en entier ne veut pas du programme du NFP et il est totalement prêt à pactiser avec le RN, avec les autres droites.
        Car l’Histoire le démontre.

      2. Avatar de Pascal
        Pascal

        Reste plus qu’à trouver un milliardaire prêt à financer des idées de la gauche !😉

  13. Avatar de Ruiz
    Ruiz

    @Pascal La révolution (pour que ça change) serait de droite c’est ce qu’évoquait france culture ce (hier) matin même en mentionnant l’Argentine du libertarien Javier Milei.

    1. Avatar de Pascal
      Pascal

      Tiens, je ne savais pas que Dominique Seux était sur France Culture !
      Orwell nous avait prévenu, le totalitarisme fait usage des mots dans l’exact sens inverse de leur sens premier.
      Vive le changement libertarien !
      Vive l’inflation à 300%
      Vive les 100 000 fonctionnaires licenciés et tous les services sociaux fermés (il a même viré les fonctionnaires de la banque centrale, c’est dire s’il est révolutionnaire)
      Vive l’augmentation de la population vivant sous le seuil de pauvreté qui touche aujourd’hui 55% de la population…
      Si je me souviens bien du projet néolibéral, il me semble qu’on est plutôt dans la continuité folle que dans un changement de cap, non ?

      1. Avatar de CORLAY
        CORLAY

        Bonjour Pascal, dans v/texte de ce jour 14 H48, si nous étions prévenus, donc peut-être que quelque part, il faut faire le contraire OR WELL, well or à méditer. Dans le mot Total li tarisme, il y a des éléments de langage à interpréter au niveau des populations. Certains se coincent et reste coincer dans certaines idées/idéologies, je rajouterai des français et peut-être pas que, qui détestent les étrangers (blacks, magrébins et autres), mais ces gens ont des intelligences/diplômés, alors ne mélangeons pas les torchons et les serviettes, cela peut-être nocif. Quant à la diminution des fonctionnaires et tout autre, beaucoup de nos concitoyens ne sont pas prêts et il va falloir affronter ces choses sous un autre angle, cela risque d’être difficile les digestions/assimilations. Dans le mot continuité folle, j’oserai écrire que c’est bien vu.

  14. Avatar de Ruiz
    Ruiz

    Joe abandonne …

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  1. Mes yeux étaient las, bien plus que là, juste après l’apostrophe : la catastrophe.

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