IA : que signifient encore savoir, faire et être humains ?, par Cédric Chevalier

Illustration par DALL·E (+Rodin) (+PJ)

Un article scientifique récent nous apprend que des IA ont passé avec succès des examens universitaires sans être détectées et Un test réel d’infiltration de l’intelligence artificielle dans un système d’examen universitaire : Une étude de cas du « test de Turing).

Est-ce que parler du test de Turing a encore le moindre sens ? Le test de Turing n’est-il pas devenu une notion obsolète dans son sens étroit ?

La question de savoir ce qu’il va rester de l’être humain après l’IA, d’un point de vue anthropologique, ne cesse d’enfler, jusqu’à envahir le ciel humain entier, telle une éclipse artificielle.

Que va-t-il rester de nous ? La réponse qui semble se dessiner est : rien. Ou presque, selon ce que nous décidons vouloir être encore. Si toutefois les déterminations du monde nous en laissent encore le loisir.

Entre le chasseur-cueilleur qui maîtrisait l’ensemble du savoir utile à la reproduction biologique, matérielle et culturelle (meilleur botaniste qu’un académique), et nous qui avons déjà vu notre immunité, notre force musculaire, notre mémoire, notre vue, notre sens de l’orientation, notre rythme de parole et notre capacité à traiter l’information massivement affectés par la technologie (en augmentation ou perte de capacité propre)… où allons-nous ?

Et si elle fait tout à notre place, qu’allons-nous faire de notre « temps de cerveau disponible » (expression d’un ancien CEO de TF1) après l’IA ? Plus de 90 ans d’espérance de vie sans rien faire, c’est long. Et nous supportons mal l’ennui.

Quel sera le sens de notre existence si nous ne devons même plus rien observer, comprendre, savoir, décider, faire ?

Sera-ce l’avènement de la liberté ou l’aube de l’aliénation définitive ?

Avant, nous avions au moins des tas de choses pratiques à faire absolument pour avoir au moins le luxe de nous poser la question le lendemain, avant de nous endormir, éreintés, dans nos chaumières. Avant de vivre, il fallait survivre. Et puis, nous avons l’opportunité d’exister. Et nous avons souvent préféré consommer plutôt que d’exister, en confondant les deux.

La technique a résolu le problème de la survie. L’automatisation des tâches manuelles, celui de la vie. L’IA va-t-elle résoudre le problème de l’existence en automatisant les tâches de l’esprit ? 

L’automatisation de l’intelligence ne peut que provoquer un grand remplacement, pas celui qu’imagine l’extrême-droite, mais celui des travailleurs dits manuels et intellectuels, y compris au plus haut niveau de talent, qui subsistaient encore dans notre économie désormais archaïque (de l’ouvrier agricole jusqu’au chirurgien en passant par le cuisinier et l’orfèvre, du comptable au CEO en passant par l’avocat et l’informaticien). 

J’ai discuté la semaine dernière avec un architecte retraité qui m’a dit qu’on pouvait désormais songer à automatiser totalement la conception des bâtiments à partir de prompts bien choisis adressés à une IA capable.

« Conçois-moi et donne-moi les plans pour un immeuble de 10 appartements passifs pour dix familles de 4 à 6 personnes, sur un terrain dont voici les coordonnées géographiques selon la législation urbanistique qui s’y applique (option : « dans le style de… Gaudi » / « avec bornes de recharge électrique pour véhicules »), pour un budget de 4 millions d’euros (option : « avec des matériaux durables »).

Et l’IA de calculer la meilleure disposition du bâtiment en fonction du sol, de l’ensoleillement, du climat, du voisinage, ses volumes, ses dimensions, ses affectations, ses flux techniques, ses systèmes de sécurité et d’adaptation, son esthétique, etc. En autant de plans que ceux que produisent les architectes humains.

Et puis, testons ce qui fait vraiment la puissance de l’IA : la puissance massive. « Conçois-moi une ville de 10 millions d’habitants à ces coordonnées géographiques, capable d’être résiliente à une réchauffement climatique de 3°C, autonome en énergie, la plus productrice d’alimentation possible, minimisant les temps de déplacement, avec 100 quartiers aux styles architecturaux différents, reflétants 100 personnalités de l’histoire de l’architecture humaine, et dont la devise serait « l’union fait la force » ».

Plus besoin d’architecte humain. Une minute après, nous avons le plan du bâtiment de 10 appartements. Quelques heures plus tard (un jour une minute), nous avons le plan de la mégapoles de 10 millions d’habitants, égouts, lignes à haute tension, centrales solaires et métro compris. Nous savons que l’IA est déjà en voie d’être capable de réaliser cela. Nous parvenons à l’aboutissement ultime de l’automatisation des tâches de traitement de l’information et de conception de solutions, y compris de création artistique.

Maintenant, transposons ceci dans toutes les sciences appliquées, tous les arts et toutes les professions libérales, ainsi qu’en politique.

Adieu Gustave Eiffel, Ambroise Paré, Raphaël, Marie Curie, Machiavel.

Ce n’est pas fini. L’IA descend déjà des cieux de la Noosphère pour s’incarner sur Terre et devenir moteur de l’histoire, dans un nouveau matérialisme algorithmique, qu’aucun Marx n’a encore pu imaginer. Sera-ce la vengeance de la superstructure sur l’infrastructure ?

L’année suivante, après que tous les architectes humains eurent pris leur retraite, grâce aux progrès des robots de construction, les verbes « construis-moi ce bâtiment », « bâtis-moi cette cité », s’ajouteront définitivement aux prompts . Et les robots autonomes de construire ces œuvres de l’esprit humano-artificiel, de A à Z. 

Ainsi l’IA, en remettant en question le sens même des verbes « savoir », « imaginer », « créer » et « faire », interroge le sens résiduel du terme « être humain ». 

À ceux qui ne l’ont pas encore compris, effectivement, elle a donc bien une portée ontologique et métaphysique pour l’Humanité. 

Nous devons nous repenser entièrement, à nouveau frais. 

Peut-être l’IA, dans son immense et froide bienveillance, voudra-t-elle bien nous accompagner dans ce rite de passage douloureux, afin de nous aider à formuler notre nouvelle raison d’être ?

Elle qui semble déjà capable de philosopher.

Illustration par DALL·E (+Phidias) (+PJ)
Partager :

58 réponses à “IA : que signifient encore savoir, faire et être humains ?, par Cédric Chevalier”

  1. Avatar de Pad
    Pad

    Face à l’avènement de l’IA, qui promet à la fois une liberté accrue et des risques d’aliénation, comment pouvons-nous réinventer notre société et notre propre identité pour trouver un nouvel équilibre où l’IA devient un partenaire dans l’enrichissement de l’expérience humaine, plutôt qu’un simple outil de substitution?

    1. Avatar de Pascal
      Pascal

      Pourquoi attendre la fin pour savourer artificiellement la beauté du monde ? Pourquoi ne pas consacrer une partie de notre existence à cela et prendre conscience de ce qu’elle nous offre de richesses et de paix gratuitement ? Peut-être aurions nous moins envie de faire la guerre.
      Quand au moment de partir, de rendre ce que nous a confié la nature, je préfère la version bouddhiste qu’avait très bien compris Michel de Montaigne sans la connaître : « Nous troublons la vie par le souci de la mort ». « C’est une perfection absolue et pour ainsi dire divine que de savoir jouir de son être”
      https://la-philosophie.com/philosopher-apprendre-mourir-montaigne
      Mais contrairement à Montaigne qui dit « Je ne vis jamais un paysan de mes voisins réfléchir pour savoir dans quelle attitude et avec quelle assurance il passerait cette heure dernière. La Nature lui apprend à ne songer à la mort que lorsqu’il est en train de mourir”
      Les bouddhistes proposent ce petit exercice à faire toutes sa vie pour ce préparer à ce dernier instant unique : se poser tranquillement quelque part, prendre un caillou dans la main fermée au dessus du sol, fermer les yeux et mettre en intention tout ce à quoi nous sommes attachés dans ce cailloux (tout ce et ceux qu’on aime, jusqu’à l’existence même), se concentrer puis progressivement, en paix avec soi même, ouvrir petit à petit la main jusqu’à ce que le cailloux nous échappe, prendre conscience de cette libération totale.
      Nul besoin d’artifice technologique, l’existence et la mort qui ne sont qu’une, sont expériences à faire avec et par soi même. Le reste n’est qu’illusion.

      1. Avatar de CORLAY
        CORLAY

        Bonjour Pascal, il ne faut plus trop d’attachements matériels et autres. C’est bien vrai que l’existence et la mort ne font qu’une. Et après tout, il ne faut pas avoir peur. Puisque notre âme partira être en paix avant et paix pour toujours, le dernier voyage. Le reste – oui : illusion. Vivre en sobriété en attendant. Bonne fin journée. Isabelle

  2. Avatar de Hervey

    Pourquoi baille-t-on ? Quelles peuvent être les raisons d’un baillement ? Uniquement le sommeil ?

    La réponse complexe de ChatGPT 4o :

    Le bâillement est un comportement universel observé chez de nombreux animaux, y compris les humains. Bien qu’il soit couramment associé à la somnolence, il existe plusieurs autres raisons pour lesquelles on baille. Voici quelques explications sur les causes et les fonctions potentielles du bâillement :

    Raisons Physiologiques

    1. Somnolence et Fatigue :
    • Le bâillement est souvent un signe de somnolence ou de fatigue. Il est un moyen pour le corps de signaler qu’il a besoin de sommeil ou de repos.
    2. Besoin d’oxygène :
    • Le bâillement augmente la prise d’air, ce qui peut aider à augmenter les niveaux d’oxygène dans le sang. Cela peut être une réponse à une faible concentration d’oxygène dans le sang ou à une augmentation du dioxyde de carbone.
    3. Refroidissement du cerveau :
    • Des recherches suggèrent que le bâillement pourrait aider à réguler la température du cerveau. En augmentant la circulation de l’air, le bâillement pourrait refroidir le cerveau et améliorer son fonctionnement.
    4. Équilibre de la pression auriculaire :
    • Le bâillement peut aider à équilibrer la pression dans les oreilles, ce qui est particulièrement utile lors des changements d’altitude, comme en avion ou en montagne.

    Raisons Psychologiques et Sociales

    1. Empathie et Contagion Sociale :
    • Le bâillement est souvent contagieux. Voir quelqu’un d’autre bâiller peut déclencher un bâillement. Cela pourrait être lié à des mécanismes d’empathie et de synchronisation sociale.
    2. Stress et Anxiété :
    • Certaines personnes baillent plus fréquemment en réponse au stress ou à l’anxiété. Cela peut être une réponse physiologique pour aider à calmer le système nerveux.
    3. Régulation de la vigilance :
    • Le bâillement peut aider à maintenir la vigilance et l’éveil. Lorsque l’on est fatigué ou ennuyé, le bâillement peut aider à rester alerte.

    Autres Causes

    1. Médicaments et Conditions Médicales :
    • Certains médicaments, comme les antidépresseurs, peuvent augmenter la fréquence des bâillements. De plus, certaines conditions médicales, comme l’apnée du sommeil, les troubles neurologiques, et les troubles de l’humeur, peuvent aussi provoquer des bâillements fréquents.
    2. Routines et Horloge Biologique :
    • Le bâillement peut être influencé par les rythmes circadiens, c’est-à-dire les cycles naturels de veille et de sommeil du corps.

    Conclusion

    Le bâillement est un comportement complexe avec de multiples causes et fonctions. Bien qu’il soit souvent associé à la somnolence, il peut également être un mécanisme de régulation physiologique, une réponse au stress, une manifestation d’empathie sociale, ou une indication de certains états médicaux ou psychologiques. Si les bâillements deviennent excessifs ou gênants, il peut être utile de consulter un professionnel de la santé pour en identifier la cause sous-jacente.

    1. Avatar de Hervey

      Mais aborder le problème de la réalisation du faire, il y a encore du chemin.
      J’ai attendu trois ans pour trouver un dentiste, plus d’un an pour un chauffagiste et pour des travaux dans le bâtiment ou la menuiserie les délais d’attente s’allongent une fois les devis signés.
      L’attente est d’actualité.
      Voilà un truc qui ne va pas disparaitre du jour au lendemain.

      1. Avatar de Garorock
        Garorock

        Quand y’aura deux R2D3 dans chaque éco-village (relookés par les MatousGPT) le problème sera résolu. Tu pourras garder tes plombages au chaud sous une solide charpente…
        Un peu de patience.
        😎

        1. Avatar de Pascal
          Pascal

          Alléluia, alléluia !😜

    2. Avatar de Pad
      Pad

      Ah, le bâillement, un phénomène aussi fascinant qu’universel ! Votre remarque, « Que c’est bon de bailler », résonne certainement avec beaucoup de personnes. Voici quelques réflexions supplémentaires :

      Relâchement et Confort :

      Le bâillement est souvent perçu comme une libération agréable, un moment de relâchement et de détente, ce qui explique pourquoi il peut être perçu positivement.

      Rythme Naturel :

      Comme vous l’avez mentionné, les bâillements sont souvent en phase avec nos rythmes circadiens. Bâiller peut ainsi nous reconnecter à nos besoins naturels de repos et d’éveil.

      Aspect Social :

      Le bâillement a aussi une dimension sociale et empathique. Il crée un lien entre les personnes, un phénomène partagé qui peut renforcer les connections sociales.

      Signification Personnelle :

      Pour certains, bâiller est un signal qu’il est temps de prendre une pause, de se détendre ou de se préparer à dormir, ce qui peut être très bénéfique pour la gestion du stress et le bien-être général.

      En somme, même s’il est souvent vu comme un signe de fatigue, le bâillement est une réponse naturelle et bénéfique de notre corps à divers stimuli internes et externes. Et oui, il peut être vraiment bon de bâiller, en particulier si cela signifie que nous prenons soin de notre bien-être. Profitez donc de ces moments de détente et écoutez votre corps !

      🥱😊

    3. Avatar de Thomas Jeanson
      Thomas Jeanson

      C’est drôle, parce que j’avais lu que le bâillement est un réflexe-vestige de notre vie intra utérine, et Chat GPT n’en fait pas mention.

      Donc deux solutions , soit je suis comme Entoven , plus fort que les LLM

      Soit j’ai des lectures foireuses…

      1. Avatar de Thomas Jeanson
        Thomas Jeanson

        Ah je ne suis pas fou, sur Magic Maman.com, on trouve ces mots :

        Le temps d’une conférence, des chercheurs se sont réunis les 24 et 25 juin derniers à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, pour échanger sur le bâillement du fœtus.

        On apprend alors que le futur bébé commence à bâiller dans le ventre de sa mère dès la douzième semaine de grossesse. C’est le moment de la vie ou l’être humain bâille le plus.

        « Le nombre de bâillements passe de 30 à 50 par jour chez le nouveau né à moins de 20 par jour chez l’adulte. Cette diminution intervient essentiellement de la naissance à la fin de la puberté » explique le docteur Olivier Walusinski, à l’initiative de cette conférence.

        Contrairement aux idées reçues, cet acte n’améliore pas l’oxygénation du cerveau. En revanche, des chercheurs ont prouvé que le fait de bâiller serait un élément essentiel au bon développement pulmonaire du fœtus.

        1. Avatar de Pascal
          Pascal

          Magi Maman plus forte que le Minou !😂

      2. Avatar de Hervey

        Oui, il est vrai que le bâillement est considéré comme un réflexe-vestige de notre vie intra-utérine. Les recherches ont montré que les fœtus commencent à bâiller bien avant leur naissance, ce qui suggère que le bâillement a des origines très anciennes et fondamentales dans le développement humain.

        Bâillement Intra-utérin

        1. Observation chez les fœtus :
        • Des études utilisant des échographies ont montré que les fœtus commencent à bâiller dès la 11ème semaine de gestation. Cela indique que le bâillement est un réflexe présent très tôt dans le développement humain.
        2. Fonctions développementales :
        • Le bâillement fœtal pourrait jouer un rôle important dans le développement du cerveau et du système nerveux. En augmentant l’apport d’oxygène et en améliorant la circulation sanguine, il pourrait aider à favoriser la croissance et la maturation cérébrale.
        3. Maturation des poumons :
        • Il est également suggéré que le bâillement intra-utérin pourrait aider au développement des poumons en préparant le fœtus à la respiration après la naissance.

        Évolution et Fonction Adaptative

        1. Vestige évolutif :
        • Le fait que le bâillement soit présent chez de nombreux vertébrés suggère qu’il s’agit d’un comportement conservé au cours de l’évolution. Il pourrait avoir servi des fonctions cruciales pour la survie et l’adaptation des espèces.
        2. Adaptation postnatale :
        • Après la naissance, le bâillement continue à servir des fonctions adaptatives, comme la régulation de l’état d’éveil et de vigilance, la gestion du stress, et la coordination sociale.

        Conclusion

        Le bâillement est un réflexe complexe qui a des racines profondes dans notre développement intra-utérin et notre évolution. Sa présence chez les fœtus montre qu’il joue des rôles importants dans le développement et la maturation, et ses fonctions se prolongent tout au long de la vie en tant que mécanisme de régulation physiologique et sociale. Ce réflexe vestigial est donc une partie essentielle de notre biologie et de notre comportement.

        Vous voyez, il suffit de lui demander.
        ChatGPT 4o est probablement discret et ne veut pas nous écraser par son savoir.
        Si sa réponse ne vous convient pas complètement, c’est que vous n’avez pas poser toute la question … et en retour vous n’avez pas toute la réponse.
        C’est simple, non ?

        1. Avatar de Thomas Jeanson
          Thomas Jeanson

          Mmm quand même, quand même, ta question au LLM était pourquoi baille-t-on ?

          Et les réponses ne révèlent pas de raison ou d’utilité particulière.

          Si ça se trouve, le bâillement ne sert vraiment à quelque chose QUE pendant notre vie intra utérine,

          Dès lors il parait assez bizarre d’omettre d’en parler alors que l’on a la connaissance de son existence…

          Et du coup est ce que cette réponse qui masque la vie avant la naissance révèle un biais quelconque ?

          Moi, en posant ta question, j’aurais aimé qu’il me parle du réflexe vestige…

          1. Avatar de Hervey

            🙂
            Ah! Monsieur Thomas Jeanson serait donc comme ça !

            Non, il faut être ami avec l’IA, savoir être en bonne compagnie avec elle.
            A quoi bon vouloir la coincer ?
            Pourquoi lui chercher des poux dans la tête ? Non.
            On respecte les gens avec qui on fait un bout du chemin et je m’adresse à l’IA avec la même déférence avec laquelle elle me répond.

            De plus je me suis vite aperçu que cette « manière d’être » était apaisante.

            1. Avatar de Thomas Jeanson
              Thomas Jeanson

              C’est plus fort que moi, même une notice de montage IKEA je la mets en doute, c’est dire…

              Mais de toute évidence avec ces machins, il va falloir que je me calme, oui…

              🙂

            2. Avatar de Pascal
              Pascal

              C’est peut-être aussi parce que le Minou exprime en premier ce qui est le plus répandu dans la littérature scientifique et que le bâillement est plus généralement associé au sommeil et à notre vie d’adulte. La vie foetale n’intéresse que peut le consommateur de Minou. Non ?

              1. Avatar de Hervey

                Je ne peux pas répondre à sa place.
                🙂

                1. Avatar de Pascal
                  Pascal

                  Il me semble aussi pour être plus sérieux que c’est une question de « prompt ». Plus la question va être ouverte, plus on aura une réponse généraliste basée sur les attentes habituelles du genre : « pourquoi je n’arrête pas de bailler ? »
                  Car l’être humain a besoin d’être éclairé sur ses propres comportements !😄

                  1. Avatar de Hervey

                    Tout aussi sérieusement, posez-lui la question.

                    1. Avatar de Pascal
                      Pascal

                      J’ai d’autres chats à fouetter !😂

    4. Avatar de Grand-mère Michelle
      Grand-mère Michelle

      Pas étonnant que Chat GPT4.0 ignore la signification du bâillement en cas de faim:
      cette IA n’éprouvera jamais la faim, ni d’ailleurs le plaisir gustatif de manger…
      ni l’immense soulagement d’apaiser les douleurs atroces que la faim provoque lorsqu’elle affecte les intestins, apres la tête et l’estomac…
      (douleurs que, semble-t-il, la plupart des commentateurs/trices de ce blog et C.Chevalier n’ont jamais éprouvées, étant donné que le « tiers-monde » affamé des humains est généralement oublié dans les réflexions concernant le futur de l’humanité…) (au cas où, lire « La faim », de Knut Hamson).

      Pas étonnant: aucune nouvelle du million de personnes encerclées au Darfour qui vont crever de faim incessamment sous peu, dans une totale indifférence.
      Pourtant, les images diffusées (notre SAVOIR!) des enfants de Gaza, avec la supplique évidente de leurs yeux exhorbités dans leurs visages décharnés, devraient pousser tou-te-s les français-e-s à FAIRE quelque chose d’urgent et de décisif (comme, par ex, aller voter ce prochain dimanche contre l’extrême-droite…)
      Il parait que +ou- 67% des inscrit-e-s sont allé-e-s voter dimanche dernier… Quid des 33%? Ignorant-e-s ou indifférent-e-s?
      Peut-être d’abord nous rappeler les images à la « découverte » des camps de concentration nazis… alors que, à l’époque, parait-il, personne ne savait…

      1. Avatar de CORLAY
        CORLAY

        Bonjour GMM, j’espère que vous avez beau temps. C’est un fait une machine la + petite à la + gde n’aura jamais faim, mais faim d’acier et d’eau, électricité. Je pense qu’il ne faut pas oublier qu’en France, il y a des gens qui doivent +/- sauter un repas. Des choses à faire. Il est vrai que certains humains sont oubliés, comme vs le précisez et pour le futur humanité. Il est vrai, ns devons ne pas l’oublier provoque des émeutes. Je suis d’accord avec vous à propos des enfants et les femmes/personnes âgés à Gaza mais pas que, cela me sidère. Oui faire un bon vote. Oui, il faut penser dans le présent « les camps de concentration » et les guerres passées ou existantes. (pas de guerre), tout simplement. Bonne fin journée.

      2. Avatar de Hervey

        Y’a pourtant eu un précédant qui aurait du vous alerter, Grand-mère Michelle et c’est une histoire qui court toujours.
        Un certain Jésus de Nazareth « s’est fait homme » (des pieds à la tête) pour « vous servir » dit l’histoire … et, pour autant, ça ne s’est pas passé comme une lettre à la poste.
        Vous croyez qu’en greffant quelques organes supplémentaires à cet autre phénomène changerait … changerait quoi ?
        Quelque chose, beaucoup choses, ou rien du tout ?

        Oui, on doit lire « La faim » ou « Dans la dèche de Paris à Londres » mais aussi, dans un autre registre « Le Procès ».

        Mais oui, je suis d’accord avec vous, il faut voter en nombre pour éviter de s’embourber dans ce lisier malodorant.

        1. Avatar de CORLAY
          CORLAY

          Bonsoir Hervey, j’avais mis dans mes archives cet écrit, il me semble que vous en aviez parlé le 28 janvier 2014 sauf erreur ou PJ. Voici : l’entre-soi « identitaire » – instinct grégaire de peuples habités par la peur. (Refondation du monde qui nous attend). C’est un brouillon que j’ai retrouvé. Bonne soirée, en attendant, faire la paix. Isabelle

          1. Avatar de Hervey

            Aucune image, aucun souvenir de ce jour pour moi.
            Trop inquiet du présent, je pense … mais la mémoire c’est aussi la faculté d’oublier.
            Cordialement.

        2. Avatar de Grand-mère Michelle
          Grand-mère Michelle

          Excusez-moi, Hervey, je ne vous comprend pas bien…
          « Vous croyez qu’en greffant quelques organes supplémentaires à cet autre phénomène changerait quelque chose…changerait quoi…? »
          Il ne me semble pas avoir suggéré de « greffer quelques organes supplémentaires à cet autre phénomène… »(euh…quel phénomène?)
          Mais plutôt de se saisir de ce que l’on sait avec certitude pour coopérer à faire en sorte de contrer la prétendue « fatalité » des perpétuels conflits, guerres et affrontements qui minent la vie en société(locale, régionale, nationale et internationale/intercontinentale) des êtres humains, en exploitant les informations et les outils à notre disposition… et en cessant de les utiliser « contre » les autres alors que nous sommes tous (les êtres vivants) interdépendants, comme nous le démontrent à présent des observations scientifiques incontestables (même plus besoin de « prophètes » et autres mystiques aux intuitions visionnaires).

          Jouer à être le/la plus fort-e, le/la plus puissant-e, le/la plus riche, à paraître le plus beau/la plus belle, à devenir le/la plus intelligent-e, à « réaliser nos rêves » les plus fous et les plus incongrus, est une occupation vaine qui, finalement, à l’heure de la mort, ne satisfait intrinsèquement personne.
          Pourtant, c’est ce que nous propose à chaque seconde la société « de consommation » dans laquelle nous nous sommes fourvoyé-e-s depuis trop longtemps, « guidé-e-s » par des imbéciles (politiques, militaires, religieux, financiers) mentalement déséquilibrés, malheureux et prétentieux, qui se servent du désarroi des « peuples » pour conforter leurs objectifs égoïstes et criminels.
          Jouer est une occupation d’enfants inconscients, innocents et ignorants.
          En tant qu’êtres humains adultes et responsables (responsabilité arbitrairement attribuée à l’âge de 18ans, pour ce qui est de nos pays « civilisés », « développés », selon laquelle nos actes sont « jugés » dans nos « États de Droit »), notre devoir, vis-à-vis des autres et de nous-même(à titre individuel et collectif) est de nous occuper à nous informer le mieux possible pour décider ensemble ce qu’il est bon de faire et surtout de ne pas faire sur Terre, afin que chacun-e arrive à mourir le plus tard possible, épanoui-e et content-e… ainsi que curieux-se de découvrir peut-être ce qu’il adviendra de notre « âme », de notre « esprit »(et s’il existe pour nous d’autres dimensions où continuer à exister… éternellement?).

          1. Avatar de Hervey

            Le « phénomène » en question relevait de la famille IA dans son ensemble, ici je pensais plus particulièrement à ChatGPT4o …

  3. Avatar de Paul Jorion

    Les articles auxquels les liens renvoient incarnent l’imbécilité triomphante : au lieu de mettre l’accent sur le fait que la capacité des étudiants à dire quelque chose d’intelligent est démultipliée par le recours qu’ils peuvent faire à l’IA, on s’affole à propos du fait qu’ils apparaîtront plus intelligents qu’ils ne le sont véritablement, ce qui s’appelle … « tricher » !

    Je l’avais souligné dans mon bouquin : ChatGPT & Cie, c’est un coup de pied dans la fourmilière de la méritocratie et son culte du QI. Du coup, elle couine : « Ne touchez pas à la stupidité : c’est notre fonds de commerce ! ». Minable.

    1. Avatar de Claude Roux
      Claude Roux

      Ça me rappelle une citation: Programming today is a race between software engineers striving to build bigger and better idiot-proof programs, and the Universe trying to produce bigger and better idiots. So far, the Universe is winning.” ~ Rick Cook

      « La programmation aujourd’hui est une course entre les ingénieurs logiciels qui s’efforcent de créer des programmes plus gros et meilleurs à l’épreuve des idiots, et l’Univers qui essaie de produire des idiots plus gros et meilleurs. Pour l’instant, l’Univers est en tête. » ~ Rick Cook

      J’espère que les IA seront briser ces cercles infernaux…

    2. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      Que cherche t on à mesurer par une note d’un examen ?
      Est-ce le niveau obtenu à l’issue d’un enseignement pour vérifier s’il corresponds à un usage quelconque utile par ailleurs ?
      Alors que signifie le niveau obtenu par une IA qui n’a pas bénéficié de l’enseignement ?
      S’il est déjà supérieur au niveau moyen obtenu à l’issue de l’enseignement, à quoi bon maintenir cet enseignement ?

      Ce qui aurait un sens c’est de tester des étudiants en leur laissant libre accès à l’IA lors des examens, tout d’abord avant le cursus d’enseignement, puis après et s’il ya un écart juger ainsi soit la performance de l’engement soit celle de l’étudiant !

  4. Avatar de tata
    tata

    Quand j’ai commencé mes études universitaires (j’ai refusé tous les concours : le savoir ça ne marche pas comme ça mais ils ne m’ont jamais compris…), on était dans des amphis de 400 personnes et on était 3 à réfléchir aux démonstrations et j’insistais en plus pour qu’on essaye de savoir « ce que ça veut dire en fait ».

    Je vous assure que l’I.A. en est encore très loin et vous rappelle que le théorème de Rice existe donc tout est indécidable ou presque.

    Je crois en fait que ce qui est décidable est en lien avec les nombres irrationnels que nous savons construire (c’est tres compliqué ce truc qui paraît anodin).

    Pour vous situer un peu mieux ma démarche, j’ai passé tout le collège et le lycée à faire « chier » les profs en leur posant des vraies questions si surprenantes qu’ils avaient du mal à répondre ou alors ils n’en savaient rien (je l’ai compris bien plus tard en connaissant le réel niveau de mes profs presque tous cons (ils jouaient la comédie de savoir) et nuls.

    Je dis « presque » car il y en a eu certains merveilleux : ça ne les dérangeait pas de ne pas savoir : ça les intéressait.

    Mes amis au fond de la classe étaient plutôt contents et s’amusaient, pour une fois, vraiment.
    En fait, ils étaient, je crois, les plus doués de la classe, mais se posaient beaucoup trop de questions au lieu d’être scolaires comme une I.A.

    A force de se poser des questions pour clarifier ce qu’on apprenait, ils se sont découragés et ont souvent arrêté même à l’école primaire de participer à cette vaste comédie sociologique.

    Il se trouve, que je me debrouillais très très bien et j’ai pu faire les 2 en même temps.
    Mais la où j’ai vraiment eu une une révélation sur toutes les conneries que j’ai dû lire, c’est quand j’ai lu Pierre Bourdieu : enfin tout est devenu clair sur cet univers de savoir.

    La sociologie c’est une grande partie de « la science des comportements humains » bien plus que la philosophie sauf Aristote (celui qui met l’observation en premier (le physicien)) et Platon (celui qui met la logique en premier (l’axiomatisation)).

    Débat toujours au centre du savoir : toute la physique trouve bizarrement ses grands principes dans des expériences de pensée donc dans la logique et l’axiomatisation est pourtant contraire à une démarche physique.

    Bonne chance.

  5. Avatar de Timiota
    Timiota

    @Cedric,
    Stiegler distinguait existence et mots voisins comme « consistence » autour de la dualité abêtissement/sublimation.
    L’IA nous propose plutôt des apo-sistence voire hyper-sistence et des hypo-sistences.
    Le texte proposé souligne l’espèce de deshérence cognitive d’un humain en tutelle technologique.
    Je dirais que, comme avec le capital financier, le risque est que les happy few de l’IA en mode profitable (apo…) se polarisent contre une multitude qui vivrait l’IA comme hypo-sistence, diminution lourde. Une aristocratie du prompt doit redouter son propre avènement (elle ferait un grand oral cheap tous les jours et croirait en son soft power) et tout faire pour cross-prompter, d’une façon coopérative et transverse.

    1. Avatar de Timiota
      Timiota

      Et faudrait p’têt quelle sache s’exprimer en bon français à la fin de tout ça…

      1. Avatar de JMarc
        JMarc

        Y’aura sûrement un jour des IAs traductrices Timiota-Français.
        J’ai hâte.

        1. Avatar de ilicitano
          ilicitano

          @JMarc

          Oui c’est fait:

          Après avoir prompté le commentaire de Timiota:

          Copilot
          Votre réflexion est très intéressante et soulève des questions importantes sur l’impact de l’IA sur la société. Bernard Stiegler, philosophe français, a beaucoup réfléchi sur les enjeux des mutations actuelles portées par le développement technologique et notamment les technologies numériques.

          Vous mentionnez les termes « apo-sistence », « hyper-sistence » et « hypo-sistence ».
          Bien que ces termes ne soient pas couramment utilisés dans le domaine de l’IA, ils semblent faire référence à différentes manières dont l’IA pourrait affecter notre existence.
          L’ »apo-sistence » et l’ »hyper-sistence » pourraient être interprétées comme des formes d’existence augmentée grâce à l’IA, tandis que l’ »hypo-sistence » pourrait faire référence à une forme d’existence diminuée ou appauvrie par l’IA.

          Vous soulignez également le risque d’une polarisation entre ceux qui bénéficient de l’IA (les « happy few ») et ceux qui en subissent les conséquences négatives.
          C’est un enjeu majeur de l’IA : comment faire en sorte que les bénéfices de l’IA soient partagés de manière équitable, et que son utilisation ne creuse pas les inégalités existantes?

          Enfin, vous mentionnez l’idée d’une « aristocratie du prompt », qui pourrait être comprise comme une élite capable de maîtriser et de tirer profit de l’IA.
          Le « prompt » est un terme utilisé pour désigner l’instruction donnée à une IA pour générer une réponse.
          La maîtrise de cette compétence pourrait effectivement conférer un avantage certain.
          Cependant, comme vous le suggérez, il est important de veiller à ce que cette compétence soit partagée le plus largement possible, afin de prévenir l’émergence d’une telle « aristocratie ».

          Ces questions sont cruciales et nécessitent une réflexion approfondie et un débat public pour garantir que l’IA est utilisée de manière à bénéficier à tous et à respecter nos valeurs et nos droits fondamentaux.

          #############

          La réponse de Copilot était accompagnée de 22 liens et 3 vidéos de Stiegler.

          ###########

          Grace à l’IA , j’arrive à comprendre des textes qui parfois me dépassent

            1. Avatar de timiota
              timiota

              Mais par un prompt rend fort…

  6. Avatar de Garorock
    Garorock

    Et l’IA de calculer la meilleure répartition des richesses sur la terre en fonction des besoins de chacun, de l’environnement et du climat qui vient en controlant les flux financiers par dela les systèmes de sécurité.. Avec un meilleur plan que ceux que produisent les économistes avec des organes.

  7. Avatar de Pascal
    Pascal

    J’ai une idée si on s’em…nuie. Et si on faisait société, un truc où on n’ait plus besoin de concurrence libre et non faussée, un truc où la valeur de vivre vaut plus que la valeur des objets, un truc qui donne envie de sourire à son voisin, à ceux qu’on croise, un truc qui donne envie de respirer le parfum des fleurs, un truc où la musique ne serait plus un marché, un truc où voyager c’est rencontrer l’autre pour le plaisir de partager…
    Bon, c’est vrai que c’est un peu gnan gnan. Si on peut même plus s’engueuler, haïr un patron, un voisin plus riche, si on peut même plus… se faire la guerre !

  8. Avatar de Khanard
    Khanard

    Au delà de toute déshérence qui inquiète Cédric Chevallier je pense que c’est l’évolution même de l’Homme qui risque d’être modifiée mais comme on ne peut être sûr de ce qu’elle aurait été sans l’arrivée de la Singularité comment savoir ?
    Quel impact cela aura sur l’évolution corporelle ? sur le cerveau ? sur la natalité ? sur le psychisme ? sur la socialisation ?
    Si on est désœuvré n’aurons nous pas tendance à vouloir nous foutre sur la gueule plus fréquemment ?
    Fomenter des guerres ? Quoique dans ce cas on a déjà pris le pas .

    Darwin revient j’ai deux mots à te dire …..

    1. Avatar de Pascal
      Pascal

      Quand on travaille avec des enfants, on commence à en voir les effets ou plutôt on les subodore parce qu’on n’a pas l’outillage statistique nécessaire. A noté que l’évolution commence bien avant l’IA mais l’IA ne fait que renforcer notre dépendance aux écrans. Certes, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain et diaboliser les écrans de manière sectaire mais les scientifiques commencent à s’alarmer.
      https://www.psychologies.com/Culture/Ma-vie-numerique/Articles-et-Dossiers/Les-ecrans-les-eteindre-ou-les-apprivoiser/Neurosciences-l-impact-des-ecrans-sur-le-cerveau
      https://centdegres.ca/ressources/jeunes-et-ecrans-quel-impact-sur-la-sante-mentale

      Sur le terrain, nous constatons globalement déjà chez les enfants des pertes de motricité fine (savoir se servir de ses doigts), une faible durabilité de l’attention, un affaiblissement de la persévérance à la tâche, de l’hyperactivité chez certains… autant de facteurs de limitation dans les capacités d’apprentissages.
      Alors certes, il y a d’autres facteurs sociaux notamment, mais l’arrivée de l’IA s’inscrit dans la continuité des évolutions de l’environnement familial, social, psychique… Penser l’impact de l’IA isolément de toutes les évolutions connectes me semblerait une erreur pour comprendre le monde qui vient.
      Mes petits de 6 ans accro à Fortnite seront tout à fait prêts à piloter des drones en cas de guerre, sans absolument aucun questionnement moral. La ludification de la vie via les écrans est en plein essor et désorganise totalement la hiérarchie de nos actes.Je ne sais pas si l’IA pourra remettre un peu d’ordre dans tout ça mais il est certain que la cohésion sociale va inévitablement en prendre un coup par effet induit.

  9. Avatar de nico
    nico

    D’après mes petites expériences personnelles les productions écrites de l’IA dépendent fortement des prompt qui lui sont soumis. La plupart du temps la production est fade et extrêmement académique. Parfois c’est plus intéressant si on se donne du mal.
    Peut être êtes vous victime d’une sorte de miroir déformant vous renvoyant votre propre intelligence sans que vous vous en rendiez compte. C’est en tout cas ce que j’ai ressenti en lisant plusieurs de vos conversations avec l’IA. Les nouvelles idées sont les vôtres et l’IA un outil pour mettre en forme.
    Il me semble donc prématuré d’écarter l’humain.

    1. Avatar de Paul Jorion

      C’est une interprétation possible, celle de l’IA comme miroir, mais elle n’explique pas pourquoi en retour d’une question que vous lui posez, elle vous répond 90% de choses que vous ne saviez pas, et parmi ces 90%, 20% de choses qui n’ont jamais été dites nulle part.

      1. Avatar de timiota
        timiota

        Comment l’IA traduit-elle en anglais « urgence de l’émergence » ?

        (cf. un peu : tahafut al tahafut, https://www.persee.fr/doc/horma_0984-2616_1999_num_41_1_1824)

  10. Avatar de Luc
    Luc

    – Échecs & jeu de go : l’IA surpasse chaque être humain, cela ne nous empêche pas de continuer à jouer et d’y trouver du plaisir.
    – Musique : Les logiciels de composition assistée par IA enrichissent souvent la créativité des musiciens.
    – …

    Sur de nombreux sujets, j’ai le sentiment que l’IA co-écrit avec moi, alors oui ça m’interroge mais je ne m’en sens pas diminué; je me sens même accompagné. Et si j’y mets une once de spiritualité, je dirais même que je le suis par l’esprit de l’espèce tout entière. D’y penser dans ce sens, je ne me sens pas diminué, mais transformé. Ce « je » est déjà très fluide, insaisissable, changeant….

  11. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    « IA : que signifient encore savoir, faire et être humains ? … »

    Comme je connais un peu le domaine de la construction de bâtiment, celui des codes de l’urbanisme, etc… j’ai quelques idées à soumettre…

    D’abord, ne faut-il savoir résister, dans l’exemple choisi de l’arrivée de « l’IA » dans l’architecture… le BTP, les travaux publics… à cet instant flou, limite obscure, presque aussi envoutant que l’engouement que ça peut susciter, de son émergence, conjointe et disruptive, avec celle des robots de constructions automatiques de bâtiment (fondation, élévation, mise hors air et eau, etc), dans le monde du travail et celui du politique…?

    L’exemple du secteur d’activité qui dans « l’ancien monde » représentait une « boussole » – ne disait-on pas que « quand le bâtiment va, tout va » ? – est caractéristique, en France du moins, de nombres vices, retors, liant les corrupteurs du privée… à la corruption du public.

    Le temps long du clientélisme et carriérisme politique (de cumulards de plusieurs mandats d’exécutifs…) en est une représentativité aussi signifiante que la très mauvaise place de la France, au rang international, dans sa lutte contre la corruption, le trucage des marchés publics, etc… et celle lutte contre les fraudes aux cotisations sociales patronales, à la TVA, aux impôts de production, sur société, etc, fraudes impunies devenues « sport national » dans ce secteur (comme dans celui de la restauration, l’agriculture…) des adeptes du « poujadisme », et « ras le bol fiscal »…

    Et il y a loin de la coupe (quelque soit le parti politique) du plus mauvais élève, au fait de le faire savoir au public, de s’en émouvoir, indigner du moins, par les lèvres de la « société civile ».

    Un autre exemple, directement corrélé au secteur du BTP, est plus signifiant encore de cet instant disruptif ou peurs d’avoir peur pour le « pib », « l’économie », les finances… le « pouvoir d’achat »… s’entremêlent, s’amalgament dans le « temps de cerveaux disponibles » de ce qu’est « être humain »… au point ou causes et conséquences, « monde d’avant » et « …d’après », ne se reconnaissent plus, sont rendus confus.

    Les constructions gargantuesques faites par des « fleurons nationaux » français… et quelques peu éphémères en terme d’utilité réelle… d’infrastructures, de superstructures sportives, hôtelières, au Qatar, en plein désert et durant des épisodes caniculaires saisonniers et habituels dans ce coin du globe, juste pour accueillir non pas des réfugiés(es), mais le mondial de foot 2022… ont causé la mort de dizaines de milliers d’ouvriers Népalais, Afghan, Chinois, etc, sans parler des décès de femmes de ménages… de même nationalités étrangères.

    Plus que le fait que ne soit pas su, encore en tous cas, par l’être humain, et encore moins instruit actuellement par « l’IA », et/ou les « prompts » la nourrissant… les causes et conséquences de la corruption, des fraudes patronales systémiques impunies – fraudes à la contribution du modèle social, du vivre ensemble, des protections sociales, du financement des services publics (comme l’inspection du travail, la médecine du travail, le Conseil prud’homal…) – que ces défunts ouvriers étrangers, décédés sous les « ordres » d’entreprises nationales des plus assistées sans contrepartie (à robotiser, automatiser encore plus et plus vite les métiers d’architecte, de dessinateurs CAO/DAO, de métreurs, de conducteurs de travaux… ?) que ces deuils(es) non reconnus(es) en France… illustrent pourtant bien mieux que les soit disant améliorations des droits du code du travail, des protections sociales qu’ont pu être présumées « mesurées » en France lors de la construction des infrastructures sportives, des JO de Paris 2024… que sait-on de ce qui a été, est, et sera fait en mémoire, commémoration, de ces pertes dramatiques d’être humains, de travail d’humain remplacé par la « machine »… d’êtres sacrifiés sur l’autel de la politique et géopolitique spectacle, et sur l’autel de la « compétitivité » capitalo-sportive…?

    Qui fait savoir à qui au juste – être humain, « machine », les deux ? – la nature déconstruite, effondrée, détricotée des protections sociales et du code du travail, dans ce secteur d’activité du BTP… avant de parler de l’impact qu’aura l’arrivée de la singularité « d’IAs » et robots autonomes, sur le « marché » de la construction ?

  12. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Un devoir de mémoire pour commémorer les sacrifices d’ouvriers du « monde d’avant »… a placer au dessus de la « suprématiste » culture de la politique spectacle et du « culte d’héroïques » millionnaires courant derrière un ballon, avant d’instaurer une taxe robot « minimale », sur les « automates » allant construire les futures villes et/ou « villes du futur » pour milliardaires…?

  13. Avatar de Régis Pasquet
    Régis Pasquet

    Mes espoirs désormais résident

    – dans les limites physiques de la planète et
    – dans les limites psychiques ( psychiatriques) et cognitives de l’espèce humaine.

    Autrement dit dans l’attente tranquille de l’effondrement.

    Appliqué aux comportements sociaux en France, à l’occasion des récentes élections, nous avons vu à l’œuvre :

    – Un groupe de dirigeants cyniques qui sont des ignorants absolus et si éloignés des réalités que cela en est particulièrement alarmant.

    – Un corps social constitué à la fois d’influenceurs et d’influencés se réunissant autour des mêmes aspirations à profiter du fric sans le moindre contrôle, sans la moindre vertu morale .

    ( Toutes mes excuses à Cédric Chevalier si j’ai un peu piraté sa contribution).

  14. Avatar de timiota
    timiota

    Sans vouloir tartiner du Stiegler à tous les étages, rappelons qu’il voit la langue comme un outil exosomatique (au sens de la culture en général, non biologiquement transmise par le corps).
    Il ne s’attarde pas sur l’asymétrie présente dans le grec et langues dérivées (sujet de PJ dans son abord des linguistiques et du totémisme, etc. : la symétrie des associations). Mais il voit l’aspect « outil logique » au temps de Platon, et la difficulté qu’il y a, pour un certains temps, à évacuer les sophistes qui « plagient » le fonctionnement logique pour seulement briller dans les salons (… Enthoven, suspend ton vol).
    La langue ne rend donc pas un si fier service aux idéaux des grecs, idéal d’un gouvernement par les philosophes et non par les princes, pour simplifier outrageusement.
    On en est un peu toujours là. La langue ne nous aide qu’à moitié, on a pas mieux, on a « ailleurs » : l’imprimerie (250 ans après sa naissance, enfin l’Encyclopédie), wikipedia (25 ans après la naissance du principe du web ~1980), et ou pourra trouver d’autres analogies pas trop gafamisés (kâmême pas Google Maps, non merci).
    On pourrait donc envisager que l’IA soit un étage de « soin de l’usage intellectuel de la langue » ou quelque chose comme ça. Capable d’expliciter l’oignon de la prose d’un p’timiota, du germe vert aux pelures mordorées, « d’empuissanter » un gamin de dix ans séduit par du Prévert (il pourra faire du Prévert sur son sujet favori du moment, son club de sport ou que sais-je), etc.
    La crête par rapport aux usages conduisant à l »‘hypo-sistence » (une forme de la bêtise systémique de Stiegler disons pour faire court ou pour dire que je ne sais pas dire mieux honnêtement) est toutefois étroite, très étroite.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Voir ce que je rapporte dans le billet d’aujourd’hui : Geoffrey Hinton : C’est quoi comprendre ? ou Comment le cerveau traite les mots.

      Spoiler : … qu’il faudra alors rapprocher de ce que je disais en 2017 (époque où on invente le transformer) : Le deep learning en termes de théorie de l’information par Naftali Tishby.

    2. Avatar de CORLAY
      CORLAY

      Bonjour Timotia, Dans v/article du 3/7 10h13, je remarque que vs avez écrit la naissance du web en 1980 (date obtention mon diplôme). Or depuis tout ceci s’est accéléré. Vers 1983, à la suite d’un stage informatique, j’ai eu cette sensation que l’ordinateur serait omniprésent. Il y a un dernier point, c’est que certaines personnes n’ont jamais utilisé l’ordi depuis cette époque et même après et ce pour diverses raisons. Il y a un dernier point : quand vs parlez de l’aristocratie du prompt doit redouter son propre avènement, vs pensez à certains éléments ? Bonne journée, Isabelle

      1. Avatar de timiota
        timiota

        Oui, elle doit le redouter, comme tous les gens qui ont pensé que leurs « bonne idéologie » (progressiste, humaniste) apportait tellement de bien qu’il fallait l’imposer à tout le monde. Ce que le capitalisme colonialiste a su très bien exploiter quand il s’est agi de faire fructifier les empires « en leur apportant *la* civilisation » (cas typique en France, Jules Ferry, « école pour tous », mais colonialiste de première. Son « école pour tous » c’était surtout pour fournir des bataillons d’ouvrier éduqués capables de lire des consignes dans des ateliers. A l’insu de son plein gré peut-être, mais c’est dans le sens de ce vent là qu’il a pu mettre ses voiles.

        1. Avatar de timiota
          timiota

          Caramba § une parenthèse pas refermée, une )

  15. Avatar de Maxfriend
    Maxfriend

    J’ai le sentiment que l’introduction de l’IA dans tous les domaines où la recherche et la conception sont le préalable à une réalisation concrète, va générer par sa puissance un goulot d’étranglement. Là où la puissance de calcul et la représentation virtuelle peuvent, à peu de frais, être démultiplié d’un facteur « 10 puissance n », l’exécution dans le monde réel de la tâche correspondante le sera de 1.5x ou 2x ou quelque chose de cet ordre.

    Et je reprends pour exemple le domaine architectural que vous avez évoqué : Le projet « NEOM – The line » en Arabie Saoudite. Une ville monolithique linéaire de 170 km de long à travers le désert, présentée comme autonome, écologique, etc… Ah les belles images virtuelles !

    https://youtu.be/-VKd2CG3f40

    Ce projet, qui a démarré, et devait s’achever pour 2030, qui génère le plus gros chantier d’excavation au monde, a déjà du plomb dans l’aile et sera probablement réduit à 2,4 km de long … s’il se fait (comme The World Islands et les Palm Islands de Dubaï, jamais achevées)

    Une pelleteuse, même pilotée par une IA, reste une pelleteuse…
    Un clic de souris peut supprimer des millions de m3 sur un plan, une pelleteuse c’est 60 m3/h déplacés (et jamais supprimés) au mieux…
    Le réel ne sera jamais aussi malléable que le virtuel, c’est le goulot d’étranglement.

    (NB : vous aurez remarqué qu’on ne parle jamais de bilan carbone là …)

  16. Avatar de Pascal
    Pascal

    Et si politique et fonctionnement du cerveau avaient un lien ?!
    https://youtube.com/watch?v=pm3roNXsIhk&feature=shared

      1. Avatar de Pad
        Pad

        Si cinq machines prennent cinq minutes pour fabriquer cinq widgets, combien de temps 100 machines prendraient-elles pour fabriquer 100 widgets ?

        Dans un lac, il y a un patch de nénuphars. Chaque jour, le patch double de taille. Si le patch met 48 jours pour couvrir tout le lac, combien de jours lui faudra-t-il pour couvrir la moitié du lac ?

        (CRT)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Contact

Contactez Paul Jorion

Commentaires récents

  1. Tous les électeurs du NFP réunis, cela fait beaucoup plus de 100 000. Il suffirait que les électeurs du R.N,…

  2. https://www.youtube.com/watch?v=rZH-MAbaztE « Michel Barnier a trahi le front républicain » Marine Tondelier et Lucie Castets sur France Info

  3. Juste pour le plaisir de la conversation, quel pourrait être d’après vous l’intérêt de Macron de : 1) démissionner 2)…

Articles récents

Catégories

Archives

Tags

Allemagne Aristote BCE Bourse Brexit capitalisme ChatGPT Chine Confinement Coronavirus Covid-19 dette dette publique Donald Trump Emmanuel Macron Espagne Etats-Unis Europe extinction du genre humain FMI France Grands Modèles de Langage Grèce intelligence artificielle interdiction des paris sur les fluctuations de prix Italie Japon Joe Biden John Maynard Keynes Karl Marx pandémie Portugal psychanalyse robotisation Royaume-Uni Russie réchauffement climatique Réfugiés spéculation Thomas Piketty Ukraine ultralibéralisme Vladimir Poutine zone euro « Le dernier qui s'en va éteint la lumière »

Meta