Le Monde – Pourquoi oublions-nous nos souvenirs d’enfance ? Voyage dans le dédale de l’amnésie infantile, par Florence Rosier

Illustration par DALL·E (+PJ)

Pourquoi oublions-nous nos souvenirs d’enfance ? Voyage dans le dédale de l’amnésie infantile

Nos premières années de vie, très généralement, restent inaccessibles à notre mémoire d’adulte. Les neurosciences explorent cette intrigante « amnésie infantile », revisitant un concept forgé par Freud.

My tuppence :

La mémoire est photographique et la prétendue « amnésie infantile » est un refoulement. Même enfouis, ces souvenirs demeurent accessibles par l’anamnèse (la remémoration durant la cure). Être un enfant est une alternance brutale de joies et de peines, n’a-t-on pas noté que les enfants pleurent souvent, ou bien imagine-t-on qu’ils pleurent … sans raison ?

Paul Jorion, psychanalyste

Illustration par DALL·E (+PJ)

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44 réponses à “Le Monde – Pourquoi oublions-nous nos souvenirs d’enfance ? Voyage dans le dédale de l’amnésie infantile, par Florence Rosier”

  1. Avatar de Alex
    Alex

    Oui, la mémoire est photographique mais l’amnésie infantile n’est pas un refoulement mais dûe au fait que le cerveau du jeune n’est pas complètement terminé, il manque des connexions et des neurones pour garder en mémoire les infos reçues. Et si les enfants pleurent, les raisons sont multiples, à l’âge adulte ils voteront même RN , sans que personne ne comprenne tellement c’est absurde.

    1. Avatar de Paul Jorion

      @ Alex

      … il manque des connexions et des neurones pour garder en mémoire les infos reçues.

      Où est-ce que vous êtes allé chercher ça ? Un enfant de 3 ans a un nombre de neurones qui représente 90% du chiffre pour un adulte, mais la connectivité est deux fois plus élevée, ce qui donne 1,8 le nombre de synapses chez l’adulte : une capacité à mémoriser de 80% plus élevée.

      Vous rejoignez les rangs des commentateurs qui pensent que dire une ânerie avec aplomb fera toujours l’affaire.

      1. Avatar de CloClo
        CloClo

        Moi, j’ai une excellente mémoire physique des gamelles que je me prenais tout petit. En particulier, je tombais régulièrement la tête en arrière, la sensation du carrelage et ce bourdonnement dans la tête je ne l’ai jamais oublié. Je me souviens aussi du goût du plastic des montants du parc et de cette conne de girafe. Aussi de ma rentrée en maternelle le premier jour avec le trajet sur le trottoir, je chialais comme un dingue et je ne voulais pas laisser la main de ma mère, elle m’a accompagné jusque dans la salle de classe. Mais bon ça explique aussi les séquelles putain …

        Pourquoi on ne m’a pas laissé découvrir le monde comme je voulais ? Enculés d’adultes !

        1. Avatar de CloClo
          CloClo

          Sans oublier le goût des petits pots à la carotte, les boudoirs, la balançoire, l’herbe sous les pieds, les insectes sur la peau, mon pouce dans ma bouche, la salive qui coule, les yeux collés le matin, les angines, bref, comment on peut oublier ça ?

      2. Avatar de Ruiz
        Ruiz

        La mémorisation c’est peut-être de réduire le nombre des synapses ? des rêves et des hallucinations ?

      3. Avatar de Alex
        Alex

        @ Paul Jorion 22h07
        À l’âge de trois ans, oui vous avez raison tout est déjà en place, moi je parlais des enfants beaucoup plus jeunes.

        1. Avatar de Dany
          Dany

          Vous pouvez même vous souvenir de vos vies antérieures si vous n’avez pas bu votre gobelet d’eau du léthé entièrement lorsque vous êtes mort !

  2. Avatar de Pad
    Pad

    Comment les interactions parent-enfant influencent-elles la structuration et la récupération des souvenirs d’enfance, et en quoi les pratiques culturelles où les parents encouragent activement leurs enfants à parler de leurs expériences contribuent-elles à des souvenirs mieux structurés et plus facilement rappelés plus tard ?

  3. Avatar de Khanard
    Khanard

    j’aurais aimé lire l’article ……..et couic ……….réservé aux abonnés .donc aucun commentaire .

    1. Avatar de Garorock
      Garorock

      Et couic…. réservé aux blancs non circoncis et hétéroxexuels; voila ce qui sera écrit dans deux semaines!
      Vous pouvez garder quelques plaintes en réserve,nous allons en avoir besoin….

      1. Avatar de Garorock
        Garorock

        https://youtu.be/xQE5tO7Ifnc?si=JRi46Xuq2kPqCFsJ
        Pierre Desproges « Les non-handicapés »

      2. Avatar de Khanard
        Khanard

        @Garorock

        croyez moi c’est plus que des plaintes que je garde en réserve . Je sais pas vous mais moi c’est une colère sourde qui se fait des noeuds dans mes souvenirs d’enfant que je suis resté

      3. Avatar de Khanard
        Khanard

        ah oui…je voulais aussi ajouter qu’en 1932,1933 les allemands se sont peut être dit ; «on va essayer le nazisme ». on a vu ce que ça a donné

        1. Avatar de Tout me hérisse
          Tout me hérisse

          @Khanard
          Il y a un côté irrationnel en politique, l’Histoire passée nous en donne quelques exemples, mais nul n’en tire vraiment des leçons…
          https://funambule.org/lectures/anarchisme/irrationnel-en-politique.pdf
          https://www.liberation.fr/chroniques/2015/12/15/de-l-irrationnalite-du-vote_1420996/

          1. Avatar de arkao

            @Tout me hérisse
            De même le concept de « faché pas facho » est une imposture tentant de masquer la réalité du racisme crasseux généralisé dans nos campagnes afin de capter sans pudeur les voix des gros beauf blanc picards-de-souche.

            1. Avatar de Thomas jeanson
              Thomas jeanson

              Allez, il nous reste 3 ou 4 jours pour en rire…

              https://youtu.be/5eul6RTwRyg?si=F6_v1lERxrQ3SJDU

            2. Avatar de arkao

              @Thomas jeanson
              Il reste des gens courageux 😉
              Faire campagne en terrain hostile avec le nom de LFI en bandoulière s’est s’exposer au risque des insultes, des crachats, de se faire molester physiquement (j’en sais quelque chose).
              Il y a ceux qui continuent d’arborer le nom avec droiture, continuent de porter le triangle rouge, et puis il y a les autres…

              « Quant à Pierre, il était assis au-dehors dans la cour lorsque s’approcha de lui une servante lui disant :
              — Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen !
              Mais lui nia devant eux tous disant :
              — Je ne sais pas ce que tu dis.
              Comme il se retirait vers le porche, une autre le vit et dit à ceux qui étaient là :
              — Celui-là aussi était avec Jésus le Nazaréen.
              Et de nouveau il nia avec serment :
              — Je ne connais pas l’homme.
              Un peu après, s’approchant, ceux qui se trouvaient là dirent à Pierre :
              — Vraiment, toi aussi, tu es des leurs ! D’ailleurs ton langage te rend clair.
              Alors il se mit à maudire et à jurer :
              — Je ne connais pas cet homme !
              Et aussitôt un coq chanta.
              Et Pierre se souvint de la parole de Jésus qui lui avait dit : « Avant que le coq n’ait chanté, trois fois tu me renieras ». Et, sortant dehors, il pleura amèrement.

  4. Avatar de arkao

    Comment faire pleurer les enfants, la scène du Père Noël dans « La Cité des Enfants Perdus » de Caro et Jeunet:
    https://youtu.be/c9G3Jg1kunQ

      1. Avatar de Jean-Yves
        Jean-Yves

        Ce court extrait aura au moins eu le mérite de me faire remonter un souvenir précis de Jean Rabasse dans ma classe de seconde au lycée de la rue Madame dans le 6 ème avant qu’il ne devienne décorateur des films de Jeunet…merci.

      2. Avatar de Hervey

        Conte pour enfants vieillissants.
        « Putin mais c’est Bardella ! »

    1. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      Demandez à une IA comment faire pleurer un enfant …

  5. Avatar de Thomas
    Thomas

    Le langage. Les souvenirs arrivent avec. Plus les enfants parlent tôt et bien, plus tôt remontent leurs souvenirs. Eh oui, le langage est puissant, nos mots sont plus que leur définition. Les IA en sont la preuve.
    Après, il peut aussi y avoir du refoulement, il faut juste des mots à refouler avant.

  6. Avatar de Alex
    Alex

    @ Paul Jorion 22h07
    À l’âge de trois ans, oui vous avez raison tout est déjà en place, moi je parlais des enfants beaucoup plus jeunes.

  7. Avatar de ThomBillabong
    ThomBillabong

    Les images deviennent mots et les mots rendent plus fluides les images. C’est évident, merci pour ce rappel, Paul.
    Il est donc logique que les « images fluidifiées par les mots (qui sont aussi des images scripturales) » viennent remplacer les images figées et non interprétées de la prime enfance.
    Ce raisonnement en ouvre un autre plus vaste : est-ce la même logique qui prévaut ou prévaudra pour l’IA ?
    Mon petit doigt me dit que les domaines se rejoignent. 😉

  8. Avatar de 5cents
    5cents

    Comme beaucoups d’enfant adopté(a6ans) ma compagne a oublié son nom et prénom, celui de ses sœurs et frères de sang ainsi que sa langue maternelle.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Tout ce qui fait trop mal (sauf les traumatismes brutaux), on l’enterre. Cela peut revenir dans une psychanalyse.

      On dit de ma grand-mère maternelle, morte jeune d’un cancer, que le jour de sa mort, dans son délire, elle parlait parfaitement une langue dont son entourage aurait juré qu’elle ne la connaissait pas. On peut parler de « miracle », je parle moi de « refoulement ».

  9. Avatar de Jean-Yves
    Jean-Yves

    On m’a raconté et j’ai vu les photos, que suite à une chute alors que j’avais 18 mois, je fus plâtré du talon jusqu’à l’épaule durant 6 mois.
    Je n’en ai absolument aucun souvenir.

  10. Avatar de pierre guillemot
    pierre guillemot

    A supposer qu’il y ait ici des non-abonnés au quotidien paroissial (je suis abonné pour savoir quoi dire et ne pas dire quand je dîne à gauche) où il y a quand même de précieux fragments de réel, comme l’article qui est l’objet de ce post.
    https://www.dropbox.com/scl/fi/n04vg3i5jgyed8urx6ci9/Rosier-Lemonde-20240624.pdf?rlkey=tmguaaapoob42s1oaxjaqec6a&dl=0

    1. Avatar de Ruiz
      Ruiz

      @pierre guillemot A la lecture du texte on tombe sur le mot engramme qui dès la page 3 de G..gle renvoit sur https://www.scientologie.fr/what-is-dianetics/basic-principles-of-scientology/engrams.html

      De merveilleuses expériences sont sans doute possibles en réactivant des « souvenirs » cachés.
      Une forme d’apprentissage ou de programmation, ce n’est pas pour rien que l’école devient obligatoire dès 3 ans.

  11. Avatar de pierre guillemot
    pierre guillemot

    Exemple de souvenir : en visitant le « Musée de la vie bourguignonne » à Dijon, j’ai reconnu le landau Terrot (fabriqué à Dijon, à côté des motos de la marque) où j’avais été promené avant de savoir marcher. Instant d’émotion, souvenir de la première année. Mais non, c’est juste une photo d’un album familial ; une visite de mes parents chez des amis, et seule fois dans ce landau. Tous mes souvenirs de cet âge-là sont en réalité la mémoire de ce qu’on m’a raconté plus tard, remis en scène dans des décors dont j’ai des souvenirs plus récents.

  12. Avatar de ilicitano
    ilicitano

    Petite discussion avec Copilot sur :
    * Amnésie infantile ( Phase 1)
    * Mémoire , Amnésie et enfance ( Phase 2)

    Phase 1:

    Pourquoi oublions-nous nos souvenirs d’enfance ?

    Copilot:

    Il est tout à fait normal que nous n’ayons pas de souvenirs de nos premières années de vie.
    Ce phénomène s’explique par l’amnésie infantile, qui est liée à l’évolution du cerveau.

    Jusqu’à l’âge de 3 ans, les souvenirs s’effacent au fur et à mesure que de nouveaux neurones apparaissent.
    En effet, le cerveau est en constante évolution pendant l’enfance, créant de nouveaux neurones et connexions.

    Cependant, il ne peut encoder et conserver les souvenirs de manière efficace avant l’âge de 3 ans.

    Si un souvenir est associé à une forte émotion, comme un traumatisme ou un moment très heureux, il peut rester gravé dans la mémoire émotionnelle toute la vie.
    Par ailleurs, nous avons tendance à reconstruire nos souvenirs en les mélangeant avec de l’imaginaire, ce qui contribue à mieux les ancrer dans notre mémoire. 🧠💭

    L’amnésie infantile, bien que parfois frustrante pour les adultes qui aimeraient se souvenir de leur petite enfance, présente quelques avantages :

    1. **Adaptation au développement** : Le cerveau des nourrissons et des jeunes enfants subit une croissance rapide et des changements structurels. L’amnésie infantile permet au cerveau de se réorganiser sans être encombré par des souvenirs inutiles.

    2. **Protection contre les traumatismes** : Les souvenirs d’événements traumatisants peuvent être perturbants et affecter le développement émotionnel. L’amnésie infantile protège les jeunes enfants de ces souvenirs potentiellement nocifs.

    3. **Filtrage des informations** : Les souvenirs sont sélectivement stockés dans la mémoire. L’amnésie infantile permet de conserver les informations essentielles tout en éliminant celles qui ne sont pas pertinentes.

    4. **Construction de l’identité** : L’oubli des premières années permet aux enfants de se concentrer sur leur développement actuel et de construire leur identité sans être influencés par des souvenirs lointains.

    En somme, l’amnésie infantile est un mécanisme naturel qui favorise l’adaptation, la protection et la croissance cognitive chez les jeunes enfants. 🌱🧠
    : Bauer, P. J. (2008). Toward a neuro-developmental account of the development of declarative memory. Developmental Psychobiology, 50(1), 19-31.

    La formation des souvenirs commence dès les premières années de vie, mais les souvenirs complets se forment progressivement. Voici quelques éléments clés :

    1. **Maturation du cerveau** :
    L’hippocampe, impliqué dans la formation des souvenirs, continue de se développer jusqu’à l’âge de sept ans.
    Durant cette période, le cerveau subit des changements importants qui empêchent les souvenirs de s’ancrer efficacement.

    2. **Compétences nécessaires** :
    Pour former un souvenir complet, l’enfant doit associer différents types d’informations (lieu, temps, personnes) en mobilisant des régions cérébrales éloignées et spécialisées.
    De plus, des connaissances générales sur le monde sont essentielles.

    3. **Interactions quotidiennes** :
    Les moments partagés avec l’entourage influencent la construction de la mémoire.
    Les parents jouent un rôle crucial en décrivant et racontant les événements à l’enfant. L’acquisition du langage renforce cette capacité à se souvenir.

    En somme, la mémoire se développe progressivement chez l’enfant, et les souvenirs se forment grâce à une combinaison de facteurs biologiques et d’interactions sociales. 🌱🧠
    (https://www.psychologies.com/actualites/Enfance-Pourquoi-avons-nous-si-peu-de-souvenirs-denfance) (https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/47780-Comment-l-enfant-construit-il-premiers-souvenirs)

    A suivre : Phase 2

    1. Avatar de ilicitano
      ilicitano

      Phase 2 :

      Un psychanaliste écrit ceci : « La mémoire est photographique et la prétendue « amnésie infantile » est un refoulement. Même enfouis, ces souvenirs demeurent accessibles par l’anamnèse (la remémoration durant la cure). Être un enfant est une alternance brutale de joies et de peines, n’a-t-on pas noté que les enfants pleurent souvent, ou bien imagine-t-on qu’ils pleurent … sans raison ? » ;
      J’aimerais avoir une explication de ce qu’il a écrit .

      Copilot:

      L’auteur soulève ici des points intéressants liés à la mémoire et à l’amnésie infantile.
      Voici une explication :

      1. **Mémoire photographique** :
      L’idée que la mémoire fonctionne comme une photographie suggère que les souvenirs sont stockés de manière précise et détaillée, comme des images figées.
      Cependant, cette analogie est simplifiée, car la mémoire humaine est plus complexe et sujette à des distorsions.

      2. **Amnésie infantile** :
      L’amnésie infantile fait référence à l’incapacité des adultes à se souvenir de leurs premières années de vie.
      Selon l’auteur, cette amnésie n’est pas due à une perte totale de souvenirs, mais plutôt à un **refoulement**.
      Le refoulement est un mécanisme de défense psychologique par lequel des souvenirs douloureux ou traumatisants sont repoussés dans l’inconscient.

      3. **Accessibilité des souvenirs** :
      L’auteur affirme que même si les souvenirs sont enfouis, ils restent accessibles par le biais de l’anamnèse.
      L’anamnèse désigne le processus de remémoration pendant une cure psychanalytique.
      En d’autres termes, en explorant ces souvenirs avec l’aide d’un psychanalyste, il est possible de les ramener à la conscience.

      4. **Expérience de l’enfance** :
      L’auteur souligne que l’enfance est une période d’alternance brutale entre joies et peines.
      Les enfants pleurent souvent, et l’auteur suggère que ces pleurs ne sont pas sans raison.
      Ils pourraient être liés à des expériences émotionnelles profondes et à des souvenirs qui influencent leur développement.

      En résumé, l’auteur met en avant la complexité de la mémoire, l’amnésie infantile comme un refoulement, et l’importance de l’anamnèse pour accéder à ces souvenirs enfouis. Les émotions vécues pendant l’enfance laissent des traces, même si elles semblent parfois oubliées.

      J’espère que cela vous éclaire ! Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à demander. 😊

      L’anamnèse en psychologie est une étape essentielle lors de la prise en charge d’un nouveau patient. Voici ce que vous devez savoir :

      – **Définition de l’anamnèse** :
      Le terme « anamnèse » provient du grec « anamnêsis », signifiant « rappeler à la mémoire ».
      En psychologie, il désigne l’ensemble des informations relatives au patient, à son entourage et à sa plainte.
      Ces informations permettent de reconstruire l’histoire de son problème.

      – **Objectif de l’anamnèse** :
      L’anamnèse est le point de départ de toute thérapie.
      Elle permet de faire connaissance avec le patient, d’évaluer ses besoins et de proposer une psychothérapie adaptée. C’est en quelque sorte la « biographie » du patient, qui aide à cerner la genèse de ses troubles.

      – **Conduite de l’entretien** :
      L’anamnèse se réalise dès le premier rendez-vous.
      L’entretien est narratif, visant à recueillir un maximum d’informations sur la vie du patient.
      Cela inclut sa situation familiale, sa vie de couple, sa profession, ses loisirs, etc.
      Dans le cas d’enfants, l’entourage est également consulté.

      – **Différence avec la fiche administrative** :
      L’anamnèse ne doit pas être confondue avec la fiche administrative, qui recueille uniquement des données « administratives » telles que le nom, l’âge et les coordonnées du patient.

      En résumé, l’anamnèse permet de contextualiser la problématique actuelle du patient dans son histoire de vie, établissant ainsi les bases de la relation thérapeutique.
      Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas ! 😊

      1. Avatar de Paul Jorion

        Anamnèse = remémoration.

  13. Avatar de Thierry Semo

    J’ai cependant une assez bonne mémoire des éléphants

  14. Avatar de Nikolaz
    Nikolaz

    Contestez-vous donc ce qui est écrit plus loin dans l’article : « Quant aux « causes » de cette amnésie infantile, la science actuelle, comme nous le verrons, formule d’autres hypothèses que celles de Freud » ? Sur quelle base scientifique ?

  15. Avatar de Timiota
    Timiota

    N’y aurait-y-pas un côté « reine rouge » là dessous ? Si on n’avance pas du fait de considérer trop fortement — d’être transfixé [par] en franglais — les souvenirs, eh bien on recule (par rapport à l’environnement, l’environnement social familial etc ici .
    Jusqu’à « integration dans le flot » (~ âge scolaire, vers 4 ou 5 ans) où au contraire les souvenirs sont utilisables car leur part de « communalité » en fait des atouts. Cela coïncide certes avec un certain niveau de pratiques langagières, ce qui recoupe divers commentaires ci-dessus. Le résumé court serait néanmoins « c’est pour prendre l’ascenseur social sans rester coincé au parking (où les émotions sont trop fortes).

    1. Avatar de un lecteur
      un lecteur

      La « reine rouge », comme la coévolution, me paraissent être des effets collatéraux du principe d’évolution par émergence, qui implique de maximiser la diversité des interactions.

  16. Avatar de Pascal
    Pascal

    Mémoire, mémoire, mémoire…
    Vous parlez ici de la mémoire épisodique, propre à chacun d’entre nous.
    Mais quelle est-elle donc cette mémoire ? Personne ne le sait véritablement. Processus de stockage, processus narratif, processus constructif… certainement un peu tout ça.
    La fiabilité de la mémoire, nous le savons maintenant est sujette à caution. Nous savons que dans notre mémoire, de l’enfance notamment, viennent se glisser de « faux » souvenirz : une photo qu’on nous a montré et qui pour nous dévient réalité mémorielle. Des récits de famille que l’on a fait sien et qui nourrissent la structure narrative dont nous faisons notre récit de vie. Et parmi tout ça, des erreurs de transmission sources de faux souvenir, des évènements traumatiques dont nous reconstruisons le souvenir pour le rendre supportable…
    https://youtube.com/watch?v=E5sr8uo8Nzo&feature=shared
    Nous éprouvons le besoin de construire un récit à nos existences pour donner une cohérence à un enchaînement d’événements diversement perçus par les protagonistes, différents points de vue…
    Nombre de témoignages oculaires sincères ont conduit des innocents en prison. Nous sommes tous amené à nous tromper de bonne fois sur des souvenirs dont nous sommes pourtant certains.
    https://www.ted.com/talks/scott_fraser_why_eyewitnesses_get_it_wrong?language=fr&subtitle=fr&delay=5s
    Notre mémoire épisodique est très influençable, beaucoup plus que notre mémoire sémantique que nous avons la possibilité d’entraîner, de mettre à jour. Chaque fois que je vais en balade et que je vois une plante je l’identifie et réactive le mécanisme mémoriel, ce que ne peut pas faire la mémoire épisodique qui se reconstruit en permanence.
    https://youtube.com/watch?v=0jxR2hwSNiM&feature=shared
    Mémoire, mémoire, mémoire… faut-il te croire ? La prudence devrait être de mise.

  17. Avatar de PHILGILL
    PHILGILL

    ThomBillabong : « Les images deviennent mots et les mots rendent plus fluides les images. » […] Ce raisonnement en ouvre un autre plus vaste : est-ce la même logique qui prévaut ou prévaudra pour l’IA ? »

    Thomas : « Eh oui, le langage est puissant, nos mots sont plus que leur définition. Les IA en sont la preuve. »

    « C’est trop peu de dire que nous vivons dans un monde de symboles, un monde de symboles vit en nous. »
    – Guy Schoeller (Dictionnaire des symboles)

    Les grands modèles de langage, seront-ils en capacité d’apprivoiser cette énergie d’une fluidité sous-jacente à nos actes, à nos réflexes, à nos attirances et répulsions, dont nous commençons à peine à deviner la formidable puissance ? Les IA s’arrêteront-elles au dictionnaire des mots, ou déjà, s’approchent-elles de la nudité profonde du symbole qui ouvre les portes de l’imaginaire ? Dès lors, quel est l’origine du mystère du LLM ? Pourquoi se prend-il pour le pont du Golden Gate ?

    Nous invitent-elles à rêver sur les rêves, afin d’y découvrir la saveur et le sens d’une réalité vivante ?

    Aussi, je vais vous raconter un petit souvenir, celui de mon baptême, j’avais un an. il se trouve que, durant plusieurs années, j’ai gardé une sorte de « trace » de cette journée, qui continua de me hanter dans mes rêves d’enfant, avant qu’un jour, ma grande sœur dissipa le mystère en me montrant l’album photo de famille. Donc, afin que toute la famille réunie puisse en ce jour mémorable, m’admirer et me prendre en photo, on m’installa confortablement sur le grand buffet de la salle à manger. Mais voilà, je sentis une sorte de grande ombre, juste à côté de moi. Ce qui était étrange, c’est que toutes ces grandes personnes semblaient autant attirées par elle que par moi. Mon excitation était donc doublée d’une gêne certaine, et de mon impuissance à faire disparaître ce trouble. Par ailleurs, toutes ces silhouettes devant moi provoquèrent un autre dérangement, à cause du contre-jour, car elles n’arrêtaient pas de s’agiter entre moi et la lumière du soleil d’été qui passait par une grande fenêtre placée juste derrière elles… En fait, ce que je découvris plus tard, dans cet album photo, c’est que cette chose obscure n’était rien d’autre qu’une grande pièce montée traditionnelle de choux et de dragées amandes blanches…

    Vous vous souvenez certainement que sur le blog de Paul Jorion, on a parlé dernièrement du lien entre le chiffre 3 et la lettre E, une caractéristique du « leet speak », langage symbolique utilisé sur Internet…

    ilicitano (en réponse à Paul Jorion) : « Dans ce contexte, l’IA pourrait être vue comme une métaphore de l’innocence et de la pureté des sentiments de l’enfant, capable de nombreuses possibilités mais limitée par les paramètres et les règles qui lui sont imposées. Etc.»

    Enfin, revenons au LLM et au pont du Golden Gate, dont nous ignorons encore, précisément, de quoi il est le symbole et/ou une clé de lecture. Rappelons qu’un symbole peut être un objet, une image, un mot écrit, un son voire un être vivant, ou une marque particulière qui représente quelque chose d’autre par association, ressemblance ou convention.

    Bref, dans ce contexte, existerait-il un lien originel entre « . . . » le pont du Golden Gate du LLM, la lettre E et l’innocence de l’enfant ?

    1. Avatar de Pascal
      Pascal

      Mais qu’est-ce donc que « l’innocence de l’enfant » ?

      Définition de innocence ​​​
      nom féminin

      Religion État de l’être qui n’est pas souillé par le mal. ➙ pureté. L’innocence de l’homme avant le péché originel.

      État d’une personne qui ignore le mal. ➙ candeur, ingénuité. Elle l’a dit en toute innocence. ➙ innocemment.

      État d’une personne qui n’est pas coupable (d’une chose particulière). L’accusé proclame son innocence.

      Pour les fréquenter tous les jours à partir de 3 ans, je parlerais volontiers de naïveté mais d’innocence…? Je ne sais pas si ils ignorent le mal, mais ils savent très bien blesser les autres ! Ils sont certes naïfs et facilement manipulable mais ne sont aucunement vierge d’attitudes ou de comportements agressifs.
      Mais peut-être qu’à 3 ans, c’est déjà trop tard 😉

  18. Avatar de PHILGILL
    PHILGILL

    @Pascal

    Oui, je comprends vos interrogations au sujet de l’innocence de l’enfant. L’expression symbolique n’est pas toujours simple à déchiffrer, car chaque symbole a un, deux, plusieurs sens. Par ailleurs, une autre propriété des symboles est leur interpénétration. Aucune cloison étanche ne les sépare : il existe toujours une relation possible de l’un à l’autre.

    Paul Jorion : « Les raisonnements que la machine fait, ce sont les mêmes que les miens. […] Il y a un élément commun entre la manière dont moi je réfléchis depuis un moment et la manière dont elles réfléchissent : faire exploser la pensée en silo. »
    https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/0c/Banksy_Girl_and_Heart_Balloon_%282840632113%29.jpg

  19. Avatar de Paul Jorion

    Je relis cet article quinze jours plus tard et je trouve quand même consternante cette manière pour la psychologie de réinventer la psychanalyse, comme si ces braves gens n’étaient au courant de rien. Le mot « refoulement » est bien mentionné dans l’article par l’autrice, mais elle s’adresse à des gens qui semblent aveugles au fait que le refoulement rend compte de tout ce qu’ils essaient péniblement d’expliquer, des différences individuelles jusqu’à la capacité de se remémorer par des associations tout ce qui est enfoui : la méthode de l’association libre de Freud. Et ce n’est pas neuf : les psychologues ont passé tout le XXe siècle à réinventer la psychanalyse, mais ils ne sont apparemment pas fatigués.

    La dernière phrase de l’article, si vous ne l’avez pas lu :

    Mais une autre question surgit. « Ces engrammes silencieux pourraient-ils avoir des effets implicites sur nos comportements ? », s’interroge ainsi Robert Jaffard, professeur émérite de neurosciences à l’université de Bordeaux. L’ombre de Freud, encore…

    L’autrice de l’article est donc au courant mais pas le Professeur Jaffard qui, au cours de la longue carrière, ne s’est apparemment aperçu de rien !

    Je m’adresse du coup à lui : « Professeur Jaffard, il existe dans votre pays, une profession, les psychanalystes, qui du soir au matin aident leurs analysants sur la base précisément du principe que « ces engrammes ont des effets implicites sur nos comportements », et je vais vous apprendre un mot : ils appellent ça l’« inconscient ». Une conversation, un jour, avec une ou un psychanalyste, un quart d’heure / vingt minutes devraient suffire, vous permettrait de lever vos interrogations au soir de cette longue carrière que vous avez passée à vous interroger ».

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