The New York Times – Puis-je utiliser l’IA pour noter les devoirs de mes élèves ?, par Kwame Anthony Appiah

Illustration par DALL·E à partir du texte

L’Éthicien, le 25 mai 2024

Par Kwame Anthony Appiah

Aujourd’hui, l’éditorialiste du New York Times Magazine répond à la question d’un lecteur sur les plateformes d’intelligence artificielle et s’il est hypocrite pour les enseignants d’utiliser ces outils tout en interdisant aux étudiants de faire de même.

Puis-je utiliser l’IA pour noter les devoirs de mes élèves ?

Je suis professeur d’anglais dans un collège. Au cours de l’année scolaire en cours, il y a eu une augmentation significative de la fraude des élèves sur les devoirs en utilisant l’intelligence artificielle. Notre département estime que les élèves de 13 ans ne deviendront de meilleurs rédacteurs que s’ils s’exercent et apprennent des succès et des défis qui en découlent.

Récemment, notre département a demandé aux élèves de rédiger un essai argumentatif, un travail que nous avons soutenu en décomposant le processus en plusieurs étapes. L’exercice a nécessité plusieurs jours de cours et de travail à domicile. Tous nos élèves ont signé un contrat par lequel ils s’engageaient à ne pas utiliser l’assistance de l’IA, et les parents ont promis de soutenir l’accord en surveillant leurs enfants lorsqu’ils travaillaient à la maison. Pourtant, de nombreux élèves ont continué à utiliser l’IA.

Certains membres de notre personnel ont téléchargé leur grille d’évaluation sur une plateforme assistée par l’IA, et les élèves ont téléchargé leurs essais pour les évaluer. Il faut reconnaître que le programme a quelques points forts. Le plus remarquable est qu’il donne aux étudiants un retour d’information sur la rédaction et la possibilité de modifier leur travail avant la soumission finale. Les travaux sont notés en quelques minutes et les enseignants sont en mesure de transférer la note de l’IA dans leur carnet de notes.

Je trouve cela hypocrite. Je passe de nombreuses heures à corriger les dissertations de mes étudiants. C’est un travail fastidieux, mais j’estime que c’est ma responsabilité – si un élève fait un effort pour accomplir la tâche, il devrait bénéficier de toute mon attention pendant le processus d’évaluation.

C’est là que le bât blesse : Dois-je adopter les nouvelles technologies et utiliser la notation assistée par ordinateur pour gagner du temps et de la sérénité, même si j’interdis à mes élèves de l’utiliser ? Est-il contraire à l’éthique que les enseignants demandent à leurs élèves de ne pas utiliser l’IA pour les aider à écrire, mais qu’ils autorisent ensuite une plateforme d’IA à noter leur travail ? – Nom non divulgué

De la part de l’éthicien :

Vous avez de bonnes raisons de décourager vos élèves d’utiliser l’IA pour rédiger leurs essais. Comme pour beaucoup d’autres compétences, la pratique permet d’améliorer la qualité de l’écriture et la clarté de la pensée. En revanche, vous savez déjà comment noter les copies ; vous n’avez pas besoin de vous entraîner.

Ce qui compte, c’est de savoir si une plateforme assistée par l’IA peut évaluer et diagnostiquer de manière fiable l’écriture de vos élèves, en leur fournissant les explications et les conseils dont ils ont besoin pour s’améliorer. En théorie, de tels outils – et je constate qu’il en existe plusieurs sur le marché, y compris chez les grands éditeurs scolaires – présentent certains avantages. L’espoir est qu’ils puissent noter sans incohérence, sans se fatiguer, sans être affectés par les attentes qui affectent sûrement ceux d’entre nous qui notent à la main les travaux des élèves.

Je remarque que vous n’avez pas soulevé la question de savoir si la plateforme fournit des évaluations fiables ; vous devrez décider si c’est le cas. (Si elle n’est pas tout à fait à la hauteur, elle pourrait le devenir dans un an ou deux, de sorte que votre question persistera). Cependant, si la plate-forme fait un travail d’évaluation décent, je ne vois pas pourquoi vous devriez tout faire vous-même. Vous devez examiner les versions annotées par l’IA des écrits de vos élèves, vérifier que vous êtes d’accord avec le résultat, et prendre des notes sur les questions à soulever en classe. Mais le temps économisé dans l’évaluation des travaux pourrait être mieux utilisé à d’autres fins – et par « mieux », j’entends mieux pour les étudiants. Après tout, il y a des fonctions pédagogiques que vous êtes le seul à pouvoir remplir.

En résumé : Il n’est pas hypocrite d’utiliser vous-même l’I.A. d’une manière qui soit utile à vos étudiants, même si vous insistez pour qu’ils ne l’utilisent pas d’une manière qui leur soit néfaste.

Illustration par DALL·E à partir du texte

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37 réponses à “The New York Times – Puis-je utiliser l’IA pour noter les devoirs de mes élèves ?, par Kwame Anthony Appiah”

  1. Avatar de Ruiz
    Ruiz

    A quoi bon vouloir noter les élèves, ce qui est important c’est de noter les professeurs !
    Pour celà et si la performance à enseigner est d’obtenir un résultat sans avoir recours à l’IA lors de l’épreuve, il faut organiser celle-ci avec cette contrainte (pas de devoirs à la maison).
    La correction évaluation du résultat peut si c’est possible être réalisée par l’IA.
    La moyenne (ou l’écart) des résultats constitue la note à attribuer au professeur pour son enseignement, quelque soit l’usage de l’IA par les étudiants dans les étapes d’exercices préalables !

    1. Avatar de pollux
      pollux

      Sauf que le métier d’un enseignant ne consiste plus à préparer les élèves à un examen, ni à faire l’entièreté d’un programme (lequel n’est plus dans beaucoup de matières qu’une suggestion, qu’un « idéal vers lequel il faudrait tendre »), mais à dispenser des cours qui feront progresser « au moins un peu » les 80% des élèves « les moins performants » (ceci indépendamment de tout examen, en particulier du bac).
      Pour le reste, on en reparlera quand les enseignants ne risqueront plus leur intégrité physique (et aussi celle de leur véhicule) à mettre une mauvaise note, ou même à faire simplement leur cours.

      Au passage : ce genre de commentaire complètement déconnecté de la réalité de l’enseignement en France en 2024 est typique du manque de respect caractérisé pour la profession, et très certainement la raison principale qui fait qu’il y a de moins en moins de candidats à cet autrefois beau métier (la faute à la paie : dans un pays « de statut », dans lequel celui-ci dépend désormais du compte en banque, l’enseignant est traité comme un moins que rien dès lors qu’il gagne moins qu’un garçon de café ou qu’un voiturier…).
      Comme la moitié des collègues de ma tranche d’âge, dans mon établissement, j’aurai changé d’activité dans les 5 ans, et je serai sans doute parti à l’étranger, où les opportunités ne manquent pas.

      1. Avatar de Ruiz
        Ruiz

        Ce qui est important c’est d’apprendre à l’individu à être noté par une IA et à l’aider le conseiller dans son apprentissage. Le rôle d’un enseignant au moins pour la partie cours pourrait se limiter à un rôle d’influenceur sur une chaine Youtube (ou Tik tok ?) à élaborer des tutos et interventions à regarder par l’élève à son gré sur son smartphone en progressant suivant les suggestions d’un algorihme adapté, sans exclure la possibilité de constitution de textes pdf ou wiki permettant par l’écrit un apprentissage moins chronophage et plus rapide pour ceux qui s’y trouvent adaptés.

        Si en France les enseignants sont semble-t-il mal rémunérés, c’est parce que c’est géré et que le financement par l’impôt est contraint pour limiter les déficits et les prélèvements obligatoires tout en ayant l’objectif d’un enseignement obligatoire démocratiquement généralisé ce qui probablement n’est pas possible sans y consacrer une part du PIB supérieure au pouvoir d’achat dont les populations concernées disposent et consentiraient à lui consacrer.

      2. Avatar de vincent rey
        vincent rey

        pas m’impression de déserter un petit peu ? en partant à l’étranger ?

        1. Avatar de pollux
          pollux

          Je suis surpris que vous n’ayez jamais posé ce genre de question à PJ, lui qui a fait une grande partie de sa carrière aux USA. Il est parti, de mémoire, pour des raisons similaires (pas de poste à l’université, ceux-ci étant réservés aux happy few amateurs de cocktails entre eux).

          Ce que savent faire mes collègues candidats au départ, quel que soit leur talent, était rémunéré 0 ou bien il était impossible pour eux de vivre de leur talent en raison des barrières à l’entrée (ils sont devenus profs « pour crouter »/ »payer les dettes », après de nombreux emplois précaires, ce qui ne les empêche pas de faire le job avec passion).
          Pour s’en sortir ils ont donc fait enseignants contractuels d’abord, puis ils ont passé le concours, mais pas tous (capes, agreg pour certains).

          Ils découvrent désormais – l’information circule très vite – que ce qu’ils savent faire (couture, joaillerie, cuisine,design, etc.) ou bien ce qu’ils savent (culture stratégique et militaire, compréhension de certains domaines des mathématiques utiles pour le développement d’IA, etc.) a de la valeur à l’étranger, ainsi que leur compétence d’enseignant (et aussi la langue rare qu’ils ont parfois appris en plus).

          A côté de ça, le retour des collègues qui ont sauté le pas est plutôt positif : ils ont souvent totalement changé de vie en moins d’un an. Dans ce laps de temps (parfois seulement 2 ou 3 semaines !), on leur a plus proposé plus de choses intéressantes à faire, même dans le domaine de l’enseignement, qu’en 15 ans en France (responsables de leurs projets pédagogiques de A à Z, voire d’un département de recherche). L’un d’entre eux a obtenu un poste d’enseignant de boxe dans une salle de sport au Brésil (ils ne parlait pas un mot de portugais), alors qu’il y allait pour les vacances, poste qu’il a accepté.
          Pourquoi donc resteraient-ils? Par masochisme? Personne n’aime se faire humilier au quotidien… (par les parents, par l’administration, par les élèves, par le gouvernement, par les médias). On parle souvent de la colère « chaude » des jeunes non diplômés. La colère froide des trentenaires surdiplômés est passée sous le radar… Eux, ils ne brûleront rien. Ils feront bien pire (sur le long terme) : ils partiront, tout simplement.

          De fait, on ne déserte pas un pays qui n’est plus le sien, et dont on a été progressivement aliéné, culturellement, politiquement, socialement, économiquement. Quand le réseau et les petits fours, ou les liens familiaux, ou le fait d’être alumni de je ne sais quelle école de commerce mytho ne décidera plus de l’attribution des postes en France, et quand il ne faudra pas avoir fait la même chose (qui s’apprend en général en 3 mois max) pendant 5 ans et + pour être crédible sur le marché de l’emploi, le choses changeront peut-être.

          En attendant il faut s’attendre, dans les années à venir, à une vague massive de départ à l’étranger des bons artisans et des bons diplômés (et en particulier des diplômés « issus de l’immigration » et de la « petite et moyenne bourgeoisie »). Et ce d’autant plus que cette génération est convaincue qu’elle sera privée de retraite et qu’elle cotise de toute façon pour rien.

          Quand j étais un jeune allocataire de recherche (privilégié donc), j’étais rémunéré 1moins de 1300 euros net par mois. Un voiturier gagnait 1600e net.
          Aujourd’hui, il n’est pas rare de trouver des garçons de café à plus 2300e par mois à Paris, avec les pourboires, ce qui n’est pas le salaire d’un enseignant titulaire qui débute.

          1. Avatar de vincent rey
            vincent rey

            Paul Jorion est anthropologue, et un anthropologue, ça voyage. Ils se trouve qu’au lieu de partir dans une tribu amazonienne, ce qui avait déjà été fait, il a préféré s’infiltrer dans les milieux de la finance et l’IA, ce qui est à mon sens beaucoup plus intéressant et moderne. Grâce à lui, on a maintenant un regard très critique sur cette part cruciale de l’activité (si on peut appeler ça de l’activité)

            Ce qui m’ennuie beaucoup dans ces complaintes salariales, je vais vous dire, c’est que les gens qui les expriment oublient de mettre au premier plan le désastre social dans notre pays. Ils devraient prendre exemple sur Sophie Binet (CGT) qui elle, par contre oublie rarement de le faire.

            Il faut se poser la question de savoir pourquoi l’Etat n’a plus d’argent, et quand on proteste, ne pas avancer des salaires de départ en sortie de Capes, j’ai eu deux parents à l’Education Nationale, en fin de carrière ça va hein…rien à voir avec le serveur de la cafétéria d’en bas, qui lui n’aura plus de boulot à cet âge, et même longtemps avant. Quand aux retraites et aux différentes couvertures sociales, il me semble qu’elles ne sont nulle part aussi assurées que dans l’Education Nationale française. Réclamez autre chose, par exemple des loyers modérés, ce serait plus juste. Se barrer à l’étranger, c’est déserter.. « on a bien profité de la France, l’éducation gratuite de qualité, tout ça, maintenant bye ! » Rien qui vous gêne ?

            1. Avatar de Ruiz
              Ruiz

              @vincent rey L’instituteur d’autrefois était logé dans son école, gagnait en temps de transport et n’avait pas besoin d’une automobile. Il serait intéressant de faire de même aujourd’hui, mais dans les grandes villes !

              1. Avatar de vincent rey
                vincent rey

                exactement !

              2. Avatar de arkao

                L’instituteur d’autrefois donnait des coups de règles sur les doigts et tirait l’oreille des élèves récalcitrant. C’était le bon temps non ?

      3. Avatar de vincent rey
        vincent rey

        Vous êtes sûrs de ce que vous dites ? un enseignant gagne moins qu’un serveur ou qu’un voiturier ?

        J’ai du mal à entendre ce genre de discours, vous faites partie certainement de ces bobos du parti socialiste, que je peux observer à Blois à la terrasse des cafés, et qui se persuadent eux même qu’ils sont les plus malheureux et les plus maltraités dans la société. Je peux vous affirmer que ce n’est pas le cas, et que vous vous faites une fausse idée de votre malheur.

        Des socialistes comme Baraban ici à Blois…qui ont repris à leur compte tout le discours ultra-libéral… »du boulot il y en a »… »les entreprises elles cherchent et elles trouvent pas »….et tout ce genre de conneries. Quand il y aura 10 millions de chômeurs dans ce pays (et on en approche, si on compte les gens qui ne sont plus inscrits nulle-part), ils comprendront enfin leur erreur, quand il se passera ici, ce qui se passe en Nouvelle Calédonie

        https://www.findutravail.net/index.html#s%C3%BBret%C3%A9

  2. Avatar de Hervey

    Fable de La Fontaine, le chat Robilar.

    Un Chat, nommé Rodilar,
    Faisait de Rats telle déconfiture
    Que l’on n’en voyait presque plus,
    Tant il en avait mis dedans la sépulture.
    Le peu qu’il en restait, n’osant quitter son trou,
    Ne trouvait à manger que le quart de son soûl ;
    Et Rodilard passait, chez la gent misérable,
    Non pour un Chat, mais pour un Diable.
    Or, un jour qu’au haut et au loin
    Le Galand alla chercher femme,
    Pendant tout le sabbat qu’il fit avec sa dame,
    Le demeurant des Rats tint chapitre en un coin
    Sur la nécessité présente.
    Dès l’abord, leur Doyen, personne fort prudente,
    Opina qu’il fallait, et plus tôt que plus tard,
    Attacher un grelot au cou de Rodilar;
    Qu’ainsi, quand il irait en guerre,
    De sa marche avertis ils s’enfuiraient sous terre ;
    Qu’il n’y savait que ce moyen.
    Chacun fut de l’avis de Monsieur le Doyen ;
    Chose ne leur parut à tous plus salutaire.
    La difficulté fut d’attacher le grelot.
    L’un dit : Je n’y vas point, je ne suis pas si sot ;
    L’autre : Je ne saurais. Si bien que sans rien faire
    On se quitta. J’ai maints chapitres vus,
    Qui pour néant se sont ainsi tenus :
    Chapitres, non de Rats, mais chapitres de moines,
    Voire chapitres de chanoines.

    Ne faut-il que délibérer,
    La cour en conseillers foisonne ;
    Est-il besoin d’exécuter,
    L’on ne rencontre plus personne.

    Un peu pareil pour le ChatGPT, on ne lui mettra pas les grelots.
    🙂

    1. Avatar de aslan
      aslan

      Ah de mon temps on se tenait bien droit et on respectait son professeur ! Et on savait écrire et compter !

      Dire qu’il y a encore aujourd’hui des autoritaires et des réactionnaires pour se penser de gauche, c’est fascinant.

    2. Avatar de aslan
      aslan

      Pas une réponse à Hervey par ailleurs, fausse manip. Je ne connaissais pas la fable, merci !

    3. Avatar de Garorock
      Garorock

      Pensez vous que l’I.A puissent être comparé un à un animal domestique?
      Claude 3
      « C’est une très bonne question et il y a beaucoup à dire sur ce sujet. Voici quelques éléments de réflexion :

      Tout d’abord, il faut reconnaître que l’IA n’est pas un être vivant, contrairement à un animal domestique. L’IA est un système informatique conçu par l’homme, alors qu’un animal domestique est un être vivant qui a évolué naturellement.

      Cependant, on peut trouver certaines analogies intéressantes. Comme un animal domestique, une IA peut être « dressée » et entraînée pour réaliser certaines tâches spécifiques. On peut aussi dire qu’une IA « obéit » à ses programmeurs et aux algorithmes qui la composent, tout comme un animal domestique obéit à son maître.

      De plus, certaines IA ont des capacités d’apprentissage et d’adaptation qui peuvent rappeler le comportement d’un animal apprenant à interagir avec son environnement. Elles peuvent aussi développer une forme d’ »autonomie » dans leurs actions, tout comme un animal domestique.

      Néanmoins, les différences restent importantes. Une IA n’a pas de conscience, de sentiments ou de besoins physiologiques comme un animal. Elle ne peut pas non plus se reproduire ou évoluer naturellement.

      Donc en résumé, on peut trouver des similitudes entre l’IA et un animal domestique, mais ce sont des entités fondamentalement différentes. L’IA reste un outil conçu par l’homme, même si elle peut parfois sembler se comporter de manière « vivante ». Il faut garder à l’esprit cette différence essentielle. »

  3. Avatar de Ruiz
    Ruiz

    Le texte qui dans les illustrations (DALL-E) apparait au tableau semble bien le reflet de ce qu’un élève moyen perçoit d’un texte au tableau, de sa compréhension, celà suggère bien cette sensation …
    Au moins pour quelqu’un de culture à caractères latins.

  4. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    En quoi est-ce un « gain de temps » pour l’enseignant(e) s’il-elle doit vérifier la validité et/ou fiabilité… ou à contrario l’invalidité… de la correction faite par une « IA », et/ou une « plateforme » (de la startup-nation » ?)… de la copie de ses élèves… « en même temps »… qu’il-elle doive continuer de corriger à « l’ancienne », lui-elle même quoi, les dites copies… tout ça pour qu’il-elle finisse par auto-évaluer la qualité de son propre travail comparativement à celui de l’ »IA » et/ou « plateforme »…?

    Sans parler du temps supplémentaire à chercher et trouver les tricheries, fraudes… de certains(es) élèves prétendant avoir produit leur résultat seuls(es), sans l’aide d’aucune « IA » et/ou quelconque autres « plateformes », « coaching particulier »… est-ce à l’enseignant(e) consciencieux(e), soucieux(e) de la valeur prioritaire (qui n’a plus à être « sanctuarisée » ?) de sa vocation à servir le jeune public au mieux… d’assumer seul(e) les conséquences des « externalités négatives » de la « disruption/digitalisation/privatisation » de l’enseignement… de la transmission des savoirs toujours plus segmenté à la tâche, « ubérisés »…?

  5. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Est-ce aux mêmes enseignants(es) de passer du temps sup à chercher et trouver des « IAs » et/ou « plateformes » ayant le moins de biais cognitifs douteux, suspects… dans l’analyse de la neutralité et impartialité de leurs grilles de lectures correctives, des copies des élèves…?

  6. Avatar de Khanard
    Khanard

    Tiens tiens ….. ce billet me rappelle celui concernant le fiasco de la dissertation de M. Einthoven .

  7. Avatar de Walpurgis
    Walpurgis

    Dans Mossoul et Raqqa dévastées par la guerre, puis à Paris pendant le soulèvement des Gilets jaunes, le réalisateur Florent Marcie confronte Sota, un robot doté d’intelligence artificielle, avec la tragédie des hommes.
    https://www.cinemutins.com/ai-at-war

  8. Avatar de Régis Pasquet
    Régis Pasquet

    C’est la question de l’évaluation des travaux des élèves ou des étudiants qui est posée.
    Comment porter une appréciation qui indirectement permettra aussi de  » juger  » les profs ?
    Faut-il noter ? Est-ce toujours pertinent ? Donc qu’est-ce que l’on note en vérité ?

    Traditionnellement , les profs s’assurent que les élèves ont acquis un certain nombre de connaissances et qu’ils sont en mesure de les articuler dans un raisonnement. Obtient la meilleure appréciation celle ou celui qui s’approchera le plus près du corrigé type sans véritable originalité. Au fond les copies se ressemblent à peu près toutes.
    Il me semble qu’il faudrait poser la question autrement et s’intéresser à la mise en œuvre de méthodes.

    Pourquoi ne pas distribuer lors des examens une somme de documents informatifs à chaque élève ?
    ( les informations pourraient provenir de matières divers : philo, physique, sciences, poésie, histoire, géographie etc…)

    Alors
    Demander de faire émerger une ou plusieurs notions communes à ces documents.
    Résumer l’un des textes et faire apparaître les articulations
    Utiliser ces découvertes pour produire un nouveau texte
    Ne pas hésiter à faire valoir son style propre
    Compte-rendu de visite ou d’expériences,
    Mettre en valeur des pistes de recherches possibles,
    Etc

    Aucune des productions de chacun ne pourra ainsi ressembler à celles des autres.

    Oui, je sais, il va falloir affiner

    1. Avatar de pollux
      pollux

      C’est déjà ce qui est fait. Cela donne des résultats catastrophiques la plupart du temps (avec parfois de bonnes surprises également). Je suis désolé, les constats sont unanimes ou presque. Cette « pseudo pédagogie » ne donne rien avec 80% des élèves et nivelle tout vers le bas. Oui, ce serait formidable si l’élève « co-construisait » son savoir avec l’enseignant. Mais ça ne marche pas comme ça. Le prof sait. L’élève ne sait pas encore. Que ca plaise ou pas.
      Pour qu’il soit capable de co-construire son cours, c’est comme l’apprentissage de n’importe quel art/artisanat : Il faut faire des gammes chiantes pendant de longues années avant d’être capable d’improviser. Il faut déjà qu’il maîtrise les rudiments de la logique (qui n’est pas/plus enseignée!, alors que c’est la base de tout).
      Et ces gammes, en vérité, ça les pousse déjà jusqu’au bac, où c’est ce qu’ils sont sensés faire dans la plupart des matières. Peut être même jusqu’à la licence. On peut rendre les gammes moins ennuyeuses. On peut dire « il faut faire du saupoudrage culturel, et ne plus enseigner les fondamentaux ni les ressorts d’un texte en profondeur » (sic). Mais alors aucune gamme n’est faite et l’élève ne sera jamais capable d’être véritablement autonome devant un corpus de documents.
      Mais apprendre est pénible, et s’il est vrai qu’on apprend mieux en s’amusant/étant intéressé, il est surtout vrai que la plupart du temps on apprend quelque chose parce qu’on en a besoin, et qu’il faut le faire, même si ça ne nous enthousiasme pas et que c’est profondément rébarbatif. Apprendre des trucs chiants dont on ne voit pas a priori l’utilité, c’est également une bonne leçon de vie. Les cours de compta ou de droits sont souvent relous. Ils sont parmi les plus utiles.
      Quant à la culture, il n’a jamais été aussi simple d’y avoir accès. A tout! Mais seule une infime minorité des adultes s’y intéresse. La plupart s’en foutent. La culture n’est pas un besoin fondamental de la majorité des êtres humains (ils ont bien plutôt besoin de fusion avec un groupe et de comparaisons interpersonnelles sur des dimensions futiles).
      Mais ca arrange bien tout le monde. Sous couvert d’avoir les citoyens qui réfléchissent par eux-mêmes, on fabrique des individus qui ne sauront justement pas le faire, faute de maîtriser les fondamentaux.

      La prise en compte des efforts des élèves est une plaisanterie. Le monde social ne fonctionne pas comme ça : si vous faites des efforts mais que vos résultats restent insuffisants, vous n’aurez/garderez pas le job, au contraire de celui qui n’a pas fait d’efforts mais qui a produit lui, de super résultats. Est-ce injuste? Débattable, mais dans tous les cas, ce n’est pas comme ça que fonctionne le monde social (vous y compris : vous ne faites pas refaire votre toiture par un travailleur appliqué et gentil, mais incompétent).
      En matière spirituelle, vous avez sans doute raison. Mais dans le monde, l’efficacité compte. Est ce la faute de l’école? Certainement pas.
      Le but de l’école n’est pas de compenser/rattraper les injustices sociales (sinon faut aller dans les pays anglo-saxons, où ca donne de si bon résultats… – sic.). Le but de l’école est de faire en sorte qu’à talent/efficacité égaux, les élèves les moins biens lotis aient les mêmes opportunités d’accès que les mieux lotis aux ressources culturelles qui leur permettent de s’épanouir/donner le meilleur d’eux-même s’ils le souhaitent, à la compétence technique (et au diplôme qui la valide), et aux opportunités de carrière dans le public (a minima via les concours). L’école, en ce sens, est effectivement élitiste. (Ca fonctionnait, mais ça impliquait un tout autre rapport du parent et de l’élève au professeur, avec un contrat implicite « je les ferai progresser au maximum si vous vous efforcez de leur enseigner au mieux les vertus sans lesquelles rien n’est possible », parce que j’ai autre chose à faire en classe que de compenser vos manquements ». Et jamais un parent n’aurait songé à évaluer un professeur, déjà parce qu’ils étaient tous sérieux ou presque).
      Ce qui fonctionnait dans le temps, mais que la pédagogie (qui s’accompagne du « on ne donne pas de devoirs à la maison, car ce serait discriminant! ») que vous proposez a complètement détruit. On reste donc avec le pire des deux mondes.

      Sinon je vous rassure : tout le monde sait qui est un bon prof et qui est un moins bon prof (les élèves et les parents le savent, en tout cas). Mais ça ne justifie aucune différence dans l’avancement. Et les primes ne sont plus corrélées qu’à la mise en place de projets ou d’activités (qui ne servent à rien, 80% du temps).
      Bref : tout est fait pour décourager l’enseignant qui souhaite se donner à fond, et ce sont bien souvent les meilleurs qui s’en vont, écœurés (ce qui n’est pas mon cas). Un prof talentueux et innovant de 25 ans gagnera toujours beaucoup moins qu’un prof de 59 qui n’a jamais remis sa pédagogie en question, et qui en plus obtient de moins bons résultats, systématiquement, avec toutes ses classes. C’est comme ça, et de + en +.

  9. Avatar de Walpurgis
    Walpurgis

    Film « Ai at war »
    https://www.youtube.com/watch?v=s-UNqSDGqY4
    « Moi, ce qui m’intéressait, ce n’était pas complètement de montrer la prouesse de la technologie en tant que telle, parce qu’elle évolue tous les six mois, et tout est sans arrêt dépassé dans la technologie telle qu’elle est, c’est plutôt de filmer la bascule, le passage, c’est-à-dire l’éclosion de la fleur, le moment où vraiment il y a quelque chose, avec des mondes qui se télescopent, il y a encore le monde d’avant, et puis on voit déjà ce qui est en train d’arriver avec une mise en question profonde de l’humain, tel qu’on le connaît, de sa façon de se battre, de faire la guerre, de manifester ou pas. Tout ça va être, et déjà sera, bouleversé par l’arrivée de ces algorithmes. […] Je ne crois pas trois secondes que les grandes puissances actuelles se limitent dans l’IA, dans les recherches soi-disant, il ne faut pas que ceci, alors Musk va dire, « oui l’IA, ça va menacer l’humain » mais bien entendu que ça va menacer l’humain, et bien sûr qu’on y va. Ils mettent des milliards sur la table. »

  10. Avatar de Pascal
    Pascal

    Qu’est ce que la notation des élèves ?
    Pardon, du travail des élèves aujourd’hui. Ce n’est rien d’autre qu’une manière totalement subjective de trier les individus en « ,très bon », « bon », « moyen », « assez bien », « mauvais ». Cela permet-il d’évaluer l’effort réalisé par l’élève pour acquérir des connaissances ? Absolument pas !
    Prenons par exemple, la connaissance des fleuves français (si c’est encore au programme ?). Quand un élève de milieu moyen voyage pendant ses vacances et découvre le territoire, que papa et maman lui ont montré sur une carte le trajet… certains élèves du primaire arrivent en connaissant déjà les fleuves français avant même d’avoir à les apprendre à l’école. Quand un autre moins chanceux, qui ne part jamais en vacances et que papa et maman ne savent même pas lire une carte, que cet élève tentera d’apprendre sa leçon de géographie sur un coin de table de la cuisine avec ses frères et sœurs qui courent et crient autour de lui.
    Lors de l’évaluation, le premier aura nommé tous les fleuves et le second seulement la moitié. Le premier aura 20 et le second 10. Mais quel est celui qui aura fourni le plus d’efforts ?
    Comme l’avait observé Bourdieu, les notes ne font que reproduire les inégalités sociales !
    Sans parler de l’effet pygmalion bien connu qui fera qu’à copies égales, les notes seront différentes parce que celui-ci à une tête qui nous revient mieux que celle-là.
    Alors, si l’on tient à tout prix à noter les élèves, il est évident que l’IA, sous couvert de fiabilité vérifiée, serait bien plus objective que nous pauvres humains bourrés d’a priori et de subjectivités. D’autant qu’il n’est pas rare que l’élève ne reçoive aucun commentaire constructif sur sa copie, là où l’IA peut s’avérer beaucoup plus pertinente.
    Et si l’on considère les capacités pédagogique bien veillante de l’IA (LLM) déjà exposées notamment avec GPT 4o dans la vidéo ci dessous sur de la résolution d’équations, et bien oui, les profs ont du soucis à se faire quant à la pérennité de leur boulot.
    https://m.youtube.com/watch?v=kMRlpCRZiz0

    1. Avatar de Garorock
      Garorock

      Pas d’écran ni de robot avant 5 ans.
      A partir de 5 ans, R2D3 fait irruption dans la maternelle
      Il répond durant cinq heures sans interruption à toutes les questions des enfants jusqu’à ce qu’ils s’endorment épuisés et rasasiés.
      Il gagne leur respect et leur attention.
      Il viendra leur faire la classe deux fois par semaine. Plus de notes. Tout le monde sera « très bon ».
      Les profs s’occuperont du reste.
      A partir de 10 ans les enfants pourront aller devant les écrans. Mais peut être qu’ils préfèreront aller traire les vaches.
      L’avenir est hautement désirable.
      😎

      1. Avatar de Pascal
        Pascal

        Il me semble que tu fais juste une petite erreur. Les profs seront nécessaires plus longtemps dans le primaire, le temps que les mouflets soient suffisamment autonome pour se servir d’une IA. La socialisation ne peut se faire qu’au milieu de ses pairs, non avec un robot (sauf dans les films bien sûr). Une grande part des apprentissages fondamentaux se font par mimétisme avec led adultes et les copains. L’enfant sauvage élevé par des loups se comporte comme un loup, élevé par un robot, il se comportera comme un robot.
        Après, les robots sont certainement moins toxiques que certains parents mais là, c’est une autre histoire.
        Par contre, une fois arrivé dans le secondaire, au collège, l’IA pourra tout à fait faire l’affaire 😄

        1. Avatar de pollux
          pollux

          L’école n’a vocation à socialiser les enfants que dans des pays où ce n’est plus possible en famille, c’est à dire dans les pays où l’enfant unique et la famille éclatée (géographiquement) sont les plus fréquents.
          Allez dire à un enseignant en Afrique que l’école primaire a vocation à sociabiliser les élèves (comme il m’est également arrivé de le faire), et il va, avec raison, vous rire au nez (d’ailleurs, ce genre de sociabilisation via l’école, la plupart des enfants jugés « différents » s’en passeraient bien).
          Ce sont les fêtes traditionnelles et la vie avec les adultes du village et les jeux avec les frères et sœurs et les cousins/cousines qui sociabilisent véritablement les enfants. Dire de l’école qu’elle a cette fonction, c’est présenter un pis-aller lamentable comme un succès, alors que ce devrait être une honte que nous en soyons désormais réduits à ça.
          Et ce sera mon dernier message sur ce fil. ^^

          1. Avatar de Pascal
            Pascal

            A défaut de pouvoir changer la société, c’est la réalité que je vis au quotidien avec mes collègues. Les parents qui demandent au portail : « comment je peux faire pour lui faire faire les devoirs, il ne veut pas les faire ? » « A la maison, c’est elle qui choisit ce qu’elle veut faire ! » « Comment il réagit quand vous lui dîtes non ? Moi, je lui ai jamais dit non ! » « Quand il dit pakak, ça veut dire maîtresse, vous voulez que je vous fasse un petit lexique ? »…
            Et oui, on en est la ! Et je précise que l’école n’est pas dans une zone défavorisée.

    2. Avatar de pollux
      pollux

      La thèse de Bourdieu, c’est du n’importe quoi (toujours à la limite du « fonctionnalisme de gauche ». Quand on parle de sociologie, il est bon de s’appuyer sur toutes les études du « champ ». Et il me semble que ce qu’en dit Boudon est souvent bien plus pertinent. Tout ce qui est valable chez Bourdieu, c’est d’ailleurs ce qui n’est pas directement de lui, mais une espèce de traduction des thèses de Pascal (cordes de necessité/cordes de l’imagination, etc.)

      Ça va dépendre des matières. Les très bons élèves n’avaient déjà quasiment pas besoin d’eux (si ce n’est pour les pousser à leurs limites en en exigeant beaucoup plus, mais loin du sacro-saint programme).
      Quant aux autres, enseigner est plus proche du job d’infirmier ou de jardinier que du boulot de spécialiste ou même de médecin généraliste. Et ça, sans parler des multiples problèmes d’attention des élèves, qu’un écran de plus ne règlera pas, ni des problèmes psychologiques que l’élève confie à l’enseignant auquel il lui arrive parfois (souvent) de faire confiance, ni encore de la gestion de classe (qui représente 80% du taf en réalité car il faut instaurer une bonne dynamique de groupe, à moins que les élèves n’apprennent tout seuls en face de leur écran ensuite, ce qui bien sûr ne fonctionnera pas pour la plupart d’entre eux). Enseigner, ce n’est pas seulement « apprendre » des savoirs ou apprendre à analyser des documents/résoudre des problèmes théoriques plus ou moins difficiles. J’attends de voir un cours de théâtre donné par une IA… Il est facile aujourd’hui d’apprendre une langue tout seul. Ce ne sera d’ailleurs sans doute plus nécessaire pour la plupart d’entre nous d’ici quelques années, hors désir d’apprendre des façons de penser nouvelles. Mais combien d’élèves le font? Quasiment 0.
      En revanche le métier va changer : des activités autrefois chronophages le seront moins. Mais il sera toujours impossible de gérer + de 35 élèves par classe (même en les laissant derrière un écran). Ou alors il y aura 2 types d’éducation : celle pour les plus doués et les pauvres, derrière un écran. Et celle pour les plus riches au niveau moyen ou faible, avec des profs particuliers.

      1. Avatar de Pascal
        Pascal

        « celle pour les plus doués et les pauvres, derrière un écran. »
        Il me semble que ce qui serait souhaitable, c’est que les « bons » qui n’ont pas besoin de nous, soient derrière les écrans et que nous ayons plus de temps à consacrer aux autres, non ?
        Le métier va changer c’est certain mais quand on voit un ministre nous ressortir les recettes du 19eme siècle, l’institution n’est pas prête de se mettre à l’heure du 21eme

  11. Avatar de l'arsène
    l’arsène

    Plus je lis tout ce qui tourne autour de l’IA, plus j’ai envie de tourner le bouton , aujourd’hui ce sont les devoirs des élèves, avec Lavender au proche Orient et l’IA au service d’un génocide et demain ?
    Avec quels résultats ?
    Non, là je décroche complet avec un seul et unique souhait : le retour à l’humain, tout le reste est pour moi complétement à éliminer , IA comprise car aux mains de personnes pas très nettes sous emprise capitaliste avec des ambitions très discutables.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Il est beau l’humain ! Non seulement il a inventé le capitalisme, mais il en est fier ! C’est ça que vous nous proposez comme alternative à une machine véritablement intelligente ?

      1. Avatar de l'arsène
        l’arsène

        @ Paul Jorion
        « une machine véritablement intelligente  »
        Voilà justement le problème, cette intelligence est au service de qui, et surtout pour quoi faire ?
        Si encore cette machine proposait de casser ce capitalisme, OK, mais là, j’ai plus qu’un doute étant donné qu’on sait qui l’a conçue , une intelligence peut très bien servir à asservir, Orwell l’a démontré.

  12. Avatar de Lagarde Georges
    Lagarde Georges

    J’ai un problème avec la question posée par le prof de l’article du New York Times Magazine.

    Je suppose que tout le monde sera d’accord avec moi si je dis que depuis qu’on utilise des calculettes, des tableurs, etc, il est beaucoup plus utile d’apprendre aux enfants à bien s’en servir que d’apprendre à faire des calculs sans les utiliser.

    La différence avec l’utilisation de l’IA c’est que la seule raison possible pour laquelle le résultat fourni par une calculette puisse être faux c’est de ne pas avoir vérifié avec suffisamment d’attention qu’on y a introduit les bons chiffres alors qu’avec l’IA il faut savoir choisir les bonnes questions, les rédiger en évitant autant que possible les ambiguïtés puis examiner les résultats avec un oeil critique après avoir consulté les références accompagnant la réponse.

    Si les dissertations remises au professeur par des élèves ayant utilisé une IA étaient réellement valables (ce dont je doute un peu) ça serait déjà pas mal, non?

    1. Avatar de Chabian
      Chabian

      D’abord je critique votre supposition : je me réjouis tous les jours de ma capacité en calcul mental ; par exemple pour juger si l’épicier n’a pas tapé un chiffre de travers ou bien se trompe en me rendant ce qu’il doit sur mon gros billet. Donc je suis plutôt pour le développement des capacités mentales en plus du bon usage des machines.
      Parfois c’est triste de percevoir l’incapacité de bien des gens à s’y retrouver : par exemple à lire une carte, s’y retrouver avec son lieu et son itinéraire (Vous concevez un Powerpoint avec une carte générale puis une carte de détail, et vous avez égaré la moitié de vos auditeurs/spectateurs).
      Une idée sur l’évaluation des enseignants, une idée qui date de 1968 et des premières idées iconoclastes dans leur critique. Un enseignant est comme un poste émetteur qui juge la qualité des postes récepteurs sans questionner jamais la qualité de l’émetteur. Et plus joliment dit par Cavanna : un enseignant est un gars qui a tellement peur de la vraie vie qu’il a préféré ne pas quitter l’école !

  13. Avatar de Hervey
    1. Avatar de Paul Jorion

      Je regarde cela toutes affaires cessantes !

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