Illustration par DALL·E (+PJ)
Certains d’entre vous ont dû le deviner : quand je parle français, je traduis à la volée de l’anglais. Souvent ça se manifeste par d’abominables anglicismes (je ne veux pas dire parler banalement de « trédeurs » ou de « louseurs »), il y a quelques jours dans une vidéo, j’ai dit : « j’ai payé attention », de to pay attention, au lieu de dire, en français estampillé, « j’ai fait attention ». Très souvent, cela se manifeste par un silence : j’ai le mot anglais, ou l’expression anglaise, en tête, et une traduction française ne me vient pas ; je finis parfois par dire l’anglais – vous avez dû entendre ça – que je paraphrase ensuite lourdement en français. Je dois dire à ma décharge que dans ces derniers cas, en général, le français équivalent n’existe tout simplement pas ou bien une traduction standard existe, mais elle parle de tout autre chose : la connotation est toute différente, la nuance n’a rien à voir.
Cela fait un moment que j’avais envie de parler de cela mais il me manquait le mot pour le dire, or ce mot, je l’ai trouvé dans les discussions récentes à propos des Grands Modèles de Langage (LLM) : « Je parle anglais et je simule parler français ».
Illustration par DALL·E (+PJ)
P.S. L’explication est la suivante : je vais à l’école primaire en français mais jusque-là j’ai essentiellement parlé néerlandais, ma langue maternelle à proprement parler, ma mère étant Hollandaise, native de Rotterdam. Quand j’apprends l’anglais, il ne vient pas se couler dans le moule du français mais du néerlandais. Pendant tout un temps je cherche à me défaire d’un abominable accent hollandais quand je parle anglais, dont il me reste quelque chose : une façon de dire un certain type de « o » anglais, celui de la fin de « Scarborough » ; je prononce sans problème le « o » correspondant à « mop », ainsi que celui correspondant à « rozijn », mais avec celui-là, je dois toujours encore un peu me battre.
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