Illustration par DALL·E à partir du texte
La légende veut que John Henry, un esclave devenu libre, ait lancé un défi à la machine à vapeur qui allait le remplacer dans la tâche où il était champion, le forage de tunnels pour ligne de chemin de fer : enfoncer à la masse un ciseau pour créer dans la roche une cavité où serait déposée une charge explosive.
Lors du match contre la machine, John Henry l’emporta de justesse, mais pour s’effondrer aussitôt, terrassé par l’effort.
« Mais dis-leur que ce n’est pas là tout ce que je puisse faire,
Dis-leur que je peux lever une masse et poser une voie,
Que je peux piocher et pelleter aussi,
Qu’aucune machine n’est capable de le faire ! »Immense fut la foule en deuil à l’église,
Les travailleurs de la section l’ont couché dans le sable,
Les trains passent sur les rails que John Henry a posés,
Ils ralentissent le pas et lèvent leur chapeau,Ainsi font les hommes quand ils passent là où John Henry a été couché.
Il repose sur son dos, certains disent :
« Monteur d’acier du matin, c’était toi le vrai champion du marteau ! ».
Puis ils poursuivent, prenant de la vitesse : cliquetis clac ! cliquetis clac !Sous terre repose un homme d’acier, Ô Seigneur !
Sous terre repose un homme d’acier, Ô Seigneur !
Certains refusent toujours d’entendre la morale de la légende de John Henry : le combat contre la machine est une cause perdue.
C’est nous les inventeurs de la machine, soyons-en fiers et domptons-la pour notre avantage mais ne luttons pas contre elle : nous nous épuiserons en vain et finirons inéluctablement perdants.
Illustration par DALL·E à partir du texte
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